Le voyage jusqu'à Montréal fut fort éreintant pour notre étudiant, il cachait sous d'élégantes lunettes, des cernes pourpres et de petits yeux, résultat de la dizaine d'heures passée dans l'avion, à regarder on ne sait combien de films et compter on ne sait combien de moutons. Malgré la délivrance des retrouvailles avec la terre ferme, il fallait encore à Olaf prendre le bus qui le déposerait au pied de l'université. Après consultation des horaires, il s'avéra que le jeune homme avait devant lui une bonne demi-heure avant que ce fameux bus entre en quai, le temps de se poser quelque part? Oui pourquoi pas! Trainant péniblement ses valises avec lui, Olaf prit alors la direction du centre ville à la recherche d'un petit coin sympa. Vue la taille de cette ville, il trouvera facilement son bonheur! C'est donc au détour d'une première ruelle qu'il trouva un petit café, sympa à son goût, ambiance loft newyorkais, musique jazz à petit volume, rien de mieux pour se poser tranquille selon lui. Il s'installa à l'ombre d'un parasol. 《 Ça tape fort dehors pour un mois d'automne! 》 se dit-il. Ou tout simplement que les tempèratures automnales ne sont pas les mêmes dans les deux pays? Enfin, c'est sans importance. Olaf commanda un verre de tea glacé à la pêche pour se rafraîchir la tête, et les idées par la même occasion, dans moins d'une heure il sera LÀ-BAS, oui, là-bas...

Enfin de retour au Canada. Mes petites vacances à New York, dans ma famille adoptive c'étaient passées pour le mieux. J'ai pus retrouver tous mes amis et m'en payer de bonnes tranches avec eux. Je pus, par la même occasion, refaire mon stock de... vous savez quoi. Enfin bref ! J'avais passé un moment sympa, c'était le principal. En même temps, entre les fêtes et rigolades au parc, je n'avais pas pus m'ennuyer. A mes amis de New York, ils sont vraiment extra. Alors qu'ici, à part Keith et la bande Dashile que j'avais rencontré juste avant les grandes vacances, je ne connaissais pas beaucoup de monde avec qui rigoler.

En cette belle journée, après avoir déposé mes affaires dans ma chambre, j'avais décidé d'aller me balader en ville. J'avais revêtis une petite robe noire toute simple et escarpins à talons aiguilles. Vraiment rien de plus simple. J'avais aussi mon sac à main dans lequel il y avait tout mon bordel pour fille, ainsi que mon couteau qui ne me quittait jamais. Je fis quelques boutiques mais n'achetais rien. J'avais pas vraiment la tête à cela disons. C'était juste pour me changer les idées, que j'oublie qu'ici je me sens seule. A si seulement j'avais ramené avec un ou deux de mes potes ! Ça aurait été chouette !

Après une heure à marcher dans les rues, j'eus soudain l'envie d'aller boire un truc. Déjà parce que je commençais à avoir mal au pied avec ces chaussures, mais aussi parce qu'il était 3h de l'aprèm et que je commençais a avoir soif. Au détour d'une ruelle, je trouvais un petit café qui se voulait d'être sympa mais qui à mon gout ne l'étais pas. En fait, je n'aimais pas du tout le jazz. Enfin, j'ai tellement soif et mal au pied que je n'allais pas faire ma difficile. Je m'assis à la première table que je trouvais dehors et commandais au serveur un grand verre de Coca Cola bien frais. Je vérifiais que je n'avais pas de SMS en attendant ma boisson. Je remerciais le serveur lorsqu'il me l'apportais et bus quelques gorgées. A, ça fait du bien. Je pris alors une cigarette et l'allumais. Une des raisons pour que je m'installe dehors c'était parce que c'était le seul endroit ou j'avais le droit de fumer. D'ailleurs, je m'étais un peu mis à l'écart pour ne pas gêner les autres et je faisais attention à ce que ma fumée ne les gêne pas. Je devrais d'ailleurs me mettre à la cigarette électronique mais trop la flemme en fait.

Soudain je vis un gas arrivé avec ses valises et s'installé à une table non loin de la mienne. Je me demandais bien ce qu'il pouvait faire avec tous ses bagages. Il commanda un vers d'Ice Tea. Je le regardais quelques secondes, le relookant de haut en bas. Il paraissait avoir mon age à vu d'oeil. Serait-il la pour l'UE ? Peut être. Sinon je vois pas ce qu'un gas de son age, flanqué de valises feraient ici. A moins qu'il vient de déménager. Mais ça m'étonnerais. Je tirais de nouveau sur ma cigarette et fit tomber les cendres dans le cendrier avant de laisser tomber mon bras le long de mon corps pour que la cigarette soit le plus bas possible et gène le moins possible. Je repris une gorgée de mon coca avant de lancer au jeune homme aux valises sur un ton familier :

- Hé ! T'es nouveau ici ? Tu viens pour l'université Enamor ?

S'occupant l'esprit à regarder les nuages en pratiquant le fameux jeu du "devine forme", Olaf ne s'aperçut pas qu'une sulfureuse jeune femme - pourtant semblabe à sa génération de part ce visage encore juvénile - vint s'installer à quelques tablées de lui. En même temps, il ne va pas s'intéresser à tous ceux qui passent et repassent devant lui me direz-vous, mais ce qu'il ignore, c'est que cette fille se rendait, elle aussi, à l'établissement universitaire le plus réputé de ce pays. Coïncidence? Fort probable, on dit de cette université qu'elle est une ville dans la ville tellement il y a d'étudiants. Il ne serait donc pas anodin d'en croiser dans la capitale!
Cessons cette profonde réflexion pour se reconcentrer sur notre norvégien - qui, cela dit, bobait toujours la lune -. Calme, pas stressé pour un sous de rentrer dans cette université même si la peur que l'on découvre qui il est vraiment se terrait, silencieuse, dans un coin de son Être.

Alors qu'il s'apprêtait à refaire surface pour poursuivre son breuvage anglais, une voix féminine et assurée s'éleva par-dessus la musique jazz, l'interpellant alors. Le mot "Université" suffit à le convaincre qu'on s'adressait à lui, mais où? Il parcoura la terrasse des yeux, fronçant des sourcils aux endroits ombragés pour espérer mieux voir les silhouettes mais c'est au soleil, une cigarette à la main, qu'il trouva son interlocuteur ; la jeune femme aux escarpins.

- Hé ! T'es nouveau ici ? Tu viens pour l'université Enamor ?

Surpris, Olaf chercha ses mots un instant puis finis pas répondre.

- Exact! Je m'apelle Olaf et... à qui ai-je l'honneur?

- Exact! Je m'apelle Olaf et... à qui ai-je l'honneur?

Le jeune homme m'avait cherché des yeux et semblait surpris que je lui parles. On avait l'impression que monsieur était dans ses pensées. Je me retiens de rire en tirant une bouffé de ma cigarette mais je ne pouvais m'empêcher de sourire. Ainsi dont, il s'appelait heu... Olaf. Pas très courant du tout et étrange par dessus le marché. En tout cas, à sa manière de parler, il devait sortir tout droit d'une famille de bourgeois. A coté de moi avec mon franc parler des enfants des rues, il semblait être un homme bien plus distingué qu'aux premiers abords. Intéressant. Je posais mon regard sur mon verre, me mordant la lèvre mais sans pour autant que mon sourire me quitte. Il me faisait rire. Bon en même temps il m'en fallait pas beaucoup pour me faire rire mais tout de même. Bon faut que je me calme sinon il va croire que je me fou de lui. Je réussis à reprendre mon sérieux et reposais mon regard sur lui. Et toujours avec bonne humeur et amicalité je lui répondis :

- Summer Erika Anderson, de mon nom complet, mais tu peux m'appeler Sum !

Ajoutai-je avec un petit clin d'oeil. Ah je commençais à l'apprécié. Monsieur-la-tête-dans-les-nuages semblait être quelqu'un d'assez ouvert et charmant. Et je me fiais toujours à mes premières impressions. Après bien sur, il pouvait changer du tout au tout, ça arrivait parfois, surtout si je continue de le taquiner mais bon, je ne pouvais pas m'en empêcher. A vrai dire, il avait une tête de quelqu'un avec qui on peut plaisanter. Enfin, comme je l'ai dis, je pouvais bien sur me tromper. Mais ce charmant jeune homme me semblait tout crisper, assez inquiet même. Surpris et inquiet. Quoi ? Il a peur que je le mange ? A moins qu'il est peur de rater son bus à cause de notre discussion. Non, non, non, je sais, il a tout simplement peur de rentrer à l'UE. Bon aller, faut que je le déride un peu sinon il va devenir vieux avant l'heure le pauvre.

- Hé ! Mais déstresse ! On dirait que tu crois que je vais te manger. Mais pas du tout rassure toi. J'ai encore jamais manger quelqu'un. En tout cas, moi aussi je fais partie de l'UE depuis l'année dernière donc n'hésite pas si tu as une question, je suis ton homme ! Enfin... façon de parler !