Alex.


Le moment où je me rendis compte que j'étais allé beaucoup trop loin beaucoup trop vite, c'est quand Spencer m'a réellement repoussé. J'aurais jamais dû, je le savais. J'ai pas réfléchi, j'ai juste agi. Et j'aurais plutôt dû réfléchir un peu, juste un peu et j'aurais pas fait ce que j'ai fait. Je me redressai, alors que Spencer commençait à parler.

Ou plutôt à hurler. Même quand je lui avais dit de m'engueuler, la dernière fois, dans sa chambre, elle avait à peine crier. Là, c'était... Magistral. Je l'ai jamais vu comme ça et... Non plus dire des choses pareilles. Elle pensait que je l'avais roulée. Que je lui avais dit que je l'aimais, que je l'avais rassurée uniquement pour me la faire après. Elle m'accusa même de lui avoir passé ce tee-shirt pour que 'ça soit plus simple'. Que je puisse lui enlever plus facilement, en clair. Elle pensait aussi que je la croyais comme un jouet, expliquant qu'elle n'était pas comme Aileen, finissant par ajouter que j'aurais plutôt dû rester avec elle ce soir.

J'aurais préféré une bonne baffe. Une bonne grosse baffe. Ça aurait été sûrement moins douloureux. Moins douloureux que le fait de voir qu'elle avait si peu confiance en moi. D'accord, j'avais pas fait attention, je ne m'étais pas contrôlé... Mais le fait qu'elle mette en doute ce que je lui avais dit, que je l'aimais. Non, ça passait pas bien, ça faisait mal. Ça écorchait à vif. Ça piquait, ça brûlait bien. Je soupirais, m'asseyant au bord du lit.

- Je voulais pas Spencer, j'aurais pas dû, je le sais. Je me suis laissé emporter, c'est mal, je sais. J'ai agi au lieu de réfléchir. Mais dis pas ça, mets pas en doute le fait que je t'aime, non. Faut pas, c'est la vérité, je te jure... As-tu si peu conf... Spencer... ?

Elle tremblait, les poings, les dents serrés, elle était comme figée. Et elle pleurait. Ses larmes dévalaient ses joues, pour finalement finir leur course par terre. C'était... Moi ? C'était moi qui la faisait pleurer comme ça ? Peut-être, qu'en fin de compte, je méritais ce qu'elle m'avait dit. J'aurais pas dû, je lui avais peut-être fait du mal, et c'est pour ça qu'elle pleurait ? Je me lève, m'approchant d'elle, essuyant ses larmes.

- Je suis désolé, Spencer, excuse-moi... Pleure pas, Jolie, pleure pas. Je t'ai fait du mal ? Je voulais pas, je suis allé trop vite, sérieusement, j'aurais jamais dû et... Pardonne-moi. Pardonne-moi, je suis idiot. Je suis idiot mais... Mais je t'aime.

Alex.


Spencer s'écarta, m'ordonnant en criant de ne pas la toucher. Elle ne veut plus que je la touche. Il avait vraiment fallu que j'aille plus loin, un peu trop loin. C'est pas possible. Y a que moi pour faire des conneries pareilles. Fallait vraiment que je passe cette foutue main sous ce foutu haut. Bordel. Je peux pas réfléchir, c'est pas possible ! Je m'énerve moi-même. C'est pour dire.

Elle recula encore, seulement arrêtée par le mur contre lequel elle s'est cognée. Elle bafouilla que ce n'était pas moi,.que ce n'était pas de ma faute, que j'y étais pour rien. Bien sûr que si, c'est ma faute. Si j'avais pas été aussi loin, au si vite, si je m'étais contenté de ce baiser... Non, elle serait pas partie, elle ne serait pas en colère, elle ne pleurerait pas, elle ne m'interdirait pas de la toucher. Donc si. Si. C'est ma faute et uniquement ma faute.

Je soupire, m'asseyant de nouveau sur le lit, regardant Spencer qui se trouvait dans le fond de la pièce. La lumière avait diminuée. J'apercevais à peine ses yeux qui brillaient à cause des larmes, illuminés par la lumière de la lune. Je n'allais pas la voir, elle ne voulait pas que je la touche, elle s'était éloignée, je ne voulais pas la froisser encore plus. Si elle voulait, je la ramènerai dans sa chambre, même si l'envie n'y était pas. Je voulais pas qu'elle se sente mal avec moi. La voir comme ça sans pouvoir la prendre dans mes bras me déchirait. J'arrivais pas à rester là, sans aller la voir.Rester assis rrelevait de l'exploit. Je devais énormément prendre sir moi pour ne pas m'approcher d'elle. Je ne voulais pas la presser. Si elle voulait revenir, elle reviendrait. Je ne veux pas la forcer. En aucun cas.

-  Je ne te ferai pas de mal, je ne recommencerai pas.

Non, jamais je recommencerai, je ne voulais pas qu'elle s'éloigne de moi. Déjà loin de moi, rien que dans cette pièce, alors après...

- Spencer..., je murmure.

Alex.


Elle me répèta encore que ce n'était pas ma faute, avant de se laisser glisser contre le mur, remontant ses jambes contre elle, les enfermant dans ses bras avant de poser son menton sur ses genoux. Elle avait encore l'air angoissé, elle sanglotait toujours, moins que tout à l'heure, déjà. Elle avait l'air blessé, perdu, et je ne pouvais rien faire. Je devais me contenter de la regarder, de l'écouter, et de parfois répliquer, questionner. Je ne pouvais pas la réconforter. Ou alors qu'avec des mots. Et parfois, les mots ne suffisent plus. Mais je ne pouvais rien faire.

Elle m'avoua que ce n'était pas moi qui lui avais fait du mal. Mais alors qui ? Il n'y à personne d'autre dans cette pièce, aux dernières nouvelles. Elle n'a jamais eu de copains.... C'est alors que je me souviens. Quand nous sommes sortis du bal, enfin quand nous l'avons quitté. Elle avait brusquement changé d'humeur, et parmi les hypothèses justifiant sa saute d'humeur, il y avait celle d'une personne qu'elle avait reconnue mais qu'elle n'appréciait pas forcément. Peut-être que cette personne qui l'avait traumatisée, en la harcèlant, en lui parlant, ou alors en l'agressant physiquement... Je sais pas.

Appuyant mes coudes sur les jambes, laissant tomber mes mains croisées dans le vide, je me penchais en avant, regardant les yeux de Spencer.

- Qui est-ce qui t'as fait du mal, Spencer ?

J'avais demandé ça doucement, si elle souhaitait me le dire, elle me le dirait, sinon... Elle m'enverrait sûrement voir ailleurs. Mais je l'excuserai, je pourrais pas faire autrement, de toute façon, c'est plus fort que moi, j'y arriverai pas.

Alex.


Spencer me répond qu'il y a certaines choses qu'on ne peut pas dire. A qui le dis-tu... Certaines choses doivent rester secrètes, sinon on peut tomber au plus bas. Je n'insisterai pas. Elle a le droit d'avoir ses secrets, et jamais j'irai fouiller dans son jardin secret. J'aimerais pas qu'on le fasse pour moi, alors je ne ferai pas ça à Spencer. "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse." Je trouve ça juste et j'essaie de m'y tenir, je sais que des fois, je dérape, mais j'essaie.

Je me lève, et m'avançant, je m'accroupis devant Spencer, sans la toucher, puisqu'elle m'avait interdit de le faire. Et je n'ai pas envie qu'elle crie encore. Non, ça fait bizarre. Elle ne m'avait jamais hurlé dessus comme ça. Et ce qu'elle m'a dit... Non, étrangement, ça passait toujours pas. J'arrivais pas à l'avaler. Ça passait pas, ça m'avait brûlé, écorché, ça avait fait mal. Mais je ne lui faisais pas remarquer de nouveau, je ne voulais pas qu'elle crie, je l'ai dit.

- Viens par là, Spencer.

J'ouvrai mes bras, pour qu'elle vienne s'y blottir. Ce n'était qu'une proposition. Oui, je serais déçu si elle ne venait pas, mais après tout ça, je sais même pas si j'aurais le courage de me vexer. Mais après tout, je m'attendais à ce qu'elle s'écarte à nouveau, qu'elle me dise de lui foutre la paix pour ce soir, et qu'elle me demande de la ramener dans sa chambre.

Alex.


Spencer glissa jusqu'à moi, entourant mon torse de ses bras fins. Fins et froids. Elle avait vraiment pas l'air réchauffé... Je passai mes bras dans son dos, pour la serrer contre moi, tandis qu'elle posait sa tête sur mon épaule. Elle paraissait toute frêle, toute fragile, et pourtant je la serrais contre moi, pour ne pas qu'elle s'envole, mais doucement, pour ne pas la briser plus qu'elle ne l'était.

Je caressais sa nuque alors qu'elle s'excusait, ajoutant à la fin les trois mots, les sept lettres qui changent tout. Le 'Je t'aime'. Je la serrai un peu plus fort, le nez dans son cou.

- Moi aussi, Spencer, moi aussi... Je t'aime.

Je me redressai lentement, petit à petit, entraînant en même temps Spencer. Après ça, elle devait être encore plus fatiguée. Je la soulevai, doucement, passant un bras sous ses genoux, comme une jolie princesse. Princesse Anastasia va aller jouer à la Belle au bois dormant.

M'approchant du lit, je la déposai dessus, après avoir soulever la couette pour la glisser dessous, venant me glisser à côté d'elle. Je ne voulais pas qu'elle ait peur, de toute façon jamais je ne recommencerai une chose pareille. Pas temps qu'elle m'aura autorisé à le faire.

Alex.


J'avais passé mon bras sous ma tête, je regardais Spencer, même si je ne la voyais pas vraiment, vu qu'il faisait noir. Bien noir. Mais ça m'était égal, je la voyais quand même. Même aveugle, je la verrais. Si je dois devenir aveugle maintenant, c'est son sourire que je veux voir en dernier.

Je laisse glisser mon doigt sur sa joue, lorsqu'elle caresse mes jambes de ses pieds. Même à travers le tissus, je sentais la fraîcheur de sa peau. Je grimace légèrement, ouais elle est très froide, la bourrique ! Je me rapproche d'elle, passant mon bras sur sa taille.

- T'as les pieds froids, Spencer, arrête, tu vas me donner tout ton froid, je dis sur un ton enfantin.

T'as l'air d'un gamin. C'est fait exprès. Mais c'est vrai, en même temps, elle a les pieds vachement froids. Je vais l'enrouler dans une de mes vestes, je vais lui mettre des chaussettes, un bonnet et des gants. Et après, je la prendrai dans mes bras, pour bien lui tenir chaud. Non mais Spencer n'est pas une poupée, Alex. T'as pas à l'habiller et... Je plaisante, encore une fois. Enfin peut-être pas pour mes bras, non, là je plaisante pas. Mais sinon, oui, je vais pas m'amuser à l'habiller comme une poupée. Déjà, je me vois pas faire ça, et puis elle aime son indépendance, Spencer, donc faut pas y toucher. Et je le sais.

Alex.


Je hausse un sourcil. Ses mains ? Ses m... D'accord. Spencer, qui me demandait il y a quelques secondes si ses mains étaient froides, les avait plaquées sur mon torse, m'arrachant un frisson.  Oui, oui, elle a les mains bien fraîches, huhu.

Histoire de pas trop 'souffrir' éternellement, - bien qu'une fois qu'on s'est habitué au froid, ça va mieux - j'attrape l'une de ses mains, la serrant dans la mienne, qui, contrairement à celle de Spencer, est sacrément chaude. Elle doit avoir un problème de température corporelle, pour être aussi froide. Eumh, Alex, c'est toi qui es chaud pour un soir d'hiver bien frais. En même temps, j'ai rarement froid, en fait. Le côté espagnol réchauffe, peut-être ?

- Heu, laisse-moi réfléchir... Tes mains sont gelées.

Croisant mes doigts avec les siens, j'embrasse sa main. La princesse du pays des neiges est en train de geler son pauvre prince du pays du soleil... Je vais me répéter mais t'es une chaudière, Alex, elle aura pas longtemps froid dans le même lit que toi, t'en fais pas. Sans pensées déplacées, hein. J'avais compris, oui.

- Attention jolie princesse, je pourrais me venger, je dis avec un sourire.

Gentiment. Par exemple, les chatouilles. Encore faudrait-il qu'elle les craignent... D'ailleurs, j'ai jamais essayé, ça...

Alex.


Spencer soupire d'aise. Elle est bien, moi aussi. La dispute de toute à l'heure est oubliée, elle avait raison, de toute façon. Je n'aurais jamais dû me laisser aller. Mais on zappe, on oublie, on tourne la page. Et on en écrit une nouvelle. Une plus jolie, sans dispute, mais sans déchirer l'autre. Car il n'y a jamais que de bons côtés, dans les différents chapitres, dans les livres.

Elle s'approche un peu plus, demandant alors si le 'Prince Rebelle' oserait se venger sur sa Jolie Princesse. Je souris, je trouve ça amusant, ces différents noms qu'on se donne. Princesse Anastasia, ça sonne bien. Jolie Princesse aussi. Les miens pas vraiment. Mais faisons avec, non ?

- Hum... Disons que oui, si elle lui donne trop froid. Il n'hésitera même pas, le Prince Rebelle.

Je lui souris, même si elle ne peut le voir, caressant sa main de mon pouce. Non, c'est sûr que y toucher, il a même du mal à ne pas le faire. En ce qui concerne le fait de me venger avec les chatouilles ou autre chose, j'hésiterai pas non plus, on me fait pas tout moi, héhé.

Alex.


Spencer reste silencieuse un moment, commençant par dégager sa main de la mienne, avant de laisser glisser ses doigts sur mes bras, mon torse, passant ensuite sur mes épaules, remontant dans mon cou, finissant par s'arrêter sur ma joue, me faisant frémir à chaque fois, laissant une traînée brûlante à chaque passage.

Elle glisse alors contre moi, passant l'une de ses mains dans mon cou, l'autre dans mon dos. Je sens maintenant ses pieds contre mes chevilles, le froid m'arrachant encore un frisson. Elle est maintenant blottie contre moi, entièrement. Je passe l'un de mes bras dans son dos, pour la garder bien contre moi, tandis que mon autre main glisse dans son cou.

- Un câlin piégeux ?

Je souris, caressant son nez avec le mien, finissant par l'embrasser, doucement. Bien sûr que non, qu'avec un câlin pareil j'allais pas me venger. Et elle le sait. De toute façon, ma vengeance n'aurait pas été très douloureuse. De pauvres chatouilles.

- Je connaissais pas ce terme là, le câlin piégeux...

Alex.


Spencer garde le silence, enlevant juste ses pieds froids de mon jogging, baillant. Elle doit être sacrément fatiguée, la Jolie Princesse. Après avoir passé toute une journée de cours, un bal de lycée, une dispute, des cris, des pleurs... La pauvre Spencer... Elle ira mieux demain, ma princesse. Après une bonne nuit de repos. Je caresse son dos, la serrant un peu plus, bien que ça soit impossible, vu que Spencer est entièrement blottie contre moi.

- Aller, bonne nuit ma Belle au bois dormant...

J'embrasse son front, appuyant ensuite le mien contre le sien, lâchant un petit soupir d'aise, continuant de caresser son dos, lentement, tout doucement. J'espère seulement que Spencer ne va pas se réveiller avant moi et se tailler. Et que, quand je me réveillerai... Plus de Spencer. T'inquiètes, Alejandro, détends-toi et dors. Tout du mois essaie. Parce qu'avec Princesse Anastasia à côté de toi, ça va pas forcément être simple, je le sais.

Alex.


Un rayon de soleil passe, j'ouvre difficilement les yeux. Je remarque alors que Spencer est toujours là, près de moi, qu'elle ne s'est pas enfuie avant que je me réveille. Installés différemment puisque nous avons sûrement bougé, enfin... On était plus proches du mur que du bord, de l'autre côté. Bref. Je tiens Spencer contre moi, enfermée dans mes bras. Et je peux dire qu'elle s'est considérablement réchauffée. Et que, même si la couverture est descendue, j'ai toujours pas froid. Tu es une chaudière. Je sais.

D'un bras que j'étends en arrière, j'arrive à joindre mon téléphone, que j'attrape pour regarder l'heure. A peine 10 heures, fuuh... Je repose mon portable, venant de nouveau passer mon bras autour de la Jolie Princesse qu'on m'a laissé cette nuit. J'enfouis ma tête dans son cou, fermant à nouveau les yeux dans un soupir, inspirant ainsi ensuite le parfum de Spencer.

Je crois que j'ai jamais aussi bien dormi en si peu de temps. Pas de cauchemars, rien... Je me souviens même pas du rêve que j'ai pu faire, ça montre que je me suis bien reposé. Et puis, j'étais fatigué... Et avoir Spencer avec moi m'a reposé plus que je ne le pensai, après tout ça. Et, comme pour changer, c'est agréable de la sentir près de moi, tout près. Même là, ça fout des frissons. J'espère seulement qu'elle aura aussi bien dormi que moi, sinon ça veut dire que j'ai loupé quelque chose.

Je serre mes bras autour d'elle, déposant un léger baiser dans son cou. Ouais. C'est sûr. Je suis bien avec elle. C'est pas aujourd'hui que je le remarque, mais ça ne fait que se confirmer. Je me suis jamais senti si bien au réveil. D'habitude, je suis pas franchement de bonne humeur - d'humeur massacrante, même - et je trouve toujours un moyen de râler. Je dis pas que je me réveille toujours trop tôt, d'habitude, parce que là aussi, si ça pouvait continuer pendant une petite heure, ce serait vraiment pas mal.

Alex.


Je truciderai quand même le soleil, un de ses quatre. Juste parce que c'est pas drôle, d'être réveillé par le soleil. Déjà ça réveille tôt, et puis ça fait bobo les yeux. Je sens Spencer remuer, elle s'est réveillée aussi, visiblement. Enfin je le sens plus, parce que la tête dans son cou, je vois franchement rien, et ça me suffit amplement. Au moins, elle me protège du soleil. Et, en plus elle sent bon. Je sais pas ce que c'est comme parfum qu'elle a, mais ouais, ça sent bien bon.

Spencer m'adresse un petit bonjour  avant de se dégager doucement de mes bras, déposant rapidement ses lèvres sur les miennes au passage. Je grogne un peu, plus vraiment protégé du soleil, maintenant que je n'ai plus la tête dans le cou de Spencer. Je me laisse tomber en arrière, me frottant les yeux avant de passer une main dans mes cheveux totalement ébouriffés. Je suis pas réveillé, j'ai la tignasse en pétard... Jdois être super sexy de bon matin, moi, pfuh. C'était ironique, je préfère préciser.

- Coucou Jolie, la Belle au bois dormant a-t-elle bien dormi ?, je murmure.

Je tourne la tête vers Spencer, les yeux pas encore bien ouverts. Je suis pas du matin, moi. Autant je peux veiller jusqu'à pas d'heure, mais quand il s'agit de se lever le matin, y a plus personne. Je suis un couché tard lève tard. J'ai jamais pu comprendre les gens qui se levaient tôt. C'est de la torture. Voilà pourquoi je suis pas souvent en cours le matin. Je dors. Et pour l'après-midi je... Je sèche simplement. Et c'est bien, je trouve.

Elle est toujours aussi mignonne, dans cette tenue. Ses cheveux en bataille, son visage encore un peu ensommeillé, ce tee-shirt trop grand, qui laisse voir ses belles et longues jambes, non, vraiment. Elle est trop mignonne. Je crois que même habillée avec n'importe quoi, elle serait belle. Y a des gens, comme ça. Tu les habilles de guenilles, ils sont toujours aussi sexy, ils t'attirent toujours autant et ont toujours ce charme irrésistible à en faire pâlir un fantôme. Et Spencer est une de ses personnes. Qui, quoi qu'elle porte, sera toujours belle et attirante.