Oyé oyé, la famille Sherwood-Hasling est là! Oui, après avoir passé environ trois semaines aux Caraïbes et en Angleterre, je repose enfin mon joli petit cul ici, bien que j'aurais préféré rester là-bas, c'était comme un paradis. Sérieusement, qui rêve pas de ça ? Je ne me rends toujours pas compte de la chance que j'ai.

Après avoir franchi la porte de l'avion, je descendis, accompagnée de ma famille l'escalier. Une fois les petons sur la terme ferme, je respirais un grand coup l'air, plutôt heureuse. Ces heures d'avions m'avaient donné un horrible mal de tête mais, heureusement, il me passe. J'allais devenir folle dans ce bolide.

Alors, le programme de ce soir était plutôt croustillant pour ma part. En effet, c'était mon adorable ou presque cousine, qui répondait au prénom d'Indiana qui venait me chercher, et je rentrais avec elle. Bien que j'étais un peu malheureuse d'être rentrée au Canada, je me disais que j'allais retrouvé ma liberté, en interne, sans mes parents et avec Indiana. Ho, j'suis sûr qu'elle croit que j'suis claquée, la petite Nell fatiguée du voyage, mais non, franchement je m'attend à ce qu'une envie de sortir brûle en elle, aha, et qu'elle me le dise, seulement. On sera parties pour toute la nuit.

Nelly, viens dont, on va chercher nos bagages.

Ho, père Sherwood, pas la peine de me sortir de mes pensées pour ça, tu sais les prendre. Tu te calmes, un peu? J'avoue, c'était irrespectueux. Bref, c'est avec le sourire aux lèvres que je suivis ma famille, et récupéra sans trop d'attente mes bagages. A présent, nous allons nous faire nos adieux. Bon, n'exagérons pas, mais je les verrais plus avant quelques temps, mes parents. C'est donc le coeur lourd, que je salua mes parents, à l'entrée principale de l'aéroport.

J'vous aime. Vous allez me manquez.
Toi aussi ma puce. Travaille bien, hein. A bientôt.

Et ce fut les échanges de bise qui décidèrent de nous séparer, moi et mes parents pour quelques mois, sûrement. Les voir partir les larmes aux yeux ça fait mal. Mais bon, ça va quoi. Positif, j'attend Indiana. Si elle ramène pas son cul à l'heure qu'elle m'avait dit je lui ferais bouffer le paté que j'ai dans mon sac. Oui, j'ai du paté. Paté pour chien, hein. Sinon c'est trop bon. J'en avais acheté pour un chien que j'avais rencontré là-bas. Enfin soit, j'attend ma cousine Sherwood. J'ai hâte de la revoir, n'empêche.

Mes vacances ont été affreusement ennuyantes. Je suis presque morte d'ennui. En même temps, les dernières grandes vacances que j'ai passé, si on appeler ça des vacances, je les ai passées avec Jake. On se disputait tous les soirs ou presque, et on sortait tous les soirs ou presque. Autant dire que le changement est de taille. J'suis retournée dans le Nevada pour dire bonjour à ma tante, et après j'ai passé quelques jours en Californie, puis j'suis allée me balader à New-York. Ça faisait quelques années que je n'y étais pas allée. Trois ans en fait. Vu que je suis partie de la maison à 16 ans et que j'en ai 19 bien passés. Je suis passée devant le bureau de mes parents. Encore plus grand qu'avant. Je m'en doutais, ils me filent plus de fric chaque mois. Les Sherwood sont une des familles les plus riches de New-York. On se demande bien comment ils ont pu abandonner Logan.

Bref. Je suis revenue à Montréal le 30 Août. Ça m'a fait bizarre. J'en ai frissonné. Faut dire que la dernière fois où j'ai passé ce portail, c'était en compagnie de Dante Kunis. Le défunt Dante Kunis, qui m'avait accompagnée à la soirée de fin d'année. Les flics ont dit que c'était un suicide. Il aurait ingéré trop de médocs et il se serait jeté dans l'eau, les médocs l'aurait empêché de se rattraper si jamais. Il s'est noyé. Certains disent que c'est la récente mort de Meredith qui l'avait trop atteint. Je n'y crois pas une seule seconde. Dante était certes très triste, malheureux, mais j'étais avec lui, et il souriait le soir de la catastrophe. Sincèrement. Il n'avait pas l'air de penser au suicide. Je n'y crois pas et je n'y croirai jamais. On l'a tué. Il ne voulait pas mourir, je suis certaine. C'est quelqu'un qui lui voulait du mal qui a fait ça. C'est cette personne qui l'a tué. J'en suis persuadée. Enfin. J'ai pensé à Keith aussi. Mais ça c'est une autre histoire. Bien trop compliquée.

Je sors de la salle de bains une fois propre. Aujourd'hui je vais chercher Nell, ma très chère cousine. J'ai l'impression de me voir avec 3 ans de moins, elle aime autant sortir en ville que moi. On a la même tignasse brune, de dos on nous confondrait presque. A la différence que je suis plus grande. J'aime beaucoup Nell, elle est sympa et on s'entend plutôt bien. Donc vu que je suis arrivée à l'Université avant elle, je me suis permise de lui proposer de venir la chercher. Et elle a évidemment accepté. D'ailleurs, il vaudrait mieux que je me dépêche sinon j'vais arriver en retard. Enfin bon, j'suis New-Yorkaise, alors je n'arrive jamais en retard. J'sais conduire. Vite. Un peu trop, d'après mon oncle, même hu.

J'attrape mon sac et sors de la chambre, descendant les escaliers avant de passer la porte des dortoirs, me dirigeant vers le parking. Mon nouveau joujou, payé avec l'argent que mes parents me filent. En quelques mois à peine j'ai réussi à avoir ce qu'il faut pour m'acheter une grosse Land Rover. J'sais pas pourquoi, j'ai toujours été beaucoup plus à l'aise dans les grosses voitures. Le fait que je sois une princesse, peut-être, allez savoir. Laule. Pf.

Je regarde l'heure sur le tableau de bord après avoir mis le contact. Ouh. Va falloir que je me dépêche. Si je dépasse un peu les limitations, j'y suis juste à temps. Les gars, c'est parti pour une course contre la montre avec Indiana Phoebe Sherwood. Prêt ? Go. Je sors du parking, le pied vissé sur l'accélérateur. Nelly-chérie, me voilà.

Je coupe le contact et sors du 4x4, chopant mon sac à la volée pour avancer vers l'entrée de l'aéroport. Juste à temps, je suis trop forte. T'es imprudente, nuance. Ça c'est ma conscience. Une lourdingue qui ne sert absolument à rien, à qui j'ai foutu bien des vents, le dernier étant quand j'ai fricoté avec le coloc de mon frère. Maintenant, c'est en conduisant un peu trop. Un peu. J'aperçois alors la touffe brune de ma chère Nell près des portes. Je remonte la lanière de mon sac sur mon épaule, relevant mes lunettes de soleil sur le haut de mon crâne.

- Hey, Nell ! Comment ça va ? je la salue avec un sourire, passant un bras autour de ses épaules pour une brève étreinte. Je suis pas particulièrement démonstrative d'habitude.T'as fait bon voyage, pas trop fatiguée à cause du décalage horaire ? je demande en attrapant un de ses sacs. J'suis garée un peu plus loin, j'indique la voiture du menton. On ne montre pas du doigt.

C'est alors qu'une silhouette plutôt particulière et grande fit le bout de son nez. Je pouvais la reconnaître parmi tant d'autres, c'était bien Indiana, la cousine à Phoenix Junior! Et j'vérifiais ma montre pour voir l'heure, et elle était pile. Epatant, je dirais, Indi. Franchement, y'aura pas de bottage de fesses. On sera sur de bonnes bases. Mais na, de toute façon peu importe, j'ai envie de la voir, donc. Qu'elle soit en retard ou pas ça n'y change rien.

Une fois à ma hauteur, elle ôtait ses lunettes de son nez, remontant la lanière de son sac. Et mon visage s'illuminait, à vrai dire, ça faisait du bien de revoir d'autres personnes que mes parents. Une liberté d'oiseau sortit d'une cage, croyez-moi.

Hey, Nell ! Comment ça va ? me salua-t-elle, d'un sourire, m'entourant légèrement de ses bras, ce que j'appréciais de sa part. T'as fait bon voyage, pas trop fatiguée à cause du décalage horaire ? rajouta-t-elle, prenant un de mes sacs, et je la remercia vite fait. J'suis garée un peu plus loin. indiquant du menton sa voiture.

Oh la, trop de question en un coup, la brune! Que je reprenne mon souffle, enfin, que tu reprennes ton souffle. Bref, je souriais à mon tour à Indiana, et répondis plutôt joyeusement, me mettant à sa hauteur pour déjà hâter le pas vers sa voiture.

Ca va plutôt super, je dois dire ! Et toi? Oh que non ma belle, j'serais prête pour sortir toute la nuit, hein, tu vois. Je pète la forme si tu veux savoir.

J'affirmais de la tête mes propos, un sourire plutôt fier de lui. Bah quoi, faut le faire pour péter la forme après des heures de voyage dans un putain d'avion de merde avec des parents qui te demandent toutes les 20 minutes si tu vas vomir. Enfin, je les aime mes parents d'amour.

Nell me sourit à la suite de toutes la tripotée de questions que je lui sors. Quoi, j'ai beaucoup parlé hu ?

« Ça va plutôt super, je dois dire ! Et toi ? Oh que non ma belle, j'serais prête pour sortir toute la nuit, hein, tu vois. Je pète la forme si tu veux savoir. » Elle hoche la tête, visiblement fière d'elle.

Je pouffe légèrement à sa réponse à la question du décalage horaire. Digne cousine de sa cousine au même âge. Quand j'avais 16-17 ans et que je sortais avec Jake, on pouvait rester toute une nuit dehors. Trop bonne trop conne. Honnêtement j'referai pas ce que je faisais quand j'étais avec lui. Déjà parce que je buvais trop. Beaucoup trop. Y a des soirées dont je me souviens toujours pas. Et ça fait plus d'un an. Donc j'vous dis pas. Surtout qu'j'suis du genre à bien tenir l'alcool. Je confirme. Donc ouais, j'buvais trop, surtout à l'âge que j'avais. J'dis pas que je regrette, peut-être pas. Mais j'aurais pas dû faire ça.

En tous cas, elle est en forme, ce qui veut dire que je ne vais pas passer le trajet à parler dans le vide pour au final me rendre compte que Nell dort. Qu'est-ce qu'on a l'air con n'empêche quand ça nous arrive. On cause sans s'arrêter, on pose quelques questions sans attendre les réponses tellement on est pressé et finalement, au bout d'un moment on en attend une, de réponse, et on remarque alors que notre interlocuteur est en train de pioncer comme la Belle au bois dormant. En juste un peu moins profondément.

- Ça va, ça va ! Contente de plus m'emmerder héhé. Je me tourne vers elle, la poussant un peu. T'es bien la cousine de ta cousine, toi.

J'ouvre le coffre pour y loger le sac de Nell, l'aidant à y mettre ses autres bagages, laissant le coffre se refermer ensuite. Elle risque pas de manquer avec ce qu'elle a apporté huhu. Heureusement qu'j'ai pas une décapotable, on aurait été dans la merde pour loger ses affaires hu. "Bon on va faire plusieurs voyages hein." Ça craint n'empêche hu. Y a que les gamins de 16 ans ou les vieux pédophiles qui peuvent se balader en décapotable. Zont pas besoin de beaucoup de place.

Je m'installe ensuite derrière le volant, redescendant mes lunettes sur mon nez. Pas envie d'être éblouie, surtout que là on l'aura dans les mirettes, le soleil. J'envoie mon sac à l'arrière, histoire de ne pas être emmerdée.

- Alors dis-moi, qu'est-ce t'as fait de tes vacances, Nelly ? Tes parents ne deviennent pas trop fous ? je lui jette un coup d'oeil avec un sourire, freinant au stop qui nous amène sur la route principale.

Je sais que Nell est du genre à sortir, malgré l'éducation que ses parents lui apportent. Eh oui, contrairement aux miens qui se foutaient de mon éducation, ceux de Phoenix Junior ont été strictes. Très. On ne leur rendait pas toujours visite, mais je sais qu'il ne fallait rien faire de travers avec eux. Ah ils sont très sympas, et ils se sont occupés de leur fille, mais ils ne sont pas hyper flexibles. Et ils n'acceptent certainement pas que leur Sherwood sorte comme bon lui semble, je suppose. Le contraire m'étonnerait, à vrai dire.

- Si t'es autant en forme que tu le dis, tu veux qu'on s'arrête boire un truc plus loin ? je propose alors que je passe la cinquième.

Indiana pouffa légèrement après ma réponse, ce qui me décrocha un sourire naïf. M'enfous de ce qu'elle pense aha, j'suis sûr qu'elle croit que je vais m'endormir sur le trajet! Enfin, j'en sais rien de ce qu'elle pense, donc, bon, il est naïf. Si ça tombe elle compte me tuer. Tu m'expliques le rapport, tête de glandeuse ? Sérieusement, va te cacher Phoenix Jr, tu pues. Soit.

Moi, perso, j'étais donc chaud boulette pour sortir avec ma cousine, surtout que je sais que ce n'est pas la meuf qui reste sur le côté à siroter ses verres, le regard perdu dedans. On parle, on danse on s'éclate. Parfait, la perfection. Et profitons, merde, des derniers jours de vacances qu'ils nous restent avant cette rentrée à la con. Alors, moi, Nell, je veux sortir, et ce soir. Alors, Indi, sors ton côté fêtard. J'me suis trop emmerdée, là-bas. En parlant de cela.

Ça va, ça va ! Contente de plus m'emmerder héhé. eh bah, tu vois! Se retournant, et me poussant légèrement, Indi répliqua : T'es bien la cousine de ta cousine, toi.

Sa dernière phrase me plaisait assez. Quand même, quoi, ça me fait plaisir d'entendre ça. C'est vrai on me compare toujours à cette fille riche, sans sentiments quelconque, qui sait pas des fois s'amuser, et ça me tape sur les nerfs. Mais bon, je ne montre pas qui je suis vraiment, j'ai pas à me justifier auprès de cons. Je souriais donc à Indiana, malicieusement, bien qu'elle rangeait les sacs et répondis sur un ton amusé.

Et comment, ma chère Sherwood!

Bon, soit, les sacs sont rangés, à bord Nelly. Je monte dans la voiture de ma cousine, pose mon cul tranquillement, et regarde par la fenêtre, machinalement je dois dire, avant de reposer le regard automatiquement sur ma cousine, qui m'aborda à nouveau.

Alors dis-moi, qu'est-ce t'as fait de tes vacances, Nelly ? Tes parents ne deviennent pas trop fous ? Elle me souriait, avant d'utiliser le frein.

Tu parles Indi. Ils me gardaient à nouveau dans leur cocon, me demandaient souvent si j'allais bien, parce que j'avais souvent le regard perdu dans le vide, mais eux savent pas trop, mais en fait c'est quand on s'emmerde qu'on fait ça. Et qu'on parle pas, aussi. Et eux, ils croient qu'un de mes amis est mort. J'vous assure, ils m'ont posé la question. Mais bon, l'habitude nous soigne.

C'est d'un ton exaspéré du contexte que je répondis à Indiana.
La routine. Mais bon, ils ont fait fort, à me demander si j'avais un de mes amis qui était morts. C'est dingue, dingue. Mais bon.

Malgré tout, mes parents je les aime plus que tout, et je sais que c'est pour mon bien, même si c'est devenu horriblement abusif.

Si t'es autant en forme que tu le dis, tu veux qu'on s'arrête boire un truc plus loin ?

Ciel! J'attendais cette question depuis le temps où je t'attendais, Indi. En gros, ma réaction fut telle : Mon visage s'illumina subitement, mes dents se montrèrent avec joie, d'une splendeur. On aurait dit une gosse qui venait d'apprendre qu'elle allait à Disneyland, quoi, pitoyable. Donc, sur le coup de la joie, je répondis d'un air gagnant, vainqueur :

Oui! Oui! et oui!

Là, je me rendis compte, ma voix de conne résonnant dans ma tête, que j'avais été complètement ridicule. Je me fis donc petite dans mon siège, regardant du coin de l'oeil Indiana, puis mon regard dérivant vers la fenêtre, et répondis, honteuse :

Heu, désolé.

À ma question, Nell semble complètement déprimée. En gros elle m'explique qu'elle s'est fait chier comme un rat mort dans le caniveau. Et elle devait tellement se faire chier qu'elle devait tirer une sale tête, si j'ai bien compris, et que ses parents lui ont même demandé si un de ses potes étaient décédés. Ok, elle se faisait réellement, mais vraiment chier.

- Ouais, tu devais avoir une sale tête dépitée j'suppose. Ma pauvre Nell, que la vie est dure, je fais, moqueuse.

J'ai l'impression que ma proposition c'est genre le truc du siècle, comme un miracle, la libération, comme si elle l'attendait depuis plus de 107 ans. Pire que si j'avais demandé à un gosse de 9 ans de venir dire bonjour à Mickey et Donald. J'crois qu'elle aime sortir autant que moi, malheureusement, elle n'est pas majeure, donc elle ne peut pas faire tout ce qu'elle veut. Voilà l'avantage d'avoir une cousine de bientôt 20 ans. Enfin j'vais pas la laisser s'enfiler trois bouteilles et se bourrer la gueule comme une inconsciente quand même hein, j'suis pas ouf, faut pas déconner, y a des limites. J'les ai assez franchies et vu ce que ça donnait pour laisser Nellou-chou faire de même. Ce surnom est affreux, heureusement qu'elle ne m'a pas entendue huhu.

Juste après, se rendant très certainement compte de son trop plein d'entrain, elle semble disparaître dans le siège, regardant par la fenêtre, comme gênée. Elle s'excuse, honteuse. Alors ça c'est la meilleure. J'éclate de rire. Faut pas se cacher comme ça. C'est pas comme si j'étais sa mère hu. J'vais pas la gronder parce qu'elle veut sortir un peu et boire un verre. J'serais très mal placée pour le faire, d'ailleurs. J'suis loin d'être la Sainte Vierge, très loin même. Donc elle peut se décoincer, la cousine.

- Wowowo, t'inquiète Nelly, décoince-toi, j'risque pas de t'engueuler. Je lui souris, la regardant au travers des verres fumés. Alors dis-moi cousine, est-ce que Juliette s'est trouvé un Roméo pendant les vacances ? je lui demande tout en ralentissant, la main venant rejoindre le levier de vitesse, faisant ainsi tinter mes bracelets qui s'entrechoquent.

Ouais, tu devais avoir une sale tête dépitée j'suppose. Ma pauvre Nell, que la vie est dure. me répondit-elle, d'un air moqueur.

Quelle salope Indi, elle a pas changé. En fait on est souvent des salopes entre nous deux, c'est parce qu'on s'aime hein. Enfin, voilà. J'vous l'ai dit, quand y'a du sarcasme entre deux personne, c'est qu'il y a une sacrée confiance, donc un sacré lien! Et oui, et oui. Je fis une grimace, exaspérée ensuite à Indi, pour lui répondre.

Après ma réaction, Indiana éclata de rire. Je me retournais donc vers elle, sortit de mon cocon et l'observait. Pétasse, va! J'te jure. Sadique ma Indi, tiens ça rime, c'est en grande partie pour ça que j'l'aime. Aussi, j'apprécie, parce que je peux être tout aussi sadique, mais bon, faut la personne qui va avec quoi. Sachez, Indi va avec. Ohoh.

Wowowo, t'inquiète Nelly, décoince-toi, j'risque pas de t'engueuler. elle sourit.

Nan, je suis décoincée, c'est juste que j'ai fais un peu la gamine, et j'aime pas ça. Connasse d'Indi, j'étais pas coincé. Roh, fuuh. En fait je commence à le croire, faut dire. M'enfin bref, je me contenta de lui sourire bêtement, ignorant les faits.

Alors dis-moi cousine, est-ce que Juliette s'est trouvé un Roméo pendant les vacances ? ajouta-t-elle, ralentissant sa voiture.

Ouuufh, d'où elle sort cette question? J'suis pas branché amour pour le moment, faut dire que j'ai eu un de ces boulets comme exs, que bah maintenant j'en suis dégoutée, et que, le mec bien et qui répond à mes critères est sûrement perdu dans le désert du Sahara, et ce, pour le reste de sa vie. En gros, désespérée que suis-je, mais, ce n'est pas ma priorité pour le moment non plus. C'est donc un air neutre et sans trop d'attention à la question que je répondis.

Nan, j'suis pas branchée amour, là, je marquais une pause, haussant les épaules et repris J'veux dire, pour que j'en trouve un qui soit acceptable, faut le faire. Et puis, c'est pas ma priorité pour le moment. Et toi, la jolie brune ?

J'crois que Nell n'a pas fait ami-ami avec un garçon pendant les vacances, vu le ton neutre et légèrement je-m'en-fous qu'elle prend. En même temps, il faut le prince adapté à la princesse. Une Sherwood a des exigences, c'est bien connu. Hahaha, laisse-moi rire. Ta gueule, ok ?

"Nan, j'suis pas branchée amour, là." Elle marque une pause, haussant les épaules entretemps avant de reprendre : "J'veux dire, pour que j'en trouve un qui soit acceptable, faut le faire. Et puis, c'est pas ma priorité pour le moment. Et toi, la jolie brune ?"

J'vous l'avais dit. 'Pour que j'en trouve un qui soit acceptable'. Nelly est une Sherwood, elle est extrêmement compliquée à ce niveau. J'crois qu'ça doit être de famille. Enfin, ça m'étonnerait que Phoenix Junior s'embourbe dans des relations aussi compliquées que les miennes. Enfin je lui souhaite pas. C'est pas que c'est désagréable, non ce serait mentir. C'est juste, j'sais pas. Quand on est complètement perdu et qu'on comprend que dalle à ce qui nous arrive, c'est chiant. Certes, c'est intéressant, parce que tu cherches, et plus tu cherches, plus ça peut devenir agréable sauf que. Bon. Vient un moment où t'arrêtes de chercher parce que t'as paumé le droit chemin. T'es en plein milieu de la cambrousse des sentiments, et t'es paumé comme un con à te demander ce que tu penses. Tu crois savoir ce que tu penses, mais en fait, la seconde d'après, le paysage change et t'es encore complètement perdu. En gros, c'est comme un labyrinthe. Ouais. Tu penses avoir trouvé le bon chemin, mais en définitif tu te retrouves dans un cul de sac. Tu fais demi-tour, tu marches, tu marches, tu te perds, tu tournes, te retournes, te perds encore plus et... Vous avez pas suivi ? Pas grave, j'me perds souvent, moi aussi, quand j'essaie d'expliquer une chose pareille.

- Faut pas être trop exigeante, Nell, t'sais, y a pas le mec parfait sur Terre. Y a seulement celui qui te complète. Il bouche tes défauts. Et donc forcément, il en a aussi, et cette fois c'est toi qui les camoufles. Il peut te sembler affreusement imparfait, et si ça se trouve, c'est parfaitement celui qui te convient.

Ceci n'est pas Indiana Sherwood. La ferme. Non mais toi qui dis un truc comme ça j'y crois pas. T'es la première à cracher sur un truc pareil et là, tu nous donnes une leçon complète. J'suis dans la bonne période, c'est tout, faut pas chercher. Et puis pour une fois que j'dis un truc un minimum cool, tu pourrais éviter de faire de sales remarques, steuplait. Sers au moins à ça, saleté de conscience.

- La jolie brune, comme tu le dis si bien, elle se concentre sur autre chose en ce moment. Autre chose à foutre que de se fourrer dans la merde avec un mec. Tu serais presque crédible. Faut que je me mette à bosser si j'veux pouvoir avoir des contrats photos de ouf. Je remets une mèche en place. A ce propos, t'en es où, toi, avec la photo ? T'es partie en vacances cet été, t'as dû pouvoir faire de jolis clichés ?

Y a un bar pas très loin, on est plus qu'à quelques minutes. Mademoiselle Sherwood va pouvoir se lâcher après tous ces jours auprès de ses parents collants. Pire que la glue, on dirait.

Faut pas être trop exigeante, Nell, t'sais, y a pas le mec parfait sur Terre. Y a seulement celui qui te complète. Il bouche tes défauts. Et donc forcément, il en a aussi, et cette fois c'est toi qui les camoufles. Il peut te sembler affreusement imparfait, et si ça se trouve, c'est parfaitement celui qui te convient.

Après avoir écouté attentivement chaque parole et déchiffrer chaque sens, je me rendis compte qu'Indi venait de me dire quelque chose d'absolument réfléchi et plutôt vrai, qui sonnait comme une leçon de vie. C'est donc intriguée et plutôt bouche bée que je me retourna vers elle, la regardant, toujours intriguée. Eh ben, il me semble qu'Indiana est dans sa période de philosophie, mélancolie comme ça. Je souris donc à la jeune fille, d'un air plutôt épatée mais honnête. Et dans un murmur, me retournant vers la fenêtre de la voiture, contemplant le paysage, je dis, d'un ton sincère :

Tu as raison.

Ses paroles ne cessèrent à présent de résonner dans ma tête, sonnant comme une réalité, un fait indiscutable. C'est tout comme si à présent, j'avais changer de vision des choses. C'est coul de sa part, à Indi, d'ouvrir les yeux d'une autre manière, je trouve. Je retiendrais cela, j'vous le promet.

La jolie brune, comme tu le dis si bien, elle se concentre sur autre chose en ce moment. Autre chose à foutre que de se fourrer dans la merde avec un mec. Faut que je me mette à bosser si j'veux pouvoir avoir des contrats photos de ouf. elle remit ensuite une mèche de cheveux, avant de reprendre. A ce propos, t'en es où, toi, avec la photo ? T'es partie en vacances cet été, t'as dû pouvoir faire de jolis clichés ?

Ah je vois, donc un peu la même situation mentale que moi. Rien en vue, pas que ça à foutre. Bien raison, la Indi. La photo ça passe toujours avant tout, haha. Ah viiii, mes fameuses photos de vacances. C'est avec plaisir et amusement que je répondis à Indiana.

Je vois. Oh, je te l'avoue qu'elles sont vraiment pas mal. Faudra vraiment que je te les montre, j'en suis amoureuse. En plus mon nouveau joujou fait trop fureur, j'te dis pas!

Même en gardant les yeux sur la route, je sens bien que le regard de Nell s'est posé sur moi suite à ma grande déclaration sur l'amour. J'la sens qui réfléchit à ce que je viens de lui dire. Il est vrai que ça ne me ressemble pas. J'suis plutôt du genre à me foutre de la gueule des gens qui en parlent. Que ça soit de ça en général, ou du grand amour, de l'âme soeur de notre vie. Je trouve ces théories parfaitement ridicules. L'idée qu'il y ait une personne à qui on est parfaitement accordé, je n'y crois pas. On ne cesse de changer, par rapport à ce qu'on vit. On aura pas le même mec à 14, 19, ou 25 ans. Parce qu'on est complètement différent à chaque âge. Je n'aime plus Jake, et pourtant au début j'étais persuadée que j'finirais ma vie avec lui. Mais il a changé, il a eu des soucis de comportement, certainement dus à l'alcool. Ce qui m'a amenée à me casser loin de lui. Ça a été dur, j'en garde des séquelles. Certaines physiques, comme la cicatrice recouverte pas le tatouage, d'autres mentales. Je ne réussirai jamais à être sociable, et j'ai apparemment développé un espèce de truc bizarre. Ouais, j'dois être maso ouais. Et c'est à cause de lui. Donc évidemment, j'suis totalement différente.

« Tu as raison » murmure-t-elle, le regard désormais tourné vers le paysage qui défile.

Et je la sens redevenir enjouée à la suite de ma question sur ses photos. C'est bien un truc sur lequel on sera toujours d'accord, ça. On est passionnée par la même chose depuis bien longtemps. Ça doit être un truc de fille Sherwood, ça. Mais faut avouer que c'est amusant, tout de même. On a pas toujours les mêmes centres d'intérêts que ses cousins hé.

« Je vois. Oh, je t'avoue qu'elles sont vraiment pas mal. Faudra vraiment que je te les montre, j'en suis amoureuse. En plus mon nouveau joujou fait trop fureur, j'te dis pas ! »

Alors ça je n'en doute pas, Nelly est très douée. Alors certes, l'appareil et le paysage y font beaucoup mais si le photographe est mauvais, on ne pourra pas avoir de bons clichés. Et Nell à cet espèce de don pour prendre de superbes photos. Encore un truc de Sherwood, ça héhé. Ouais bon ok, je descends de mon trône de princesse Sherwood.

- Et moi je veux absolument les voir, autant les photos que ton nouvel appareil ! C'est dommage, j'sais pas ce que je t'offrirai moi maintenant, à ton anniversaire je fais avec un sourire alors que je me gare le long de la rue du bar. Il est un peu plus bas, en route Sherwood. je fais en attrapant mon sac à l'arrière pour ensuite descendre de la voiture.

Et moi je veux absolument les voir, autant les photos que ton nouvel appareil ! C'est dommage, j'sais pas ce que je t'offrirai moi maintenant, à ton anniversaire me dit-elle avec un sourire, se garant en même temps. Il est un peu plus bas, en route Sherwood.

Ah oui, c'est clair que si Indi avait cette idée de cadeau, ça le ferait plus. D'ailleurs, faudra que je lui demande si elle aussi elle a fait de nouvelles photos, puisqu'on partage la même passion, ce qui est vachement cool et pratique. Pratique, parce qu'on s'entraide, on s'partage des fois du matos, et tout. Pas mal, hein ?

Ah, je vois nous sommes donc à quelques pas du fameux bar. J'ai tellement hâte de m'amuser, sans la pression de mes parents sur le dos. Ca me fera vachement du bien, de décompresser, même si j'avais passé des bonnes vacances. Allez, gogo, j'bouge mon cul d'ici, allez. C'est bon, j'suis hors de la caisse à Indi, on peut donc hâter le pas vers le bar tant attendu de ma part. Il ne fallut pas longtemps pour qu'on arrive à destination, ce qui me réjouit d'autant plus. Je poussa la porte, laissant d'abord Indi ouvrir la marche, pour après la suivre. Mon regard titillait tout, autant les barmans, les gens, la déco, tout. Emerveillée, qu'étais-je! Comme une gosse. En réalité je n'avais plus vu un bar depuis un mois, avec tout ça. Alors, faut dire que je m'enjallais. Héhé. Attrapant la main de ma cousine, je l'entraînais au bar, et lui demandais :

Tu veux quoi à boire, Sherwood? Un soft, je paris? j'accentuais ma phrase d'un ton ironique, toujours le regard attribué à Indiana.

J'avais à peine prononcé cette dernière phrase que Nell était déjà dehors avant moi. Eh ben putain, c'est qu'elle est réellement pressée, la Nelly hu. Je verrouille la voiture que ma cousine descend la rue, je la suis, accélérant pour suivre son rythme. C'est pas qu'j'ai un rythme de marche particulièrement lent, j'marche normal, mais alors elle elle trace la route ma parole. Heureusement qu'j'ai pas dix centimètres aux pieds. J'crois qu'inconsciemment, en enfilant des rangers, j'avais prévu le coup : Nell hyper pressée de pouvoir décompresser. Trop prévisible la cousine héhé. Ou c'est toi qui es trop imprévisible. Ouais j'sais.

La brunette pousse la porte avant moi, me laissant ouvrir la marche, me suivant par la suite. On voit que Nell n'a pas l'habitude de traîner. Ou alors elle ne l'a pas fait récemment - et je m'en doutais. Elle regarde l'intérieur de ce bar comme si c'était la plus belle chose qui puisse lui arriver. Tout la captive. Moi j'en ai tellement l'habitude que c'est comme rentrer dans un supermarché. Ou chez moi. J'suis sûre qu'on passait autant de temps en boîte et dans les bars mal famé qu'à la maison. Olivia approuvait pas. Elle a jamais approuvé. Mais quand on est éperdument amoureuse d'un mec qu'est habitué à passer plus de temps dehors que chez lui, on peut pas faire grand chose d'autre que le suivre. Qu'est-ce qu'on est con quand on est jeune.

« Tu veux quoi à boire Sherwood ? Un soft je parie ? » me lance-t-elle, ironique, alors qu'elle m'entraîne par la main.

Je pouffe à sa question. Totalement ridicule. Je n'ai jamais été comme ça, je ne le suis pas, et je ne le serai certainement jamaisp. Sauf que là, ma conscience me crie que je devrais modérer mes élans, étant donné que je suis en compagnie de ma très chère cousine. Je suis responsable d'elle. De plus, je prends le volant. Et l'envie de me faire arrêter ivre est, disons, inexistante vous voyez. Et de l'autre côté j'ai la p'tite Indi qui m'dit que, de toute façon, je tiens autant l'alcool qu'un arsouille et que ce n'est certainement pas un pauvre petit verre qui va me faire tourner la tête. Et elle a raison, après tout. Vla le modèle, ma parole. Un putain de verre c'est pas une bouteille de vodka, ok.

- Une vodka. Indiana Phoebe Sherwood. Et foutez c'que vous voulez avec tant qu'c'est pas trop fort, je marmonne au barman en tapant mes ongles sur le comptoir, me tournant ensuite de nouveau vers Nell. Et donc t'as pas une idée de ce que tu veux pour ton anniversaire ?

C'est une question comme une autre. Utile, en plus de ça. Parce que bon, faut bien que je sache ce qu'elle veut hein. Merci parents Sherwood de me filer ce fric.

Indiana du pouffer suite à ma question plutôt débile. Bah oui, sincèrement, qui a déjà vu Indi prendre un soft dans un bar, en ville? Le pape, sûrement. Bah oui, on doit se tenir à carreaux devant des représentants religieux. Ok, j'arrête mon délire. Une fois au barre, Indiana fit sa commande, comme cela.

Une vodka. Et foutez c'que vous voulez avec tant qu'c'est pas trop fort, accomplit-elle dans un murmur, au barman, tapotant ses doigts contre le marbre du bar.

Bha voilà, une vodka. C'est bien Indi qui prend cela. Moi, personnellement, j'ai horreur de la vodka, le goût m'écoeure, et l'odeur me donne un torride mal de tête. C'est juste horriblement horrible. Ouais, horriblement horrible. Bref. A mon tour, furtivement, je demanda :

Jack Daniels, un petit, hein.

C'est à peine que j'eus le temps de voir le barman préparez nos commandes, qu'Indiana réouvrit sa jolie petite bouche pour réengager une quelconque conversation, se tournant vers moi, et cette fois-ci ou encore à propos de mon anniversaire qui approchait à grands pas.

Et donc t'as pas une idée de ce que tu veux pour ton anniversaire ?

Sincèrement, je n'ai jamais vraiment d'idées. Et puis, nan, en fait le truc, c'est que je n'aime pas demander ça, ou ça à une personne qui me demande ce que je veux comme cadeau. Surtout que c'est toujours des trucs qui coutent chers, et ca s'fait pas. Je vois tout en grand quand il s'agit de cadeau ! Donc, je préfère une pauvre petite enveloppe doté d'argent ou un cadeau choisit par la personne en question. C'est donc, haussant les épaules et machinalement que je répondis à ma chère Sherwood.

Franchement, nan. Et puis tu sais, choisis-toi, hein. J'aime pas dire ce que j'veux, c'est toujours trop cher de toute façon. 10 euros c'te bon, ou une babiole, t'sais. je lui fis un clin d'oeil en fin de phrase, assurant ma sincérité.

J'aime pas être la plus vieille. Enfin j'veux dire. C'est pas que ça me gêne, c'est cool, mais faut que je surveille la plus jeune. Et c'est ma cousine. Donc en gros, je dois redoubler de vigilance. Encore quand j'suis toute seule, j'peux m'enfiler tout ce que je veux, et me foutre totalement des gens à côté de moi, évidemment, puisque je ne les connais pas. Alors que là j'ai pas envie de ramener à l'Université une Nell avec un coup dans le nez, aussi léger soit-il. J'sais pas si elle tient bien l'alcool, comment elle réagit et tout ça. En gros, j'dois faire attention. J'ai d'jà du mal avec ma personne, mais alors avec les autres, j'vous dis pas.

Mais bon, on reste zen, on respire et tout va bien se passer, hun ? Ouaip. Faut aussi qu'j'fasse gaffe aux autres, pas qu'un gens un peu trop dans les nuages fasse chier Nell et... Ok, plus jamais je sors en ville avec ma cousine. Jamais hu. J'ai trop peur pour elle. Waah, un sentiment de peur chez Miss Sherwood, c'est pas mal. Ouais bon ça va, j'suis pas indestructible, quand même, malgré l'image que je peux renvoyer. Et pis j'ai peur, mais pour elle. Toujours est-il que je n'ai pas à m'expliquer, un point c'est tout.

"Franchement, nan. Et puis tu sais, choisis-toi, hein. J'aime pas dire ce que j'veux, c'est toujours trop cher de toute façon. 10 euros c'te bon, ou une babiole, t'sais", me fait-elle, sincère, accompagnant sa réponse d'un clin d'oeil.

Laisse-moi rire. J'ai du fric à n'en savoir que faire, puisque bon, je m'achète pas non plus une tonne de fringues, des tonnes de pompes, et un nombre immense de choses inutiles dont je ne me servirai jamais. Donc je peux me permettre d'acheter un truc à même 1000 balles à ma cousine une fois dans l'année. Vu que j'ai déjà plus de 1000 balles par mois. Eh ouais, à croire que mes parents croient pouvoir m'acheter pour que je revienne. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, je ne retournerai pas les voir. Ou alors en compagnie de Logan. Et ils pourront voir mon frère jumeau, celui qu'ils ont lâchement abandonné à la naissance. J'ai tellement envie de leur dire le mal que ça m'a fait, que ça nous a fait. M'enfin. Je sais même pas si ils s'en soucieraient. C'est pour dire. Donc bref. Tout ça pour dire que je n'ai certainement pas de problèmes d'argent.

- Nelly, arrête. J'ai assez de fric pour t'acheter une tenue Balmain en entier. J'ai une veste en cuir Balmain, elle est superbe. Tu aimes Balmain ? Leur nouvelle collection est cool, je trouve. Certaines pièces sont moins faciles à porter, certes, mais la plupart sont bien. Tu portes des talons ? Ou alors tu ne t'intéresses pas plus que ça aux fringues. Un portable, tu veux changer de portable ? Des bijoux ? Si je te le propose c'est que je peux, Nelly, alors dis-moi tout, je conclue tout en attrapant mon verre pour goûter ce que le petit gars a mis dans mon verre, vu qu'j'lui ai laissé moitié carte blanche.

Nelly, arrête. J'ai assez de fric pour t'acheter une tenue Balmain en entier. J'ai une veste en cuir Balmain, elle est superbe. Tu aimes Balmain ? Leur nouvelle collection est cool, je trouve. Certaines pièces sont moins faciles à porter, certes, mais la plupart sont bien. Tu portes des talons ? Ou alors tu ne t'intéresses pas plus que ça aux fringues. Un portable, tu veux changer de portable ? Des bijoux ? Si je te le propose c'est que je peux, Nelly, alors dis-moi tout. conclue-t-elle, en attrapant son verre pour le déguster.

Ho, bah Indikiki, elle parle vraiment trop en un coup. C'est à peine si je vais pouvoir répondre à tout ses propos, j'suis un putain de poisson rouge, moi ! C'est vrai, vas-y pour retenir tout ce qu'une Indiana te dégueule ! C'est dingue ce que c'est une machine parlante à vitesse radioactive, outch ! Je souriais à la jolie cousine, d'un sourire rieur, je dois dire, complètement amusée par toutes ses questions déballées en un moins rien de temps. Mais, bon, un effort, on fait marcher sa mémoire, Phoenix Jr!

Poupée Indi! Faudra un jour que tu t'entraînes à ne pas poser autant de questions en un coup, puré! Aha. Je sais bien que t'es blindée de fric, mais voilà, tu sais le respect c'est sacré et te demander par exemple le dernier sac de chez Hugo Boss, c'est un peu osé, j'dois dire ! Bien sûr que j'aime, mais j'veux pas un pareil cadeau, c'est énorme ! Les talons c'est pas mon truc, sauf en soirée. Les bijoux ça dépend. Ecoute, Indikiki, oui c'est stylé comme surnom, je sais, je n'ai pas besoin d'un truc énormissime, tu me suffis déjà. Enfin, après si tu veux des idées de cadeaux malgré tout, tu peux te tourner vers la photographie. Genre, un logiciel de retouche, ou un nouveau trépied puisque le miens est pété. Mais, une fois de plus, c'est comme tu veux. disais-je, franchement, goûtant mon Jack Daniels avec passion. Ca faisait longtemps, un ptit verre d'alcool.

"Poupée Indi ! Faudra un jour que tu t'entraînes à ne pas poser autant de questions en un coup, puré ! Aha."

Ouais bon j'avoue j'ai pas arrêté, là, mais c'était simplement pour proposer des idées hu. Sinon j'ai pas l'habitude de parler autant. Oui, non, hein, hm, mon vocabulaire est donc très développé, vous pouvez conclure. Enfin tout dépend aussi de mon interlocuteur. C'est vrai qu'j'vais plus parler à Nell qu'au premier con qui pointe son nez, évidemment. Vu que ce dernier, je l'ignorerai. Bref, toujours est-il que ma cousine m'affirme qu'elle sait que je suis blindée - encore une fois merci à ces connards - et qu'elle trouve que demander l'un des derniers sacs de chez Boss, ça se fait pas. On voit qu'elle n'a pas été pourrie-gâtée par ses parents étant jeune. Enfin, elle était gâtée. Mais ouais, pas pourrie. Et...

'Indikiki'. Heum. Je hausse un sourcil à l'entente de ce surnom ridicule. On m'a tout fait. Indou, Indi-chou, Indi-chérie, Indinou, Indi Jolie. Mais Indikiki, non, jamais. Suite à ma réaction, elle sort un "Oui c'est stylé comme surnom", avant de reprendre son monologue. Je lui suffis déjà. Elle est mignonne, cette Nelly, mais j'suis loin d'être un cadeau, hem. Mais sinon faut que je tape dans la photo, elle m'en donner d'ailleurs des exempples : logiciel de retouche, un trépied, finissant par un "Mais, une fois de plus, c'est comme tu veux.".

- Nelly. La prochaine fois que tu prononces ce surnom ridicule j'te fais avaler ton whisky par le nez, évite, il est juste affreux. Je verrai, alors. Au pire je t'emmènerai avec moi, et tu choisiras. Sans regarder le prix, bien évidemment, je fais en avalant une gorgée. T'as quoi de bio à me raconter, sinon ? Impatiente de reprendre les cours ?

Moi j'suis pas impatiente de retrouver Mme Saint-Clair. Elle va encore me péter le chou avec son français à la con. C'est bon, je le maîtrise le français, la preuve, j'suis dans une Université au Québec. Alors l’approfondir jusqu'à Pétaouchnok, merci bien. J'aime pas le français. C'est compliqué, c'est chiant, et j'ai un accent juste atroce quand je prononce certains mots. Du coup ben. Je sèche. Quand le courage m'abandonne. En plus j'suis sûre qu'elle m'aime pas. Ses cheveux gris tirés en arrière, ses manières à la française, son regard de fouine lorsqu'elle m'épie pour vérifier si la Belle au bois dormant ne s'est pas malencontreusement endormie sur sa table, non, vraiment, notre sympathie l'une envers l'autre est vraiment inexistante.

Hum, je crois que mon super surnom de la mort n'avait pas plus à Miss Sherwood. J'lavais bien vu, hein, en fronçant son sourcil, j'avais déjà tout compris. J'suis sûre qu'elle va me taper sur les doigts une fois qu'elle reprendra la parole. Bah quoi, j'trouve ça con comme surnom, c'est ça qui est bien, franchement. Indiaporama.. comme notre passion, bah ouais c'est dans le même domaine ! Diaporama de photos, t'as tout compris Georges ? Yxdé, Nell ! Ok.

Nelly. La prochaine fois que tu prononces ce surnom ridicule j'te fais avaler ton whisky par le nez, évite, il est juste affreux. Je verrai, alors. Au pire je t'emmènerai avec moi, et tu choisiras. Sans regarder le prix, bien évidemment. finit-elle en buvant une gorgée.

Bah voilà ! La réplique vis à vis de mon surnom est sortie. Je grimaçais, telle une petite fille se faisant engueuler par ses parents auprès des paroles d'Indi. Mais bon, je souris quand même comme une attardée par la suite, amusée de sa réaction. Je m'y tiendrais, Sherwood, oh oui. Le whisky par le nez ne me tente pas encore, je dois dire. Ouais, ça c'est ce qu'on verra, sans regarder le prix, ma belle. Quand même, quoi. Y'a des limites. J'haussa donc les épaules et bu une gorgée, machinalement.

T'as quoi de bio à me raconter, sinon ? Impatiente de reprendre les cours ?

Rohohhh, bah je ne sais pas. Ca sortira sur le coup. Les cours ? Chérie, bien sûr que non! Revoir toutes les têtes de cons et encore retourner au pays des rumeurs, nan mais, non merci, quoi. Sérieux, j'ai autre chose à foutre. Mais si la Phoenix Jr raterait son année, ce serait la fête à la maison. La fête à couper ma tête pour la manger. Enfin bon! Je répondis donc à Indiana, d'un ton comparable à la désespérance de la routine quotidienne, c'est à dire desépéré.

Y'a un mec de 14 ans qui m'a demandé pour sortir avec, en vacances. Sinon, tu parles, Indi, les cours me tenteront jamais à Enamor, les têtes de cons c'est pas mon truc, comme toi, hein, je crois bien. Tss, ils me font tous chier.

"Y'a un mec de 14 ans qui m'a demandé pour sortir avec, en vacances. Sinon, tu parles, Indi, les cours me tenteront jamais à Enamor, les têtes de cons c'est pas mon truc, comme toi, hein, je crois bien. Tss, ils me font tous chier."

J'esquisse un léger sourire amusé. J'vois bien Nell avec un mioche haut comme trois pommes. Elle ferait nounou. "Non mais voyons, Edouard, fais pas ça. Edouard, touche pas à ça. Edouard, fais pas le con." Me demandez pas pourquoi Edouard, j'ai toujours trouvé que ce prénom collait parfaitement à Nell. J'suis sûre que quand elle était gamine, elle a eu un amoureux qui s'appelait Edouard. C'est typiquement le genre de prénom qu'on donne à un gamin de pétés parce que ça fait noble et que c'est mignon. Sauf que le pauvre gamin, quand il atteint ses 16 ans il est en mode "Pourquoi, mais pourquoi je m'appelle Edouaaard ?" Du coup il se fait surnommer Ed. Parce que Ed ça fait deux lettres, une syllabe, et qu'ça fait cool hyper dur, t'sais. Moi, dévier du sujet ? Non mais absolument pas. On pourrait les surnommer Nellouard ou Edell. C'est classe, n'empêche. Ouais, bref, vous avez raison.

J'l'ai déjà dit mais je le répète : digne cousine de sa cousine. Moi non plus j'aime pas franchement la populace. J'trouve que, ouais, les gens sont cons, méchants, et tout bonnement stupides. Et puis si y a trop de monde, j'ai l'impression d'étouffer. On est parfaitement d'accord, pour une New-Yorkaise, c'est plutôt spécial. Mais faut pas oublier qu'j'ai vécu 3 ans au Nevada, paumée dans la campagne, où, si t'avais pas de bagnole, t'étais dans la merde, parce que le centre ville était à 6km, et qu'y avait pas de bus. Ouais. On passe de tout à rien.

- Hohoho, on t'aurait prise pour une couguar, Nell. Toi aussi, hein. Et certains sont tellement, ouais, stupides. C'est déprimant, je soupire en portant le verre à mes lèvres.

Indi venu de sourire, plutôt amusée, je dirais.

Hohoho, on t'aurait prise pour une couguar, Nell. Toi aussi, hein. Et certains sont tellement, ouais, stupides. C'est déprimant. Et pour conclure ses propos, elle porta son verre à sa bouche.

Ouais ! C'est clair. Enfin, bon, ici je suis pas encore majeure, donc par la loi c'est autorisé, mais à vrai dire dans deux semaines si je ne m'abuse, je serais majeure, donc ça aurait atteint de la pédophilie. C'est largement space ! Jamais je ne sortirais avec un type de 14 ans, haha. Je souriais donc à Indi, amusée de la situation. C'est drôle. Mais bon, faut dire que j'ai eu mal au coeur quand je lui ai mis un rateau, franchement on aurait cru que j'étais l'amour de sa vie, bien que ces petits mômes sont biens naïfs. Enfin.

Pour finir, je soupirais, comme pour souligner les propos d'Indi, vis à vis des gens. Cela évoquait mon désespoir envers la société. De pire en pire. Entre les minettes de 14 ans qui se font percer et qui boivent à s'en venter de l'alcool, mais aussi de poulet, franchement, c'est pitoyable et bien triste. Mais, bon, oubliant vite fait cela et me disant que rien n'y remédiait, je porta à mon tour aussi mon verre à mes lèvres et fini la dernière gorgée, reposant par la suite d'un coup sec mon verre sur le bar. Une fois action faite, je me retourna vers Indi et dis :

Le Jack Daniels m'avait manqué, cousine. Et toi, tant que j'y pense, tu n'as pas fais de nouveaux shootings ? Je serais enchantée de les voir, un de ces quatre.

"Et toi, tant que j'y pense, tu n'as pas fais de nouveaux shootings ? Je serais enchantée de les voir, un de ces quatre."

Nouveaux shoots ? Si, bien sûr. J'ai passé quelques semaines dans le Nevada, en pleine campagne, dans le désert - il faisait vachement chaud heuf - donc forcément, j'ai pu prendre des putains de photos. A vrai dire, c'est quand je suis partie habiter chez ma tante que j'ai commencé à réellement m'intéresser à la photographie. Avant oui, j'aimais ça, mais j'étais plus centrée sur le dessin. Il n'empêche que j'avais quand même des appareils hyper performants, étant donné que mes parents m'achetaient tout ce que je demandais, ou ne demandais pas d'ailleurs, parce qu'ils avaient certainement peur de je me casse un jour ou l'autre. Ce qui ne m'a pas empêchée de le faire, notez-le. On n'achète pas les gens avec du fric, des cadeaux, ou je ne sais quelle connerie. L'amour ne s'achète pas. Donc revenons à nos moutons, j'ai commencé à m'intéresser à la photo quand j'ai eu 16 ans, et qu'on était allés se balader dans le désert avec mon oncle. Le paysage était juste sublime. Pire encore. C'était magique. C'est un de mes plus beaux souvenirs, un des seuls, plutôt. Puisqu'après j'me suis engouffrée dans l'une des plus grosses conneries de ma vie. Bref. Je m'égare encore.

Donc oui, beaucoup de nouvelles photos. Je restais parfois tard le soir pour voir les couchers de soleil, calée dans ma voiture, jusqu'à ce que le bon moment pointe son nez, et là je mitraillais, tout simplement. C'est tellement magique, c'est le genre de trucs qu'on ne se lasse pas de faire. La lumière, les couleurs, le soleil changent sans arrêt, tu peux aller voir deux couchers de soleil en deux jours, ce sera complètement différent. C'est en partie ce qui me plaît. Le fait qu'on s'attende à une chose, mais que c'est tout à fait autre chose qui se produit. Imprévisible. C'est totalement imprévisible. J'aime ça. L'habituel c'pas pour moi, mais ça vous devez déjà le savoir.

- J'ai passé quelques jours à photographier les couchers de soleil en plein désert quand j'étais dans le Nevada. Et je suis plutôt fière de certains clichés, je dois dire. J'dois avoir deux trois photos que j'ai mis sur mon téléphone, attends, je fais en attrapant mon téléphone, le tendant ensuite à Nell pour lui montrer une photo, c'est une de mes préférées.

Je m'appuie contre le bar, fixant la photo. Ouais elle est magnifique, j'adore.

J'ai passé quelques jours à photographier les couchers de soleil en plein désert quand j'étais dans le Nevada. Et je suis plutôt fière de certains clichés, je dois dire. J'dois avoir deux trois photos que j'ai mis sur mon téléphone, attends. me dit-elle, attrapant son tél et me le tendant. c'est une de mes préférées.

J'observais donc la photo, et mes yeux furent surpris de beauté. Le cliché était juste parfait à mes yeux, et je comprenais totalement que ce soit une de ses préférées, à la petite Indi. Les couleurs se mariaient sans soucis et naturellement, les lumières donnaient leurs plus beaux charmes, et soulignaient l'ambiance chaleureuse et plutôt mélancolique du paysage. Bravo à ma cousine, franchement c'était magnifique. Je souriais donc, dérivant enfin mes yeux de la photo, pour adresser la parole à ma cousine, toujours les yeux sur sa photo.

Elle est magnifique. J'épargne les détails de ses performances, à ce cliché. Bravo, cousine Sherwood. j'accentua ma phrase d'un sourire, encore plus sincère.

C'est machinalement que je fini mon verre de whisky, et qu'il me prit de regarder l'heure. Il était déjà tard, enfin ça allait, 22h30, quoi. Mais c'est sûr que je sentais déjà mes yeux piquer de fatigue. Et c'est pour ça, que j'allais casser l'ambiance, en demandant d'éventuellement rentrer.

Argh, c'est vraiment plombant c'que je vais demander, mais on pourrait rentrer? Genre, termine à ton aise, hein! T'en fais pas. Mais pas tarder.. C'est sûr que la fatigue m'envahit déjà. disais-je d'un air, embêtée et grimaçant.

« Elle est magnifique. J'épargne les détails de ses performances, à ce cliché. Bravo, cousine Sherwood. » elle sourit, et c'est un sourire sincère.

- Merci Sherwood, je fais avec un sourire.

J'avais remarqué que Miss Sherwood numéro deux s'était complètement dégonflée. Enfin, dans le sens où elle paraît soudainement fatiguée. Les effets du voyage à retardement. Elle a pas encore ça dans la peau, la cousine hé. Mais bon, on va lui pardonner ça. Elle est jeune, encore, cette petite Nelly. Et puis je comptais pas rester ici jusqu'à pas d'heure, de toute façon. Faut dire que bon. La rentrée c'est demain. Alors si on veut être en forme, vaut mieux se coucher tôt. J'arrive pas à croire que c'est toi qui dit ça Indi. Moi non plus, à vrai dire.

« Argh, c'est vraiment plombant c'que je vais demander, mais on pourrait rentrer? Genre, termine à ton aise, hein! T'en fais pas. Mais pas tarder.. C'est sûr que la fatigue m'envahit déjà. »

Qu'est-ce que j'disais. J'attrape un billet que je dépose sur le comptoir, prévenant le serveur qu'il pouvait garder la monnaie. J'suis dans un bon jour, là, du coup j'suis gentille avec tout le monde, même les gens que je connais pas. J'pense que c'est aussi dû au fait que Nell soit là. Du coup j'ai comme l'impression qu'j'dois être un modèle. C'est con, hein, mais c'est comme ça que j'le pense. Enfin bon. Déjà si Nelly avait pas été là j'aurais bu. Donc voilà. Passons.

- T'inquiète, ça me dérange pas du tout. Aller viens cousine, t'as l'air vraiment crevée d'un coup.

J'attrape sa main et l'entraîne à l'extérieur, remontant déjà vers la voiture avant de m'y installer. Bon cette fois par contre, Nell risque de s'endormir et moi de parler toute seule. Au pire, écoutez, on est pas à ça prêt hein.

[b]- T'as pas l'habitude[b], je la taquine avec un sourire. Et j'espère qu'elle ne l'aura jamais, croyez-moi.