Je suis rentrée depuis peu, et pourtant, j'en ai déjà ras le bol d'être ici. En arrivant, je suis allée déposer mes affaires dans ma chambre et là, en redescendant, sur le panneau d'affichage, notre mystérieuse espionne avait fait son boulot. Et quel boulot ! Je viens de découvrir que Flavio, Mon Flavio, Ma proie, Mon territoire, le mien rien qu'à moi, avait été sali par les sales pattes de la dernière Street de l'université, j'ai cité Amy. J'en ai ras le cul, des Street, sérieusement. Alors comme ça, ils auraient flirté ou je ne sais quoi d'autre d'aussi horrible. Je suis remontée. Extrêmement remontée. S'ils croient que ça va me passer sous le nez sans que je ne dise rien, ils se mettent le doigt dans l'oeil, bien profondément, tant qu'à faire. Je vais leur apprendre, moi, tu vas voir.

Diabla, je pense que tu devrais te calmer et... Tu crois franchement que c'est le moment de pointer ton nez, toi ? Non, alors tu la fermes avant que je me fâche. Ok, ok... Merci. Sortant du bâtiment des dortoirs au pas de course, je rejoins vite la cour, où j'aperçois - Oh que de surprise ! - notre beau Flavio, apparemment dans ses pensées, revenir du parc. Alors toi, mon mignon, je t'assure qu'on va pas être copain longtemps. Et inutile de sortir son joli sourire, je serai inflexible.

Les poings fermés, je m'approche de notre Roméo, me plantant devant lui, le forçant ainsi à s'arrêter. Alors toi mon coco...

- Alors, Rodriguez, elle est comment Amy ? J'espère que tu l'as pas trop épuisée, son copain pourrait se douter de quelque chose, je lui crache à la figure.

Je croise les bras, le regard noir. Jalousie, quand elle vous pr... Je t'ai pas dit de la fermer, débile ? Alors ferme la. Et je suis pas jalouse. Possessive, c'est totalement différent. Si peu. La ferme.

Je me mords les lèvres. Ne pas s'énerver. Ne pas exploser. Pas maintenant. Même si le genre du 'je ne sais pas de quoi tu parles', ça passe pas super bien. Même pas du tout. Comment il peut oser me mentir, je peux le savoir ? Hein ? On ne ment pas à Diabla, jamais. C'est une grave, très grave erreur. Il va le sentir passer, c'est moi qui te le dit. Et le 'Amy est une fille superbe et très gentille', il m'agace. Elle est superbe ? Alors je suis une bombe. Enfin. Ça je le sais, suis je bête. Donc disons plutôt si Amy est superbe, moi je suis laide. Ouais, là c'est plus juste. Et il devrait avoir honte de dire ça, je pense qu'il est bien placé pour dire que je le suis, une bombe. Il va regretter d'avoir dit ça, je vous le jure. Tout ça, ça va lui manquer, oh oui. Et, en ce qui concerne Ma gentillesse, je ne suis gentille qu'avec mes meilleurs amis. C'est-à-dire Brittany et Aileen. Et ma soeur, Cassie. Sinon, oui, je suis une horrible vipère. Mais quand on me cherche, on me trouve, c'est connu. Qui cherche la diablesse la trouve, tout le monde le sait.

- Oh, joue pas à l'innocent, Flavio ! Je plissé les yeux, m'approchant un peu plus de lui. Je sais tout, inutile de me le cacher !, je continue en espagnol, commençant à bien m'énerver. Superbe ? Superbe tu dis ? Mais tu sais seulement à qui tu dis ça, Flavio ? Tu le sais ou t'es complètement con ? A côté de moi, ta très chère Amy ce n'est rien !R-I-E-N, tu entends ?

Il mm'énerve, il m'énerve, il m'énerve. Su madre. Je vous assure, je vais l'étranger. Avec de la chance, vu qu'il est mis espagnol, mi italien, il va pas forcé ment tout comprendre. Seule ma première phrase n'est pas en espagnol. Il aura bien l'air con, pour un espagnol, s'il ne comprend rien. Je me gênerai pas pour me foutre de lui.

Si je me fais des films ? Il se fout de moi ou quoi ? C'est placardé sur le panneau d'affichage, qu'ils ont fricoté tous les deux ! Le panneau, enfin la fille qui le gère - on ne la connaît d'ailleurs pas, on ne sait pas à quoi elle ressemble, ni qui elle est - a rarement tort ! Elle espionne tout le monde, elle a forcément raison, elle sait tout ! Alors qu'il me dise ça... Non. Impossible.

Et je ne suis pas jalouse, bordel ? J'aime pas quand on touche à mes proies, à ce qui m'appartient, c'est tout, voilà. C'est comme si je lui piquais son Cameron, à la petite Amy ! Je pense qu'elle ne serait pas d'accord, alors elle ne touche pas à Flavio, elle n'a pas le droit, c'est le mien, je l'ai eu en premier. De toute façon, elle n'est ni entreprenante, ni... Ni rien de tout ce qui doit plaire à Flavio. Elle n'osera jamais l'emmener là où je l'ai emmené. Alors, Santana, calme toi... Mais non, non et non ! Merde alors !

Je ne sais pas tout, je sais tout d'eux deux, c'est tout à fait différent, on est d'accord ! Je sais ce qu'ils ont fait, au moins le strict minimum. Après, Elle n'a pas mis dans l'article qu'ils s'étaient embrassés ni rien. Donc là dessus, ça va. Mais sinon, le reste, non, ça passe même pas. Je tiens à mon terrain de chasse, il me semble que je l'ai bien fait comprendre à tout le monde, alors pourquoi est-ce qu'elle ramène ses fesses, la Street, là ? Qu'est-ce qu'elle a, la famille Street à toujours empiéter sur mon terrain ? Les pauvres, si elles savaient. Je suis forte, pas elles. Encore moins cette petite Amy, qu'a l'air plus faible qu'une pauvre truie à qui on a tordu le cou. Oh, oui, je sens que ça va être comique. Quand j'apprendrai ça à Aileen, je ne serai plus seule, on sera deux. Et à deux, nous sommes plus que redoutables.

Amy est superbe, moi aussi, mais dans un autre style. Moi, superbe ? Il se fout de ma gueule, le petit. Moi, je ne suis pas juste superbe. Je suis resplendissante, carrément canon, ultra sexy, non, à côté, Amy, c'est de la marchandise bas de gamme, je suis désolée. De la sous marque d'une qualité merdique. Moi je suis le grand luxe, la Rolls de la nana la mieux gaulée. Non, c'est sûr, je ne suis pas 'superbe'.

- Vous flirtez, me semble-t-il ? Est-ce que ça y est, ça te revient à l'esprit où tu veux que je t'emmène devant le panneau d'affichage, mon amour ? Et je ne suis pas jalouse, oh non, je n'aime seulement pas qu'on empiète sur ce qui m'appartient. Tu me trouves 'superbe' ? 'SU-PERBE' ? Mais tu m'insultes, tu m'insultes. C'est comme si je te disais que je te trouvais mignon, tu le prendrais comment, hein ? En sachant que t'es quand même carrément canon et super sexy, hein Rodriguez ?

Et, à remarquer, il parle espagnol. Magnifiquement bien. Donc, bien malheureusement, je n'ai pas pu me foutre de sa gueule. Mais quel dommage. On va se rattraper, ne vous inquiétez pas.

Moi ? D'où parler avec une fille c'est flirter avec ? Est-ce-qu'on vit dans le même monde Santana ? Moi ? T'appartenir ? Je ne suis pas ton jouet, autant que tu le saches, je ne suis pas un jouet du tout même... Tu sais très bien ce que je pense de toi et de ton corps donc arrête de tout prendre mal, tu es sexy, et tu le sais très bien, donc arrêtes de jouer à la victime, même si ça te vas plutôt pas mal à vrai dire ... Je sais pas comment je le prendrais, parce que c'est pas un défaut d'être mignon, c'est positif je trouve !

Je serre les dents, restant silencieuse. Ok. Okok. D'accord. Très bien. On va arrêter de s'énerver maintenant, ça ne sert à rien. On va bouger nos fesses de là, aller se réchauffer je ne sais où, trouver peut-être un nouveau mec pour mieux se réchauffer. Mais on va pas rester là à s'engueuler. Parce que, après tout, ce n'est qu'un coup d'un soir. Certes, très très sexy et très très sympa, mais ce n'est que ça. Donc on va aller ailleurs et l'ignorer jusqu'à la fin de sa scolarité, d'accord. On va fonctionner comme ça. On verra, s'il ne regrettera pas. S'il ne me regrettera pas. Moi c'est sûr que ça va me manquer. Mais faut tourner la page, alors tournons la page, aller.

- Adiós, mi amor.

Je lui adresse un sourire bien faux avant de me retourner et de m'éloigner. Il ne faut pas qu'il croit que je suis jalouse, ou encore à ses pieds, ou je ne sais quoi d'autre qui pourrait le rendre fier. Diabla n'appartient à personne, elle est libre et rien ne l'atteint, à part quand on touche à sa famille. Après, elle en a rien à foutre.

Non, il n'y a pas de Adiós s'il te plaît. Je ne peux pas te laisser partir, et tu le sais très bien. Tu sais aussi que je tiens à toi, que si je n'avais pas ressenti quelque chose, je ne t'aurais pas invité au bal, et il ne se serait rien passé ce fameux soir. Donc non, tu ne pars pas, tu restes avec moi. Je ne peux pas te laisser partir ... Comme on dit, on ne laisse pas partir les gens qu'on aime. Donc ne me laisse pas, pas toi, ne fais pas comme les autres s'il te plaît.

Flavio m'avait rejointe, il m'avait attrapée par la main pour que je me retourne vers lui, ce que j'avais fait, avant qu'il débute son monologue. Donc je peux en déduire que Flavio m'aime bien, et qu'il ne veut pas que je le laisse tomber. C'est facile. Et sa Amy, il en fout quoi, hein ? Aller, Diabla, on s'en fout d'Amy. Tu voulais Flavio, tu l'as, alors ne rechigne pas, pose pas de questions, sinon tu auras des réponses que tu tenteras encore de discuter, tu vas t'énerver et ça ne va encore moins bien aller, vous allez être vexés tous les deux, vous vous parlerez plus et... C'est bon t'as fini ou t'en as encore pour longtemps ? J'avais presque fini. Vous vous parlerez plus et vous regretterez, alors c'est bon, faites vous un câlin, et tout ira mieux dans le meilleur des mondes.

Je m'approche de Flavio, et grimpant sur la point des pieds - ouais, il est légèrement plus grand que moi, aujourd'hui, en plus, j'ai pas de talons, en même temps c'est casse-gueule en hiver donc bon -, j'entoure son cou de mes bras pour le serrer contre moi. Ouah. Diabla la gentille, on a rarement le droit à ça. Qu'il copie ce moment dans sa mémoire, ça n'arrivera certainement pas tous les jours huhu. Ouais ouais, aller, tais-toi.

- J'vais pas te laisser.

Santana, ça sent mauvais. Faut pas qu'il tombe amoureux de toi. Mais non, mais non, je suis sûre que non. Ouais, mais fais attention quand même, s'il te plait. T'inquiète.

Flavio passe ses bras autour de ma taille, pour me serrer à son tour contre lui. Ufh, il est vraiment plus chaud que la température ambiante, le jeune homme. Tant mieux, j'ai pas franchement chaud. Le sang espagnol ne fait pas tout, visiblement. Il remet lentement une de mes mèches brunes derrière mon oreille, les yeux plantés dans les miens, avec un sourire. Alors forcément, ça me fait sourire aussi. C'est étrange, quand même, on a jamais été aussi doux avec moi. Enfin, on a pas été violent non plus, hein. Mais disons c'était beaucoup plus... Sauvage ? Ouais, sauvage.

Ça me fais plaisir, je ne voulais pas que tu partes moi !

Et doucement, son visage approche du mien, et il finit par m'embrasser. C'est lorsque mon téléphone vibre que je me décide à m'écarter de Flavio. Je sors mon portable. Cassie. Le temps de lire le message, et ça y est, j'ai peur pour elle. Des connards l'ont attaquée dans la rue pour savoir où était papa, sûrement. D'accord. Alors eux, ils ne sont pas au courant qu'on ne touche pas à la soeur de Santana Lopez, visiblement. Je lève les yeux vers le bel espagnol qui se dresse devant moi.

- Faut que je te laisse, ma soeur a besoin de moi.

La famille avant les garçons, c'est pas nouveau. Et ça ne changera jamais. Le temps de déposer un rapide baiser sur les lèvres du garçon, et je me retourne, marchant rapidement vers le portail, pour sortir et aller au parc de la ville. Cassie est seule, faut que je me dépêche.