C'était un jour d'école comme les autres, même si ce n'était que le deuxième de cette année. La routine s'installait déjà, grossièrement même. J'avais déjà la tête jusque parterre, et les cernes se moquaient de moi. J'étais seule, je l'avais décidée pour la pause de midi. Je ne l'avais pas concrètement dis à mes deux amies, donc, telle une gamine j'étais partie en douce, et là, j'étais actuellement cachée derrière les buissons, à un endroit où personne ne pourrait me voir. Ouais! Je jouais à cache-cache, toute seule.

Je voulais être seule parce que le début de la journée m'avait épuisé, et fort irritée. Je ne voulais donc pas créer de tensions par ma faute auprès de Lana et Hazel. Quand jsuis comme ça, je préfère être seule, pour le bien de tous, je dirais.

Je feuilletais un magasine, ensuite, en mangeant machinalement mon sandwich. Y'avait des nouvelles tendances modes, mais elles me plaisaient pas trop, là comme ça. J'crois pas que ça va être mon truc, la collection hiver 2014. Mais bon, je dénicherais bien des trucs qui me plaisent, après tout ! Je vais pas me laisser abattre par les délires de modes des grands stylistes. Aha, non.

Je m'ennuyais, en fait. C'est comme si j'voudrais que quelqu'un vienne, j'me sentais mieux. Je crois que l'ennui et le calme m'avait en effet calmée et apaisée, et surtout remit les idées en place. J'attendais donc.

La rentrée. Cette bonne blague. La période que je déteste le plus c'est bien la rentrée, avec tous les pauvres nouveaux. T'es tranquille en train de fumer une clope, et là, t'as un paumé qui vient te demander son chemin. Et bon, t'es un minimum bien élevé, alors tu lui indiques la salle B15. Il te dit merci, tu hausses les épaules, il repart, et tu tires une nouvelle taffe, jusqu'à ce qu'un autre nouveau vienne te déranger. La routine de la rentrée. C'est presque déprimant.

Mes vacances n'ont pas été si exceptionnelles que ça. Je suis allé m'exiler dans le Sud de la France avec mes grands-parents. J'ai à peine vu Adrian. C'est pas que je ne veux pas le voir. C'est juste que, j'sais pas. C'est dur, encore. Et puis, de toute façon, les parents l'ont emmené dans les îles pour ses vacances. Du coup, eux non plus je les ai pas vus. Comme d'habitude, ça ne change pas vraiment. Enfin bon. Sinon j'ai passé mes vacances avec quelques potes espagnols, on a nagé, on est sortis, et je me suis perfectionné à la guitare. C'est un truc qui me détend, ça. Un peu comme la clope. Rien de follement fou, donc. J'ai pensé à Spencer, aussi. La dernière fois qu'on s'est vus, c'était dans cet ascenseur. Et j'ai pu voir qu'elle souffrait autant que moi. Mais j'suis pas prêt à recommencer quelque chose tout de suite. Il me faut encore un peu de temps. Enfin, les vacances ont bien aidé à guérir les blessures. Mais faut attendre encore un peu. La confiance, elle, elle ne réapparaît pas comme ça en claquant des doigts. Faut de la patience. Et faut espérer qu'elle revienne. Sinon elle ne reviendra pas.

Je shoote dans quelques cailloux qui se baladent sur le chemin, soufflant la fumée que je viens d'inspirer. Tous les gens sont en train de bouffer, comme ça on a le droit à un peu de calme. ça change, ça fait du bien. J'préfère le silence à tous ces pauvres crétins qui se bousculent dans la cour. Je m'arrête soudainement, ayant perçu un bruit provenant du buisson à côté. C'est sûrement une petite bête. Ou une grosse bête. Dans tous les cas, ma curiosité l'emporte. Je m'approche lentement et silencieusement du buisson et regarde derrière. J'esquisse un fin sourire en coin, apercevant une petite brune, en train de manger un sandwich et feuilleter un magazine.

- Tu sais, de nos jours, on a des tables et des chaises, on est plus obligés de manger par terre ma jolie. Ni de se cacher d'ailleurs, t'as peur qu'on te vole ta bouffe ? je lance, légèrement moqueur, espérant l'avoir surprise, c'est plus rigolo.

Ah, mais j'étais tellement absorbée par mes pensées, que je fus dans cet état là.

Tu sais, de nos jours, on a des tables et des chaises, on est plus obligés de manger par terre ma jolie. Ni de se cacher d'ailleurs, t'as peur qu'on te vole ta bouffe ? c'est ainsi qu'un jeune homme me surprise cachée dans les buissons. Sa phrase avait adopté un ton légèrement moqueur.

Je fus donc complètement saisie et surprise, ce qui m'ammena même à avoir un petit sursaut et un petit cri estompé, vite fait, après m'être calmée. Ok, mais comment m'a-t-il trouvée? Si ça tombe, c'est un psycho, qui m'a suivie, jusqu'ici. Maaaaah, maah, mais non, Nell. Calme toi. C'est, vrai, faut que j'me calme, j'ai juste eu très très très peur. Bon, bon, faut bien que je réponde à sa phrase assez sensée, nan? Ouais, la plutôt la honte, mais nan j'men fous. En plus, là, avec son air moqueur! Tss.

Je m'éfforca donc de sourire, et repris mes affaires et me levais, par, je ne sais pas, politesse, je crois, ouais. Puis, pour être un peu civilisée, si je ne m'abuse.. Je le regardais, un peu embarrassée, puis je pris un ton, qui se voulait être celui d'une fille confiante en elle, mais ça a foiré. J'émis donc une hypothèse, au jeune homme, de ma présence ici.

En réalité, je me fais harcelée tout les jours ! Tu connais pas ma vie, hein. Donc, ouais, j'avais une bonne raison d'être cachée. Y'en a qui me frappent, des fois. Je sais pas pourquoi.. je m'étais perdue dans mes mots, et mon grand sourire nerveux m'avait fait perdre toute crédibilité. Là, j'étais vraiment idiote. Je soupirais un bon coup et passais ma main dans mes cheveux, tournant la tête sur le côté, et grimaçant de mes propos.

Le jeune fille sursaute et pousse un léger cri. Effet de surprise réussi. Et j'dois dire que ça m'amuse, mais vous savez pas encore le plus drôle. Elle se lève et me sort alors un tas de choses incompréhensibles.

"En réalité, je me fais harcelée tout les jours ! Tu connais pas ma vie, hein. Donc, ouais, j'avais une bonne raison d'être cachée. Y'en a qui me frappent, des fois. Je sais pas pourquoi.." Elle se perd, m'adresse un grand sourire crispé, avant de détourner le regard, passant une main dans ses cheveux.

Je hausse un sourcil, restant un moment silencieux. J'crois que c'est le genre de personnes tu les surprends elles perdent tous leurs moyens et elle te baragouine des choses incompréhensibles, sans queue ni tête. Je rentre ma main gauche dans ma poche, la main droite étant occupée par la cigarette que je tiens. Je tire une taffe, observant toujours la jeune fille, complètement perplexe. Je souffle ma fumée du côté opposé à la brunette, ne la quittant pas du regard.

- C'était une blague, tu sais, hein. J'voulais pas que tu le prennes mal. Si on reprenait à zéro ? Je propose, me raclant la gorge par la suite. Toi aussi tu t'éloignes parce que t'en as marre des gens ? Appelle-moi Alex, Brunette.

Elle a l'ai aussi paumé qu'un pauvre petit chat dans la rue. J'aurais presque envie de lui payer un massage pour qu'elle se détende. Elle a l'air tendu, ouais. Complètement bloquée. Ou alors elle aurait besoin d'un bon p'tit verre. D'eau, hein. Un p'tit verre d'eau fraîche. Ou alors c'est juste moi qui la stresse. J'ai une tête de méchant ? C'est peut-être la barbe, je sais pas. Ou bien ce sont mes bras recouverts de tatouages, et elle pense qu'j'suis un de ces psychopathes des rues pas bien dans sa tête. I don't know. Toujours est-il, qu'apparemment, je ne la rassure pas. Enfin, ce n'est qu'une hypothèse.

- T'sais, j'ai jamais bouffé personne, hein, je tente.

Elle me fait un peu penser à Spencer. Pas immensément grande, toute fine, brune, l'air d'être une fille qui bosse. Un peu perdue. Je sais pas trop. Toujours est-il que son p'tit air me donne envie de lui faire un câlin. Et ça, soit dit en passant, c'est pas spécialement banal chez moi. J'suis plutôt du genre asocial et à renvoyer les gens chier. Mais elle, elle a une tête de chaton qu'on voudrait protéger. Un peu comme Fauve. Sauf que Fauve, tu t'en approches pas trop, elle griffe. Et elle est légèrement frappé sur les bords aussi. "Fauve aussi elle veut bien." Accro à la marijuana, elle boit, elle parle bizarre - à part quand elle est bourrée, d'ailleurs, c'est étonnant - et elle est plutôt, hm, agressive sur les bords. Une vrai petite peste, mais tellement adorable que tu te retiens de lui envoyer un parpaing dans la gueule.

J'avais seulement remarqué maintenant que mon ravisseur, aha, je déc, fumait. J'avais tellement été déboussolée par sa présence que j'étais que focalisée sur ses paroles. Donc, je pu le regarder. Il avait les cheveux bruns, les deux bras tatoués. Un style plutôt bien marqué, je dirais. J'adore énormément les tatouages. D'ailleurs, j'en avais un petit, sur mon poignet, représentant ma passion. Qu'est-ce que je m'étais faite défoncée en le faisant, d'ailleurs. Et telle une peste, j'en ris encore, voyant la tête de mes parents.

Le jeune homme avait froncé un sourcil, restant plutôt silencieux. Je crois que je m'étais énormément ridiculisée, et que j'aurais du plutôt fermer ma gueule et.. partir. Nan, ça aurait fait la meuf timide maladivement, donc, non, non. Je soupirais, réalisant la stupidité de mes actes. J'suis une putain de Sherwood ratée, haem.. Il avait une main dans sa poche, donc et l'autre tenant sa cigarette. Il tirait dessus, ne me quittant toujours pas du regard. Je le regardais, plutôt impressionnée par sa carrure et sa façon d'être plutôt imposante, pour moi.

C'était une blague, tu sais, hein. J'voulais pas que tu le prennes mal. Si on reprenait à zéro ? se proposa-t-il, se raclant la gorge. Toi aussi tu t'éloignes parce que t'en as marre des gens ? Appelle-moi Alex, Brunette.

Ses paroles me décrochèrent un sourire apaisé. Ca va, il n'était pas partit, me laissant en plan. C'est ce que je voulais éviter, et c'est fait. Parfait. En effet, Alex. T'as raison. Je me détendis donc, toujours quand même un peu méfiante.

T'sais, j'ai jamais bouffé personne, hein. Il tentait, et réussit, j'crois.

Il avait l'air innofensif, mais ce n'est pas pour ça que j'vais me jeter dans ses bras, hein ! Et là-bas ! Rien à voir, Nell. T'es con, ma darling ! Je soupirais, et émis un sourire idiot, représentant la déception de mes paroles d'autrefois. Je remis mon sac en place sur mon épaule et répondis au jeune homme, avec un sourire plus amical cette fois-ci.

Ah, nan mais t'inquiète. Ouais, allons-y. M'appelle pas Brunette, appelle moi Nell. J'aime pas être étiquetée. Puis, j'suis sure que t'appelles pleins de filles comme ça, j'suis pas pleins de filles, moi !

Voilà, je m'étais déjà réemportée seule. Je soupirais et fermais les yeux, souriant honteusement. Je pris, calmement et souriais, apaisée. On se calme, Sherwood. On sait que tu es méfiante et que tu n'es pas comme toutes les autres Alyssalopes superficielles, mais pas la peine d'attaquer les gens avec tes conflits intérieurs. T'as raison.

Désolée. Et oui, je m'éloigne parce que les gens m'irritent souvent. J'sais bien que t'as jamais bouffé personne, et heureusement. J'voudrais pas finir comme dans Walking Dead, ha. Sinon, j'espère que t'es pas trop troublée, par.. heu, mon comportement. Bizarre. Troublant. Nerveux, enfin.

"Ah, nan mais t'inquiète. Ouais, allons-y. M'appelle pas Brunette, appelle moi Nell. J'aime pas être étiquetée. Puis, j'suis sure que t'appelles pleins de filles comme ça, j'suis pas pleins de filles, moi !"

Nell, donc, sourit, replaçant correctement son sac sur son épaule. Et elle me sort encore un putain de truc. Elle me fait rire. Enfin, je la trouve rigolote. Un peu bizarre mais rigolote. C'est sûr et certain qu'elle n'est 'pas plein de filles'. J'imagine pas si y en avait deux des comme elle. On s'y retrouverait pas, j'pense. J'esquisse un sourire alors qu'elle soupire de nouveau, fermant un instant les yeux avant de reprendre.

"Désolée. Et oui, je m'éloigne parce que les gens m'irritent souvent. J'sais bien que t'as jamais bouffé personne, et heureusement. J'voudrais pas finir comme dans Walking Dead, ha. Sinon, j'espère que t'es pas trop troublé, par.. heu, mon comportement. Bizarre. Troublant. Nerveux, enfin."

Donc elle aussi les gens la font chier. Bon, elle est pas entièrement bizarre alors. Elle est un minimum normal. Enfin, de ce que j'appelle la normalité. Etre normal, c'est subjectif, après. Elle finit par espérer que je ne suis pas trop troublé par son comportement plutôt anormal. Ofh, c'est sûr, t'es un peu étrange, mais bon. C'est pas la première fois. Comme je l'ai dit en haut, elle n'atteint certainement pas la place qu'obtient Fauve dans le classement 'comportement bizarre'. Certes, elle a l'air nerveuse, mais bon, ça après. Les gens sont comme ils sont.

- Tu finiras pas comme dans Walking Dead, t'en fais pas. Oh, t'inquiète, j'ai vu pire. Mais souffle un bon coup, ouais, parce que t'as l'air étrangement tendue. T'es nouvelle pour être aussi stressée ?

Je recule un peu pour atteindre de nouveau le chemin. Autant marcher un peu, rester planté là comme un con, ça me dit trop rien. Surtout avec ce buisson en plein milieu de la conversation. Sinon, ouais, elle semble nouvelle mais elle me dit vaguement quelque chose, comme si je l'avais déjà croisée dans les couloirs. Plutôt dans la cour, en fait, étant donné que les couloirs, je les fréquente une fois sur deux, vu que je vais en cours une fois sur deux aussi hem. Enfin, vous me direz, y en a pas mal, des petites brunes ici.

- T'as cours après ?

Bon, Alex a sourit. Donc, c'est déjà positif. J'ai un peu, j'dis bien un peu rattraper la chose en elle-même. C'est plutôt like a boss ces temps-ci pour moi. Ouéééé, yeah!

Tu finiras pas comme dans Walking Dead, t'en fais pas. Oh, t'inquiète, j'ai vu pire. Mais souffle un bon coup, ouais, parce que t'as l'air étrangement tendue. T'es nouvelle pour être aussi stressée ?

Ah, bah, ça va alors. C'est vrai quoi, l'ambiance de TWD ca fait juste trop flipper. Une apocalypse de zombie, puis y'a même des canibals. T'imagines jusqu'où ça pousse les humains, les zombies? Dieu, dieu, dieu. Nan, mais sérieusement faut que je me la ferme. On sait tous que j'suis hyper fane de cette série, donc c'est pas facile de contrôler, malheureusement. T'as vu pire? Wooh, j'imagine même pas ! Je souriais à cette phrase, m'imaginant quand même qu'est-ce que ce serait pire que moi.

Nouvelle? Wouaaah, bah voilà ! T'as bien joué ton truc, Nell. En fait ouais, je suis tendue, coincée. C'est à cause de mon éducation trop stricte, j'en suis sûre, purée. Mes parents, je les emmerde pour ça ! Le respect, Sherwood. Non, mais, ça me saoule. J'suis pas nouvelle, merdouille quoi. Ca fait presque deux ans, maintenant, que j'côtoie Enamor.. J'avais donc pâlis aux paroles d'Alex, mais  bon, j'avoue qu'on pourrait le croire, c'est pas de sa faute. Puis, j'le vis se sortir des buissons, j'du donc croire que je devais le rejoindre. Bah ouais, grosse bièce, tu vas pas le laisser en plan, alors qu'il t'a causé. Puis poser une question, en plus :

T'as cours après ?

Une fois sur le chemin avec Alex, je me permis de répondre.

Nan, nan j'suis pas nouvelle, ça fait presque deux ans que je suis ici. Je m'excuse, franchement, c'est nul comment j'ai réagis. Je vais m'appliquer, promesse de Sherwood. je souriais.

Les cours.. Ouais, j'ai encore deux heures de cours après. Deux heures d'histoires, malheureusement. J'aime pas le sujet qu'on voit pour l'instant. C'est l'économie du Moyen-Age. Sérieusement, déjà que les maths c'est pas mon truc.. Enfin, même. C'est juste chiant l'économie, c'est une putain de toile hyper sensible, là. Ca me les casse. C'est donc sous un soupçon de désespérance que je répondis à Alex, tout en marchant.

Oui, malheureusement. J'ai encore deux heures, d'histoire. Et toi?

"Nan, nan j'suis pas nouvelle, ça fait presque deux ans que je suis ici. Je m'excuse, franchement, c'est nul comment j'ai réagis. Je vais m'appliquer, promesse de Sherwood."

Aah, donc elle n'est pas nouvelle. En même temps, y a tellement de peuple ici qu'on voit jamais tous les gens qui y sont, alors bon. Sherwood ? Sherwood. Y a d'autres gens qui s'appellent ici, comme ça, j'en suis sûr. Elle a peut-être de la famille, remarque. Et puis c'est un nom plutôt commun aux Etats-Unis. Enfin bon. Je tire une nouvelle taffe, hochant la tête puis haussant les épaules, lui indiquant ainsi une nouvelle fois que c'est pas bien grave.

"Oui, malheureusement. J'ai encore deux heures, d'histoire. Et toi ?"

J'te souhaite bon courage, ma jolie. Les profs d'histoire d'Enamor sont du genre. Hm. Chiants sur les bords. Enfin ils parlent. Ils parlent. Et ils parlent encore. Sauf que leur ton est du genre. Plat. Du coup ça donne envie de pioncer, légèrement. Chose que je fais dès que je me rends à un cours d'histoire. Et ça n'arrive pas souvent, hef. Moi. Moi j'ai une heure de cours, je ne sais quelle connerie. J'sais pas encore si j'irai. Honnêtement, j'veux pas. J'ai envie d'une après-midi libre, j'ai envie d'aller nager. J'ai besoin de me détendre. J'serais bien allé voir au gymnase voir si je ne trouvais pas Spencer. Mais j'hésite encore. Elle me manque terriblement. C'est chiant, hein, ces putains de sentiments à la con. Tu voudrais détester quelqu'un du plus profond de ton être parce qu'il t'a foutu l'ego dans un crevasse, qu'il l'a piétiné, mais tu peux pas. Parce que tu l'aimes. Mais quelle grosse connerie, n'empêche. Putain.

- Ofh, une heure de cours. Me demande pas quoi, j'sais pas. Mais bon. J'irai pas. La flemme.

Je hausse une nouvelle fois les épaules, soufflant la fumée du côté opposé à Miss Sherwood. J'suis bien élevé jusqu'à preuve du contraire. Je baisse les yeux vers le sol, c'est alors que mon regard rencontre le poignet de la brunette. Nell est tatouée. Enfin, tatouée. J'sais pas si on peut vraiment dire qu'elle est tatouée étant donné qu'il est pas vraiment énorme. Mais c'est le genre de trucs qui m'étonnent, quand j'vois qui le porte. Mademoiselle Sherwood, un peu coincée, tatouée ? Elle m'étonne encore. Sachant, en plus, qu'elle a une tête de bourgeoise.

- T'es tatouée Nell ? Impressionnant. J'peux voir ? je demande, tendant ma main libre vers son poignet. Ouais, j'vois pas extrêmement bien de là où j'suis.

A mes paroles, Alex avait simplement hausser des épaules, comme pour dire que ce n'était pas bien grave. Il avait l'air plutôt du genre pacifiste, j'prend la vie comme elle vient. Et calme, surtout. Très calme! Parce qu'avec moi, j'veux dire.. Enfin, avec le comportement que j'ai eu avec lui, y'en aurait pas eu deux mille qui auraient survécus, j'ai envie de dire. Ah là là.

Enfin. Nous continuons de marcher, plutôt tranquillement. Je fixais l'heure de ma montre : Il nous restait encore 20 minutes de pause. C'est déjà peu, roh. Ca passe tellement vite, 45 minutes. C'est tellement chiant. Je suis horriblement désespérée à l'idée d'avoir deux heures d'histoires, après. Ca me terrifie, ça m'ennuie tellement. Franchement, j'ai envie de sécher. Mais non, faut que je me rattrape. J'suis déjà pas forte en Histoire, alors bon.

Ofh, une heure de cours. Me demande pas quoi, j'sais pas. Mais bon. J'irai pas. La flemme.
dit-il en haussant à nouveau les épaules, soufflant la fumée de mon côté opposé.

Ah, ouais. Alex il décide comme ça sur un coup de tête, à la babacool. Je souriais à ses propos, un peu étonnée. En réalité, j'ai jamais séché. J'ose pas. J'sais pas, j'ai tellement été éduquée comme des aristocrates que, bah, j'ose pas. C'est pas dans mon sang, ça. Mais franchement, putain c'que j'aimerais bien. Mais j'me sentirais trop coupable, après. Donc, nan. Je pourrai pas. Pas maintenant. Enfin, faudrait que j'ai de bons arguments. Je répondis à Alex dans un murmure, amusée de sa réponse.

Je vois.

T'es tatouée Nell ? Impressionnant. J'peux voir ? il tendit sa main libre vers moi.

Je fus étonnée. Cela est extrêmement rare qu'on remarque mon tatouage. Ou plutôt, on le voit mais on s'intéresse pas, du à sa petite taille. J'étais donc ravie de la demande d'Alex, et je lui tendis volontiers mon poignet pour qu'il puisse voir. J'avais un sourire énormément éveillé, comme si on touchait un point sensible. Sur un ton fier, je répondis.

Oui, oui! Je le suis bien. Je sais que c'est paradoxal vu mon comportement de fille bien carrée. Mais faut pas croire, j'l'ai fais sans avoir la permission parentale. J'crois que c'est une connerie typique chez les jeunes, puis je rajoutais plus sérieusement Ah, j'aime tellement les tatouages. J'adore les tiens, aussi, au passage. je souris.

Nell me tend son poignet à la suite de ma demande. Je m'arrête et attrape son avant-bras, regardant le dessin. Elle a l'air vraiment enjoué que j'aie remarqué qu'elle était tatouée. En même temps, les gens qui s'intéressent à ce genre de trucs préfèrent les gros tatouages, là où y a matière et texture. Et on peut pas franchement dire que celui de la brunette soit énorme. Une sorte d'objectir d'appareil photo, avec un oeil à l'intérieur. C'est pas hyper original mais ça fait son effet.

"Oui, oui! Je le suis bien. Je sais que c'est paradoxal vu mon comportement de fille bien carrée. Mais faut pas croire, j'l'ai fais sans avoir la permission parentale. J'crois que c'est une connerie typique chez les jeunes. Ah, j'aime tellement les tatouages. J'adore les tiens, aussi, au passage" finit-elle en souriant.

C'est clair qu'en la regardant, on s'doute bien qu'elle est pas du genre à être tatouée. Pas un cheveu de travers, bien droite dans ses pompes, un peu bourge. Et par contre, j'me doutais bien qu'elle l'avait fait sans autorisation parentale. Si elle, elle ressemble à une bourge, ses parents doivent être deux fois pire. Chez eux, plus ça prend de l'âge, plus c'est bourge. Rien pour dégrader leur comportement de petit prince. Et, effectivement, c'est ce que font la plupart des jeunes d'aujourd'hui. Ils se font tatouer un truc sans permission, et dans 10 ans ils sont 'Oh ben merde. Mais qu'est-ce que c'est moche.' ça, vous voyez, c'est pile le genre de truc que les gens regrettent quand c'est une date, ou bien le prénom de quelqu'un. Les nanas elles kiffent ça. Elles marquent le prénom de leur 'chéri' sur leur peau, et le jour où elles apprennent qu'il les a trompées, elles veulent s'arracher le bras. C'est con, hein ?

Je baisse les yeux vers mes avant-bras découverts avec un fin sourire. J'ai le bras droit quasi noir. Le gauche est encore vierge. Enfin, y en a quelques uns par-ci par-là, mais on y voit encore clair. J'les aime bien moi aussi. J'dis pas que j'en regretterai pas certains dans 10 ans, on en regrette toujours, mais pour le moment ça va. Ils sont tous cools. Y en a un que j'aime particulièrement, c'est le revolver que j'ai au niveau de la hanche. J'le trouve vlà bien réussi.

- Effectivement. Mais il est classe. T'aimes la photo, non ? Je demande en relâchant son poignet et recommençant à marcher. Et merci, pour les miens.
Je relâche son poignet et recommence à marcher.

Alex avait donc pris mon poignet pour observer mon petit et discret tatouage. Je l'observais, en même temps, j'aime bien le regarder, mon tatouage. Ouais, il est pas extraordinaire, ni hyper original, pétant et tout, mais moi j'aime énormément les trucs discrets. C'est trop mon truc, tout ça.

C'est sûr que mon tatouage ne devait pas être trop son style à lui, vu ses tatouages à lui, bien gros, et voyants et plus à la mode d'aujourd'hui j'dirais. Mais bon, c'est pas bien grave. J'observais ses tatouages en pensant, un fin sourire ornant mes lèvres, quant à lui, il souriait aussi regardant ses tatoos.

Effectivement. Mais il est classe. T'aimes la photo, non ? dit-il en relâchant mon poignet. Et merci, pour les miens.

La photo. Ce mot, ça résume énormément de passion et de calme chez moi. Je souriais à sa question, comme toujours. J'adorais qu'on me demandait ça, même si c'était une évidence pour moi. En fait, j'étais fière d'y répondre. Et pour son remercicement, j'hochais soigneusement de la tête, en guise de réponse.

C'est en effet ma passion, oui. Pas donc besoin de me demander j'fais partie de quel groupe, haha ! Et toi, t'fais partis de quel groupe ?