C'était un samedi matin, le soleil venait de se lever et tapait avec délicatesse sur Montréal. Il faisait vraiment très beau. Un temps typique de printemps, qui metteraient tout le monde de bonne humeur.. sauf moi.

Cela faisait une semaine. Une semaine que tout avait explosé et été mit au clair avec Axel. Je me sentais d'un certain côté mieux, mieux d'être claire. Même si rien n'était encore partit.. enfin, je ne l'oubliais pas. Mais à vrai dire.. il disait encore m'apprécier. Si on pourrait juste redevenir amis. C'est un espoir. Mais bon, amoureux, non.. j'avais laissé tombé, quoi..

Comme j'essayais à tout pris d'aller mieux et d'aller de l'avant, j'avais décidé de me balader en ville. Eventuellement, d'aller user mon portefeuille. C'est aussi quelque chose qui aide à enlever nos soucis. Rien que sur le coup de l'achat. Une drogue. Mais avant tout, je décidais d'aller boire quelque chose, au Starbucks.

Je posais les pieds sur le sol urbain. Les bruits de voitures me faisaient déjà chier en fait. Mais bon. D'un visage neutre, je marchais, en direction du Starbucks. J'avais trop trop envie d'un macchiato napée vanille, et noisettes. Vraiment, ça va bien me remonter le moral. Une fois devant le Starbucks, j'avais l'eau à la bouche. Je n'hésita pas une seconde de plus à entrer. Je commanda et partie m'asseoir, seule à une table. Seule. Tout le monde riait, parlait.. s'amusait. Et cela me fit du mal. Mon visage se ferma à tout, et je continuais de boire mon café.

J'avais décidé d'aller prendre l'air. Mare de travailler, mare de tous ces coups de fils à n'en plus finir, mare de toute cette pression. C'était mon métier qui me l'imposait mais de temps en temps je disais stop. En plus il faisait très beau aujourd'hui, alors autant en profiter pour aller marcher un peu, voir du monde et se prendre un petit café au passage. Au moins ça me détendrai. Alors que je marchais en chemin, mon téléphone sonna de nouveau. C'était pour quoi encore ? Je le sortis de ma poche. Maman. Elle ne pouvait pas me lâcher trois secondes ? Je décrochais malgré tout.

- Oui maman ?

- Gabriel ? Oui, j'ai eut un coup de fil de la part d'une des chaînes de télé qui voudrait t'interviewer pour ton prochain film dans l'une de leurs émission. J'ai accepté et ça ce passera samedi à 18 heure.

- Quoi ? Samedi ? Mais j'avais prévu déjà quelque chose maman !

- Ah oui et quoi donc ?

- Et bien de sortir avec des amis.

- Gabriel. Je travail jour et nuit pour ton boulot alors s'il te plais respecte un peu ce que je fais. Soit samedi à 16h30 devant ton lycée, une voiture passera te prendre.

- Oui maman...

Je ne pouvais pas luter malgré mes efforts contre ma mère. Elle arrivait toujours à avoir le dernier mot en sa faveur et je n'arrivai pas à lui refuser quoi que ce soit. Je raccrochais et rangeai mon téléphone, quelque peu démoralisé. Encore une séance télé le samedi soir ! Super ! J'étais trop content. Je repoussais une mèche de cheveux rebelle qui me barrait le visage d'un coup de tête avant de continuer mon chemin. Direction le Starbucks que je réfléchisse à tout ça. J'aimais bien me rendre la ba pour préparer mes films ou mes interviews. Surtout que pour celle ci, je ne savais absolument pas quoi raconter.

J'arrivai finalement dans le centre ville sans incident. Et temps mieux. Je me dirigeai alors vers le café et y entrai comme un habitué le ferais. Je ne fis pas attention au monde qui m'entourait et allai directement commander. Je pris ma boisson habituelle et en attendant qu'elle arrive, je regardai enfin la salle à la recherche d'une place. C'est alors que j’aperçus un visage familier. Un sourire éclaira alors mon visage car cette personne, ça faisait quelques mois que je ne l'avais pas vu. Une fois ma boisson prête, je me dirigeai alors vers la jeune femme :

- Salut voisine ! Je peux m'asseoir ?

Buvant mon café, je réfléchissais à ce que j'allais bien pouvoir faire ce soir, après le shopping. Quelques amies voulaient me voir, mais, je n'avais pas la tête à ça, même si, justement je devrais. Ca me changerait énormément les idées. Je ne sais pas.. j'ai pas la tête.. Ca m'énerve. Ca m'énerve d'être aussi mal. J'aimerais tant que tout guérisse en un claquement de doigt, certes, c'est impossible. On le sait tous, ici, présents sur terre.

Prenant une gorgée de la merveilleuveuse boisson, j'etendis une voix familière m'accoster, me demandant même si elle pouvait s'asseoir. Oui, la voix s'asseoir. Aha. Je relevais la tête, et, là, un énorme sourire s'affichait sur mon visage. Un vrai. Ca faisait longtemps. Gabriel! Mon ami d'enfance. Avec son métier d'acteur, on se voyait très peu. Ca faisait ici au moins quelques mois qu'on s'était plus vu, et je vous l'avoue il m'avait manqué. Mais bon, on se donnait des nouvelles, de temps en temps.

D'une voix très amical, je lui répondis, heureuse.

« Gabriel! Mais bien sûr! »

Je le regardais, je ne savais le quitter des yeux. Jamais je n'aurais cru le croiser ici. Ni le croiser avant encore de bons mois. Cela me faisait triste parfois, de ne pas le voir assez. Mais, c'était sa passion, alors, c'était son bonheur, cela donc étant necessaire! Pour entamer la conversation, depuis tout ce temps, je lui demandais, intriguée, et toujours sur ton amical:

« Alors, tu vas bien? Depuis tout ce temps! » ajoutais-je encore un sourire.

Céleste. Ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas vu. Pendant quelques années, elle était ma voisine. Sa maison était juste à coté de la mienne et nos parents étaient assez amis si bien qu'ils s'invitaient souvent mutuellement. Un coup chez l'un, un coup chez l'autre. Si bien qu'avec Céleste qui était du même âge que moi, on avait vite sympathisé. Il manquait plus que ma petite soeur, Prudence, et on serait tous la, autour de cette table. Prudence me manquait : elle avait préféré retourner chez nos parents et aller dans un lycée pas très loin, suite à la rupture avec son petit ami. Je n'avais rien put faire. A vrai dire, je n'avais pas non plus énormément de temps à lui consacré entre toute la tonne de travail que j'avais. Je m'en voulais un peu mais je ne pouvais pas changer le passé. Bref, je m'égare un peu.

Je remis un mèche de cheveux en place d'un léger coup de tête tout en m'asseyant en face de la jeune femme. Elle semblait aller bien et elle était radieuse, ce qui me fit plaisir à voir, même si je percevais un peu de tristesse et de mélancolie au fond de ses yeux bleus profonds. Je ne savais pas à quoi cela était dû mais elle c'était surement prise la tête avec quelqu'un ou quelque chose du genre. Bref, c'était pas mes oignons.

- Alors, tu vas bien ? Depuis tout ce temps !

Je lui souris. C'est vrai que ça faisait pas mal de temps que l'on ne c'était pas vu tous les deux. Cela faisait quoi, 5, 6 mois ? Si ce n'est plus ? Entre le fait que je suis partis ici et mes tournages, ça ne me faisais plus beaucoup revenir à la maison tout ça. Et puis quand j'y étais, c'est pas comme si j'avais tout le loisir de sortir. Vous avez bien vu encore tout à l'heure avec le coup de fil de ma mère. Je suis débordée et ça depuis longtemps. Mais je lui répondis tout de même avec un grand sourire :

- Oui ça va ! La routine quoi entre les cours et le boulot. Mais toi, dis moi, que fais tu la ? Je te pensais avec ma soeur !

Remettant une mèche de cheveu en place, Gabriel prit place en face de moi. Je le regardais. Je le connaissais depuis tellement longtemps! On était voisins, c'est de là que nous nous sommes connus. Nos parents avaient sympathiser et ensuite c'était à notre tour. Il avait toujours été très gentil, et malgré qu'on ne se voyait pas beaucoup, je pouvais toujours compter sur lui comme lui aussi pouvait compter sur moi.

Son physique avait toujours été mon préféré. Il avait un style très propre à lui, un visage magnifique, des traits parfaits et des cheveux sublimes. Bref je l'aimais fort mon Gabriel! Ce qui était dommage, c'était la distance.

Bref. Gabriel me fit un grand sourire et me répondit.
« Oui ça va ! La routine quoi entre les cours et le boulot. Mais toi, dis moi, que fais tu la ? Je te pensais avec ma soeur ! »

Oui, la routine comme il disait! Gabriel me demandait ce que je faisais, et me disais même qu'il pensait que j'étais avec Prudence. J'eus un peu de tristesse dans les yeux, je ne sais pas trop pourquoi, parce que, voilà, j'étais heureuse de le revoir! Mais le bonheur reprit vite place. Je souris et répondis.

« Ah je vois! Oh, j'étais venue pour faire du shopping et entre autres me changer les idées. Non, malheureusement.. Je ne l'ai plus revue depuis qu'elle est partie. Tu l'as revue récemment, toi? »

- Ah je vois! Oh, j'étais venue pour faire du shopping et entre autres me changer les idées. Non, malheureusement.. Je ne l'ai plus revue depuis qu'elle est partie. Tu l'as revue récemment, toi?

Ok elle n'a pas compris ma question. Je l'avais posé car je ne savais vraiment pas qu'elle était dans la même école que moi depuis peu. Pour moi, elle était encore chez ses parents, dans un lycée juste à coté de chez elle, à la limite dans le même où est en ce moment ma soeur. J'était très loin d'imaginé qu'elle puisse être la ma chère voisine. Enfin, c'est pas très grave, on va pas s'attarder la dessus. Et non, je ne l'ai pas revue depuis qu'elle est partie, ce qui me redonna un coup au moral pendant quelques secondes. Je regardai ma boisson pendant ce laps de temps avant de me ressaisir rapidement et de regarder de nouveau Céleste, puis de lui dire :

- Non, malheureusement. Je ne suis pas rentrez chez moi depuis qu'elle est repartie à la maison et elle n'est pas venue sur mon dernier plateau de tournage. A croire qu'elle me fait la tête.

Je bus une gorgé de boisson chaude. Faudrait pas non plus que je apitoie sur mon sort. Après tout, Prudence pouvait bien faire ce qu'elle voulait de sa vie et moi de la mienne. Mais c'était ma petite sœur et j'y tenais malgré tout. Oh oublie la un peu ! Elle est partie, et bien c'est son choix, voila ! Bon maintenant, faut que je relance cette fichue conversation ou ça va tourner au drame. Et je n'ai pas très envie de toutes ces questions à propos de ma vie. Déjà qu'on va m'en poser pleins samedi, ça suffit. Pourquoi tu t'énerves d'un coup la comme cela ? Oui tu as raison, excuse moi.

En relevant les yeux vers Céleste, je lui souris pour la rassurer que tout allait bien. De toute façon, si elle me posait une question la dessus, je trouverais bien le moyen de dévier le sujet. Mais pour cela, il faut d'abord relancer la conversation. Réfléchis, tu dois bien avoir une phrase toute faite quelque part non ?

- Enfin bref. Sinon ça se passe bien les cours pour toi ?

Je sais, c'est pourris mais au moins ça relance sur autre chose. Pas envie qu'on parle de Prudence. Surtout que j'ai l'impression qu'elle me fait à moitié la tête. Peut être parce qu'elle m'en voulait de ne pas l'avoir assez aider ou qu'elle avait apprit pour... Non, je préfère pas y penser. Chasse tout de suite ça de ta tête. Voila. On y pense plus.

« Non, malheureusement. Je ne suis pas rentrez chez moi depuis qu'elle est repartie à la maison et elle n'est pas venue sur mon dernier plateau de tournage. A croire qu'elle me fait la tête. »

Et là, Gabriel eut un petit coup au moral je crois. Je n'aurais pas du lancer une petite conversation sur cela. Je suis tellement douée aussi! Mais bon, cela aurait été évident qu'ils se seraient vus récemment donc.. j'suis excusée, non? Enfin.

Je regardais Gabriel, souriant timidement à sa réponse. Je creusais pour chercher un sujet de conversation, mais il s'avéra que Gabriel trouva avant moi.

« Enfin bref. Sinon ça se passe bien les cours pour toi ? »

Les cours! Ah, quelle affaire. Mis appart que les maths, la Géographie et les Sciences me font royalement chier, ça peut être encore potable. Mais c'est les cours, quoi. Mais bon, ça va, je maintiens de bonnes notes et tant mieux, car les examens approchent à grands pas, malheureusement.

D'un sourire et remettant une mèche de cheveux en place, je répondis.

« Oh, ça va bien! Mais comme tu le sais les maths et moi on a toujours fait deux. Et toi, tu t'en sors ? Avec les examens qui arrivent à grands pas.. »

Avec les maths! En parlant de ça, je me souvenais d'un truc. Quand on avait 15 ans, je me souviens, des fois on révisait ensemble et Gabriel m'aidait pour mes maths. Un jour, on avait tellement rit. On était donc censés étudié, et ça a terminé en bataille de marqueurs. C'est absurde hein! Mais c'était tellement de bons souvenirs. Il faisait si beau ce jour-là, j'étais encore complètement heureuse, et c'était ces moments.. Avec Gab. Putain c'était parfait. Par contre.. je me souviendrais toujours, quand la bataille avait terminé.. pas comme je l'aurais cru.

Gabriel était comme retombé sur moi, en voulant m'attraper. On s'est retrouvés à terre, lui au dessus de moi, plaquant ses mains au sol pour ne pas m'heurter. On s'était regardés dans les yeux longuement, avant d'être confus et de repartir chacun de son côté. On ne s'était plus vus pendant une semaine, mais après on s'était revu comme si de rien n'était. Pourtant, moi j'avais gardé ce frisson qui m'avait parcourut le corps. Et il ne m'a jamais lâché.. tu peux pas dire ça Céleste. Axel.. Gabriel.. putain.

Je devenue assez spéciale d'expression du visage, mon sourire s'était transformé en un sourire gêné, dans le vide et je devenu très mélancolique. Mais mes émotions prirent le dessus, et je lâcha, mélancolique cela :

« Tu te souviens, la bataille de marqueurs, quand on était censé réviser maths? J'me souviens, on avait bien rit. » disais-je amicalement.

Après avoir dis cela, je me sentais quand même un peu mal à l'aise, j'avais l'impression que je voulais à tout pris que Gabriel se souvienne que du moment à la fin de cette bataille. Mais non.. je sais pas si c'était une erreur de dire ça.

- Oh, ça va bien! Mais comme tu le sais les maths et moi on a toujours fait deux. Et toi, tu t'en sors ? Avec les examens qui arrivent à grands pas..

Je souris à sa remarque avec les maths. Je n'avais jamais eu de difficulté dans aucune matière, scientifique ou littéraire. Alors quand j'entendais que les autres avaient des matières avec lesquels ça n'allait pas du tout, ça me faisait juste sourire. J'essayais d'imaginer comment ils pouvaient ne pas réussir. Mais c'était surement dans la manière d'apprendre et de comprendre les choses aussi. Je captais assez rapidement le truc au bout de quelques explications. Pour d'autres, il fallait répéter, ou reformuler tout le temps pour qu'ils arrivent enfin à capter ce qu'on leur dit. Ce n'est pas de leur faute, c'est leur esprit qui met juste plus de temps à comprendre les choses. Enfin, la n'est pas le sujet j'ai envie de vous dire.

- Les cours se passent toujours bien pour moi, même si j'en loupe presque la moitié avec les tournages. Mais a vrai dire, j'y suis habitué et j'ai pas énormément de difficulté pour comprendre les choses donc j'arrive a rattraper assez vite.

Quant aux examens, ils ne me faisaient pas trop peur. A vrai dire, je les abordais presque les mains dans les poches. Bon pas totalement, mais presque. Pour tout vous dire, je m'en fichais presque des examens. Que je les ai ou non, ça ne changerait pas totalement ma vie. C'est mieux de les avoir, certes, mais vu comment s'engageait ma carrière d'acteur, je pense que je n'avais pas trop de soucis à me faire pour la suite. Je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde ici présent, mais faut bien que ma situation d'acteur me profite un peu. Car entre les interviews, les séances de dédicaces, les tournages et j'en passe, j'avais presque plus de temps à me consacré dans tout ça. Et puis il y avait les cours aussi... Enfin.

- Tu te souviens, la bataille de marqueurs, quand on était censé réviser maths? J'me souviens, on avait bien rit.

Elle venait de me sortir de mes pensées. Je la regardai pendant trois secondes, comme si j'avais un bug. La bataille de marqueurs... C'est quoi déjà cette histoire ? Oula, ça remonte à loin je crois... Ah oui, ça me revient. Oui je m'en souvient même parfaitement ouai. Cette fameuse journée de révision qui avait tournée... heu comment on pourrait la qualifié ? Que c'était devenu du grand n'importe quoi ? Ouai on peut dire cela. Enfin, même si la fin de ce moment de folie avait était plutôt... troublant on va dire. Enfin bref, passons. Mais je me mis tout de même a sourire en y repensant à tout cela.

- Oui je m'en souviens. C'était devenu du grand n'importe quoi au final. Je pense que si on avait fait une partie de paintball, ça aurait donné le même résultat au final. D'ailleurs pourquoi on avait commencer à se donner des coups de stabilo comme ça ?

C'est vrai que je me souvenais parfaitement du moment, mais plus de la cause. Surement un truc complètement idiot genre que sans faire exprès je lui ai donné un coup de marqueur sur la main, et du coup elle a voulut se venger et ça à tourné à la bataille. Enfin, c'était qu'une supposition car je ne me souvenais plus du tout du pourquoi. En même temps avec tout ce que je dois retenir moi, j'ai la mémoire qui déborde presque. Je sais même pas comment je fais pour retenir mes cours et mes scriptes au final.

« Les cours se passent toujours bien pour moi, même si j'en loupe presque la moitié avec les tournages. Mais a vrai dire, j'y suis habitué et j'ai pas énormément de difficulté pour comprendre les choses donc j'arrive a rattraper assez vite. »

C'est vrai que Gabriel n'avait jamais eu beaucoup de mal par rapport aux cours. Tant mieux, car en plus de sa carrière, fallait savoir bien jongler. Je l'admirais tant pour ça! En plus il était fort en maths. Je sais pas comment c'est possible. Pour moi, toute personne forte en maths est une intello. Je sais, c'est absurde. Je souris à Gabriel, comme pour lui répondre.

Quand je rappela ce souvenir, il y eut un petit blanc, à mon avis, sur le coup, il ne s'en rappelait pas comme ça. Mais son sourire me soulagea ; il venait de s'en rappeler! Je souris à mon tour, car ce souvenir avait été excellent. Même si la fin.. je ne veux plus trop.. enfin, voilà.

« Oui je m'en souviens. C'était devenu du grand n'importe quoi au final. Je pense que si on avait fait une partie de paintball, ça aurait donné le même résultat au final. D'ailleurs pourquoi on avait commencer à se donner des coups de stabilo comme ça ? »

Pourquoi ? Ouuuuuh! C'était complètement con en fait. Je sourais mélancoliquement, mais mon visage s'illuminait. Reparler de ces bons moments m'apportaient beaucoup de bonne humeur.

« Oui, du grand, grand n'importe quoi. C'est parce que quand t'étais entrain de m'expliquer un exercice, tu m'avais donné un coup de marqueur, et il était ouvert donc tu m'envais mis sur mon t-shirt, alors j'ai voulu me venger. » disais-je en rigolant un peu.

Soudainement,
je décrochais un peu de la conversation, le temps que Gabriel réagisse. Le dernier moment resurgit dans ma tête, il n'arrêtait pas. Je devenue mal à l'aise, mais je le cacha, bien évidemment. Je ne voulais pas refaire revenir des souvenirs. La dernière fois que je l'ai fais ça a mal tourné. Et puis, même, ça fait partit du passé. C'est tout. ce n'est pas tout..

- Oui, du grand, grand n'importe quoi. C'est parce que quand t'étais entrain de m'expliquer un exercice, tu m'avais donné un coup de marqueur, et il était ouvert donc tu m'en avais mis sur mon t-shirt, alors j'ai voulu me venger.

Je me disais bien aussi que ça venait d'une simple connerie comme celle ci. Qu'est-ce qu'on en avait pu faire des enfantillages tous les deux à partir d'une simple connerie. C'était pas croyable. Je souris pour toute réponse, ajoutant un petit " Ah oui c'est vrai " avant de reboire une gorgé de mon café. C'était le bon temps à cette époque la ! Le temps de l'insouciance. Maintenant, mon métier avait tellement prit de place dans ma vie que je ne pouvais plus faire grand chose. Chacun de mes gestes devaient être presque calculé lorsque j'étais au public, ect... Je devais montré une image positive à mes fans et aux gens pour avoir la meilleure image possible. Ainsi était fait le monde du cinéma.

Mais je m'en plaignais pas. Beaucoup de gens aimeraient surement être à ma place sur les plateaux de tournages. Mais c'est vrai que parfois, j'aimerai avoir plus de temps à consacré à ma propre personne plutôt qu'aux autres. Enfin, je vais pas m'éterniser la dessus non plus. Fallait que je trouve un truc a dire et très vite. Il me fallut moins de temps que je ne pensais pour trouver un sujet de conversation :

- Au faite, tu fais bien toujours de la musique ?

J'étais moi même pianiste pour les besoins d'un film à un moment de ma carrière. Et une connaissance à moi nommée Robyn m'avait aidé à me perfectionner légèrement. Depuis je travaillais le piano à mes heures perdues, pour passer le temps. J'étais pas aussi mauvais que je le pensais au début tout de même. Mais ça serait bien si je pouvais jouer de temps en temps avec Céleste. Travailler à deux est toujours plus amusant que de travailler tout seul !

Gabriel s'en souvenut, m'accorda un sourire et me montra sur des paroles qui s'en souvenut. C'était tellement génial ces moments, même si on était bien cons, je donnerais tout pour revivre ce genre de moments. Mais bon, avec la vie de Gabriel je ne crois que c'était réellement pas très possible. Il me manquait tellement.

Je le regardais, ayant un petit sourire, enfin, un très léger sourire, un peu mélancolique. Je ne su plus trop quoi dire, car tout ces souvenirs m'avaient plongée dans une mélancolie, et je me remémorais des moments tels quels. Raaah! Que ça me manque.

« Au faite, tu fais bien toujours de la musique ? »

Gabriel entâma une nouvelle conversation ce qui me sortit subitement de mes pensées. Ah ! La musique. Bien sûr, c'est ma passion, je n'arrêterais pour rien au monde. Mon grand sourire revint, contente de parler du monde de la musique.

« Oh, mais bien sûr! Je ne m'arrêterais jamais, aha. Et toi, tu ne jouais pas du piano ? »

cela me revint,
il me semblait que Gabriel jouait du piano. Et que d'ailleurs, il jouait très bien. J'aimerais qu'il me joue un morceau, un de ces quatre. Ça fait longtemps je pense.

- Oh, mais bien sûr! Je ne m'arrêterais jamais, aha. Et toi, tu ne jouais pas du piano ?

C'était bien ce qu'il me semblait qu'elle faisait de la musique. Je n'étais plus trop sur de moi à la fin. En même temps, parfois, j'avais l'impression que mon cerveau allait exploser tellement il y avait de choses dedans. Du coup, parfois je n'étais plus très sur de ce que je retenais, surtout si c'était lointain. Enfin, je vais pas m'éterniser la dessus. Donc oui elle faisait de la musique, et oui je joue du piano. Enfin j'en joue comme je pouvais. Je ne suivais pas énormément de cours et j'en jouais quand je pouvais. Donc parfois ça pouvait être un peu chaotique. Je lui fis un léger sourire avant de lui répondre :

- Ouai, j'en joue encore, quand je trouve le temps d'en faire. Et crois moi, c'est pas toujours très simple avec l'emplois du temps que j'ai. Je suis overbooker parfois. Mais si tu veux, on pourrait se faire une petite séance quand je trouverais le temps.

Ajoutai-je avec un sourire. Puis je regardai mon gobelet au quel je faisais dessiner des cercles en l'agitant très légèrement entre mes doigts (je sais pas si tu vois ce que je veux dire sinon c'est pas grave). Je repris alors une gorgée. Il commençait à devenir légèrement froid. Ça faisait combien de temps que l'on discutait tous les deux ? 10 minutes ? Un quart d'heure ? Oh je sais plus, surtout que je n'ai pas regardé l'heure avant de rentrer ici. Tant pis.

Je redressai la tête lorsque j'entendis la porte d'entrée sonnée, signe que de nouveaux clients rentraient. Il s'agissait d'un groupe de trois jeunes filles. Elles allèrent se commander une boisson. Je les observais pendant tout ce temps, intrigué par ces trois la. Alors qu'elles attendaient leurs boissons, je vis l'une d'elle se tourner vers moi. Je croisais son regard pendant deux secondes avant de détourner le regard et de regarder Céleste. Mais je vis au coin de l’œil qu'elle parlait à ses amis en pointant dans notre direction. Et merde... Repérer... J'en ai sérieusement marre... Je peux même pas boire un café tranquillement maintenant.

« Ouai, j'en joue encore, quand je trouve le temps d'en faire. Et crois moi, c'est pas toujours très simple avec l'emplois du temps que j'ai. Je suis overbooker parfois. Mais si tu veux, on pourrait se faire une petite séance quand je trouverais le temps. »

Ce serait génial! Jouer avec Gabriel serait un réel plaisir. Mais bon, comme le disait-il, son emploi du temps était complexe. Et trouver un moment pour jouer, c'était assez dur. C'est dommage, quand on y pense.

Peu importe, si maintenant on en aurait l'occasion, je me demanderais bien ce que Gabriel sait jouer, ce qu'est son répertoire. J'aime tellement le piano, c'est un instrument divin, beau, doux. Et j'admire les pianistes, même si Gabriel n'en jouait pas beaucoup. Mais dans mes souvenirs, Gabriel se débrouillait hyper bien.

Ensuite, je le regardais, le sourire aux lèvres, ne sachant plus trop quoi dire. Il se mit à faire des cercles avec son gobelet de café, tandis que je fixais ses mouvements oui, j'ai compris aha!. Soudain, je fus distraite par la porte qui claqua. Instinctivement, je me retourna, et vis un groupe de 3 filles pénétrer dans la salle. Ça avaient l'air de bimbo.

Mon regard était donc un instant sur elles, et quand je vis qu'elles regardaient Gabriel, je baissais le regard, puis le reposa sur Gabriel. Je crois que nous n'allions pas passer un moment rien qu'à deux, on pouvait oublier cela. Je soupirais, longuement, buvant la dernière gorgée de café. J'étais plongée dans mes pensées, entrain de râler. Je déposa mon verre, quand une voix pinçante féminine vint nous aborder, ou plutôt aborder Gabriel. putain.

« Oh bordel! C'est toi, le seul, l'unique, Gabriel Laurence! Tu es.. »

une des deux autres filles du groupe la coupa.

« Tu es magnifique, je peux avoir un autographe? Je t'en prie! Je t'aime! »

Je les regardais, par pitié évdemment, et soupirais à nouveau, discrètement. Je ne comprends pas comment on pouvait être aussi connes. Aborder des gens pareillement.. faire les groupies. Est-ce humain? Huh.

Tout à coup, dans les murmures de l'autre fille qui n'avait rien dit, j'entendis :
« Hé, vous croyez que c'est qui la blonde ? Sa petite amie, sa soeur ? Putain elle craint, elle foire tous nos plans. »

Quand j'entendis cela, ça me resta en travers de la gorge. Les autres grognaient de jalousie en me fusillant du regard. Et je ne pu m'empêcher..

« Hé, vous croyez pas que vous pourriez tout simplement dégager? »

- Oh bordel! C'est toi, le seul, l'unique, Gabriel Laurence! Tu es..

Je relevais alors la tête vers les trois jeunes filles qui venaient de nous aborder. C'était la blondinette qui avait commencer à parler lorsque la brunette la coupa brusquement pour finir sa phrase :

Tu es magnifique, je peux avoir un autographe? Je t'en prie! Je t'aime!

Je t'aime. Tu en avais pas d'autre des conneries de ce genre ? Tu peux, peut être, être fan de mon travail et trouvé que je suis beau, mais de là à dire que tu m'aime... Heu bon. Ça m'énervais presque ce genre d'attitude. Mais je devais resté zen et cool en toute situation. Souvent je leur lançais un sourire, signais rapidement un autographe puis partais. Mais cette fois ci, quelque chose ne me plus pas du tout. Ce fut la petite messe basse de la troisième que je réussis à entendre et Céleste aussi :

- Hé, vous croyez que c'est qui la blonde ? Sa petite amie, sa soeur ? Putain elle craint, elle foire tous nos plans

Cela me mit presque en colère. Céleste était comme ma soeur. Alors qu'on dise du mal d'elle, ça me mettait en rage. Je lançais un regard mauvais à la troisième. Elle sut que j'avais entendu ce qu'elle avait dit et se tut alors. Mais au lieu de me laisser gérer la situation comme j'en avais l'habitude, Céleste vient s'en mêler :

- Hé, vous croyez pas que vous pourriez tout simplement dégager?

Pourquoi a-t-il fallut qu'elle s'en mêle ? Je la comprenais d'un certain côté, mais ces filles la, c'était mon problème et c'était à moi de les gérer. Surtout que si elles montaient la voix toutes autant qu'elles étaient, on allait bientôt avoir tout le restaurant à dos. Alors que la troisième allait l'ouvrir pour lui répondre, je lui coupai la parole en leur disant sur un ton calme, ce qui me surprenais presque tellement j'avais envie de les massacrer :

- C'est bon les filles, on se calme. Oui c'est bien moi, Gabriel. Mais il n'y a pas besoin de le clamer à la terre entière. Mais la on allait partir, je n'ai vraiment pas le temps de vous signer quoi que ce soit, je suis vraiment très pressé. Vous ne m'en voudrez pas j'espère.

Dis-je en me levant. Les trois filles restèrent bouche bée et ne dirent rien. Elles restèrent comme impuissante. Mais je pus lire une certaine frustration dans leurs yeux. Je leur fis un petit sourire en ajoutant que ce fut un plaisir de les rencontré, même si c'était totalement faux. Puis je pris la direction de la sortie avec Céleste. Une fois dehors, je marchais d'un bon pas dans les rues, aux cotés de mon amie. Une fois bien éloigné du café, et vérifiant qu'elles ne nous suivaient pas, je dis alors à Céleste :

- La prochaine fois, n'intervient pas. Laisse moi gérer le tout. J'ai plus l'habitude que toi. Peut être qu'elles t'ont énervé et tout ça, mais crois moi, c'est mieux que je gère la situation car j'ai crus pendant un instant qu'elles allaient nous faire un cinéma et la ça aurait été toute la salle qu'on aurait eut sur le dos. Et la crois moi, ça aurait été beaucoup plus dur pour s'en sortir vivant.

Je lui avais presque dis ça sur un ton de reproche. Pourtant je lui en voulais pas beaucoup. Mais cette histoire m'avait énervé et je ne voulais pas l'exposer à ce que je pouvais subir tous les jours. Ça va, aujourd'hui, on a eut de la chance. Parfois, je rencontrai de vrais sangsue qui restait collées pendant des heures et qui pouvait faire tout un scandale juste pour un petit truc de ma part. Ça c'était le pire des cas que l'on puisse rencontrer. J'avais réussis à protéger Prudence jusqu'ici de toute cette pression. Mais arriverai-je également à protéger Céleste ? Je n'en savais rien. Surement non si elle continuait de se faire remarquer. Prudence l'avait bien apprit : laisser son frère gérer dans une telle situation, se la fermer et ne rien dire. Céleste ne connaissait pas encore ça. Il fallait absolument que je la protège de mon monde.

C'est bon les filles, on se calme. Oui c'est bien moi, Gabriel. Mais il n'y a pas besoin de le clamer à la terre entière. Mais la on allait partir, je n'ai vraiment pas le temps de vous signer quoi que ce soit, je suis vraiment très pressé. Vous ne m'en voudrez pas j'espère. dit-il sur un ton calme.

Mais comment peut-il rester aussi calme, répondre des douceurs pareils ? Je ne le comprends. Une question d'habitude, Cél. Je regardais Gabriel confuse, puis je croisa le regard des trois filles, qui étaient frustrées, ça se voyait. On se leva et sortit du Starbucks. Je n'en revenais toujours pas.

Mon visage était confus et le vent soufflait sur mes cheveux blonds. J'avais les mains dans les poches, et j'étais toujours sous pression. Des filles comme ça, ça devrait mourrir. Oh, calme! Je soupirais un grand coup, et resta silencieuse. Mais Gabriel brisa la glace.

La prochaine fois, n'intervient pas. Laisse moi gérer le tout. J'ai plus l'habitude que toi. Peut être qu'elles t'ont énervé et tout ça, mais crois moi, c'est mieux que je gère la situation car j'ai crus pendant un instant qu'elles allaient nous faire un cinéma et la ça aurait été toute la salle qu'on aurait eut sur le dos. Et la crois moi, ça aurait été beaucoup plus dur pour s'en sortir vivant. me dit-il sur un ton de reproche.

Okay, je ne comprends pas.. Enfin, si, maintenant oui. Mais pour moi, c'était naturel de réagir comme je l'avais fais, je n'étais pas habituée, comme il l'avait insinué. Je me sentis donc un peu dépourvue de toute réponses, car je m'avouais vaincue et Gabriel avait raison sur tout les points. Mais cela me dégouta que notre soirée se termina un peu par un froid, tout ça à cause de ces trois groupies de merde.

J'avais donc la tête baissée sur le sol, marchant aux côtés de Gabriel. Je secouais la tête, me remettant en question. C'est bon, c'est bon.

J'suis désolée Gabriel. Comme tu dis, tu as plus l'habitude que moi.. disais-je d'une petite voix.

La jeune fille baissa la tête et bafouilla quelques excuses. Elle s'en voulait, ça se voyait. Mais je me rendis compte que ça ne se faisait pas tellement de lui avoir dit cela comme cela. Elle voulait juste nous défendre tous les deux, c'est tout, même si elle ne connaissais pas les risques derrières. Ca partait à la base d'un bon sentiment. Je secouais la tête avant de m'excuser à mon tour :

- Désoler, je ne voulais pas t'offenser... Mais bon, je connais mieux que quiconque les dangers de mon univers et j'ai pas envie qu'il t'arrive les mêmes choses qu'il a put arriver à ma sœur quelques années plutôt.

Je revoyais encore ma soeur en pleurs dans sa chambre. C'était souvent, lorsqu'elle allait en soirée avec des amis, qu'en plein milieu de la nuit qu'elle m'appelait pour me demander mon aide car elle se faisait harceler ou des choses du genres. Les garçons qui connaissaient son lien de parenté avec moi essayaient toujours de profiter d'elle et de sa faiblesse pour faire des trucs pas toujours très net. Et parfois ça finissait même sur Facebook. Alors je la retrouvais très souvent en pleurs et je m'en voulait terriblement car je savais que tout était de ma faute et de ma popularité. Mais à cette époque, je ne savais pas comment la protéger.

Aujourd'hui, j'avais acquit expérience et assurance. Les foules et les journalistes ne me faisaient plus peur et je savais comment les aborder. Si seulement j'avais eu cette même maturité quelques années plus tôt, ça aurait tout changer pour Prudence. Je n'arrêtai pas de m'en vouloir tout de même, du fait qu'elle est souffert pendant toutes ces années. Céleste ne devait en aucun cas connaitre la même humiliation et souffrance que Prudence. Je me faisais le serment de la protéger de mon monde pour toujours.

Soudain, alors que je regardai la rue pour vérifier que personne ne nous suivez, un objet dans une vitrine attira mon regard. Je m'arrêtai alors et m'approchais. C'était un joli collier en argent, avec comme pendentif un petit ange sertit en son centre d'un cristal bleu en forme de goutte pour former son corps. C'était exactement le même que portait Céleste le jour ou l'on c'est rencontré.

C'était un dimanche midi. Mes parents m'annoncèrent que les voisins venaient manger à la maison avec leur fille. Sur le coup, ça ne m'avait pas trop plus car les repas avec voisins, ce n'est jamais très drôle, toujours des discutions entre adulte où ma soeur et moi ne comprenions jamais rien et où on s'ennuyait. Et puis même si cette fois ci, il y avait leur fille qui venait, je suis sur qu'elle doit être tout aussi barbante. Surtout que les filles, ça ne m'a jamais tellement intéresser. Puis la porte à sonner et ils sont rentrés, accueillit par ma mère.

Céleste se tenait la, debout derrière ses parents, ses longs cheveux dorés sur les épaules. Le soleil les faisait miroité et je trouvais cela magnifique. Cette fille était vraiment jolie, et ce même collier ornait son coup. En me voyant la regarder, ma soeur me fit une réflexion et je me renfrognait, détournant le regard de la petite voisine. Mais pendant tout le repas, je l'observais sans dire un mot. Elle ne parlais qu'avec ma soeur, moi je n'osais pas l'ouvrir. Et puis c'est vers la fin du repas que Céleste m'aborda finalement et qu'on commença à discuter tous les trois de nos petites vies personnelles. Ah c'était le bon temps !

- Tu te rappelle du jour de notre rencontre ? Tu portais le même collier.

« Désoler, je ne voulais pas t'offenser... Mais bon, je connais mieux que quiconque les dangers de mon univers et j'ai pas envie qu'il t'arrive les mêmes choses qu'il a put arriver à ma sœur quelques années plutôt.
»

J'écoutais les paroles de Gabriel et souriais timidement. Il n'avait pas à vraiment s'excuser, ce qu'il m'avait dit était tout à fait correcte. J'essayais donc de me rémemorer ce qu'il s'était passé avec Prudence, et je me remémora de suite. Pleins de gens l'harcelaient, et ça terminait même sur le réseau social préféré de tous, Facebook. Je soupirais discrètement, et cela me fit peur. Donc, je crois que j'en avais bien retenu la leçon, je ne répliquerais plus jamais, même si ça va s'avérer être difficile. Quand même, je ne me suis jamais laissée faire.

Tout à coup, quand Gabriel vérifiait derrière nous s'il n'y avait personne qui nous suivait, son regard flencha sur une vitrine. Tiens, il s'arrêta.
Je fronçais curieusement les sourcils et le rejoin vers cette vitrine. Et je vis son regard posé sur un bijou.. Ce bijou.

C'était un magnifique collier en argent, avec comme pendentif un petit ange sertit en son centre d'un cristal bleu en forme de goutte pour former son corps. Ce collier, je le portais le jour où j'avais rencontré Gabriel. J'avais été invité chez ses parents, un dimanche. Nos parents s'entendaient assez bien, donc. Je me souviens, quand j'avais mis les pieds chez lui, Gabriel était assez timide et discret. Bien qu'étrangement, lors du diner, il m'observait, je le voyais, mais ça restait discret. Si je l'avais remarqué, c'est parce que moi aussi j'arrêtais pas de l'observer.

Gabriel était si beau. Ses yeux avaient déjà ce regard profond, ses cheveux retombaient sur son front, sauvagement. Il était magnifique. Mais il n'était pas magnifique de l'extérieur. J'ai su ce jour-là, qu'il était aussi magnifique de l'intérieur, en discutant enfin avec lui, et sa soeur. C'était tellement le bon temps, c'était des souvenirs parfaits.

« Tu te rappelle du jour de notre rencontre ? Tu portais le même collier. » me disait Gabriel.

Après avoir rêvasser longuement sur le collier, je me tourna vers Gabriel, le sourire plutôt mélancolique sur les lèvres. Mes cheveux retombaient en cascade sur mes épaules, et mes yeux brillaient, eux. Et d'une voix douce, je répondis à Gabriel.

Bien sûr que je m'en souviens. C'était tellement..

Je ne pus continuer ma phrase que la pensée qui me titilait depuis tantôt sortit, sur un ton plutôt fragile.

Tu me manques Gabriel.

- Bien sûr que je m'en souviens. C'était tellement...

Tellement quoi ? Bien ? Agréable ? Amusant ? Et bien on ne le sera jamais je crois bien. Oui, je ne le serais jamais. Mais c'était tellement quelque chose. C'est vrai j'avoue que c'était tellement... Enfin bref vous m'avez compris. Oui je me foutais un peu d'elle mais elle ne le savait pas. Je fis que de sourire à sa remarque. J'aimais bien me foutre d'elle, elle en avait l'habitude et en faisait de même pour moi. C'était comme ça les amis : on se fout l'un de l'autre mais juste pour rigoler, sans rien de méchant derrière. Puis elle renchaîna avec une phrase qui me troubla profondément :

- Tu me manques Gabriel.

Je me retournai vers la jeune femme, avec une certaine incompréhension dans les yeux. Dans quel sens je lui manque ? Surtout que ce n'est pas "tu m'as manqué" ou ça serait dans le sens ou c'est bon de se revoir après une longue séparation, ect... Non, c'est "Tu me manques", genre la maintenant tout de suite. Comment devais-je le prendre ? Ah moins qu'elle se soit trompé dans le temps de sa phrase, je ne voyais pas trop ce qu'elle voulait sous entendre. Enfin si, j'avais une petite idée mais je refusais catégoriquement de la valider. Je me détendis assez rapidement, me disant qu'il n'y avait rien d’ambigu et lui dis avec un peu d'humour :

- Et bien maintenant je suis là et on va se voir pendant un bon bout de temps !

Mais cette phrase m'avait comme même laisser un trouble en moi. Que voulait-elle entendre par la ? Franchement, je me le demandais sérieusement. J'avais beau retourner la chose dans tous les sens, je ne trouvais aucune justification possible.

Gabriel fut complètement troublé en en phase d'incompréhension quand je lui avais dis qu'il me manquait. Il s'était retourné vers moi, et me regardais, sans rien dire, restant toujours aussi troublée. Cela me mit mal à l'aise et me fit un peu rendre compte de l'erreur de mes mots. C'était absurde, Céleste. Il était là, devant toi, et tu arrivais à lui dire qu'il te manquait ? Tu veux jouer à quoi, au juste ? A la bonne gamine énigmatique ? A l'intéressante ? Tu veux qu'il découvre, hein ? Avoue-le ? Stop. Bordel.

Je fis pendant quelques secondes le vide dans mon crâne. Juste une faute de conjugaison, juste ça. Pourquoi je n'avais pas mis ça au plus-que-parfait, sa mère ? Pourquoi ? Cela laissait pleins de réponses. Je venais de réaliser pourquoi mon ami était si troublé. En plus du changement de sujet.. Putain, je ne sais jamais une fois gérer dans cette foutue vie.

Gabriel me répondit avec un peu d'humour, sûrement pour détendre la situation.

« Et bien maintenant je suis là et on va se voir pendant un bon bout de temps ! »

Sa phrase me décrocha automatiquement un sourire. Mais ça se voyait qu'il était encore troublé.. Mais je crois que je ne savais pas revenir en arrière. C'est dit maintenant. Je soupirais et dans un murmure je lui répondis.

« Oui.. »

Je m'en veux Gabriel. J'ai tellement l'impression que je commence à petit feu, à briser notre relation. Je ne sais plus qui je suis. Si tu savais.. Je n'arrive plus à me contrôler. Je me perd et je te perd..