J'étais tranquillement appuyé contre le rebord d'une fenêtre ouverte. Une clope entre les lèvres. C'était quoi ? La cinquième que je fumais dans la foulée ? Je savais pas pourquoi, mais j'avais besoin de fumer. Pourtant, je n'avais jamais été stressé par quoique ce soit. Je devais avoir des moments, où des tonnes de nicotine ne m'aurait pas convenue. J'étais seul dans la pièce, et c'est pourquoi je m'étais permis de m'allumer tant de cigarettes que ça. J'étais perdu dans mes pensées. J'avais des souvenirs du Brésil qui émergeait. Des souvenirs de toute ces soirées passées en smoking dans un hotel. A attendre les femmes richissimes me glisser une liasse de billet dans la poche.

Il faisait doux, et la fenêtre ouverte par laquelle je fumais laissait rentrer un léger vent doux dans la pièce. Je lançais alors le cadavre de ma énième clope par la fenêtre et pris mon téléphone, re-bootant sans cesse mon actualité twitter. J'entendais un bruit de pas dans le couloir. Ca ressemblait étrangement à des talons. Une femme, ou plutôt une jeune fille sans aucun doute. Je n'y prêtai qu'une légère attention. C'est quand elle pénétra dans la pièce que je m'arretai un instant. J'avais eu raison, des talons, immense, suivi de jambes tout aussi grandes et fines. Un mini-short surmonté d'un t-shirt. Son visage avait des traits doux, et ses yeux noisettes pétillants balayait la pièce du regard. Je n'était pas doué en physique. Mais si ce que j'avais devant moi n'était pas une bombe, je demandais à refaire la science. Elle semblai chercher quelque chose, mais loin de moi était l'idée de lancer la conversation.

J'avais passé encore une très mauvaise nuit. Je me réveillai vers 4 heure du matin en sursaut dans mon lit, le souffle court. En voyant et en réalisant peu à peu dans quel endroit je me situais, je repris lentement mes esprits et mon souffle. J'avais fait encore un de ses cauchemars. Pendant une fraction de seconde, je croyais vraiment que je venais de me faire tuer par mon père. Mes rêves semblaient de plus en plus si réel que je me perdait entre mes rêves et la réalité. Tout était si confus dans ma tête de toute façon. Je me retournai dans mon lit mais je savais que je n'arriverais pas à retrouver le sommeil. Si bien que je finis par me lever et d'aller dans ma salle de bain, ou je m'agrippai au lavabo avant de me regarder dans une glace. Puis soudain, je me mis à pleurer, m’effondrant alors sur le sol. Je ne savais même pas pourquoi je pleurais, mais je n'arrivais pas à me retenir. C'est comme si l'énorme pression de ma vie pesait sur mes épaules d'un seul coup et me forçait à pleurer.

Il me fallut quelques minutes pour me ressaisir. Je m'aspergeai alors le visage d'eau froide pour me rafraîchir les idées avant de retourner dans ma chambre. J'ouvris alors la fenêtre et m'assis à son rebord. Il faisait doux pour une nuit de mai. Mais respirer un peu d'air frais me fit du bien. J'observais ainsi le calme et le silence de la nuit. Au loin, on pouvait distinguer les lumières de la ville. J'aurais tellement voulut pouvoir sortir pendant la nuit... Mais hélas, c'est impossible, les portes des dortoirs sont fermées. Et puis sauter par la fenêtre, même pas en rêve. Je restais assises ainsi à la fenêtre pendant quelques heures, pensant à toutes choses, certaines me faisant sourire, d'autres me faisant pleurer. Le soleil pointa finalement le bout de son nez. Il était alors environ 6 heures du matin. Je décidai alors de rejoindre mon lit après avoir fermé la fenêtre. Je me roulais en boule sous les couvertures et patientai encore. J'avais pas envie d'aller en cours ce matin. Je me sentais fatiguée et je n'avais pas le moral. Keith allait surement s'inquiéter un peu, je le connais, mais il avait surement un tas de truc à faire qui ferait qu'il allait vite m'oublier. D'ailleurs, faudrait qu'un jour je lui en parle de mes cauchemars. Mais aujourd'hui, je n'en avais pas vraiment le courage.

J'avais réussis à m'endormir jusqu'à ce qu'on frappe à ma porte. C'était la pionne qui venait me sortir du lit. Mais en me voyant très pâle, les yeux complètements cernés et sans aucune envie d'aller en cours, elle partit chercher l’infirmière. Cette dernière, après m'avoir examiné quelque peu contre ma volonté, me permis de ne pas aller en cours, pour cause de grande fatigue, aujourd'hui. A vrai dire, je tenais à peine debout. Je me rendormis alors de nouveau jusque vers 10 heures du matin. Cette fois ci, je décidai de me lever pour de bon. Je me sentais un peu mieux et j'avais enfin dormis quelques heures sans cachet, ce qui est beaucoup plus réparateur qu'une nuit sous somnifère. Je me préparais alors dans la salle de bain, me maquillant de telle sorte qu'on ne voit plus beaucoup mes cernes ni mon teint pâle. Je remis un peu de couleur à mes joues ainsi qu'un coup d'eye liner sur les paupières. Une fois satisfaite du résultat et enfin de nouveau moi même, j'enfilais un short et un tee-shirt avec décolleté. Il allait faire sans nul doute chaud aujourd'hui. Pour finir, j'enfilais dans sandale à talon aiguille haut que j'aimais beaucoup. Puis je sortis de ma chambre.

Je déambulais dans la cours puis dans les couloirs sans but, juste histoire de prendre l'air. Il faisait vraiment bon aujourd'hui, ce qui me mit de meilleure humeur. Je fumais une clope en marchant dans la cours. Il n'y avait personne de toute façon, tout le monde était en cours. Une fois terminée, je décidai de rentrer et d'aller au salon commun lire un peu. J'y avait laissé par mégarde mon livre la dernière fois, j'espère que personne ne l'aura ranger je ne sais où. Je marchais donc dans les couloirs jusqu'au salon. Une fois sur le seuil de la porte, je vis alors un fort beau jeune homme, il faut l'avoué, près d'une fenêtre. Il semblait me dévisager. Quoi ? Il n'a jamais vu une fille ? D'ailleurs que fait-il la alors qu'il y a cours ? Je pourrais te retourner la question. Tiens tu es la toi ? Ça faisait longtemps. Bon bref. Je ne m'éternisais pas longtemps sur le jeune homme même si son physique était très attirant et commençait à chercher du regard mon livre. Je commençais alors à rentrer dans la pièce.

La première chose qui me frappai était l'odeur de cigarette assez forte. Serait-ce lui qui aurait fumé ici ? Bon, ne nous mêlons pas de ça, je dois retrouver se fichu livre. Il n'était plus sur la table où je l'avais laissé la dernière fois. Ils l'avaient peut être rangé sur les étagères pensant que c'était un livre de l'école. Je m'approchais alors des étagères et commençais à chercher du regard. Non, il ne semblait pas non plus ici. Mais alors, où pouvait bien-t-il être ? Je me retournai alors vers la pièce et tout en cherchant du regard, je demandais par hasard au jeune homme :

- Tu n'aurais pas vu un livre intitulé Inferno à tout hasard ?

[A classer parmi les terminé, on l'a recommencer dans un contexte différent]