.Elisabeth.

Matthieu ne répondit pas. Lui aussi ne savait pas quoi faire pour me sortir se mauvais pas. Espérons que mon père n'appelle que demain ou après demain et que le prochain avion Montréal-Londres soit dans longtemps. Mais tout cela me semblait si improbable. Il y avait une chance sur un million pour que ça arrive. Je regardai mon verre, réfléchissant. J'étais coincé, tout simplement, il fallait l'admettre. Ah fichu destin ! Je déteste ma vie quand elle me fait subir cela !

Et puis mxrde, j'ai le droit d'être où je veux, avec qui je veux, et de tomber amoureuse de n'importe qui, et pas qu'on me dicte tout. Cette université était comme une nouvelle bouffée d'oxygène pour moi et je ne voulais pas la quitter. Mais mon père... Il enverrait tout de même ses hommes pour venir me chercher. Tout cela à cause d'un cxnnard qui a de quoi s'acheter un verre mais qui en veut toujours plus.

- La seule solution reste d'éviter le sujet avec mon père, et puis c'est tout, je ne voie pas d'autres alternatives. De toute façon, j'ai la ferme attention de rester ici.

Je regardai alors Matthieu et bu quelques gorgées de mon verre. Puis je regardai la salle. J'avais encore la drôle de sensation d'être épié. Encore ? Mais j'en ai marre. J'ai rien fait à la fin ! A moins que ce ne soit tout simplement mes sens qui me jouent des tours, comme toujours. J'oubliai alors rapidement cette sensation et regardai Matthieu, attendant sa réponse.

Mais oui ça va s'arranger, soyons un peut optimiste dans la vie ! Sinon on n'y arrive à rien de toute façon. Ou pas... Ah, qu'est ce que je pouvais stresser pour rien moi ! Non mais vraiment pour rien ! Au pire je rentrerai en Angleterre, reverrais ma meilleure amie et ferait face à mon destin avec dignité. Alors autant de profiter de chaque moment que je pouvais passé ici en une si bonne compagnie ! Car comme je pense que le temps m'était compté, alors autant profiter de chaque seconde.

Je me détendis alors un peut plus. Je bus de nouveau dans mon verre en réfléchissant à un sujet de conversation un peut plus, joyeux. Alors, de quoi pouvais-je bien lui parler ? Ah, j'étais réellement à cours d'idée. Il devait s'en lacer de ma vie privée et de mes questions aussi. Il fallait que je trouve quelque chose.

- Bon, changeons de sujet avant que ça n'arrive vraiment. Tu connais des trucs dans le monde du cinéma ?

-Hum quand j'étais au lycée je faisais une options cinématographiques, donc je sais commet on film un court ou long métrage. Mais le vrai monde du cinéma, non. Et toi ?

Cela me fit sourire. Ça devait être cool de faire cette option, j'aurais bien aimé la faire moi aussi. Mais moi, j'étais vraiment plongé dans le monde cinéma. J'acheté des revus de cinéma. Je dis bien de cinéma, pas de people. J'adorai tout ce qui ce passait dans cet univers, c'était tellement fascinant. Souvent les réalisateurs expliquaient des tas de choses sur comment ils ont fait pour tourner cette scène, ect... Et les acteurs qui nous décrivent souvent leurs meilleurs scènes et leurs pires scènes.

- Depuis toute petite je suis fascinée par le monde du cinéma. Je lis régulièrement des magasines et des articles dessus et je dois même avoué qu'avec ma meilleure amie on faisait des classements de nos acteurs préférés. Et à chaque fois qu'on voyait un nouvel acteur qui nous plaisait, on devait alors modifier notre liste entièrement. A vrais dire, on s'amusait pas mal. Mais ouai, je me tiens comme je peux au courant de tout ce grand univers. Mais la vie des acteurs ne m'intéresse en aucune façon, juste leur méthode de travailler et tout ça.

Je remarquai que le bar se remplissait peu à peu et je deviens de plus en plus mal à l'aise. Aller savoir pourquoi ! Je finis alors mon verre, ne restant plus grand chose en fin de compte. Je vis alors Matthieu regarder dans la salle. Je ne savais pas vraiment qui il regardait quant il fit une drôle de tête avant de me regarder. Je souris. Il me faisait rire parfois.

-Tu envisage ton avenir dans le cinéma ou c'est juste une passion ?

Je secouai négativement la tête avant de lui répondre :

- Non, ce n'est qu'une passion. Plus tard, je devrais sûrement reprendre le travail de mon père, ou je ne sais quoi, mais dans la politique ou les affaires. De toute façon, c'est mon père qui choisira pour moi car dans ma famille, c'est comme cela. Et je ne pourrais cependant pas lutter cette fois ci contre ça. C'est trop compliquer à expliquer. Mais temps que je vis correctement et que je suis heureuse, moi ça me va, peut importe le travail que je fais.

Je lui souris pour donner plus de conviction à cette dernière phrase. A vrai dire, ce n'était pas tout à fait vrai mais je m'étais fait à l'idée que je ne pouvais échappé à mon destin, donc j'avais finit par l'accepter.

Matthieu avait aussi finit son verre. Il alla donc payer l'addition. J'aurais aimé payer ma barre, mais j'ai l'impression qu'il ne l'acceptera pas. Alors autant ne pas discuter. On sortit finalement du bar. L'air dehors était bien frais. Je fermai la fermeture éclair de mon blouson jusqu'en haut. J'aime pas le froid, même si depuis toute petite j'y suis habituée.

-Si je comprends bien ton avenir est pratiquement tracé.

Oui on peut dire cela, oui. Un avenir tracé par mon père, ma mère et mes origines. Et je ne pourrais échapper à destin. Il était lié à moi, et quoi que je fasse pour m'en défaire, il reviendra. Je jetai un coup d'oeil à Matthieu et lui répondis :

- En quelque sorte, oui. Quant on dit que chacun est libre de choisir son destin, faut croire qu'il existe quelques exceptions dans le monde qui échappe à cette règle. Mais bon, j'aurais pus avoir pire comme destin tout de même.

C'est vrai que j'aurais put naître dans une famille pauvre et rester pauvre toute ma vie. Au moins, la, j'avais tout le confort et je posséderai une grande fortune à la mort de mes parents. Je deviendrai par la suite l’ambassadrice de l'Angleterre sous la demande de la couronne, comme l'est mon père actuellement. Et je serais probablement heureuse.

Je regardai les gens autour de moi, me demandant ce qu'est leur vie actuellement. Certains, on avait pas trop de mal à le deviner. Pour d'autres, par contre, on pouvait émettre plusieurs hypothèses, toutes seraient sans doute fausses. Enfin, fallait que j'arrête de me plaindre, et tout de suite.

-Tu veux que l'on rentre ?

A vrai dire, rentrer et me reposer me ferai pas de mal, surtout que je commençais vraiment à avoir froid malgré mes couches épaisses de vêtements. On dirait bien que notre petite Anglaise à froid finalement. Oué ba, il fait plus clément en Angleterre que au Canada, je suis désolée. Enfin je me rentrai bien tout de même. Je répondis alors par l'affirmative et on prit le chemin pour rentrer.

En marchant sur le trottoir, je me mis alors à me poser milles questions. J'arrivai pas à tout clarifié dans ma tête, tout était si embrouillé. Ça partait dans tout les sens. Je sais pas, je me sentais bizarre. C'était peut être parce que j'avais tout de même passer une bonne soirée avec un charmant jeune homme et que je redoutais la réaction de mon père en apprenant ce qui venait de se passer.

On arriva finalement à l'école. C'était rapide dit donc. Sur le trajet, on avait tout de même discuter un peut de nos vies respectives. J'avais replacé une ou deux anecdotes amusantes sur ma meilleure amie. Une fois dans les portes des dortoirs, on se retrouva alors face à face, un peut gêné.

- Et bien... Merci pour cette invitation et pour les sauvetages, ajoutai-je avec un sourire, tiens, mon numéro, au cas ou tu voudrais m'appeler pour qu'on puisse sortir en ville de nouveau ensemble. En tout cas j'ai passé une très bonne soirée. Ba... Bonne nuit alors !

Je lui souris une dernière fois avant de pousser la porte du dortoir des filles, de lui adressai un dernier regard puis de m'engouffrer dans le bâtiment des filles. Il y faisait tout de même plus chaud. Ca faisait du bien. Enfin, j'étais plutôt aux anges a vrai dire. Il m'avait aussi donné son numéro. Et puis, je m'en étais pas si mal sortie que ça au finale. Bilan plutôt positif alors.