Ce matin, en descendant des dortoirs pour sortir, j'avais croisé le panneau d'affichage et notre très chère S, par la même occasion, qui nous avait placardé le fameux scoop du jour. Et quel scoop. Magnifique, sublime, je crois qu'elle n'a jamais fait mieux.
« Il semblerait que la petite Hastings se soit bien amusée, eh oui les amis, je viens d'apprendre que la sage Spencer a embrassé une jolie jeune fille. Comment réagira notre Espagnol favori ? Ah ça, on va en entendre parler, j'en suis certaine.
Votre très aimée, S. »
J'étais resté un moment devant le mur, je m'étais pincé. Mais non, non, ce n'était pas un cauchemar, mais bel et bien la réalité. Spencer avait roulé une pelle à une nana. Attends, Alex, on ne sait pas si elle lui a vraiment... Tais-toi. Donc oui, Spencer a embrassé une fille. Pendant qu'on était ensemble. Sympa. Cool. Super classe. J'avais confiance en elle. Je ne la croyais pas capable d'une chose pareille. Non, je croyais qu'elle m'aimait. Lourde blague. Mais quel con. Mais quel con, quel crétin. J'ai jamais été aussi stupide. Ouais, l'amour rend aveugle, alors. Putain de merde.
Alors j'avais passé la journée en cours, à regarder ma montre, attendant impatiemment la fin des cours. Alors non, ça n'allait pas couler comme ça. Elle pouvait se gratter, la belle demoiselle. ça ne passerait pas, non. Comment a-t-elle pu ? Ouais, ouais, je suis énervé. Elle ne m'a jamais vu comme ça, elle aura une première, ouah. Et sûrement une dernière, aussi. Alex, dis pas ça, t'as juste la rage maintenant mais... Mais bordel, t'as pas compris ou quoi ? Spencer s'est amusée à faire je ne sais quoi avec une nana alors qu'on était ensemble, merde ! Faut que je te le dise en quelle langue ? Hein ? Alex, je crois que... Tu crois rien du tout, tu la fermes.
Et donc, quand Madame la Cloche a sonné, je me suis dirigé vers les dortoirs, puis vers le couloir des filles, et enfin la chambre de Spencer, et de sa colocataire, une Robyn. Je l'ai jamais vue. M'enfin bon. Et j'attends. J'attends. Je sais qu'elle va arriver, elle passe toujours par sa chambre avant de faire quoi que ce soit. Si seulement elle savait ce qui l'y attend. Elle n'y viendrait pas, je vous le dis. Et puis, si elle ne vient pas, de toute façon, j'irai la chercher. Je veux qu'on mette ça au clair, et vite. Quoique y a rien à éclaircir. Tout est parfaitement clair. Maintenant faut qu'elle apprécie le résultat, simplement le résultat.
Fauve E. Walker Je me battrais contre toi, Ella.
Messages : 1146 Date d'inscription : 03/05/2013 Age : 26 Localisation : Vendée o/
Je frappe mon réveil pour l'éteindre. Ouh, c'est difficile. Le week-end a été difficile aussi, ew. Pour la première fois de ma vie, j'ai participé à une soirée d'étudiants. Non, j'ai pas fini ronde comme une bille. À peine pompette, je vous dis. J'y connaissais pas grand monde, d'ailleurs. J'ai retrouvé Emily Fields là-bas, on a discuté, et tout ça, quoi. Oui, non, d'accord, elle était un peu plus que pompette et elle m'a embrassée.
Journée ennuyante. Sciences, philo, anglais... Heureusement que j'ai eu gymnastique ce matin. Je crois que j'aurais pas supporté la journée, sinon. En plus, j'ai vu personne aujourd'hui. Ni Alex, ni Emily, ni Robyn. Pas même cette chère Aileen. Enfin elle, j'vais pas me plaindre de pas la voir.
La dernière sonnerie retentit dans tous les bâtiments. Enfin ! Je rassemble mes affaires, les fourre dans mon sac et quitte la salle. J'ai dans l'idée d'aller poser mes cours dans ma chambre et d'aller faire un tour près de la chambre d'Alex. J'ai, disons, envie de le voir... J'entre dans le couloir des filles. Une silhouette familière se tient près de ma porte. Chouette, pas besoin de faire de détour, huhu.
Je m'approche d'Alex, souriante. Il a le visage fermé et ne semble pas vraiment de bonne humeur... J'avance mon visage près du sien, un peu curieuse de savoir qui a pu le contrarier ainsi.
Hello... On dirait que t'as passé une mauvaise journée... Ça va ?
Je ne me suis pas trompé. Je ne me trompe jamais en ce qui concerne Spencer. Je ne me trompais jamais, plutôt. Jusqu'à aujourd'hui. Ah là, si, bien sûr que si, je me suis bien planté. Je me suis pris le râteau en pleine gueule. Vous savez, vous marchez tranquillement dans le jardin, vous êtes heureux et de bonne humeur, et là, vous marchez sur le râteau qu'un bel abruti à laisser dans l'herbe. Paf. ça fait mal, hein ? Ben là ça fait un peu le même effet. Pour l'histoire. Sinon ça fait beaucoup plus mal que ça, oh oui, croyez moi. Quand vous émiettiez du pain pour les magnifiques et mignons petits zozios. Eh ben ça fait un peu le même effet. ça bousille bien les entrailles. Comparaisons de merde, je sais. Mais j'ai franchement rien de mieux en stock, je suis désolé.
Donc la voilà, Spencer, toujours aussi jolie et souriante que d'habitude. Sauf que j'ai l'impression qu'elle s'est sacrément teintée de noire, après ça. Que t'as une tâche qu'est apparue, comme ça, sur elle. Comme par magie. Et Dieu seul sait ce qu'elle a pu faire à la suite de ce baiser, avec cette fille, là. Emily, je crois, ouais, Emily. Emily Fields. Oh, tiens. Je me souviens. C'était pas sa copine qu'elle attendait à la piscine, je ne sais quel jour, et qu'on s'est croisés, et que j'ai encore été con. Moi qui croyais qu'à cette époque, je n'avais jamais été aussi con. EH BEN SI. Sisi les amis. J'ai été encore plus con. Je lui ai fait confiance, je l'ai crue. Bien, Alex, bien. Parfait.
Je la vois s'approcher de moi, prête à m'embrasser en m'adressant un " Hello... On dirait que t'as passé une mauvaise journée... Ça va ? " Ahah, laisse-moi rire ma chérie. Si j'ai passé une mauvaise journée ? Oh mon dieu, non, c'est vraiment pas prêt d'aller. Avant qu'elle ne se rapproche encore, jusqu'à pouvoir m'embrasser, je la repousse, me redressant.
- Me prends pas pour un con, Hastings. Je t'assure, te fous pas de ma gueule.
Fauve E. Walker Je me battrais contre toi, Ella.
Messages : 1146 Date d'inscription : 03/05/2013 Age : 26 Localisation : Vendée o/
Très contrarié, visiblement. Il se redresse et je n'ai pas d'autres choix que de reculer. Très fermé aussi. Un joli vent que je viens de me prendre en pleine face. Je fronce les sourcils. Il a du passé une journée horrible, ouais.
"Me prends pas pour un con, Hastings. Je t'assure, te fous pas de ma gueule."
Outch. Un coup de poing dans le ventre. Il m'a presque craché ça à la figure. J'suis pas ton chien, Alex. Ça va mal aller. Et le "Hastings" sorti de sa bouche, je vous assure, ça fait vraiment très très mal. J'le connais, Alex. Quand il parle sur ce ton et qu'il appelle les gens ainsi, c'est que la personne à qui il s'adresse n'est pas blanche à ses yeux. Je réfléchis à toute vitesse. Qu'est-ce que j'ai fait ? Ou qu'est-ce que j'ai pas fait, d'ailleurs.
Emily.
Non. Déjà, comment il aurait su ? Il me semble pas qu'il y soit allé, à cette petite fête improvisée. Par conséquent, je me répète, mais comment il aurait su ? Et puis même, c'est pas grave. Enfin pas à mes yeux. Emily est une amie, il n'y a eu aucune suite. C'était juste comme ça. Pour le fun.
Ravalant ma fierté, je tente une nouvelle approche, essayant de percer sa carapace. J'attrape sa main et tisse mes doigts entre les siens, lui lançant un regard plus qu'interrogateur.
Spencer recule, fronçant les sourcils. Ben alors, amour, ça fait pas son petit bonhomme de chemin dans sa petite tête ? Tu comprends ce que je veux te faire passer comme message ou pas ? Faut que je le gueule dans les couloirs, ou c'est bon ? Oui ? Non ? Merde ? Eh ben non. Non, elle baisse pas les yeux, elle ne s'excuse pas, elle ne fait rien qui pourrait passer pour un 'je suis désolée', non. Non. D'accord. Très bien. Elle me prend pour un con. Ma pauvre Spencer.
Laissez-moi rire. Mais que c'est drôle, mais que c'est drôle. Mais au secours. Elle est débile ou quoi ? Elle le fait exprès, je suis sûre. Oh, elle joue très bien le rôle de 'Quoi, qui y a-t-il ? Que se passe-t-il ?'. Elle se fout tellement de ma gueule que j'ai presque envie de rire. Ouais, ça doit être nerveux. Parce que j'ai tout sauf envie de rire maintenant. Mais vraiment tout sauf envie de rire. Et elle, elle fait comme si de rien n'était. Très bien. Tout est clair, effectivement. Merci Spencer, tu ne pouvais pas faire mieux.
Et elle revient à la charge, en plus. J'ai presque envie d'en rire, je vous assure. Elle attrape ma main pour entrelacer ses doigts avec les miens. Je ne prends même pas le temps de la toucher, même si ça fait mal et que ça me démange, et je secoue ma main, histoire qu'elle la lâche. Oui, t'as vraiment passé une sale journée... Si tu savais, la faute à qui, hein ? Elle ne semble pas comprendre, alors allons droit au but. Fonçons dans le tas, elle comprendra peut-être enfin. A part si elle est vraiment, mais vraiment très très neuneu.
- Alors ta copine Emily, amour, elle embrasse mieux ou moins bien que moi ? Non mais histoire que je sache si c'était bien. Et si j'embrasse mieux qu'une fille.
Je lui souris, mais dans le genre bien hypocrite. Le sourire sincère est parti, et je sais pas s'il est prêt de revenir pour elle. On m'avait jamais fait ce coup là. Eh bien Spencer m'aura fait vivre une première fois, c'est bon à savoir. Ah, je ne recommencerai pas, vu le couteau que ça t'enfonce dans le ventre.
Fauve E. Walker Je me battrais contre toi, Ella.
Messages : 1146 Date d'inscription : 03/05/2013 Age : 26 Localisation : Vendée o/
Alex secoue sa main, ayant pour but de la délier de la mienne. Je m'exécute à contre-coeur. Qu'il me repousse ainsi me brise en morceaux. Il ne me semble pas avoir fait quelque chose pourtant. Et c'est pas faute d'avoir essayé de trouver.
"Alors ta copine Emily, amour, elle embrasse mieux ou moins bien que moi ? Non mais histoire que je sache si c'était bien. Et si j'embrasse mieux qu'une fille."
Outch. Aïe. Ça brule. Ça pique. Ça fait mal. Très mal.
Un sourire est apparu sur son visage. C'est pas le sourire que je voulais. Pas du tout même. Celui-là est ironique, voire hypocrite. Il se fout littéralement de ma gueule. Mais je l'ai blessé. Oh que oui, je l'ai blessé. Le fait que j'embrasse quelqu'un d'autre doit déjà mal passer, au contraire de ce que j'ai pu penser. Alors si c'est en plus une fille, il doit d'autant plus se sentir humilié.
Pourtant, je continue de me voilà la face. Je continue de me dire que ce n'est pas ma faute. Et puis c'est Emily qui m'a embrassée, hein ! Mauvaise foie, quand tu nous tiens. Je ne défronce pas les sourcils et essaye d'atteindre la porte de ma chambre. Si Robyn arrivait là, tout de suite, maintenant, je l'aimerais jusqu'à la fin de ma vie.
"C'est bon, c'est qu'une amie. Désolée si ça t'a blessé."
Il y a cependant des signes qui ne trompent. La culpabilité me ronge et je suis incapable de le regarder dans les yeux.
C'est bon, c'est qu'une amie. Désolée si ça t'a blessé.
Qu'une amie. Qu'un amie. Elle se fout de moi, elle se fiche de ma gueule, c'est pas possible ! Sous prétexte que ce n'est "qu'une amie" je devrais accepter le fait qu'elle l'ait embrassée ? Non mais ça va pas du tout. Tant qu'on y est, elle aurait couchée avec sa meilleure pote, je devrais laisser passer aussi ? Mais c'est pas comme ça que ça fonctionne chez moi, je suis désolé. Dans ce cas là, je peux aller embrasser Aileen quand ça me chante, vu que ce n'est "qu'une amie" aussi. Oh, tiens, et pourquoi pas Santana aussi ? Et Prudence, tant qu'on y est. Mais elle a vu joué ça où ?
Si ça m'a blessé ? Mais ça m'a achevé. Bordel. C'est la première fois que je tombe amoureux, je l'aime comme un fou, je lui fais confiance, j'essaie de la comprendre quand ça ne va pas, je réponds à ses moindres désirs, j'essaie de la rendre heureuse, et voilà ce qu'elle me fait. Dans mon dos, elle va embrasser quelqu'un d'autre. Une nana en plus ! Non, non. Non c'est pas possible, ça passe pas. Mais c'est que ça fait beaucoup trop mal. ça reste en travers de la gorge, ça vous brûle les entrailles, ça vous massacre le coeur, ça vous brise en mille et un morceaux, ça vous plante un couteau dans le ventre, ça vous égorge, c'est tout simplement horrible. Horrible. Donc non, ça ne m'a pas juste blessé.
Elle a l'air à peine honteuse. A croire qu'elle pense vraiment que je vais encore me mettre à genoux devant elle, et que je vais m'excuser de m'être emporté, car, après tout, Emily n'est "qu'une amie", donc que ça ne fait rien, que je ne dirais plus rien. Mais non. Non, ça ne marche pas comme ça. Elle a trahi ma confiance, faut qu'elle se le mette dans le crâne, la jolie Spencer.
- Alors, moi, je peux aller embrasser Aileen ? Ce n'est "qu'une amie", après tout, hein Hastings ? T'es désolée. C'est bien, d'être désolée, mais ça n'arrange rien, Spencer, merde !
Je me poste devant la porte de sa chambre, pour ne pas qu'elle rentre, pour échapper à cette très calme discussion.
Fauve E. Walker Je me battrais contre toi, Ella.
Messages : 1146 Date d'inscription : 03/05/2013 Age : 26 Localisation : Vendée o/
"Alors, moi, je peux aller embrasser Aileen ? Ce n'est "qu'une amie", après tout, hein Hastings ? T'es désolée. C'est bien, d'être désolée, mais ça n'arrange rien, Spencer, merde !"
Chaque phrase, chaque mot était débité avec colère. Hastings. Revenir en arrière. Je voudrais revenir en arrière. J'empêcherai Emily de faire ce qu'elle avait fait. Ou revenir plus loin encore. Cet après-midi dans le salon. Ne jamais avoir abordée Alex. L'amour passionné, c'était peut-être pas pour moi finalement. Il est pas tombé amoureux de la bonne personne.
Aileen. Il n'avait pas le droit de parler d'elle. Je le prenais comme un coup-bas.Tout en parlant, il s'était légèrement décalé pour m'empêcher d'entrer dans ma chambre. Mon sac commençait à peser un peu sur mon épaule. J'avais toutes mes affaires de la journée à l'intérieur. Je pensais pas me prendre la tête devant la porte avec Alex, en fait. C'était pas vraiment dans mes plans. Pas du tout même. Je le réajustai, levant finalement les yeux vers Alex.
Ses yeux froids, qui reflètaient cette amère déception.
"C'est pas pareil."
Ce qui n'était pas pareil ? Je n'avais pas couché avec Emily. À vrai dire, un simple baiser. La relation qu'on entretenait n'était absolument pas comparable à celle d'Aileen et Alex. Donc c'était absolument pas comparable.
C'est pas pareil. Je souffle. Elle a l'air tellement... Vidée d'émotions. Au secours. Je vous en prie. Mais de la voir comme ça, ça fait encore plus mal. Mais je vais pas tenir. C'est horrible. Qu'est-ce tu veux que je l'engueule si elle s'en fout royalement. ça sert à rien. Strictement à rien. A quoi bon s'évertuer de lui dire que ça fait mal, elle en a rien à foutre. Quel sombre crétin. J'ai bien cru qu'elle m'aimait. Raté. Raté, raté et raté. Mais merde alors. Mais c'est horrible. Mais j'arrive même pas à me rendre compte que... J'y crois pas. Mon dieu.
Bon. Aller. Dernière tentative. On va bien voir ce que ça donne. Si elle s'en fout, ça veut tout dire. De toute façon, je comptais pas continuer. Pas après ça. Sinon c'est trop simple pour elle. J'ai presque l'impression qu'on inverse les rôles. C'était moi qui avait fait une connerie. Sauf que moi je m'en rendais comte, et je voulais recommencer avec Spencer, je le voulais, je l'aimais. Et je l'aime toujours. Mais ça fait mal, un peu trop. Alors je pense que tout arrêter c'est mieux.
- C'est pas pareil ? D'accord. Soit. Je ne vois pas en quoi ce n'est pas pareil. Mais c'est pas grave, hein Spencer ? Merde. Mais merde. Je te faisais confiance Spencer ! Je te faisais confiance bordel ! Je croyais que tu m'aimais, hein ? Beau con que je suis.
Je soupire, passant mes mains sur mon visage. Je suis passé d'une colère sans borne à une immense tristesse. Et elle croyait que c'était moi qui allais lui faire des coups foireux. Bien. Si elle avait su. Si j'avais su, aussi, elle ne m'aurait pas roulé comme ça, c'est moi qui vous le dit.
- Donc vas y. Retourne avec ta pote. Tu peux y aller, t'es libre. Je t'emmerderai plus jamais, sois en sûre.
Fauve E. Walker Je me battrais contre toi, Ella.
Messages : 1146 Date d'inscription : 03/05/2013 Age : 26 Localisation : Vendée o/
Ferme les yeux. Respire. Allez, respire un grand coup. Je suis en colère, je suis frustrée, envahie par les regrets, je suis une idiote. La reine des connes. Nom de dieu, il se passe quoi dans ma putain de tête ? C'est le bordel, carrément. Je ne me suis pas rendue compte. J'ai pas conscience de mes actes. Je suis une horrible petite garce. Alex m'en veut. Beaucoup. Énormement. Ah je pouvais avoir peur qu'il aille voir ailleurs. Je commence à comprendre. Je comprends que c'est moi la fautive. Que s'il est là, planté devant ma porte, à me balancer des choses horribles, c'est ma faute. Il parait que j'ai cherché.
Ses mains passent sur son visage crispé par la fureur si beau d'habitude. Lorsqu'elles s'en vont, c'est autre chose que je vois. Une tritesse incroyablement grande. Et son ton a changé, lui aussi. Il abandonne. Non. Promis je vais me racheter. Tu verras, je suis toujours la fille que tu aimais au début. Tu peux pas rompre. Pas comme ça. Pas maintenant. Non. J'ouvre la bouche. Je voudrais lui dire tout ça. J'y arrive pas bordel. Ça reste coincé. Fierté de merde.
Pour compenser, je tends une nouvelle fois les mains vers les siennes, osant deux pas de plus vers lui. Il va me repousser. Mais il me hais. Je veux le toucher avant qu'il parte. Mais je veux pas qu'il parte. Il doit rester. Il faut que je m'excuse. Quitte à ressembler à ses bouffonnes qui courent après leurs exs comme une abeille après du miel. J'ai pas le droit de le laisser partir. Mais en même temps, j'ai raison sur le fait que ça ne soit pas pareil, non ? J'ai au moins raison sur ça.
Alex, putain, j'comprends pas. J'comprends pas ce que j'ai fait de mal pour que tu m'en veuilles à ce point-là.
Je comprends qu'il ait ce fameux baiser dans la gorge. Je comprends qu'il soit vexé. Mais non, non je comprends pas pourquoi notre histoire devrait prendre fin.
(c'est de la grosse bouse contradictoire, pas organisée, ça n'a aucun sens, bon courage pour en faire quelque chose.)
Spencer tend les mains vers moi, avançant encore. Non. Non non et encore non. Ça n'a jamais fonctionné comme ça, ça ne fonctionne pas comme ça et ça ne fonctionnera jamais comme ça. C'est trop facile. Je trahis ta confiance, mais c'est pas grave, on recommence. Après tout, c'est pas grave, c'est toi qui as mal. Donc recommençons jusqu'à plus pouvoir. Non. C'est bon. L'amour ça fait mal, j'l'ai bien compris. J'ai pas franchement envie de recommencer.
J'aime Spencer, je l'aimerai encore longtemps, très longtemps, elle me manquera plus que tout, mais c'est impossible de continuer. Elle a perdu ma confiance. Et c'est ça le plus important. Sans confiance y a pas de relation. Alors plus de confiance, plus de relation, ça me semble logique. Y a rien à comprendre, ça fonctionne comme ça et ça fonctionnera toujours comme ça. Je peux pas te faire confiance ? Je ne reste pas avec toi.
Elle ne comprend pas. Elle ne comprend pas ce qu'elle a fait pour que je lui en veuille à ce point. Elle ne comprend pas ? Mais c'est pourtant tellement simple. Elle se fout de moi, là. Je ne le suppose plus, j'en suis sûr et certain.
- Mais t'as embrassé une fille alors qu'on était ensemble, merde ! Faut que je le répète encore ? Je te faisais confiance Spencer, bordel ! Je te faisais confiance et tu l'as brisée en milles morceaux, cette confiance ! Tu l'as trahie ! Mais est-ce que tu t'en rends compte, bordel de merde ? Tu te rends compte de ce que t'as fait ou t'es totalement stupide ?
Je souffle. Aller. Elle m'a de nouveau énervé. C'est dingue. C'est dingue. Mais comment elle fait pour pas comprendre ça, merde, comment ? C'est pas sorcier ! Même le plus grand des abrutis comprendrait ! C'est déprimant.
- Mais comment t'aurais réagi, hein, Spencer, si ça avait été l'inverse ? T'avais peur que j'aille voir ailleurs, certainement parce que tu te croyais pas assez bien pour moi, que je ne t'aimais pas vraiment. Mais au final, tu es allée voir ailleurs, pourquoi ? Pourquoi, bordel ? C'est moi qui ne suis pas assez bien pour toi ? Tu ne m'aimes pas assez, c'est ça ? Tu ne m'aimes pas ! Alors je t'en supplie, me prends pas pour un con plus longtemps.
Fauve E. Walker Je me battrais contre toi, Ella.
Messages : 1146 Date d'inscription : 03/05/2013 Age : 26 Localisation : Vendée o/
Je laisse mollement tomber mes mains. J'ai l'impression que tout m'échappe. Il criait. Presque. En esperant que personne n'y fasse attention. Je suis certainement stupide, ça il n'y a pas de doute. Mais qu'il dise, qu'il ose avancer que je ne l'aime pas, oh ça non ça passe pas.
Si j'avais été une fille qui ne l'aimait pas, si j'avais été l'une de ses bombes qui se fichaient totalement de toute relation, une de ces pestes à la Ashley, je pense qu'il m'aurait déjà eu dans son lit. Il m'a eu, mais pas de la façon dont je l'entends là. Je péterais pas un scandale à chaque fois qu'il me touche de trop près. J'aurais pas passé tout ce temps là avec lui. Non. Il a pas le droit de dire que je ne l'aime pas. Même pas il devrait y penser.
Je crève d'un manque atroce quand il est pas là. Comme pendant les vacances de Noël. Ça me fait mal quand il part, j'ai déjà mal alors qu'il est encore là. J'ai des papillons dans le ventre quand je le vois, c'est le bordel dans ma tête quand il s'approche. J'ai les joues roses quand il me parle, le coeur qui menace de s'échapper quand il me touche. Et quand il m'embrasse, je sais même plus qui je suis.
J'ai pas ressenti tout ça quand j'ai embrassé Emily. J'ai rien ressenti. Je ne m'en souviens même pas, d'ailleurs, ce à quoi j'ai pu pensé durant ces infimes secondes. Et pourtant, je me souviens de chacun des baisers que j'ai échangé avec Alex. Elle est là, la différence.
T'as pas le droit de dire ça, t'as pas le droit de dire que je t'aime pas.
Je souffle. Je peine à trouver les mots juste pour dire ce que je voudrais dire. Je sais même pas ce que je veux dire, en fait, donc c'est plutôt un exercie difficile.
J'étais un peu... Enfin j'avais un peu bu, tu vois et... J'ai pas l'habitude, alors voilà, je... Je savais pas trop ce que je faisais... Oh et puis merde, ça sert à quoi que je me trouve des excuses ? T'as déjà les idées bien arrêtées à ce que je vois. Comme tu le dis, j'vais pas te prendre pour un con, comme ça j'te libère, t'as raison, allez, si ça te fait plaisir, non je t'aime pas, voilà t'es content ?
Arrêtez-moi, arrêtez-moi et tout de suite. Mon dieu. Quelle idiote. Là il pourra le dire.
T'as pas le droit de dire ça, t'as pas le droit de dire que je t'aime pas.
Ah bon ? Mais on dirait que c'est la vérité, la putain de vérité ! Quand on aime quelqu'un, on va pas voir ailleurs, non. C'est pas comme ça que ça marche, je l'ai déjà dit. Quand on aime quelqu'un, on reste avec lui, on prend soin de lui, on va pas embrasser quelqu'un d'autre. Et c'est ce qu'elle a fait pourtant, alors pourquoi m'aimerait-elle ? Arrête, Alex, tu te fais du mal... Ofh, un peu plus ou un peu moins, au point où on en est... Je crève déjà, autant m'achever, sinon ça fait trop mal, beaucoup trop mal. Je suis tombé amoureux une fois. Je sais pas si ça recommencera.
J'étais un peu... Enfin j'avais un peu bu, tu vois et... J'ai pas l'habitude, alors voilà, je... Je savais pas trop ce que je faisais... Oh et puis merde, ça sert à quoi que je me trouve des excuses ? T'as déjà les idées bien arrêtées à ce que je vois. Comme tu le dis, j'vais pas te prendre pour un con, comme ça j'te libère, t'as raison, allez, si ça te fait plaisir, non je t'aime pas, voilà t'es content ?
Aïe. Aïe. Mais qu'est-ce que ça fait mal bordel ! T'as l'impression qu'on vient de jeter une allumette à tes pieds, et que d'un coup, tu prends feu, entièrement. Mais que ça te consume petit à petit, tout doucement, pour que tu puisses avoir bien mal, car ils sont sadiques, ils aiment te faire souffrir. Et te voir brûler d'un coup, mais tout doucement, ça leur fait plaisir. Et toi tu ne hurles pas, non. Car sinon, ça leur ferait trop plaisir. Donc tu ne montres pas tout ce que tu ressens, seulement une partie, parce que sinon c'est pas vivable, juste impossible.
- Ouais, j'ai compris, Spencer, j'ai jamais aussi bien compris de ma vie, fais moi confiance...
Je soupire, m'écartant de la porte pour qu'elle puisse entrer dans sa chambre si elle le voulait. C'est bon. J'ai plus rien à lui dire. C'est fini. ça fait trop mal, mais c'est fini.
Fauve E. Walker Je me battrais contre toi, Ella.
Messages : 1146 Date d'inscription : 03/05/2013 Age : 26 Localisation : Vendée o/
Ouais, j'ai compris, Spencer, j'ai jamais aussi bien compris de ma vie, fais moi confiance...
La colère, à nouveau, laisse place à une profonde tristesse. Je me mords la lèvre et regarde ailleurs. Étonnant qu'il n'y ai personne dans ces couloirs. Enfin après tout, je ne sais pas si ça aurait utile. Je ne veux pas que cette échange se termine comme ça. Je jette un oeil à Alex. Il s'est écarté de devant la porte. Prêt à partir.
Pourquoi je suis incapable de lui expliquer ce que j'ai sur le coeur ? Pourquer tout ce que je dis n'est que l'exact contraire de tout ce que je pense, hein ? Pourquoi je me sens obligée de me défendre alors que je suis purement et simplement en tord ? Et que j'accepte pas ça, là, le fait que j'vais sûrement le perdre si j'dis rien. Tout se contredit dans ma tête, tout y est mélangé. Impossible de mettre de l'ordre. On devrait en reparler plus tard. Mais qui dit qu'il voudra me reparler plus tard ? Petite garce. Infidèle. Égoïste.
C'est toi qui m'a forcé à le dire, lançai-je froidement.
Mais qui pour me fermer ma putain de gueule ? Qui ? Des baffes. J'mériterai des baffes. Faut toujours que j'trouve un fautif, hein, c'est plus fort que moi. C'est jamais de ma faute, de toute façon. Je ne suis qu'une petite victime.
Je voudrais me cacher, m'interrer, disparaître au fin fond d'une grotte à sens unique et qu'il y ait un éboulement. Boum, plus de Spencer. Ça fera du bien à tout le monde. Je vais me terrer dans ma chambre au moins, jusqu'à ce que l'occasion se présente.
Il a pas le droit de m'abandonner, putain. J'vais faire quoi sans lui, moi, hein ? À part Robyn, j'ai personne. Et elle, elle a des amis. Elyne, partie. Alice, partie. Emily, je sais pas si j'arriverais à lui dire un simple "bonjour". Mais merde, c'est frustrant. J'peux pas rembobiner la cassette, la refaire entièrement ? J'peux pas faire ça ?
Je pose la main sur la poignée, regardant partout sauf dans sa direction. J'ai quelque chose qui lui appartient à l'intérieur de cette pièce.
Eh hop là ! De ma faute, c'est de ma faute. Je l'ai forcée à dire qu'elle ne m'aimait pas. Je l'ai jamais forcée à rien, me semble-t-il. Jamais. Elle tourne la situation à son avantage, là. Ce ne serait plus elle le bourreau, non. Non, maintenant c'est elle la victime. C'est de ma faute, après tout, si je souffre de ça. Ben ouais, je pourrais le mettre ailleurs, l'oublier, le faire disparaître. Mais non. Et puis, si je ne l'avais pas engueulée, elle n'aurait jamais dit ça. Donc ouais, ouais, c'est ma faute alors. Les rôles sont inversés, je suis le bourreau, et elle la victime. Trop simple Spencer, beaucoup trop simple. Je suis désolé, ça ne marche pas comme ça chez moi. Et ça ne marchera jamais comme ça, une fois de plus, encore.
- Tu te fous définitivement de moi. Pourquoi t'as toujours le réflexe de retourner la situation, Spencer, hein ? Je t'ai forcée à rien du tout, rien-du-tout. Tu l'as dit toi-même, d'accord ? Moi je le supposais juste. Et il semblerait que mon hypothèse ne soit pas totalement fausse. Très bien. Je pense que dans ce cas, on a plus rien à se dire. Plus rien.
T'essaies de t'en convaincre aussi, Alex ? Non. Si. Peut-être. Je sais pas. Je sais que je peux pas continuer, je peux pas continuer sans confiance, pas après ça. Mais je l'aime, ah ça oui je l'aime. Mais j'ai pas envie de la laisser gagner, non, pas cette fois. J'ai rampé devant elle, pour regagner sa confiance, j'ai tout fait, tout. Tout ça parce que je l'aime, je l'aime comme j'ai jamais aimé personne, merde ! Donc non, être blessé une deuxième fois, c'est pas vraiment dans mes plans. Donc on arrête tout, on coupe le fil, tout du moins on essaie. Si je la croise à nouveau, je l'ignore, je ne m'approche pas, je ne la touche pas. Non, je passe mon chemin. Je ne cache pas la difficulté de la chose, voire l'impossibilité. Mais tant pis, tant pis. Si elle veut recommencer, ce sera à elle de se décarcasser. Et encore, après une chose pareille... J'ai du mal à refaire confiance.
Fauve E. Walker Je me battrais contre toi, Ella.
Messages : 1146 Date d'inscription : 03/05/2013 Age : 26 Localisation : Vendée o/
Et voilà, ça y est. À trop avoir la langue pendue, je finis par dire n'importe quoi, et je le paye cher. Voir ses yeux, si doux et charmeurs d'habitude, noirs et exprimant toute la colère du monde me retourne complètement. J'peux pas lui en vouloir. Je l'ai cherché, hein ? Je serre ma main plus fort autour de la poignée. Mes doigts en deviennent blancs et mes ongles s'enfoncent dans ma paume. Aïe. Enfin, ça fait toujours moins mal que ce regard tranchant.
Il termine sur un "Je pense que dans ce cas, on a plus rien à se dire. Plus rien." plus froid que jamais. Bordel de merde. Non, on a encore plein de choses à se dire. Plein. Plus qu'il ne pense. Ou alors il a raison. Je lui ai tellement fait de mal, tellement déchiré cette confiance qu'il m'accordait, et tout ça en quelques instants... Peut-être qu'il faudrait arrêter d'se battre maintenant. Que j'arrête de croire que j'peux tout arranger et que les gens ne peuvent pas m'en vouloir éternellement. J'peux m'en prendre qu'à moi-même, encore une fois.
Crois bien ce que tu veux, après tout, si ça t'arrange, je laisse échapper dans un soupir.
C'est pas lui qui avait brisé ce truc, entre nous. Ce truc qui te retournait la tête à un simple toucher, qui te brûlait à chaque contact, qui t'éléctrifiait même. Non, c'est pas lui.
Je soupire profondément. Faut que je me le rentre dans la tête, maintenant. Il n'y a plus rien. Ça fait mal mais il le faut. C'est la seule solution possible, alors il faut l'accepter. Même si c'est dur et quasi impossible. Courage, ce n'est rien. On va revenir aux bonnes vieilles habitudes puisque, apparemment, la sincérité ça ne me réussit pas. Donc aller, on va sûrement retomber dans les relations de 3 jours maximum. Et encore. Ce sera pas possible pendant quelques temps. Parce que je l'aimais, je l'aime, et je l'aimerai encore pendant longtemps.
En fait, au départ, quand tu tombes amoureux, tu ne sais pas trop ce que c'est, t'as un peu peur. Et même si tu ne mets pas un nom dessus car tu l'as jamais vécu, tu t'en doutes un peu. Et quand tu découvres ce que c'est, t'as encore peur, mais ça te rend heureux, plus que ce que tu ne croyais. Ça a quelque chose de magique, de nouveau, de passionné. C'est superbe. C'est magnifique. Mais à la fin, tu vois alors que ça fait mal. Ça fait horriblement mal, ça blesse, ça tue, ça achève. C'est quelque chose d'horrible. En fait, l'amour c'est une sorte d'arme. Mais c'est ton amour pour la personne, qui te détruit. En fait, tu te tues toi-même. C'est une sorte de suicide intérieur.
Crois bien ce que tu veux, après tout, si ça t'arrange.
Je souffle. J't'aime Spencer, je t'aime tu sais pas comment. Mais une fois qu'on brise la confiance, ça ne peut plus tenir, c'est les pieds, ce qui tient la relation debout. Et elle n'est plus la, madame Confiance.
- Au revoir Spencer.
Je me retourne et m'éloigne. Ça me fait tellement mal de pas pouvoir la toucher. Et dieu sait que je me suis retenu. Même en colère, j'aurais voulu toucher sa joue, effleurer ses lèvres. Mais ça aurait tout foutu en l'air. Ça me rend dingue, ces frissons, j'suis plus moi-même quand ça arrive. Non.
Accueil 
