C'était le jour de la rentrée. J'avais passé mes vacances chez moi, en Angleterre, ou il avait plût toute la semaine. Mais au moins, j'avais passé de bons moments avec ma mère et pût dire un bonjour à mon père. Celui ci était toujours fort occupé avec ses affaires, ce qui est compréhensible, même si j'ai l'impression que parfois je passe au deuxième plan a ses yeux. Mais je sais qu'il m'aime, ce qui est le plus important je pense.

Je venais de sortir de cours pour notre récréation de la matinée. Je ne savais pas où était mes amis, aussi, j'allais les attendre sur un banc au lieu de les chercher partout. En plus un peu de soleil, ça change de la pluie incessante en Angleterre. Aussi, je m'assis sur un banc un peu à l'écart des autres et sortit mon livre, Inferno de Dan Brown, pour m'occuper en attendant.

Depuis que Alice et Bastien étaient partit, je me sentais seule. Il y avait bien Matthieu, mais je le connaissais pas beaucoup, et d'ailleurs, je ne savais même pas où il était. Bon pas grave, au pire, si il veut me parler, il sera où me trouver en cherchant un peu. Enfin. Je remis en place une mèche de cheveux que me barrait le visage et me plongeai dans mon livre. Il y avait tout de même un peu de vent, mais je ne le sentais pas vraiment, bien emmitouflé dans mon manteau noir. Alors, Inferno...

Alors que je lisais tranquillement mon livre, je sentis quelqu'un venir vers moi. Je levais un bref instant les yeux et vis un jeune homme totalement inconnu venir vers moi. Je ne fis donc pas trop gaffe et me replongeai dans mon livre, me disant qu'il irai sur un banc pas très loin du miens ou je ne sais quoi, ou tout simplement qu'il était perdu. Enfin bref, je m'attendais à tout sauf à ce qu'il m'annonça de but en blanc :

-Hey, je crois t'avoir vue en photo... sur un prospectus pour un zoo, avec des singes tout près de toi !

Mes joues prirent feu et je me sentis soudain très mal à l'aise et très choquée. Comment pouvait-on dire une chose pareil ? Je ne le connaissais même pas ! Je ne lui ai strictement rien fait ! Et lui il vient m'insulter comme ça, juste pour le plaisir. Ces gens me dégoûte au plus au point. De la méchanceté gratuite pure et simple, voila tout ce qu'ils savent faire. Je sais pas comment on peut avoir ce type de mentalité. Et heureusement qu'il ne sait pas qui est mon père, sinon je pense qu'il ne serait déjà même plus dans ce lycée. Quoique, si il va trop loin, je pense même que... Non. Et si je rentrais plutôt dans son jeu et que je lui faisais effacé son sourire narquois et mesquin ?

Je fermais mon livre et relevai mes yeux sur lui, pour lui montrer qu'il avait toute mon attention. Je pris un air quelconque, presque désinvolte, genre : j'en ai rien à foutre de toi ni de ce que tu peux me dire. Puis je lui répondis calmement, avec un ton pince sans rire :

- Et vous, vous vous êtes échappé d'un cirque à ce que je vois, parce que seul les clowns peuvent dire de telles imbécillités. Ou alors il vous faut peut être des lunettes car j'ai l'impression que vous ne voyez pas très bien.

Il était blessant dans tout ce qu'il disait. J'avais l'impression qu'en plus il prenait ça pour un jeu que de blesser les autres. Ils n'avaient pas conscience que c'est à cause de personnes comme lui que des enfants ou adolescents se tuaient. Tout ça parce que des personnes mesquines prenait un malin plaisir à les tourmenter. Mais c'est pas lui qui allait me faire bouger.

Il me dévisageait comme si j'étais une bête de foire sans valeur. Quoi ? C'est pas moi qui suis venu t'embêter à ce que je sache. Au et puis tu me soûle à la fin. J'étais la tranquille, je ne demandais rien à personne, et toi tu viens m'emmerdé. Il semblait content de lui qu'il ait réussis à obtenir mon attention. En même temps, il avait tout fait un peut pour, non ? Je gardais malgré tout mon ton neutre pour lui répondre :

- A parce que vous me comparez maintenant à votre grand mère ? Je vois votre niveau de mentalité, bravo, même un gamin de cp pourrait sortir de telles insultes. Et vous pouvez dire ce que vous voulez sur moi je m'en fiche totalement. Si c'est juste pour venir m'emmerder, vous pouvez repartir immédiatement car je déteste qu'on gâche ma journée avec de telles conneries. Ca a l'air d'être un jeu pour vous, que vous êtes parfait et que tout tourne autour de vous et que les autres sont des merdes à coté, mais croyez moi, il n'y a que vous que ça rend malheureux. Après je dis ça, mais c'est vous qui voyez. Vous pouvez continuer de m'emmerdez mais sachez que je n'en ai plus rien à faire, ou alors tout simplement partir.

Sur ce, je repris mon livre, l'ouvrit et fit semblant de lire car sa présence me gênait terriblement pour tout vous dire. Je n'aimais pas ce type de personne narcissique et égocentrique, qui rabaisse tout le monde pour se croire supérieur alors que personne n'ai parfait, ni supérieur. De plus, si c'est de l'attention de ma part qu'il cherche, et bien il peut à présent courir. Voila, je lui ai tout dit, maintenant il va se faire voir ou il présente ses excuses. Mais il n'obtiendra plus rien de moi.

Je savais qu'il n'allait pas partir comme cela, ça aurait été trop beau de toute manière. J'essayais donc de l'ignorer, attendant de voir ce qu'il allait faire. De toute manière, j'étais dans le lycée alors qu'est-ce qu'il pouvait faire contre moi ? A la limite, si il allait trop loin, le lycée pourrait toujours me venir en aide en une quelconque façon. Enfin. Devant moi, je le sentais bouillonner. Je me dis soudain que ça allait mal finir. J'aurais peut être pas du lui tenir tête. Mais tout de même ! J'aime pas que l'on me prenne pour une petite fille sans défense et qu'on abuse de moi comme il l'avait fait. Je sais très bien me défendre quand il le faut. Mais la je crois que ça allait péter d'une seconde à l'autre.

Soudain, il mit un violent coup de point dans mon livre qui m'échappa des mains et alla se fracasser par terre. A peine eus-je le temps de me rendre compte de ce qu'il se passait qu'il m'attrapa le poignet fermement, m'obligeant à me lever. Je sentais qu'il me broyait presque le poignet. Mais je n'affichais aucune émotion malgré la douleur, juste de la fureur, même si au fond de moi, j'étais terrorisé à l'idée qu'il pouvait à tout instant me faire encore plus de mal. Mais je gardais un visage impassible, avec juste de la colère et de la défiance dans les yeux, qui étaient à présent braqués sur les siens. J'avais redressé la tête avec fierté pour lui montrer qu'il ne me faisait pas peur. Je ne voulais lui montrer aucune faille de ma part.

Après tout, je suis la future duchesse de Lancastre, et je n'avais pas le droit de montrer un signe de faiblesse envers lui. Il me demanda ce que j'allais faire à présent. Et bien rien mon bon monsieur, absolument rien. De toute façon, rapport poids puissance tu es bien supérieur à moi. Tout ce que je peux faire, c'est conservé ma dignité en continuant de te fusiller du regard et en attendant de voir ta réaction face à cette provocation. Oui monsieur, je suis une dur à cuire quand je veux l'être, et on me marche difficilement sur les pieds, car même humilié, je sais rester fière. C'est mon père qui me l'a apprit. Alors je restais la, debout, la tête haute, les yeux plantés dans les siens entrain de le fusillé, et refoulant la douleur que je pouvais ressentir dans mon poignet. J'attendais de voir sa réaction même si je savais à peut près ce qu'il allait me faire. Matthieu, quelqu'un, je vous en supplie, aidez moi, je le sens pas du tout. Je sais que j'aurais pas dû le provoquer encore plus mais je déteste qu'on me marche dessus et qu'on m'insulte autant. Je vous en prie...

Je sais que tu meurs d'envie que je te réponde. Mais tu vois, j'ai décidé de ne pas parler car je sais que ça t'énerve encore plus que je garde le silence. Aller savoir pourquoi, mais lorsqu'une personne demande à une autre de parler et que celle ci ne dit rien, l'autre s'emporte. Et puis, pourquoi veut-il que je lui parles ? Pour lui dire que c'est qu'un sale égoïste et égocentrique, remplis de perversité (def : tendance à faire le mal en éprouvant du plaisir, juste pour info) et qui n'a aucun scrupule a s'en prendre à des inconnus. Il me répugnait, tout simplement. J'avais qu'une envie, c'était de ramasser mon livre et de partir bien loin d'ici.

Je frottais mon poignet qui avait une belle marque rouge à présent qu'il l'avait relâchait. Plus rien ne me retenait ici maintenant. Mais si je partais, il allait sûrement me retenir. Et puis, d'un côté, j'avais envie de lui répondre pour lui balancer à la figure tout ce que je pensais sur lui. Oui voila, je voulais lui balancer pleins de vilaines choses sur lui avant de me barrer loin d'ici.

-Qu’est ce que t’as à me regarder comme ça ? Je suis pas une bête de foire !

Hein ?! Tu me dis ça alors que depuis tout à l'heure, c'est toi qui me traite comme une bête de foire ? Non m'ai j’hallucine la ! Il mériterait vraiment une claque la ! Depuis tout à l'heure, il me regarde comme si j'étais un animal, une chose à critiquer, et la, maintenant que je le fusillais, c'était lui qui croyait que je le prenais pour un objet. Non mais j'ai jamais vu cela ! Je commençais à bouillonner intérieurement. Il me cherchait, et bien il allait me trouver. Je me baissais pour prendre mon livre et mon sac, puis je me redressais et replantais mes yeux dans les siens. Je lui répondis alors sur un ton agressif :

- C'est toi qui me dit cela ? Non mais ça va pas bien du tout dans ta tête toi ! Déjà tu te pointe comme ça en me traitant de singe et tout ça, et maintenant ça serait moi qui te prendrais pour une bête de foire ? Non mais j'hallucine ! Tu sais quoi ? Tu n'es qu'une personne égoïste, égocentrique et perverse car tu aimes faire du mal aux autres juste pour ton bon plaisir. Tu te crois parfait et au dessus des autres, mais en faite, c'est totalement faux ! Franchement, tu me répugne. Les gens comme toi me répugne !

Alors, dans un acte irréfléchis et avant qu'il ne put faire quoi que ce soit, je lui mis une gifle sur la joue. J'en avais marre qu'on me prenne pour une conne, et temps pis si tout le monde l'apprend. Peut être qu'au moins on me laissera un peu plus tranquille. Aussitôt la baffe mise, je le contournai par la droite et me dirigeai vers l'établissement. Je savais qu'il allait me rattraper pour me cracher quelque chose à la tête, mais je m'en fichais. Au moins, je me sentais déjà plus forte et comme libérer de quelque chose, de lui avoir mis une gifle.

Il fait beau, il fait bon, j'ai pu laisser mon manteau et mon gros sweat dans mon armoire, je viens de m'éclater sur une chanson - un classique de la pop, soit dit en passant - que je rêvais d’interpréter depuis bien trop longtemps, bref, aujourd'hui est une magnifique journée, sans aucun gros nuage noir comme je les déteste. J'adore cette journée, et ça, rien ni personne ne pourra le changer. Ou presque.

J'éteins la lumière de la salle de musique, refermant la porte derrière moi. Je sors du bâtiment, remettant une mèche un peu trop courte pour se laisser dompter par la tresse en place. J'ai pas encore eu de remarques sur la nouvelle couleur. Pourtant, gris c'est pas commun. Mais, qu'on se le dise, j'en ai strictement rien à foutre, si vous voulez tout savoir. Si ça leur plaît, tant mieux, si ça leur plaît pas, tant pis, ce n'est pas fait pour. Je pars du principe que si ça me plaît, c'est le principal, le regard des autres j'en ai rien à faire. Et je vous assure qu'on vit beaucoup mieux sans cette peur omniprésente de plaire à tout le monde.

Je sautille à moitié, l'air de Bad encore dans la tête lorsque je m'arrête brusquement. J'écarquille les yeux devant l'horrible spectacle qui se déroule sous mes yeux. Un mec, un espèce de grand truc, colle Elisabeth par terre - une connaissance. Pardon ? Il est sérieux, le petit nouveau indiscipliné ? Alors là mon gars, tu pars vraiment pas fort dans mon estime, crois-moi. T'es très loin, mais alors très très très très loin de la barre de "Je te supporte mais c'est juste". Mon Dieu. Je vais le démonter.

Je m'avance rapidement vers cette ordure, qui est encore en train d'insulter la pauvre Elisabeth. Ouais. Je vais lui couper tout ce qui dépasse. Et ce à quoi il tient le plus va y passer aussi, je vous le jure. Lorsque j'arrive près de la brune, il s'éloigne. Attends, le chien, j'ai pas fini de m'occuper de toi. Je tends les mains à Elisabeth, pour l'aider à se relever.

- Est-ce que ça va, cet enfoiré ne t'a pas fait trop de mal ?

Question débile. Elle est par terre. N'attendant pas sa réponse, je tourne la tête vers l'autre couillon, qui se dirige tranquillement vers le banc. J'ai envie de rire, tellement il a l'air con. Je vais lui arracher la tête et le brûler tout entier. Robyn, Robyn, Rob... Non, y a pas de Robyn qui tienne.

- Eh, toi, l'abruti. Est-ce que les mots respect et bonne éducation ça te dit quelque chose ? Tu vas ramener ton cul de con ici, et plus vite que ça. Tu vas venir t'excuser, sinon je te jure que t'iras taper la bise au goudron. Tes dents, plus particulièrement. Et si t'y tiens, je te conseille de te dépêcher, parait que les cailloux, c'est pas comme la bouffe française, c'est franchement dégueulasse.

Je m'en doutais que ça n'allait pas lui plaire. Surtout le coup de la baffe. Il m’insulta de nouveau, m'envoya par terre, et m’insulta une dernière fois en me traitant de chien alors que c'est lui qui m'avait envoyer par terre. Je ne bougeai plus. J'avais mal aux mains et aux genoux, étant eux qui avait amortit ma chute. Et lui, il s'en alla tout content de sa belle connerie. J'étais à la limite de pleurer, de douleur et de rage. Je détestais qu'on se foute de ma gueule. Je détestais les types dans son genre. Je détestais la méchanceté gratuite. Et si mon père apprenait ce qui venait de se passer, j'avais le droit à un allé simple pour l'Angleterre, ce dont je n'avais pas envie du tout. J'en voulais terriblement à ce garçon de m'avoir insulté et humilié comme il venait de le faire.

Soudain, une jeune fille du nom de Robyn vient vers moi et m'aida à me relever. Elle me demanda si ça allait et je me contentais de secouer positivement la tête, n'arrivant plus à émettre le moindre mot. Puis elle partit aussitôt vers mon agresseur, surement pour aller l'engueuler. Et oui, Robyn est plutôt une fille directe, mais très gentille quand elle vous apprécie. Et la, je pense que le garçon allait passer un sale quart d'heure avec elle. Car, d'après ce que j'arrivais à en déduire de Robyn, elle détestais les injustices et les faisait tout le temps payer.

J'étais la debout, au milieu de la cours, les larmes aux yeux. Mon sac de cours et mon livre étaient sur le sol. Je ne savais pas trop quoi faire pour l'instant. Mieux valait laisser Robyn faire. De toute façon, j'étais bien trop démoralisé pour faire quoi que ce soit. Il m'avait traité de singe, de grand mère, de naine et de chien. Lui il se marrait de tout ça. Ses mots et son attitude m'avait blesser plus que je ne l'imaginais au début. Maintenant que toute ma tension était retombée, je me sentais comme faible et inutile. Déjà que je n'étais pas bien grande, la je me sentais encore plus petite. Je commençais presque à me haïr. Alice et Bastien m'auraient dit que ce n'était rien, mais ils n'étaient même plus la pour me réconforter. J'essuyais rapidement mes larmes et ramassai mes affaires. Puis je me rassis sur le banc de tout à l'heure, n'était pas bien loin puisqu'on ne c'était pas éloigné. Je posais mes affaires sur le banc et regardai autour de moi.

Tout ce qui se trouvaient pas très loin de nous c'étaient tus et nous regardaient, moi ainsi que Robyn et le mec qui étaient un peu plus loin sur ma gauche. J'avais vraiment l'impression d'être une bête de foire. On me dévisageait, probablement en ce demandant si j'avais mérité de me retrouver à terre pour la claque que je lui avais mise, et pourquoi on c'était emporter tout les deux, qui était ce nouveau venu, ect... Je baissais un moment les yeux avant de les reposer sur Robyn et le mec, espérant que Robyn réussisse la où j'avais échoué. Je n'étais pas encore assez forte. Mais ma taille ne m'aidait pas non plus. J'étais pratiquement la plus petite du lycée. Je me sentais si fragile. J'avais toujours été protéger en Angleterre. Ici, je me retrouvais livrée à moi même. Et je n'avais plus personne sur qui compter maintenant que mes amis étaient partit. Je me sentais parfois si seule. Je me mis alors à regarder mes mains qui étaient posées sur mes cuisses, repensant à tout ce qui m'était arrivé depuis.

[En suspens pour le moment]