Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Dim 13 Oct - 13:33
Je croise les jambes, soupirant, essayant tant bien que mal de retenir cette foutue robe. C'est génial. Gé-nial. J'ai horreur de ça. Comment ça casse l'ambiance bien comme il faut... Genre là, je sens que je suis bonne pour déguerpir. Quoique. Je sais pas pourquoi, mais j'ai la nette impression qu'il va me faire remarquer que j'aurais très bien pu me taire, comme l'a fait ma très chère conscience avant lui. Malheureusement, j'en ai autant rien à foutre que quand c'est la petite voix dans ma tête qui me le dit.
T'es complètement dingue, sérieux. T'as vraiment eu de la chance qu'il ait été bourré. Bingo. Mais c'est bon, il a pas besoin de me dire que je suis dingue, je le sais très bien moi-même, et certainement mieux que lui. Et c'est ça qu'est horrible, quand on y pense. Je ne suis pas comme les autres. Je suis différente, donc on me remarque. Et j'aime pas ça. Si on vous remarque, on vient vers vous, on vous parle, on vous pose des questions, et ça, ça, j'en ai horreur. Parler de moi, je trouve ça stressant. Toujours peur d'en dire trop, de dire un truc qu'il ne faut pas et qui fera fuir la personne en face de vous. A croire que j'ai toujours tout fait de travers, vu que je n'ai pas d'amis. Je n'ai personne, en fin de compte, à part ma tante et mon oncle. Personne. Je suis seule dans ce monde d'atroces gens. Et il me manque une partie de moi. Ce morceau que j'ai toujours cherché et que je n'ai jamais trouvé. Jake m'a aidée. Mais finalement, m'en séparer était beaucoup plus blessant que de rester avec lui. Et c'est ça qui fait mal. Être obligé de se séparer d'une personne qu'on aimera jamais comme personne, justement, et ne plus rien avoir à quoi se raccrocher. Mais ne nous avançons pas trop sur ce terrain, c'est glissant. Et j'ai une sainte horreur de déraper. Déraper, ça fait pas partie de mes plans. Et déraper, ça mène généralement aux pleurs. Et pleurer, c'est être comme tout le monde, être faible, humaine, ne pas être intouchable. J'aime pas me sentir humaine, comprenez. Parce que c'est se sentir faible. Mais je m'égare. Et depuis un bon bout de temps.
Et pour une fois que j'ai de la chance, hein. Je soupire, reprenant ensuite mon air habituel pour me tourner vers Keith et lui répondre. Toujours cacher ses faiblesses, sinon c'est mauvais et on sait où vous attaquer pour vous faire tomber. Bien heureusement, personne ne sait rien de moi. Et ce n'est pas plus mal, après tout. Comme ça, rien de ce qu'ils peuvent faire ne m'atteint. Je suis intouchable. Presque invincible. On ne sait pas où frapper pour détruire le mur, pour le faire exploser. Et c'est bien comme ça.
- T'aurais peut-être préféré que je te laisse avec lui, Keith ? Tu crois quand même pas que j'allais lui dire que j'étais désolée d'avoir enfreint les règles, que ça ne recommencerait plus, et que j'allais rentrer dans ma chambre et que demain je serais dans son bureau à la première heure ? Déjà, je suis loin d'être honteuse de ne pas être là où je devrais être, et je comptais pas partir. Je comptais pas.
Et la voilà énervée. Je suis pas énervée. Non, mais surtout pas Indi. Tu m'agaces, toi, commence franchement pas à la ramener. Qu'est-ce que je disais, tu... La ferme, d'accord ? Merci. Je me lève, plaquant encore un peu plus fort ma robe contre moi, prête à répliquer, et surtout à récupérer mes affaires, et à me tailler de là.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Lun 14 Oct - 0:15
Indiana se retourna vers moi, et me cracha alors une tirade qui montrait bien toute la fierté de son caractère, et qui se termina par la volonté de sortir de ma chambre pour retourner dans la sienne. Sauf que non. Ça ne marche pas comme ça. C'était trop facile. S'engueuler encore une fois, pour rien, à cause d'un idiot qui était venu nous réprimander. Trouver cette excuse pour se barrer. Oui mais non. Elle n'allait pas s'en sortir comme ça.
On n'avait pas fait tout ça pour rien, que je sache. Risquer de se faire chopper complètement cuits dans le bâtiment de l'internat, après la probable soirée de l'année, monter les escaliers pieds nus pour ne pas se faire repérer, et se faire griller par un surveillant qui, par chance, ne se rappellera pas de sa nuit à cause de son taux élevé d'alcoolémie. Tout ça, pour au final partir, une fois que tout risque est écarté. Laissez moi rire. Je ne voulais pas la voir partir. Pas maintenant.
Mettant sa menace à exécution, Indiana se leva, tenant toujours tant bien que mal sa robe, et commença à récupérer ses affaires. Je serrai la mâchoire. Elle n'avait vraiment pas intéret à partir. A mon tour, je sautai du matelas, et passai devant elle. Puis j'allai refermer la porte, m'appuyant contre celle-ci, de telle sorte que la belle ne puisse pas s'enfuir.
- Tu crois vraiment que je vais te laisser déguerpir Indi ? T'as rêvé ou quoi ? T'as vu la vierge ?, lui lançai-je, accompagné d'un regard glaçant qui contrastait avec un léger sourire qui, je n'en doute pas, devait me donner un air assez inquiétant mais totalement incontrôlé.
Je ne le montrais pas, mais j'étais énervé. Vraiment. Mais le montrer n'aurait fait que lui donner une nouvelle victoire, et ce n'était pas mon intention. Je ne tenais pas à me laisser dominer par elle, à accepter tous ses faits et gestes. La soumission était pour moi synonyme de fin d'existence. Aussi, c'était cette constante recherche de pouvoir de l'un sur l'autre qui faisait de notre atypique relation une histoire qui me passionnait.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Lun 14 Oct - 9:06
Veste, téléphone, chaussures. Tout est bon. Parfait. J'aime quand ça suit les rails. Je m'avance vers la porte lorsque Keith se lève brutalement et me devance, allant la refermer, finissant par s'appuyer contre. Comme d'habitude à chaque fois qu'elle veut partir. S'il croit que c'est lui qui va m'arrêter, il se met le doigt dans l'oeil, le mignon. Et puis bien profond, tant qu'à faire. Je te jure.
Tu crois vraiment que je vais te laisser déguerpir Indi ? T'as rêvé ou quoi ? T'as vu la vierge ? Je crois pas, j'en suis sûre et certaine. Il va me laisser sortir parce que j'ai pas envie de rester là, et tout se passera parfaitement bien. Sinon, non, c'est sûr, ça va pas bien se passer. Je croyais que tu voulais pas partir, Indi. Je voulais pas, tu viens de le dire toi-même. Ouais mais c'était y a deux secondes, on peut pas changer d'avis en deux secondes ! Tout est possible avec moi, tu le sais. En plus, je te signale que tu voulais aussi que je parte, y a deux secondes. Devrais-je te rappeler que je suis ta conscience, alors généralement je ne suis pas d'accord avec toi. Ouais, ça je l'avais bien remarqué, merci. Mais je ne t'ai écoutée qu'une seule fois, et ça m'a pas vraiment réussi. Ne rejette pas la faute sur moi, fallait que tu le quittes, Indiana, c'était mauvais pour toi, ça n'a rien arrangé et tu le sais bien. Ta tante pensait la même chose que moi. Est-ce que t'as seulement vu ce que je suis devenue ? Je suis complètement dingue, je peux pas me passer de cette violence passionnée, pourquoi crois-tu que je le provoque autant ? Parce que j'aime quand il me touche pour me faire du mal. J'ai l'impression de le voir à travers lui. Tu vois, je suis folle. C'est grave. Et personne ne pourra jamais m'aider. Personne.
Je serre les dents lorsque j'arrive devant lui, frissonnant à son air inquiétant. Il fait peur, c'est définitif. Pourtant, il ne faut pas le montrer. Sinon il gagne. Et je l'ai déjà dit, la dernière chose que je veux c'est qu'il réussisse à me battre. Il n'y arrivera pas, de toute façon. Je suis plus forte que lui. Et il va bien le voir, je vous le promets. Je reprends un instant mon sourire habituel, histoire de bien l'agacer.
- La vierge ? Devant moi peut-être. Je me retourne ensuite, me mettant dos à lui. Remonte cette foutue fermeture et dégage, que je puisse sortir de là.
Tu sais, tu pourrais avoir plus de résultat si t'étais plus aimable et que tu lui crachais pas ça à la gueule, en gros que t'arrêtes de l'énerver. Parce que je doute qu'il t’obéisse vraiment. Quoique.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mer 16 Oct - 16:34
Indiana s'approcha de moi - ou plutôt de la porte, puisque c'était ce qu'elle cherchait à atteindre. Elle reprit son habituel sourire qui donne envie de lui jeter des claques. Je serrai la mâchoire pour éviter de mettre mon désir à exécution ; elle n'en serait que trop ravie, de voir que je puisse perdre pied aussi facilement. Je souris alors à mon tour, de ce même sourire narquois et agaçant.
"La vierge ? Devant moi peut-être." lança-t-elle.
A croire qu'elle tenait absolument à se faire gifler. Ou se faire cracher dessus. La seconde hypothèse venait justement de me venir à l'esprit. Mais non, je retins à nouveau mes envies, et pouffai simplement à la "blagounette", levant un sourcil pour exprimer mon désintérêt total.
Puis, se retournant, et se retrouvant alors dos à moi, elle m'ordonna de lui remonter sa "foutue fermeture", et dégager, "qu'elle puisse sortir de là". Je crus mal entendre. Oui, mais non. Là c'était vraiment trop. Que je sache, je n'ai jamais été à ses ordres. Et maintenant pas plus que d'habitude. Alors non. Sa fermeture, elle la fermera toute seule, et moi, je resterais là. Hors de question que je me soumette à qui que ce soit. Et encore moins à la demoiselle culottée qui se dressait à moitié dévêtue devant moi.
- Tu te fous de ma gueule ou quoi ? Je suis pas ton chien, j'obéis pas à tes ordres sur commande !, crachai-je en la prenant par une épaule pour la retourner vers moi.
L'énervement refit inconsciemment surface, je la fusillais désormais du regard. Qu'elle comprenne un peu le respect.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mer 16 Oct - 19:15
Tu te fous de ma gueule ou quoi ? Je suis pas ton chien, j'obéis pas à tes ordres sur commande ! Hop, demi-tour, et victoire ! Maintenant en face de Keith, vu qu'il m'a tournée vers lui, avant de me cracher ceci à la figure. Ce qui, bien évidemment, me fait sourire. J'ai gagné. Encore. Il s'est énervé. Ouuhh, qu'est-ce que je peux être fière de moi. Mais je suis certaine que je peux le pousser un peu plus. Je veux voir ses limites. A mon grand avis, ça ne doit pas être bien compliqué, tout ça.
Donc, pour reprendre, non, je me fous pas de sa gueule. C'est vraiment pas mon genre. Mais vraiment pas. ... Bon, si, quelques fois, mais c'est tellement drôle de se foutre de la tête des gens, que, des fois, je ne remarque même pas que je le fais. Mais là, non, sérieusement. Je veux franchement qu'il remonte cette foutue fermeture éclair, ou qu'il la descende complètement, ce sera plus facile à rattacher après. Mais qu'il fasse quelque chose, merde alors. Et puis, parfois, avouons-le, il joue bien le toutou de service. Alors pourquoi pas maintenant ? Pas d'humeur, trop bourré pour être chien ? Et bien sûr que si. Bien sûr que si il va obéir à ce que je lui demande, non mais. Si tu t'y prends comme ça, Indi, d'obtiendra jamais rien. Je sais. Je voulais surtout l'énerver, voir s'il allait craquer. Il s'est juste un peu mis en pétard. Mais le meilleur reste à venir, j'en suis sûre et certaine. Il va finir par craquer, je le sens, je le sais.
Je m'approche de lui, tout près, un peu trop, jusqu'à ce que mes lèvres effleurent les siennes, toujours en souriant, tant qu'à bien l'énerver, autant y mettre de la bonne volonté, aller, tous en coeur.
- J'ai gagné, Keith, je souffle tout bas, avant de m'écarter de lui, parlant ensuite plus haut. Tu peux retourner à la niche, le chien.
Tu veux vraiment t'en prendre une ou quoi, Indi ? Tu le cherches, ti vas finir par le trouver, t'es complètement inconsciente. T'es masochiste et suicidaire à ce point ? Non, mais je veux voir sa réaction. Tant pis s'il me gifle, j'ai l'habitude, mais je veux voir jusqu'où vont ses limites. Elles doivent être sacrément limitées, d'ailleurs, ses limites. Tu vas déraper Indiana. Mais non. Je te jure que si.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mer 16 Oct - 23:17
En se retournant, Indiana ne lâcha pas son sourire. Évidemment, puisqu'elle avait obtenu ce qu'elle voulait : m'agacer. M'énerver, même. Elle s'approcha alors de moi, au plus près possible et, alors que ses lèvres effleuraient presque les miennes, elle me chuchota doucement mais non sans arrogance une insupportable remarque.
"J'ai gagné, Keith."
C'en était vraiment trop. Mon sang bouillonnait. Elle tenait absolument à me pousser à bout, apparemment. Et le pire, c'est qu'elle y arrivait parfaitement. Et que je n'arrivais même plus à le cacher. De toute manière, mes yeux me trompaient trop : ils étaient injectés de sang, comme à chaque fois que je pète un câble, ou que je suis complètement défoncé ; mais le dernier joint remontait à bien trop loin pour que ses effets se voient - et se sentent - encore à présent.
Et comme si sa première remarque n'avait pas suffi, en se reculant, son niveau d'arrogance atteignit son paroxysme par une phrase aussi courte qu'insupportable.
"Tu peux retourner à la niche, le chien."
En espérant que j'aie mal entendu. Mais non, c'était exactement, mot pour mot, ce qu'elle venait de dire. Et avec son sourire d'emmerdeuse, en plus de ça. Elle venait tout juste de dépasser les bornes. On peut bien rire un moment, sans problème. Mais ce genre d'insulte ne passait absolument pas. Et ne passerait jamais avec moi. Surtout pas venant de l'insupportable Indi Jolie Imprévisible Sherwood. Sans réfléchir, ma main droite se leva d'elle-même et vint fouetter la joue d'Indiana.
- Tiens, tu l'as bien gagnée celle là aussi, félicitations, bravo !, lui crachai-je furieusement au visage, un rictus dessiné sur le mien.
Première règle chez les Coen : ne jamais frapper une femme. Mon père me l'avait répété assez souvent. Tu parles, il l'avait fait bien avant moi. Mais mon père était toxicomane, c'était différent et... Hors de question que je me compare à mon père. C'était un connard profond. Niveau violence, il était pas mal aussi. Je m'étais promis de ne jamais avoir le même comportement que lui. Et au final, j'avais beau ne pas vouloir le comprendre, j'en devenais la copie conforme. J'étais répugnant. J'aurais pu me trouver n'importe quelle excuse pour justifier ce que je venais de faire, aucune n'aurait été assez valable.
"Abandonner les mots et céder à la violence des coups est le premier symptôme de déchéance de l'individu."
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Jeu 17 Oct - 9:15
Tiens, tu l'as bien gagnée celle-là aussi, félicitations, bravo !
J'ai perdu l'habitude. Ou peut-être ne la prend-on jamais. Pourtant, je me souviens que la dernière gifle que je me suis prise, je l'avais supportée. Mais ça va faire presque un an que j'ai quitté Jake, et donc qu'on ne m'a pas frappée. On peut dire que ça m'avait fait bizarre, les premiers jours, et que ça ne me manquait pas. Mais pourtant, inconsciemment, j'en voulais encore. Et j'en avais eu avec Keith. Il m'avait donné ce que je voulais, il avait réagi comme Jake, il était presque pareil que lui. A croire que je réussissais toujours à tomber sur ce qu'il ne fallait pas pour que j'aille mieux. Je n'aurais pas pu trouver un homme qui ne fume pas, ne se drogue pas, ne boit pas, qui n'est pas violent, qui me recadrerait un minimum lorsque je fais n'importe quoi, qui me fasse redevenir normale. Malheureusement, je crois que la seule personne capable de ça, c'est mon.frère. Il réussirait forcément à me faire redevenir normale, vu que son absence est la cause première de mes problèmes. Mais jamais ce ne sera possible. Malheur.
Je recule, tenant plus fort ma robe que j'ai d'ailleurs failli échapper. On respire profondément et tout ira bien. Faut surtout pas pleurer. Sinon le 'Tu l'as cherché et maintenant tu joue la victime ? C'est trop facile Indiana.' va arriver. Et je veux pas. Je ne suis pas faible. Pourtant, y a toujours une larme qui réussit à passer. Et celle qui dévale ma joue en.ce moment même n'échappe visiblement pas à la règle. Je serre les dents, ne regardant plus Keith depuis un moment déjà, je vais m'asseoir dans un coin de la pièce. Mais avant de me poser contre le mur, j'attrape une veste par terre. Ce n'est pas la mienne, mais qu'importe. Je sais même pas si elle appartient à Keith ou à son voisin. Je m'en fous, en fait. J'veux juste retirer cette foutue robe, sans pour autant finir en sous-vêtements. Robe que je laisse tomber à mes pieds pour m'enrouler dans la veste, bien trop grande évidemment, m'asseyant donc ensuite contre le mur. Je cache ma tête dans mes bras, inspirant lentement. Ne pas pleurer. Ne pas pleurer. Faut surtout pas.
Je passe ma main sur ma joue. Il a frappé fort, en plus. Je crois que même Jake m'a rarement giflée aussi fort. Il ne se tire même pas. Il pourrait bouger, merde. J'veux sortir de là. Je ne veux pas le revoir, je veux m'enfuir d'ici. Bordel, mais j'aurais dû rentrer à la maison. Sans m'en rendre compte, je commence à trembler, à trop retenir ces foutues larmes qui me brouillent la vue. Et forçant trop le passage, certaines réussissent à se faire la malle, malgré la force que je mets à les retenir. Essayant de calmer ces putains de tremblements, je me mords les lèvres, pensant à autre chose sans vraiment y arriver. A quelque chose qui me fera redevenir la personne, le personnage que j'ai conçu pour moi. Et pas à Indi. Indi, qu'elle aille voir ailleurs. Saleté de petite fille Sherwood. J'ai mis du temps à perfectionner mon rôle, je ne veux pas qu'il s'évapore ainsi. Je ne veux en aucun cas recommencer.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Ven 18 Oct - 23:36
De longes secondes passèrent dans le silence le plus total. Indiana avait baissé les yeux, réalisant sans doute à peine se qui venait de se passer. J'étais à peu près dans le même état, ne comprenant pas comment on avait pu en arriver là. Je serrai encore la mâchoire, ne lâchant plus ma victime du regard.
Cette dernière se tourna enfin, puis récupéra l'un de mes blousons qui trainait par terre. Elle l'enfila et quitta sa robe, sans doute bien moins confortable. Ma veste était déjà un peu large pour moi ; autant dire qu'Indiana nageait dedans. Elle lui arrivait à peu près au même niveau que le vêtement précédent. Puis elle s'appuya au coin presque en face de moi, le visage totalement fermé, et s'assit en regroupant ses jambes et en plongeant sa tête dans ses bras. Elle se mit alors à pleurer quelques larmes, qui coulèrent apparemment involontairement. Elle tremblait.
Évidemment, je n'étais pas sans cœur. Évidemment, j'avais terriblement envie d'aller vers elle, la prendre dans mes bras, m'excuser un nombre incalculable de fois, lui promettre que ça n'arriverait plus. Mais ma crédibilité en aurait pris un coup. Et c'était exactement la manière d'agir de mon père. Sauf qu'il recommençait à chaque fois que l'occasion se présentait. Et je crois avoir déjà assez de défauts pour pouvoir me permettre de me retirer l'incapacité de tenir mes promesses. Mieux valait donc ne pas la rassurer tout de suite. Et puis, ç'aurait été tellement trop facile pour elle. Certes j'étais en très large majorité coupable de mon geste, mais elle n'était pas toute blanche non plus. Bien au contraire, même. Elle devait bien se douter qu'à force de pousser à bout une personne, il faudrait en subir les conséquences à un moment donné. Et ce moment était venu.
Ma rage passa petit à petit, à la vue de la sanglottante Indi. Néanmoins, je restai toujours vraiment énervé. Mais mon regard s'adoucit, faisant place à une simple incompréhension qui se lisait assez aisément sur mon visage. Je me laissai glisser le long de la porte, le visage plongé dans mes mains pour me ressaisir. Quelques nouvelles secondes passèrent, tous deux assis dans un silence total.
- Qu'est-ce que t'attendais, Indiana ?, lançai-je finalement à mon interlocutrice à l'autre bout de la chambre, sur un ton accusateur. C'est trop facile, tu respectes pas les gens, tu les insultes, tu les méprises, tu les prends pour tes chiens. Sérieux, tu t'attendais à quoi ? A ce que je dise amen à tout, que je me laisse marcher sur les pieds par une personne condescendante dans ton genre ? Ce serait franchement mal me connaitre. Je suis pas comme ça moi. Tu m'as cherché, tu m'as trouvé. Je voulais pas en arriver là. Mais tu te rends pas compte à quel point tu peux être énervante au possible. T'as l'air d'aimer ça, pousser les gens à bout. Je comprends pas, je te comprends pas.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Sam 19 Oct - 0:42
Ce n'est pas Indiana, ça. Non. Ça c'est Indi. Indi la faible, la pauvre petite fille blessée, qui attend patiemment son frère à la fenêtre de sa chambre. Ce n'est pas moi. Ça ne l'est plus depuis bien longtemps. La nouvelle Indiana a pris le relais. J'ai mis une bonne année pour tout réécrire, et voilà que le personnage principal de la pièce se brise en mille morceaux. Faut relever la tête, une bonne fois pour toute. Renforcer ce putain de bouclier, qui me rendait invincible. Une bonne fois pour toute, ainsi on en parlera plus. Plus jamais. Indi partira définitivement, pour l'éternité. J'ai plus envie de déraper, ça ne me ressemble pas. Je suis une gagnante. Les gagnants ne pleurent pas. Et de toute façon, ce n'était pas prévu. Et je suis sortie des rails toute seule. J'ai fait ce que je n'aurais jamais dû faire. Mais encore ce foutu besoin, cette chose, dont je ne peux plus me passer. L'explosion. Je cherche, et je finis par trouver. C'est tout à fait normal. Sauf qu'après, Indi revient, et je dérape. Encore une fois. Il ne faut plus, dès à présent. Faut que je me fasse à cette idée. Résister à mes faiblesses. Trop dur.
Maintenant, on essuie ses larmes, et on reprend son air habituel. J'inspire un grand coup, passant mes mains sur mon visage, essayant en même temps d'effacer un maximum de Kohl, qui s'était fait la malle en même temps que ces traîtresses. Je pose mon menton sur mes genoux, serrant les dents pour retenir les larmes et m'empêcher de redevenir la fillette que j'étais. Keith s'est laissé glisser contre la porte. Nous sommes quasiment face à face. Non. Ne pas y penser. Ce n'est pas Jake, et ça ne le sera jamais.
Depuis un petit moment déjà, il n'y a plus aucun bruit. Il fait sombre, et la pièce est silencieuse. Jusqu'à ce que Keith prenne la parole. "Qu'est-ce que t'attendais, Indiana ? C'est trop facile, tu respectes pas les gens, tu les insultes, tu les méprises, tu les prends pour tes chiens. Sérieux, tu t'attendais à quoi ? A ce que je dise amen à tout, que je me laisse marcher sur les pieds par une personne condescendante dans ton genre ? Ce serait franchement mal me connaitre. Je suis pas comme ça moi. Tu m'as cherché, tu m'as trouvé. Je voulais pas en arriver là. Mais tu te rends pas compte à quel point tu peux être énervante au possible. T'as l'air d'aimer ça, pousser les gens à bout. Je comprends pas, je te comprends pas."
Pour faire court, personne ne me comprend et ne m'a jamais comprise. C'est bien ça, mon problème. Petite on ne m'écoutait pas, puis j'ai été blessée par l'homme que j'ai aimé. Non. Que j'aime toujours. Ne pas se mentir à soi-même. Même avec tous les efforts que j'ai fait pour l'oublier, Jake n'est jamais parti. Il est là. J'ai même l'impression qu'il se tient en ce moment-même en face de moi, assis contre cette porte. C'est tellement perturbant. J'en aime un, et pourtant, sa presque copie conforme, je la hais. Plus que tout. Mais j'ai aussi besoin d'elle. Autant que je la hais. C'est sûrement pour ça que je le hais. Que je le hais bien plus que je n'aime Jake. Bizarre, n'est-ce pas.
- Que je te rassure, personne ne m'a comprise, personne ne me comprend, et personne ne me comprendra. Je suis bien trop étrange Pour être comprise, et je le sais, je l'ai vécu. De plus, comment peut-on comprendre quelqu'un qu'on ne connaît pas ? C'est impossible. Et je ne te demande pas de le faire, Keith. Je n'ai jamais demandé à personne de le faire. Je me démerde seule. Et c'est certainement pas demain la veille que ça va changer, à part si je... Ne pas en dire trop Indiana. Ne parle pas de ton frère. Tu ne me connais pas, tu ne me comprends pas, logique. C'est tout.
Trop différente pour être acceptée. Et je ne fais rien pour arranger mon cas. C'est ma faute, et uniquement la mienne. Je ne le cache pas. Encore une ou deux larmes quittent mes yeux, pour dévaler mes joues. Stop. On arrête. On fait abstraction de ses émotions. On aurait déjà dit une morte, lorsque j'ai sorti ce que j'avais à dire. Presque. Les tremblements n'avaient pas tout à fait cessé, alors ça se sentait, ma voix avait tremblé aussi. Mais à part ça, bravo à celui qui réussit à décrypter tout ça.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Sam 19 Oct - 19:14
Pour résumer, Indiana était complètement incompréhensible. Et elle en était consciente. Personne ne la comprenait, et je n'y faisais visiblement pas abstraction. Mais elle ne cherchait pas pour autant à être comprise. A croire presque qu'elle préférait voir les gens dans le flou total à son sujet. Mais moi, je voulais savoir. Ce n'était pas par simple curiosité, je voulais vraiment savoir ce qui la rendait aussi sibylline.
- A part si quoi... ? Écoute, j'ai pas la prétention de pouvoir te comprendre, surtout si personne ne l'a réussi avant moi. Mais j'ai vraiment envie d'essayer. Sauf si tu tiens absolument à rester une énigme insoluble aux yeux du monde.
Quelques larmes continuèrent de perler sur ses joues. Je m'en voulais. Je ne comprenais toujours pas comment j'avais pu perdre mon sang froid ainsi. Frapper des hommes, je l'ai toujours fait les années passées. C'est ce qu'on m'avait appris : frapper ou se faire frapper. La loi de la rue. Frapper dans les murs aussi, sans problème. Pour faire passer une souffrance mentale. J'en avais l'habitude, mes phalanges étaient bien assez abîmées pour le prouver. Mais gifler une femme... Je me donnais la gerbe. J'avais encore envie de cogner, à cet instant ; de me cogner. Je le méritais tellement. On me respectait toujours pour mes principes et pour l'éducation que m'avait donné ma mère. Je savais qu'ils étaient ce qui pouvait me rendre un minimum de fierté, puisque aucun trait de mon caractère ne pouvait me le permettre, étant devenu un "clodo violent et toxicomane, un bon à rien je-m'en-foutiste qui avait gâché sa vie comme un idiot". Maintenant que j'avais perdu cette unique qualité en une fraction de seconde, je n'avais plus rien. Je n'étais plus rien.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Sam 19 Oct - 20:04
Enigme insoluble aux yeux du monde, comme il dit. Et oui, j'ai pas envie de changer. Partout où je passe, la seule chose dont on se souviendra, ce sera mon nom. Et quand on demandera 'Elle vient d'où, elle a quel âge, que fait-elle, qu'aime-t-elle, que font ses parents ?', personne ne pourra répondre. Parce qu'elle n'aura jamais révélé d'où elle vient, qu'elle âge elle avait, ce qu'elle faisait, aimait, on ne savait même pas si ses parents étaient encore là. Seul, à la limite, mon nom dira quelque chose. 'Sherwood ? Comme les millionnaires de New-York ? Ceux qui tiennent cette grande entreprise, vous savez...' Mais y a tellement de Sherwood, aux Etats-Unis, que ce serait à peine possible que je sois leur fille. Même si, malheureusement, ce n'est que l'horrible vérité. Indiana Sherwood est un mystère à elle seule. Peu de personnes savent qu'Indiana a un deuxième prénom, Phoebe, qu'elle vient de New-York, et est donc la fille de ces fameux gens, qu'elle a dix-neuf ans, qu'elle est d'ailleurs née le 9 septembre, qu'elle suit encore des études, que les seules choses qui la passionnent qui la rendent un minimum souriante et agréable, sont la photographie et le dessin. C'est tellement mieux quand les gens ne savent rien de vous. De plus, personne ne peut vous atteindre en touchant à votre passé. Ils ne risquent pas de vous faire du mal avec ça, car c'est la chose la plus horrible, de vous faire torturer par des fantômes. Il n'y a pas pire.
Passant mes mains sur mon visage pour essuyer encore ces foutues larmes, je finis par me redresser, rabattant les pans du blouson contre moi, croisant ensuite les bras. Je ne vois pas pourquoi je lui parlerais à lui. J'ai pas franchement confiance en lui, et, que je sache, je ne sais rien de lui non plus. On ne se connait pas. Donc, si je lui disais certaines choses me concernant, je serais plus faible face à lui. Il aurait le dessus. Et ça, je suis pas franchement prête à l'accepter. Il a fini par gagner la bataille. Certes, il m'a giflée, mais il a réussi à gagner. Et j'ai du mal à l'avaler. Donc non, il ne gagnera pas. Pas encore.
Je reste appuyée contre le mur, regardant le bout de mes pieds nus. De toute façon, en y réfléchissant bien, à part s'il vient d'une autre planète, même avec la meilleure volonté du monde, il n'y arrivera pas. Une bonne dizaine de psy n'ont pas réussi, alors lui, c'est mission impossible. La seule personne capable de me comprendre, je ne la connais même pas. C'est en quelques sortes ma moitié, l'autre bout de moi, la seule personne capable de combler le vide que j'ai depuis des années, là, au fond de moi. Et cette personne, c'est mon frère. Mais je ne sais même pas s'il est vivant. Je ne sais même pas comment il s'appelle, où il vit, avec qui... J'ai fouillé les bureaux de mes parents, rien. Ni sur lui, ni sur moi. A croire que j'ai été adoptée aussi. Pourtant, ce n'est qu'un beau rêve. Je suis bien leur fille, et ma ressemblance avec mon père en atteste. Traits pour traits. Les mêmes yeux, le même sourire. J'avais les mêmes attitudes, les mêmes expressions. L'ancienne Indiana, maintenant je ne suis plus la même. Et encore, je ne les ai même pas totalement perdues. Mais peu importe.
- Tu ne viens pas d'un autre monde, d'une autre galaxie, je pense qu'on est d'accord pour dire que tu n'es certainement pas mon âme soeur, tu es une personne normale, sans pouvoirs magiques, sans dons, t'es ni une fée, ni un elfe, encore moins un fantôme, et sûrement pas un grand sage qui sait tout de tout le monde... Donc même en te déballant ma vie, dans les moindres détails, tu ne réussirais pas à déchiffrer cette énigme, comme tu dis. Ils sont nombreux, ceux qui ont essayé, pour finir par dire que je devais être folle, complètement incompréhensible. Je suis sûre que ce ne serait qu'une grosse perte de temps. Et pour le moment, j'ai réussi à vivre presque 20 ans sans qu'un pauvre homme m'aide, alors encore une vingtaine d'années, puis encore une, qu'est-ce que ça changerait ?
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Dim 20 Oct - 1:23
Il fallait s'en douter. Elle n'accepta pas. Enfin, ce n'était pas non plus un refus catégorique, mais elle me fit bien comprendre que c'était complètement inutile. Que je n'arriverais jamais à la comprendre, puisque personne n'y était parvenu. Ce serait une perte de temps, d'après elle. J'en conclus qu'elle ne voulait pas que je m'incruste dans sa vie pour connaitre les moindres détails de son passé. Et c'était compréhensible. J'aurais été du même avis si j'avais été à sa place. Je déteste qu'on se mêle de mes problèmes et qu'on m'interroge sur ma vie antérieure. Sûrement parce que j'en avais honte. De ce père, de cette déchéance, de cette constante débauche dont je faisais preuve. J'espérai simplement qu'elle n'eut pas vécu d'histoires similaires aux miennes.
- Bon...
Je me levai alors de ma place, en me tenant la nuque. Je ne voyais pas en quoi je pourrais être utile à Indiana, et j'en avais déjà assez fait pour dégrader notre "relation". Il était donc inutile que je la séquestre, en quelque sorte, dans ma chambre. Elle voulait sortir, alors qu'elle sorte si elle y tenait tant. Je ne voulais pas être un obstacle dans sa vie, une personne sur laquelle elle déverserait son trop plein de haine, son ignoble bourreau sans cœur. Je ne voulais pas qu'elle me voit ainsi. Ce qu'elle voyait de moi était la part la plus infâme qui soit, un immonde Mr Hyde qui se dévoilait simplement quand on parvenait à me pousser à bout. J'avais toujours été enjoué, optimiste, et fort, mais ce que je devenais avec elle était visiblement tout le contraire. Tout ce que je détestais. Je n'affirme ni être bipolaire ni schyzophrène, mais j'étais complètement différent en sa compagnie. Allez savoir pourquoi, allez savoir comment, elle avait ce don pour me rendre complètement dingue.
Je m'approchai d'elle, un air de pardon dans les yeux. Puis je lui tendis la main pour l'aider à se redresser.
- Écoute, t'as sûrement pas besoin de moi, je crois que je t'ai déjà assez blessée en deux rencontres alors... Je vais pas te forcer à rester. Si tu veux partir, tu pars.
Inutile, je crois, de préciser que j'avais tout sauf envie de la voir quitter cette chambre. Elle avait beau être méprisante et me mettre hors de moi à n'importe laquelle de ses répliques, j'avais beau ressentir une sorte de haine incommensurable envers elle, la laisser partir était la dernière de mes volontés. Mais j'avais déjà assez fait de conneries, c'était à elle de décider.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Dim 20 Oct - 11:33
C'est bien. Il sait s'arrêter quand il le faut. J'avais pas encore envie de m'énerver pour rien. Enfin, ce n'est tout de même pas rien. C'est révéler une partie de moi dont je n'avais pas envie de parler. Le passé, le mien. Certains s'en fichent royalement, ils n'ont jamais eu de problèmes, alors le raconter à quelqu'un, qu'est-ce que ça peut faire ? Ensuite on a les petits princes et princesses, prêts à tout pour nous déballer ce qu'ils ont vécu, car ils ont tout eu, ils ont jamais vécu dans le manque. Et après, les gens qui veulent se cacher, qui se sont créés un personnage après ce qu'ils ont vu. Personne ne le sait. Ils jouent tellement bien leur rôle. On ne se doute de rien, ils peuvent être souriant et de bonne humeur presque tout le temps, mais quand on creuse un peu, on découvre que c'est tout le contraire. Paraître n'est pas être. L'extérieur et l'intérieur c'est différent. L'apparence se joue de vous, et vous ne le savez même pas, puisque ses victoires sont silencieuses. Elle ne crie pas de joie, elle ne sourit pas plus, non, elle reste elle-même. Et peu nombreux sont les gens qui le découvrent. Parfois, vos proches ne remarquent rien, et un jour vous croisez je-ne-sais-qui dans la rue, et lui se rendra compte qu'il y a quelque chose qui cloche. Que tout ça, c'est faux. Le masque tombe, et vous êtes mis à nu. Vous devenez vulnérable, plus que vous sembliez l'être. Et c'est la fin. Vous pouvez réétudier votre personnage, et éviter cette personne.
Je lève les yeux vers Keith, qui se lève pour s'approcher de moi, venant me tendre la main, sûrement pour m'aider à me relever. Inutile, je suis assez grande, je n'ai pas besoin d'aide. Indiana. Quoi ? Je pense que tu... Tu penses rien du tout, tu me fous la paix, merci. Je me relève seule, donc, pour lui faire face. Tsuh. Je suis plus petite que lui, j'ai horreur de ça. D'au moins dix bons centimètres. Encore pire.
Écoute, t'as sûrement pas besoin de moi, je crois que je t'ai déjà assez blessée en deux rencontres alors... Je vais pas te forcer à rester. Si tu veux partir, tu pars. Non, c'est sûr. J'ai pas besoin de lui, pas du tout. Et il est trop gentil de m'autoriser à sortir, dis donc. Comme si j'étais sa prisonnière. En fait, c'était un peu le cas. Il ne voulait pas me laisser sortir, j'étais enfermée dans la chambre, lui devant la porte. Donc oui, j'étais prisonnière. Alors je vais pas me gêner pour sortir de là, faut pas qu'il se fasse d'illusions.
- C'est trop gentil de ta part.
Tu m'étonneras toujours. Tu changes trop vite, Indi, personne ne peut se repérer et... Je m'en fiche, je suis pas faite pour plaire aux autres. Personne ne me supporte, je le sais, donc on va pas revenir là-dessus. Je sais que j'ai un problème. Je le sais, c'est bon. J'adresse à Keith un sourire bien faux, avant de me pencher pour ramasser ma robe, puis, un peu plus loin, mes chaussures et ma veste.
Je m'arrête, alors que j'allais rejoindre la porte. T'as pas l'air bête, maintenant. Tais-toi. J'ai beau essayé de me persuader de sortir de là, j'y arrive pas. Je veux pas sortir. Qu'est-ce qu'il m'énerve. Je grogne, lâchant mes affaires. C'est pas possible. Indiana, faut pas que ça finisse comme avec lui. Tu crois que je suis aussi débile que ça ? Une fois, ça m'a largement suffi. Je veux pas recommencer, mais là j'y arrive pas. J'ai pas envie de partir, je veux rester avec lui. Et merde.
Je reviens vers lui, et la seule chose que je fais pour arranger mon cas, c'est de passer ma main dans son cou, pour l'attirer vers moi et l'embrasser. Bravo Sherwood. Beau travail. J'ai vraiment l'impression que tu es franchement stupide, parfois.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Lun 21 Oct - 0:19
Indiana se releva, sans mon aide. Ah mais oui, pourquoi de l'aide. Elle est indépendante, la Sherwood. Elle n'a besoin de personne, à ce qu'on dit, la Sherwood. Tant mieux, tant mieux. Tant mieux pour elle, tsuh. Elle se retrouva alors à mon niveau. Enfin, une dizaine de centimètres nous séparait toujours. Mais ça n'empêchait pas la demoiselle de garder sa supériorité habituelle.
"C'est trop gentil de ta part.", répondit-elle en y accompagnant un sourire qui puait le faux.
Elle se pressa alors de récupérer ses affaires ; robe, puis chaussures, et enfin veste. Elle était donc décidée à partir. Eh merde. Elle partait. La dernière chose que j'aurais souhaité à cet instant. J'aurais encore préféré que la chambre prenne feu, plutôt qu'Indiana parte. Mais c'était sa volonté, je ne pouvais pas aller contre. Elle voulait se barrer, alors elle se barrait. Elle était libre. Ça m'énervait, mais je n'y pouvais rien. J'étais impuissant face à la situation. Elle avait gagné, cette fois. Je me sentais faible. Je détestais cette position.
Elle allait rejoindre la porte. Non, attends un peu, reste encore, s'il te plait. Rhaaaa. Je me sentais tellement con. J'avais beau tenter de me persuader que je la haïssais, j'avais toujours ce sentiment inexplicable qui me rendait incapable de la laisser s'en aller. Je faillis ravaler ma fierté une bonne fois pour toutes, et la rappeler à moi. La rattraper, l'empêcher à nouveau de me laisser. Mais heureusement, et contre toute attente, l'imprévisible se retourna vers moi. Elle lâcha soudainement ses affaires, m'entraina vers elle en prenant ma nuque, et m'embrassa à nouveau.
C'était à n'y rien comprendre. J'étais complètement perdu. Mais évidemment, sa réaction me plaisait autant qu'elle était inattendue. Je passai alors mes mains sous la veste qu'elle portait pour l'approcher un peu plus de moi. Une main dans le bas de son dos, une autre dans le haut, sur sa peau douce.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Lun 21 Oct - 12:14
Va t'en. Va t'en Indiana. Avant qu'il ne soit trop tard, je t'en supplie. Je peux pas, j'ai essayé, tu as vu, je l'ai voulu mais j'y arrive pas. Keith m'attire comme un aimant, il est là, donc je peux pas partir. C'est physiquement impossible. Je sais pas comment il fait, faut qu'il me montre ce qui le rend comme ça, qu'il me dise son putain de secret, que je puisse trouver la solution à ça, que je puisse réussir à m'en détacher, et pas à retourner vers lui comme ne le fais à chaque fois.
Je suis incapable de m'enfuir lorsqu'il est dans la même pièce que moi. Comme s'il me retenait sans me toucher, que quelque chose m'attachait à lui, un lien invisible, dont on connaît pas le nom et à peine l'existence. Et pourtant, Dieu sait qu'il est là. Vu que je ne peux pas partir alors que je le veux. Tu ne le veux pas assez fort, faut que tu le veuilles. Très fort. Ça marchera Indi, c'est dans ta tête que ça fonctionne pas. Crois-y. Non, je peux pas. Tu peux pas ou tu ne veux pas ? Les deux. Je crois.
Le pire, c'est que j'allais gagner. J'allais le planter là comme un con, j'allais remporter l'une des grosses batailles. Et non, au lieu de ça je reviens vers lui et je l'embrasse. J'ai tout foiré. Oh misère... Comment je vais faire pour rattraper ça, maintenant, moi ? J'en ai pas la moindre idée. La seule chose que j'ai en tête à ce moment là, que je dois faire, c'est de m'en rapprocher, de ne pas le lâcher. En aucun cas. J'ai perdu, d'accord, mais dans ce cas là, il est à moi. Et à personne d'autre. Indiana, tu ne suis pas les rails, tu vas encore dérailler, et tout va se retourner contre toi. Je m'en fous. Je me fous de ce qui va se passer demain, dans une semaine, dans un mois, un an, dix ans, vingt ans... Ce dont je me préoccupe, c'est de maintenant. Et ce que je veux, c'est Keith. Rester avec lui, à tout prix.
Les mains de Keith passent alors sous la veste, venant directement se poser dans mon dos, une placée vers le bas, et l'autre plus haut, pour me rapprocher un peu plus de lui. Il est toujours plus chaud, je le sens de là, ça fait du bien, après ce long froid.
Long froid par ma faute. Si j'avais pas eu en tête de le rendre fou, on en serait pas là, il ne m'aurait pas giflée, et je n'aurais pas déraper. Ouahe Indiana, je savais pas que le sentiment de culpabilité pouvait exister chez toi. T'as jamais fait preuve de culpabilité, pendant trois ans. Tu veux bien m'expliquer ce qui te passe par la tête ? Non mais parce que là, ça relève du miracle. Faut croire qu'il m'a fait réfléchir. Sur ce point là, en tout cas. Et je m'en rends compte, c'est le principal. Oui enfin quand l'occasion de l'énerver se présentera de nouveau, tu t'empêcheras pas de recommencer, je te connais trop bien Indiana. Passer tes journées à ne rien faire c'est impossible. Enfin. Avec Keith en tout cas, visiblement. Il va finir par te rendre plus dingue que tu ne l'es déjà. La ferme, je t'en supplie.
Tandis que mon autre main vient rejoindre aussi son cou, je m'écarte un petit peu, un tout petit peu de Keith, juste la distance nécessaire pour pouvoir détacher mes lèvres des siennes. Pas plus.
- C'est ma faute. Je n'ai eu que ce que je méritais. J'aurais jamais dû te dire une chose pareille. Je marque une pause, ce que je vais dire me brûle la gorge, c'est assez horrible. Je l'ai pas prononcé souvent, à vrai dire, ce mot. Pardon.
Ah ça te brûle, hein ? Ma pauvre Indiana. Si t'étais pas toujours fière et arrogante, ça t'arracherait moins la gorge. Oui bien sûr. En priant pour qu'il l'entende, tu l'as dit si bas. On est tout proche, je te signale. Ah ça oui, mercie je l'avais bien remarqué.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mar 22 Oct - 0:12
Elle était méconnaissable. Encore une fois, le terme Imprévisible lui était plus qu'approprié. Il lui collait même à la peau. Après quelques secondes, elle se retira très légèrement de mon étreinte. Juste un peu, quelques milimètres à peine. Le minimum pour me chuchoter quelques mots.
"C'est ma faute. Je n'ai eu que ce que je méritais. J'aurais jamais dû te dire une chose pareille."
Elle marqua alors une courte pause. Elle semblait hésiter quant à la suite de son annonce. Et il y avait de quoi visiblement. Ce qui allait suivre semblait lui arracher les cordes vocales.
"Pardon.", dit-elle tout bas.
Si bas que c'en était presque inaudible. Mais nous étions tellement près l'un de l'autre que j'aurais pu entendre n'importe quoi qui serait venu d'elle, même sa respiration, ses battements de cœur. Alors ce "pardon", même avoué à demi-mot, sonna dans mon esprit comme un immense gong, entendu à des kilomètres à la ronde. Si je m'y étais attendu... Je n'en revenais pas. Je la connaissais peu, certes, mais bien assez pour savoir que la fierté faisait partie intégrante de son caractère et que la culpabilité ne prenait aucune place. Jusqu'à cet instant.
Je souris. Un très léger sourire, de soulagement. Je m'en voulais tellement de mon côté. J'avais l'impression que tout était de ma faute, que j'avais tout gâché en un seul geste. Mais finalement, elle se sentait coupable également, de cette drôle de situation qui n'avait jamais cessé de dégénérer. En fait, ni l'un ni l'autre n'était tout blanc ; mais ni l'un ni l'autre n'était tout noir pour autant.
- Tu sais, je crois qu'on est quittes, pour le coup, répondis-je en posant mon front contre le sien. J'aurais jamais dû réagir comme ça, c'est pas dans ma nature. C'est juste que, je sais pas. T'as un don pour me rendre dingue.
J'émis une petite pause, avant de poursuivre :
- Donc moi aussi, je te demande pardon.
J'eus moins de mal à l'avouer. J'avais évidemment ma fierté, qui m'avait guidée à plusieurs reprises, notamment dans ma volonté de ne pas laisser Indiana remporter toutes les victoires. Mais cette fois-ci, c'était différent. Ne pas demander pardon aurait relevé du domaine de la mauvaise foi. J'étais parfaitement conscient du mal que je lui avais causé en la giflant, et la recherche de domination n'avait rien à faire à cet endroit, à cet instant. Je ne lui demandais pas d'oublier, ce ne sont pas des choses qu'on oublie aussi facilement ; juste m'excuser, c'était déjà un premier pas vers un apaisement de la situation.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mar 22 Oct - 1:22
Keith paraît d'abord surpris. En même temps y a de quoi. Peu nombreuses sont les personnes qui m'ont entendue m'excuser. Et encore, elles m'ont entendue qu'une seule fois le faire, pas plus. Faut pas rêver non plus, ça ne m'arrive pas tous les jours, une chose pareille. Si c'est pas pour dire une fois par an. Voire une fois tous les deux ans. Et je n'exagère pas du tout, ce serait mal me connaître.
Moi je trouve qu'il a raison de s'étonner, alors. Surtout que le côté de toi qu'il connait c'est essentiellement la peste arrogante. Il ne t'a pas vu franchement souriante sans être moqueuse, ou mignonne... Donc ouais, y a même de quoi sacrément s'étonner. Oh ça va, je sais, je viens de l'avouer, que j'étais pas souvent comme je suis maintenant. Ouais, donc qu'il profite, je crois qu'il ne te reverra pas comme ça. Effectivement, j'en doute aussi...
Un léger sourire vient étirer ses lèvres, alors qu'il pose son front contre le mien, prenant la parole. "Tu sais, je crois qu'on est quittes pour le coup. J'aurais jamais dû réagir comme ça, c'est pas dans ma nature. C'est juste que, je sais pas. T'as un don pour me rendre dingue."
Le don pour les rendre dingue. C'est à force de les énerver, de les pousser à bout, au bout d'un moment ça explose. Je sais pas, en tout cas, si on peut vraiment appeler ça un don. Car c'est ce don qui m'a, aussi, en partie blessée. Si je ne l'avais pas eu, Jake n'aurait jamais levé la main sur moi. Indiana ? Oui ? Arrête de parler lui, je sais, et toi aussi, que ça te fait plus de mal que de bien. Inutile de souffrir plus. Et ça n'arrange rien au fait que tu dois l'oublier, alors arrête les frais. C'est dur. Je sais, et je ne te l'ai jamais caché. Mais tu peux le faire, tu peux tourner la page une bonne fois pour toute, t'en es capable.
Mouif. Enfin tout ça pour dire qu'une gifle de plus ou une de moins, peu importe, maintenant... Mais il ne faut pas lui dire. Que pourrait-il penser, hein ? Je passerais encore plus pour une dérangée... Déjà, qu'à mon avis, pour lui, je suis déjà folle... Mais si je lui raconte que mon ex me battait, j'imagine pas sa réaction... Enfin bref.
"Donc moi aussi, je te demande pardon." Je souris légèrement. Et pas avec ce sourire moqueur de d'habitude, ni le joli sourire à la Indi, non, un sourire normal. Ce qu'on pourrait appeler une sourire vrai, sincère peut-être. Je sais pas vraiment, j'y suis pas habituée. Mais il s'évapore bien vite. Peut-être trop. Sûrement trop vite. - Je te pardonne. Après tout une de plus ou... Sherwood ! Il fait toujours un peu froid, non ?, je termine, effleurant son cou du bout de mes doigts.
Tu es inconsciente ou quoi ? Tu dois rien dire, Indiana ! Ça m'a échap.. Non, non, non ! Fais attention un peu ! J'espère que ta dernière phrase l'intéressera plus. Pardon. Oh ça va ca va. C'est surtout pour toi que je dis ça ! Imagine, il commence l'interrogatoire, hein ?
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mar 22 Oct - 3:20
Suite à mes excuses, Indiana sourit. Pas de son sourire qui donne envie de la gifler, pas de celui qui fait bouillonner en moi une rage incommensurable. Mais d'un sourire léger, sincère, doux ; le plus beau sourire qui m'eut été donné de voir sur elle jusqu'à présent. Enfin un sourire qui donnait simplement envie de sourire en retour. Le genre de sourire tellement beau qu'il illumine le visage de son détenteur. Le genre de sourire qui hypnotise par sa beauté.
Le genre de sourire qui, visiblement, chez Indiana, est aussi beau que bref. En effet, il disparut bien vite de son visage. Dommage. Et étonnant à la fois.
"Je te pardonne. Après tout une de plus ou... Il fait toujours un peu froid, non ?" répondit-elle maladroitement.
Attends attends attends là. J'avais loupé un épisode ou... ? Elle acceptait d'abord mes excuses, ce qui était une bonne chose. J'acceptai donc les siennes, évidemment. Mais cette phrase, là... Coupée en plein milieu, dans son élan. Qu'est-ce que ça signifiait ? Comment ça, "une de plus ou..." ? Que je sache, je ne l'avais giflée qu'une fois. Et je ne lui avais adressé mes excuses qu'une fois également. A moins d'avoir complètement zappé plusieurs heures à ses côtés, mais ça se serait su. Je ne m'étais donc pas trompé : elle cachait forcément quelque chose. Et certainement quelque chose de pas vraiment gai, puisque ce quelque chose incluait obligatoirement soit des excuses, soit des violences. Et elle ne voulait pas en parler, puisqu'elle avait cherché à détourner précipitamment sa phrase. Mais c'était grillé. Grillée, la Sherwood. J'étais tout sauf idiot et naïf.
Alors certes, elle pouvait avoir froid. Et ce n'était même pas étonnant, vu la pauvre veste qui lui servait d'unique vêtement. Mais pour le coup, ce n'était pas vraiment le plus important. Ni pour elle, ni pour moi.
- Attends..., fis-je perplexe en éloignant mon front du sien pour la fixer droit dans les yeux, fronçant les sourcils. Comment ça, "une de plus ou..." ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
J'allais à coup sûr me faire rembarrer. J'avais déjà essayé une fois de lui faire exprimer ce qui n'allait pas chez elle, un échec. Et ici, sa tentative de changer maladroitement de sujet confortait encore plus ma certitude de refus d'expression. Mais qui ne tente rien n'a rien.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mar 22 Oct - 12:11
Bingo. Bravo Indiana. Je te félicite. Mais t'as vu un peu dans quelle merde tu viens de te mettre ? T'es complètement stupide ou quoi ? Mais pourquoi t'as dit ça, POUR-QUOI ? Mais je sais pas, c'est sorti tout seul... Faut pas que ça sorte tout seul, Indiana, tu sais que c'est dangereux pour toi, tu deviens faible en dévoilant qui tu es. Oui, je sais, et j'en ai pas du tout envie, mais ça m'a échappé. J'y peux rien. J'ai pas fait attention. Fais plus attention, alors. Oui. Tu sais que c'est pour toi que je fais ça. Oui, bien sûr.
Donc moi, il me faut une excuse maintenant. Un truc pour qu'il ne se doute de rien. Quoique. J'en ai jamais parlé à personne, à part à ma tante. Ça pourrait me faire du bien, de le raconter à quelqu'un d'autre. Mais de l'autre côté, je deviens plus vulnérable face à Keith. Et il pourra m'attaquer plus facilement. De plus, je serai en désavantage par rapport à lui, qui ne m'a jamais rien dit. Et si j'arrêtais ne serait-ce deux secondes de penser à gagner, juste le temps de lui parler. Non, je peux pas. Impossible.
- Mais rien, il s'est rien passé. Laisse-moi...
Je m'écarte de Keith, retirant ses mains de dessous la veste. J'ai l'impression que là où elles étaient posées avant, ça a gelé d'un coup, tellement ça fait froid. Je souffle, allant m'asseoir sur son lit. J'ai tellement envie de tout lui dire, mais y a cette foutue conscience qui m'en empêche. Je sais, c'est peut-être mauvais, mais je le veux. De toute façon, citez-moi ne serait-ce qu'une seule chose de bonne dans mon début de vie. ... Voilà, rien, on est d'accord.
C'est trop dur, ça fait trop mal, faut que je me confie à quelqu'un. Il le faut. Indiana, attends ton frère, à lui tu pourras tout lui dire, dans tous les détails. Il se rendra compte, de toute façon, si tu ments, alors tu seras bien obligée de lui dire la vérité. Il regardera seulement tes yeux et il te dira 'Indiana, la vérité. Tu ne ne dis pas la vérité, ça se voit dans tes yeux.' Et même si tu as un total contrôle à ce niveau là, il le verra. C'est ta moitié, tu ne peux pas le tromper. Alors que tu peux lui raconter n'importe quoi, à ton amant violent, il ne le verra pas. Alors profites-en pour te préparer à dire la vérité. Mais justement, je peux me préparer en lui disant la vérité, à lui. Indiana. Tu m'énerves, voilà, je fais ce que je veux.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mar 22 Oct - 18:37
"Mais rien, il s'est rien passé. Laisse-moi...", affirma-t-elle.
Étonnamment, je ne la crus pas une seconde. Je n'étais pas crédule. Il s'était forcément passé quelque chose. Et quelque chose d'assez grave pour la tourmenter à ce point. A un tel point qu'elle refusait catégoriquement d'en parler, alors que la douleur qui en émanait était presque palpable.
J'en étais presque certain. Elle avait vécu quelque chose qu'on peut souhaiter à peu de monde, si ce n'est à personne. Mais quoi... Je ne pouvais pas le savoir. Et c'est bien pour ça que je lui posais la question. Je sais très bien que, quand on a vécu quelque chose, quand on a un "passé", on ne veut pas que le monde entier soit au courant. C'est tellement douloureux qu'on refuse de le dévoiler. Mais pourtant, on rêverait de pouvoir enfin s'ôter d'un poids en en parlant avec autrui. Je ne le sais que trop bien, je suis dans le même cas. J'ai honte de ce qui s'est passé entre ma majorité et mon entrée à l'université. J'espère un peu plus chaque jour que personne ne sera au courant pour ma vie de chemineau et mes addictions. Et pourtant, ce serait tellement plus simple si quelqu'un était au courant, si je pouvais parler à un proche de tout ça. Les épaules seraient tellement plus faciles à relever.
C'est pour tout ça que je me permis d'insister. Ce n'était pas dans mes habitudes d'insister, mais là c'était différent. Il y avait de quoi. Et puis, qu'on se le dise, ce n'était pas non plus dans mes habitudes de gifler une fille. A croire que mon caractère changeait du tout au tout avec elle.
Suite à sa réponse peu convaincante, Indiana retira mes mains de sous la veste, et alla s'assoir sur le bord du matelas. Je la rejoignis rapidement.
- Je te crois pas. Il s'est forcément passé quelque chose, tu réagirais pas comme ça sinon. Donc non, je te laisse pas. Je veux savoir. T'as pas le choix, je te laisserai pas tranquille avant de savoir.
Je n'avais pas la prétention de servir de psychologue. Je ne le faisais pas non plus pour ma curiosité personnelle. Mais parce qu'elle se sentirait bien mieux après s'être confiée. Et moi aussi, par la même occasion.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mar 22 Oct - 19:25
Je te crois pas. Il s'est forcément passé quelque chose, tu réagirais pas comme ça sinon. Donc non, je te laisse pas. Je veux savoir. T'as pas le choix, je te laisserai pas tranquille avant de savoir.
Merci. Merci merci merci. Je te bénis, Keith. Tu peux pas Indiana ! Si, bien sûr que si je peux, ça sera pas compliqué. Sherwood, il va t'emmerder avec ça ! Tant pis. Et tu l'as entendu, il a dit qu'il ne me lâcherait pas tant que je ne parlais pas. Donc autant le faire. En plus ça me fera du bien. Ça fait mal, d'y penser, rien que d'y penser. Alors ça fera mal quand j'en parlerai, mais après ça ira mieux.
Et là, à ce moment là, juste maintenant, je lui fais confiance. J'ai envie de tout lui déballer. Il faut que je le fasse. J'en ai besoin, et puis, même s'il ne pourra pas m'aider, vu que tout ça c'est du passé. Mais au moins, je sais pas... Il pourra peut-être... Me réconforter ? Te fais pas trop d'illusion, Ma petite chérie. Il joue peut-être au gentil, mais il te fera des crasses derrière le dos après. Non. Keith n'est pas comme ça je le sais. Tu ne le connais même pas, Indiana. Non mais... Si. Je le sens, et il est pas comme ça. Effectivement, t'es tarée.
Je soupire, me rasseyant dans le fond du lit, contre le mur pour remonter mes genoux contre moi, les entourant de mes bras.
- Y a deux ans, j'ai rencontré un garçon. Il était le seul à me supporter. Oui, je sais que je suis insupportable, t'en fais pas. Et j'ai fini par en tomber amoureuse. Il me plaisait, mais à cette époque là, de toute façon, j'aurais pu tomber amoureuse du bossu... Enfin bref. On s'est mis ensemble. C'était le paradis. J'avais tellement besoin qu'on s'occupe de moi, de sentir que quelqu'un m'aimait, et il le faisait à merveille. Tout se passait pour le mieux. Mais au bout d'un moment, ça commençait à faire des étincelles. On avait tous les deux un trop fort caractère, faut croire. Et du coup, on se disputait souvent. Et plus ça allait, plus ça montait. Et un jour, il est devenu violent. J'ai rien dit. Non, je pouvais pas, je l'aimais trop. Et il s'excusait à chaque fois, il me disait qu'il m'aimait, que plus jamais il recommencerait. Pas tous les jours, mais toutes les semaines, ça arrivait. Ma tante a fini par le découvrir. Tous les bleus, toutes les cicatrices, c'était pas seulement quand je me cognais. Surtout que je suis pas du genre maladroite. Donc ça passait pas. Elle a compris que Jake me frappait. Et elle essayait désespérément de m'en écarter. Mais c'était impossible. C'était l'homme de ma vie, celui, le seul qui m'avait aimée. Non, je pouvais pas le quitter, je l'aimais. Tout ça, ça a duré 9 mois. Mais un jour, c'est parti trop loin, il a été encore plus violent. Alors je suis partie. Je suis partie, j'ai tout brûlé, tout effacé. Enfin presque. Puisqu'il est encore là dedans... J'ai déménagé, je suis partie loin.
Je passe mes mains sur mes joues, essuyant encore des larmes. Je les ai même pas senties arriver. J'ai presque jamais autant pleuré ma parole... Je souffle, essayant quand même de les retenir, commençant alors à trembler. Je suis forte, faut que je le reste. Mais au moins c'est fait. Il sait tout. Et ça fait du bien. J'ai l'impression d'être un peu plus légère. C'est mieux, beaucoup mieux.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mer 23 Oct - 0:18
Indiana recula et alla se poser au fond du lit, contre le mur. Puis, elle remonta ses genoux contre elle et les entoura de ses bras. On aurait dit une petite fille. Ou une jeune adolescente affaiblie par quelque événement. Je m'assis à ses côtés et l'écoutai parler.
Elle se mit finalement à nu en me racontant son histoire. J'avais donc raison, elle n'avait trompé personne. Quelque chose s'était donc bien passé dans sa vie antérieure, qui l'avait bouleversée. Un garçon. Un beau connard, d'après ce qu'elle me dit. Un beau connard dont elle est tombée amoureuse et qui l'a frappée à plusieurs reprises. Je me mis à détester ce mec, que je ne connaissais pourtant pas. Pas même son nom. Mais je le haïssais tellement. Pourtant, je n'étais pas vraiment mieux : les deux soirées passées avec Indiana, je lui avais fait du mal. Ses poignets s'en rappellent certainement un peu encore aujourd'hui.
Je me mis alors à culpabiliser, encore plus. Je ne pensais pas que c'était possible, et pourtant. Je ne savais même plus où me mettre. Surtout quand les larmes d'Indiana commencèrent à couler sans retenue. J'hésitai entre la prendre dans mes bras pour la réconforter, et rester distant au possible pour garder une crédibilité. Je ne savais pas comment agir, quelle réaction était la meilleure. Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas senti aussi mal à l'aise.
Et qu'est-ce que je pouvais répondre à ce qu'elle venait de m'avouer ? L'écouter dans un premier temps, évidemment, mais continuer la conversation... Je ne pouvais pas insulter ce mec, puisqu'elle l'avouait elle-même, malgré tous les souvenirs brûlés, il restait encore planté dans son esprit.
Je me sentais tellement con. Pour changer. Mais je lui étais également vraiment reconnaissant de m'en avoir parlé. Je savais enfin.
- Je sais pas trop quoi te dire, Indiana..., poursuivis-je. T'as vécu un truc vraiment ignoble, t'as dû partir loin pour y échapper, et au final tu retombes sur un connard du même genre. J'ai pas la prétention de dire que je suis ton copain évidemment, mais je veux dire... Je t'ai frappé, je t'ai pété les poignets. Je suis le genre d'enfoirés que tu voulais certainement éviter en venant ici, et pourtant c'est sur moi que tu tombes. Je crois que je le répéterai jamais assez, mais vraiment, je suis désolé. Crois-moi.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mer 23 Oct - 0:57
Silence. Tu as vu Indiana. Je te l'avais dit. T'aurais jamais dû lui dire. Pourquoi t'as pas attendu ton frère ? Lui il saurait quoi faire, il saurait quoi te dire pour te faire sourire, pour que ces foutues larmes arrêtent de couler une bonne fois pour toute quand tu parles de Jake, quand tu penses à lui ! Déjà, il se serait fait un plaisir de le démonter, et ensuite, il t'aurait rassurée, il aurait veillé sur toi. Tout ce que Keith ne peut pas faire. Mais alors pourquoi tu lui as dit ? Hein, tu veux me le dire ? Tu veux que je te le dise ? Tu le veux vraiment ? Mais peut-être parce que je verrai jamais mon frère, voilà ! Keith est là, je lui fais confiance. J'en ai rien à foutre, de ce qu'il fait ou ne fait pas, de ce qu'il dit ou ne dit pas, j'ai confiance en.lui. T'es désespérée à ce point Indiana ? Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ? Non, Indi, tu peux pas. Tu peux pas, c'est impossible. J'ai jamais dit que je pouvais, d'accord ? Je suis pas conne. Certes, mais je te connais mieux que personne, Indiana, alors je sais quand ça sent mauvais. T'inquiète, moi aussi, là-dessus pas de soucis.
Il s'insulte d'enfoiré, de connard, alors qu'il reprend la parole, me faisant remarquer que j'étais tombée dans le même manège, en voulant fuir mon ex, et que c'était certainement la dernière chose que je voulais. S'il savait. S'il savait qu'en fait, je ne déteste pas cette violence. Mais ça, je ne peux pas lui dire. Car là, il me prendrait pour une tarée. Une vraie tarée qu'il faut interner. Une bonne fois pour toute. Donc non. J'ai pas envie de me retrouver seule à nouveau, alors je me tais.
Indiana, question. Puisque ce mec n'est pas ton copain, qui c'est ? Un ami ? Tu ne le connais pas. Une vague connaissance ? Depuis quand embrasse-t-on une vague connaissance avec autant de passion ? Un simple jouete histoire de s'amuser une fois ? Mais on ne dit pas ça à un copain d'un soir. Une sorte de frère ? Un.frère ne frappe pas sa soeur, et l'embrasse encore moins. Alors qui est Keith, pour toi ? Hein ? Je sais pas. Tu ne sais pas ? Mais comment ça se fait, Sherwood ? Tu devrais savoir ! Tu devrais savoir avant de faire quoi que ce soit ! Je sais. Mais là c'est différent. Je ne le connais pas, mais il m'attire comme personne. Je suis totalement désarmée face à ça, je n'y peux rien.
Essuyant les dernières larmes, et certainement les dernières traces de Kohl sur mes joues et sous mes yeux, je me tourne vers Keith, posant mon index sur ses lèvres.
- Chut... T'es loin d'être un connard, ou un enfoiré, d'accord ? Je t'ai cherché, je t'ai trouvé, c'est logique. Et c'est ma faute. Je ne t'aurais pas poussé à bout, tu n'aurais rien fait de tout ça. Tu ne.m'aurais ni giflée, ni pété les poignets. Alors à toi de me croire, maintenant. Tu n'est pas un connard, Keith, tu entends ?
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mer 23 Oct - 13:07
Indiana essuya à nouveau les larmes, qui coulaient encore le long de ses joues, en m'écoutant parler. Puis elle posa son index sur mes lèvres pour me faire taire. C'était bien plus doux et agréable qu'une gifle pour faire taire quelqu'un, c'est certain.
Elle affirma ensuite que, non, je n'étais ni un connard, ni un enfoiré. Que c'était de sa faute, que si elle ne m'avait pas poussé à bout à plusieurs reprises, on n'en serait pas arrivés à de tels résultats. Mais elle aurait pu me dire n'importe quoi à cet instant, ma culpabilité ne serait pas redescendue d'un niveau. Je me sentais mal, comme un tyran qui n'avait pour seule et unique réponse à tout, la violence physique. C'était inacceptable. Certes, elle y était peut être, je dis bien peut être, un peu, un tout petit peu pour quelque chose. Mais c'était à moi de me contrôler dans n'importe quelle circonstance. Et les deux fois où je m'étais retrouvé avec elle, j'avais failli à ce contrôle. Je me trouvais impardonnable. Mais tant mieux pour elle si elle parvenait à m'excuser, c'était tout à son honneur. J'y étais personnellement incapable.
Je regardai Indiana. Son maquillage avait complètement coulé, et malgré ses tentatives de retirer les larmes noires, elle ressemblait désormais quelque peu à un panda. Elle en devenait attachante. Encore plus qu'avant, je veux dire.
J'attrapai sa main et retirai son doigt de mes lèvres pour pouvoir lui répondre. Je ne lâchai pas sa main pour autant. Je la posai juste sur le matelas.
- Bon, ok. T'as peut-être un peu forcé mes réactions. Mais y a qu'à moi que je peux en vouloir. J'ai pas été élevé comme ça. On m'a toujours dit de ne rien résoudre par la violence physique. Et surtout de ne jamais frapper une femme. Et au final, je fais tout le contraire de mes principes. C'est pas normal. Alors t'auras beau dire que je ne suis pas un connard, je resterai convaincu du contraire encore longtemps.
Qu'est-ce qui serait mieux pour elle ? Qu'on s'éloigne, qu'on se perde de vue, et qu'on essaie d'oublier, chacun de son côté ? Ce serait certainement la meilleure des solutions. A savoir maintenant si c'était possible. Je ne crois pas, non. Déjà, rien que géographiquement parlant. Étant tous les deux élèves dans la même université, partageant les mêmes couloirs, la même cour, le même internat... Et puis moralement parlant, aussi. Bien trop compliqué. Impossible. Elle m'attire comme un aimant, je suis incapable de la laisser partir. Et ça me semble relativement réciproque, puisqu'elle ne m'a pas laissé quand l'occasion se présentait. Donc certes, ce serait bien plus sain pour nous deux de ne plus se croiser. Mais c'était catégoriquement impossible.
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana] Mer 23 Oct - 14:14
Keith attrape ma main, et, sans pour autant la lâcher, il la pose sur le lit, s'apprêtant à reprendre la parole. Je ne suis pas d'accord. Je n'ai pas 'un peu forcé ses réactions', je les ai totalement obligées à venir. Si je ne l'avais pas poussé à bout, y aurait pas eu tout ça. Je voulais que ça arrive, je les ai provoquées, ses réactions. C'est moi qui les voulait, je les ai eues. C'est normal, dans un sens. Mais il ne veut pas l'admettre. Il est certainement trop persuadé qu'il est plus coupable que moi, alors que c'est totalement faux. Tout le monde aurait réagi comme lui, face à moi. Donc, par conséquent, c'est loin d'être de sa faute.
Non, c'est pas sa faute. Même s'il n'a pas été éduqué comme ça. Même le mieux élevé de toute la planète, en face de moi, il changerait du tout au tout. Comme il dit, j'ai 'un don pour les rendre dingue'. Je sais pas si on peut appeler ça un don. Ou alors c'est un mauvais don. Un don qui fait souffrir, visiblement. Et je sais pas, non, rendre dingue quelqu'un c'est pas un don, c'est définitif. C'est même assez horrible. Surtout dans ce genre de folie. C'est pas comme si je les rendais fous parce que je suis d'une beauté éclatante, comme si j'étais la plus belle créature se trouvant sur Terre, non. Je les rends dingue tellement je les emmerde. Mes attitudes, mes répliques, mes sourires moqueurs... C'est tout ça qui les rend fous. C'est la mauvaise partie de moi. C'est la peste arrogante, qui les rend dingue. La vilaine princesse. C'est pas le reste.
Il finit par dire que quoi que je dise, il restera convaincu qu'il est un connard. Et pour longtemps. Mais c'est tout sauf la vérité. Il veut croire à un mensonge ? Faut pas croire les mensonges. On se fait des fausses idées. Et c'est bien ce qu'il est en train de faire. Parce que Keith est tout sauf un connard, ou un enfoiré. Je pense à peine ça de Jake, à peine, alors je ne vois pas pourquoi je penserai ça de lui, c'est absurde, sachant qu'il en fait moins que mon ex. Non, à côté, il serait presque un ange.
Presque. S'il ne se pourrissait pas la vie avec tout ça, là. Toutes ces merdes. A croire que je suis pas la seule à avoir eu des problèmes plus jeune. C'est pas possible de commencer ça comme ça, faut que quelque chose l'y ait poussé. Et quelque chose de grave. Mais je vais pas m'avancer là dessus. C'est sa vie, ça ne me regarde pas.
- Un peu forcé tes réactions ? Tu te fiches de moi ou quoi ? Je les ai provoquées, je les ai voulues. Je rendrai n'importe qui dingue, avec ce foutu caractère de merde. Tout le monde aurait réagi comme toi, c'est normal. Alors c'est pas ta faute. Et je le répète et je pourrais encore le répéter, t'es pas un connard, Keith. Et t'es loin d'en être un. A toi de me faire confiance, maintenant.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: "High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana]
"High off of love ; drunk from my hate." [Keith&Indiana]