Sujet: Pour se faire accepter, il faut parfois devoir dissimuler la vérité. Et c'est assez horrible, en fait - Alex Dim 30 Mar - 16:11
Il n'est pas forcément un étranger, c'est moi qui suis totalement con.
La famille c'est censé être la chose la plus importante de votre vie, celle qui vous porte au début, qui est là quand ça ne va pas, qui s'occupe de vous. Vous devez l'aimer, pas en avoir honte malgré vous.
Mes parents ne se sont jamais occupés de moi, à part les premiers mois. Et encore. Ce sont mes grand-parents qui ont pris soin de moi. Que ce soit lorsque j'étais petit ou plus grand. Je ne l'ai pas mal vécu, à vrai dire. Honnêtement, ça ne m'a jamais manqué. Je n'en souffre pas aujourd'hui et n'en ai jamais souffert. Je n'ai jamais manqué d'affection ou de quoi que ce soit d'autre. Mais bon, ce n'est pas pour ça que je ne leur en veux pas un peu, et que je m'entends extrêmement bien avec eux.
Surtout lorsqu'il est arrivé.
Lui, c'est Adrian, mon petit frère. Au début, j'étais super content de pouvoir avoir un frère, à qui j'apprendrais je ne sais quoi, avec qui je ferais les pire conneries, comme un pote quoi. Sauf que, loupé. Malheureusement, il n'étais pas normal, il était différent. Je ne sais plus quelle maladie mentale. La naissance m'avait rapproché de mes parents, la maladie m'en a encore plus éloigné.
j'ai appris ce qu'il avait quand j'ai eu 14 ans. Ça a été un choc. J'étais horrifié à l'idée qu'on apprenne que mon frère était complètement débile. J'avais peur, j'avais honte. Je ne voulais pas, c'était catégorique. Mes anciens potes se sont tous foutus de moi. De lui, surtout. Mais je ne le défendais pas. Je n'en avais pas le courage, à vrai dire. C'est honteux, c'est même carrément horrible de ma part d'un frère de ne pas défendre le plus petit. Mais j'avais beaucoup trop honte. Pour moi, il ne faisait pas partie de la famille, c'était un étranger, trop différent pour être parmi nous. Je l'ai rejeté. Souvent. Trop souvent. Au jour d'aujourd'hui, je m'en veux un peu. Mais il y a toujours ce dégoût qui fait que je n'arrive pas à l'accepter, à accepter le fait qu'il soit mon frère.
Pour tout le monde, je suis fils unique, ce sont mes grand-parents qui m'ont élevé et mes parents n'ont jamais été là. C'est la vérité. Enfin presque.
Pour se faire accepter, il faut parfois devoir dissimuler la vérité. Et c'est assez horrible, en fait - Alex