À cause d'un problème personnel j'avais du reporter ma rentrée à l'université d'Enamor de quelques jours. Autant vous dire que j'étais très inquiète de connaître la réaction que pouvait avoir cet établissement si réputé lorsqu'un de leurs élèves manquent plusieurs jours à l'appel.

C'est donc fébrilement que j'ouvre la portière passager du puissant 4x4 rouge de mon père. Ayant ressentit ce malaise, ce dernier m'observait gravement.

- Es-tu sûr de te sentir bien?

Sans attendre plus longtemps je lui expliqua la situation pour enfin lâcher un "oh mer... credi..."

- Calme toi, je suis sûr que la direction comprendra. Aller, on descend tes valises.

Mon père sortit du 4x4 sans attendre ma réponse, les "adieux" sont des moments qu'il préfère éviter, trop s'attarder lui fait du mal. Je le suis donc timidement jusqu'à l'arrière du véhicule. Deux valises, remplies de vêtements en tout genre, une plus petites pour le necessaire de toilette et enfin un sac de sport entier pour mon matériel artistique. Mon père pris le plus lourd, je me contenta du sac et de la valise de toilette.

À l'entrée du dortoir, les adieux se firent, mon père était tendu, il me dit qu'ils penseraient fort à moi au ranch, et que la famille essaierait de m'appeller le plus souvent possible.

- Aux prochaines vacances, prends soin de toi ma fille. Je t'aime...

Après m'avoir serré une dernière fois dans ses bras, il s'éloigna. J'attendis qu'il soit assez loin pour pénétrer dans le bâtiment.

Bon, je vais prendre en premier ce qu'il y a de plus fragile c'est-à-dire mon matériel artistique avec mon appareil photo reflex, mon trépied, mes différents zooms, mes cahiers à dessins, mes crayons, ect... En résumé mon sac de sport réformé pour le trajet en malle d'artiste.

Je pénètre donc avec mon sac dans le bâtiment. - Ouah! Vu de l'intérieur il est immense ce dortoir! - Effectivement, composé d'une grande entrée circulaire en bois clair verni, de deux grands escaliers de chaque côté - avec un ascenseur pour les personnes à mobilité réduite, quelle attention! -, d'un salon avec canapés et télévision, d'une salle d'étude secondaire pour les élèves n'ayant pas eut le temps de finir leurs devoirs en permanence et d'une bibliothèques pour les amateurs de lettres, ce dortoir avait tout pour plaire!

Occupée à observer mon nouvel environnement, j'en avais oublié de fermer la porte, c'est alors qu'une voix féminine retentit dans les escaliers, me faisant sursauter.

- Mademoiselle, voulez-vous bien fermer cette porte s'il vous plaît?

- Oh mince!, me dis-je. Je suis désolé.

Sans plus attendre je rentre au pas de course toute mes affaires et referme soigneusement la porte. La voix féminine n'était autre qu'une des surveillantes du dortoirs des filles, grande, le visage rond aux pommettes encadrées par une épaisse chevelure rousse ondulée, les yeux verts, elle paraissait sympathique.

- Bonsoir, je ne vous ai pas vu ce matin, vous venez d'arriver?

Ce vouvoiement me mettait mal à l'aise, toutefois je ne dis rien et m'empressa de répondre.

- Oui, je suis Jade Stenton, mon père à du vous appeller pour prévenir que je ne serais pas là à la rentrée.

- Oui, effectivement! Tu m'as l'air chargée, laisse moi t'aider.

J'accepta volontiers sa propostion et lui donna le plus léger, c'est-à-dire mon sac de sport et mon nécéssaire de toilette, de mon côté je pris mes deux valises.

Arrivés en haut des escaliers, nous prîmes la direction d'une première chambre, la surveillante ouvrit la porte puis y pénétra, je la suivis.

- Voilà ta chambre, tu logeras ici avec Alice Street. Pour l'instant vous êtes deux, ça ira?

- Oui très bien merci!

La surveillante me laissa seule avec mes affaires. Ayant mangé sur la route, je décide de ne pas aller au self ce soir, ne serait-ce que pour découvrir, je préfère donc m'installer. J'ouvre alors ma première valise et déballe soigneusement mes affaires.

Un placard se trouvait à côté de mon lit, large et haut avec beaucoup de rangements il conviendra parfaitement à ma garde robe pour le moins volumineuse. Effectivement, j'avais emporté dans mes valises quelques robes, des pantalons type jean slim, des hauts plus ou moins colorés et de nombreux accessoires avec le reste de mes vêtements et chaussures.

Mon placard rangé, je procède au déballage de mon matériel artistique. Soigneusement je sors mon trépied qui me sers pour stabiliser mon appareil lors de photos de nuit, de macrophotographies ou d'autres situations qui recquiert l'immobilité. Enfin, une fois tout ce matériel rangé dans l'armoire, je trouve une place pour mettre mon nécessaire de toilette. Tiens, il me reste une étagère de libre, je vais le poser là.

Soudain, la porte de la chambre s'ouvrit, surprise je fis volte face pour voir qui avait bien pu l'ouvrir. C'était une jeune femme, probablement du même âge que moi, brune, avec un joli physique et un bon goût vestimentaire. Elle aussi parrut surprise de ma présence, elle m'adressa un timide sourire avant de marcher vers le fond de la pièce. J'allais la saluer oralement quand elle entama la conversation, souhaitant connaître mon identité.

- Je m'appelle Jade Stenton. Je viens d'arriver. Tu dors ici?

Tout en attendant sa réponse, je commencais à faire mon lit.

Alice dort, elle aussi, ici, nous allons donc être deux - ou plus - ce soir. Qu'elle ne s'inquiète pas je suis silencieuse la nuit, je ne ronfle ni parle pas durant mon sommeil. Ma nouvelle colocataire me retourna ensuite la question.

- Oui, enfin, cette nuit c'est certain.

La sentant pressée, je décida donc de clore la petite discussion.

- Je dois téléphoner à mes parents. Ravie d'avoir fait ta connaissance, à tout à l'heure!

Sur ces mots je lui adressa un large sourire avant de sortir de la chambre.

Prenant la direction du salon pour téléphoner, je m'aperçus de l'innocupation de ce lieu au bruit résonnant de mes talons. Aujourd'hui j'avais mis mes boots en daim cloûté couleur taupe, avec des talons assez bas, sur un legging noir, avec ce bas j'avais mis un tee-shirt à imprimé New York sous un gilet marron recouvert pas mon manteau en cuir noir. Mes cheveux, pour une fois, étaient attachés en chignon haut.

Enfin arrivée au salon, je prends place dans un fauteuil et compose le numéro de portable de ma maman, elle décroche et j'entame la descriptions de ma journée.

La conversation avec ma mère pris fin rapidement, n'ayant pas d'autres sujet à aborder hormis celui de ma rentrée tardive, il ne servait à rien de rester en contact pour ne rien dire. Après avoir raccroché je pris la direction de ma nouvelle chambre, seule pour le moment je pars dans la salle de bain me préparer pour la nuit. Soin du visage, démaquillage puis pyjama, comme le chauffage tournait doucement il faisait assez tiède dans les deux pièces, je pris donc mon short gris avec des smileys imprimés dessus et un élastique rose fluo puis mon haut à bretelle gris, lui aussi, avec un gros smiley jaune qui recouvrait le devant du tee-shirt. Pour finir je me brosses les dents et me faufile sous ma couette pour dormir. Demain, une grosse journée m'attend!

Le lendemain...

Le réveil sonna à 7h00 le lendemain, chacune de notre côté, Alice et moi même nous préparons pour la journée. Jean slim bleu foncé sur des boots marron avec un haut blanc, un gilet bleu marine et une veste marron claire. J'attache mes cheveux en une tresse de côté, laissant une mèche libre, puis je me maquille légèrement, prends mon sac et quelques gâteaux pour déjeuner - souhaitant reconnaître les lieux plutôt que m'attarder au self -. En sortant du dortoir, la surveillante d'hier soir m'interpella pour me donner mon emploi du temps. L'ayant remercié généreusement, j'entame mon "exploration".

En arrivant à l'internat, je fus prise d'un coup de barre mémorable, d'une sorte de mini déprime. Pas d'appétit, fatiguée, triste. Je n'avais qu'une seule envie, me cacher sous la couette tel un inuit dans son igloo.

Arrivée au pied de la porte d'entrée du bâtiment, je lâcha un puissant soupir avant d'empoigner la poignée et de pénétrer dans le grand hall. Le regard traînant par terre, je pris vivement la direction des escaliers afin de rejoindre ma chambre, en espérant qu'aucune autre personne n'est venue s'installer dans la pièce que j'occupe avec Alice.

Une fois dans la chambre, je me dirige vers mon armoire, l'ouvre et prends le nécéssaire pour me démaquiller, faire un soin du visage après une bonne douche et enfin mon pyjama pour dormir.

- 1h30 plus tard... -

Après être restée un bon bout de temps dans la salle de bain, je regagne mon lit dans la plus grande lenteur. Personne à l'horizon, je suis pour l'instant seule. Quelques pas se font entendre dans le couloir mais aucun ne semble piétinner au pied de la porte.

Une fois mes affaires à leur place, je sors mon ordinateur portable et le consulte. Plusieurs notifications sont à signaler sur ma page photographie d'un réseau social mais sinon rien. Je décide donc, pour tuer le temps, de jouer sur le net.

Un demie-heure plus tard la porte lâcha un triste grincement. Portant le regard en sa direction j'aperçois Alice qui venait de rentrer dans la pièce. M'adressant un petit sourie auquel je répondis, et alla fouiller dans son armoire avant d'aller dans la salle de bain. Reprenant mon activité, j'actualise quelques réponses et poste un statut sr le réseau social avant de le quitter pour rejoindre le site du ranch de mes parents. Site sur lequel mes parents proposent les tarifs pour notre gîte et autre. Enfin, je décide de recopier mes cours au propre, sans plus de motivation.

La soirée fut silencieuse. Mon humeur mélancolique m'avait dissuadée de faire plus ample connaissance avec Alice. Malgré tout, et par politesse, je souhaita une agréable nuit à ma voisine de chambre.

Observant lunatiquement mon réveil, je pensais aux jours qu'il me restaient à passer sur ce campus avant de retrouver les miens, au Canada. S'ensuvuit d'autres pensées, mes amis d'enfance, l'atelier de dessins dans lequel je prenais des cours, mes excursions dans la nature munie de mon appareil photo... Je lâcha un faible soupir, me disant que ce coup de blouse ne durera pas longtemps.

Le sommeil mit du temps à venir, plongée dans mes songes je ne faisais pas attention à l'heure qui tournait. Ce n'est que lorsque mon portable vibra pour m'indiquer que la batterie était chargée que je sortis de mes pensées. Le réveil affichait 23h57. M'emitouflant alors dans ma couette, je ferma les yeux et s'en penser à quoique ce soit, je m'emdormis.

- Le lendemain. -

Une sonnerie criarde retentit dans le couloir, extirpant douloureusement chaque pensionnaire de son sommeil. Je mis plus de temps qu'Alice à me préparer car, visiblement, j'étais encore en pyjama quand elle sortit de la salle de bain, prête à sortir. Nonchalement je commence à me préparer, direction la salle de bain.

Une fois dans l'étroite pièce, je branche mon fer pour me friser les cheveux et ainsi les laisser lâches. Je procède ensuite par un soin du visage, brossage de dents avant d'appliquer une légère couche de maquillage. Enfin, je passe à l'habillage. Slim jean bleu marine sous des bottines en cuir brunes, un haut en laine avec motifs, à la mode en ce moment sous une veste en jean bleu délavé. Fin prête je passe un coup de parfum, prends mon sac et me dirige vers la caféteria, je prendrai un pain au chocolat avec une canette de jus d'orange.