Putain, putain, putain. J'vais être en retard, j'vais être en retard ! Tout ça à cause de ces dindes mal saucées. Elles me feront vraiment chier jusqu'à la fin, c'est dingue. Evidemment, c'était moi qui avait la responsabilité de fermer le gymnase une fois que ces hippopotames auraient fini leur entraînement, mais ces quiches ont pris leur douche aux vestiaires, donc j'ai dû attendre qu'elles se magnent le train à laver leur crasse. Du coup, il me reste une petite trentaine de minutes pour me préparer. Bonne chance Lopez. Merci.

J'ouvre la porte, prenant à peine le temps de la refermer, je balance mon sac et mon téléphone sur mon lit, envoyant valser mon uniforme de cheerleader et dénouant ma queue de cheval à la vitesse de la lumière. Expérience, expérience, y a qu'ça de vrai. Hem, Santana. Oui bon ça va. Je file sous la douche. Vous pensez qu'une fille ça met une heure sous l'eau ? Faux, les amis, faux. Santana Lopez y met 11 minutes, et pas une de plus. Qui dit mieux ?

Je m'enroule dans une serviette et sors de la douche, inspectant brièvement mon visage dans le miroir. Bon, on va quand même mettre une petite touche de maquillage, juste histoire de. Je passe dans la chambre et ouvre mon armoire. Bon alors. Que va-t-on mettre ? Il fait beau, il fait chaud, c'est la dernière soirée de l'année. Je déplace deux trois piles de vêtements pour enfin trouver ce qu'il me faut. Crop top noir s'arrêtant juste en dessous de ma poitrine et short gris. Pas trop déshabillée, ta tenue, ça va. Oh mais j't'en pose, moi, des questions ? C'est bon, j'me ferai pas violer, c'est Dam. Je noue mon haut sur les deux côtés avant de repartir fissa vers la salle de bains. Sèche-cheveux, sèche-cheveux, viens par là mon mignon.

Simple et efficace, une sorte de couette aux cheveux ballants. J'vais pas attacher ma jolie crinière, ce serait bien dommage. J'observe mon reflet. Bon. Que fait-on ? Des yeux de biche ? Ouais, t'façon on a pas la nuit devant nous, hein, donc faut que ce soit rapide et classe. Et c'est reparti, la course contre la montre.

Je passe de grandes créoles argentées et remplies de diamants - du toc, hein, j'suis pas du genre à me balader avec 200 balles à chaque oreilles, merci bien - et sors enfin de la pièce. Je glisse mes pieds dans mes baskets - noires, il faut bien accorder - et vérifie rapidement si tout est prêt.

- Bon. J'crois qu'j'suis partie.

J'attrape mon téléphone, jette un coup dernier coup d'oeil dans la chambre, juste histoire de vraiment bien tout vérifier. Non, je ne suis pas maniaque. Et hop, je referme la porte à clé et descends enfin les escaliers. Une demie heure, et pas une minute de plus. C'est qui la meilleure, j'vous l'demande. Je passe la porte du bâtiment et... Wouoh les gars. Bon. Si je réussis à passer de l'autre côté de tous ces gens, j'ai le droit à une place VIP pour le concert d'Eminem. J'essaie de me faufiler parmi toute cette populace. En vain. Employons les grands moyens.

- Eh le peuple, vous voulez pas bouger, vous bloquez le passage, bordel de merde !

Quand Lopez hausse le ton, on se bouge le fion. C'était pour la rime, hem. N'empêche, j'la veux, ma place VIP pour le concert d'Eminem, j'ai réussi. Maintenant, trouvons Damon. On avait dit où ? Sortie de l'Université, c'est vrai. Il avait prévu le coup, le malin, il savait qu'on aurait été embêtés, comme il l'avait bien dit. J'admire, Howard, j'admire. Je glisse mes mains dans mes poches arrières, et me dirige vers le portail. Tiens, je croirais apercevoir une mèche bien familière au loin. En plus de la carrure. Tout le monde mesure pas 1m90 hu.

- Effectivement, t'as de l'avance, je dis avec un léger sourire en arrivant à sa hauteur.

J'ai fini mon entraînement de gym relativement tard, aujourd'hui. Mais pas assez pour avoir à me dépêcher de me préparer pour la soirée. A vrai dire, j'ai au moins une heure devant moi, ça me parait largement suffisant. J'en profite donc pour prendre une bonne douche bien fraîche vu le temps qu'il fait dehors. A ma sortie, j'attrape le premier t-shirt qui me passe sous la main. Par chance, c'est l'un de mes t-shirts préférés. Simple et efficace, ni trop habillé ni pas assez. Et vachement confortable, de surcroit. En gros, le t-shirt parfait.

Je retourne dans la salle de bain pour sécher ma tignasse encore fichtrement dégoulinante. C'est certainement le soin que j'apporte à la façonner de telle manière et non pas telle autre, qui me prend le plus de temps dans ma préparation. Faut que je sèche, que je mette du gel, assez pour pouvoir tout faire tenir en place mais pas trop pour ne pas avoir un bloc de cire sur le crâne, etc. On dirait pas comme ça, mais quand je décide de m'y intéresser, ça prend du temps. Et justement, j'en ai devant moi, alors autant en profiter.

Comme prévu, je suis en avance. Génial. J'enfile donc mes baskets, attrape un peu de monnaie, paquet de clopes, chewing-gums, clés, etc, et sors de l'internat. Par chance, puisque j'ai au moins un quart d'heure d'avance, tous les péquenauds qui vont s’agglutiner à la sortie du bâtiment pour attendre leurs cavaliers ou cavalières respectives, ne sont pas encore là. Pour l'instant il n'y en a qu'une pauvre douzaine tout au plus, alors je vous dis pas dans quelques minutes, ça risque d'être Bagdad par ici.

Je passe par le self et y récupère un café pour passer le temps. J'ai jamais très faim avant une soirée, je préfère boire quelque chose qui me fera tenir pendant la nuit, plutôt que de m'éclater le bide avec un plat de pâtes. Puis, café en main donc, je sors du self et rejoins l'entrée de l'UE, où j'ai donné rendez-vous à ma chère cavalière. Eh ouais, ce soir, c'est avec la portoricaine la plus sulfureuse de l'université que je vais avoir le plaisir de m'afficher. Je parle évidemment de Santana Diabla Lopez, potos.

Elle arrive d'ailleurs un peu plus tard, légèrement vêtue d'un triangle de tissu en haut et d'un carré de jean en bas. Je ne m'étonne même plus de ses extravagances vestimentaires, à force. La petite me sourit, une fois arrivée à mon niveau, et constate qu'effectivement, j'ai de l'avance. J'avale ma dernière gorgée de café avant de lui rendre son sourire.

- Comme toujours, faut croire, je réponds, avant de reprendre sur un ton largement ironique. Il risque de faire chaud ce soir, tu crois pas que t'es un peu trop couverte pour l'occasion ?

Le taxi arrive au même moment. Je jette mon gobelet dans la première poubelle que je trouve, et monte dans la voiture. Celle-ci nous dépose une poignée de minutes plus tard devant le parc. Il y a déjà quelques personnes, mais ce n'est pas encore la foule. Attendez que tous les neuneus plantés devant l'internat débarquent, et là il commencera à y avoir du monde.

- Nous y voilà, on entre ?, je lance à Diabla, une légère pointe d'excitation dans ma voix.

« Comme toujours, faut croire » Modeste, le petit Howard. Il reprend, ironique : « Il risque de faire chaud ce soir, tu crois pas que t'es un peu trop couverte pour l'occasion ? »

Ahah, Howard, bien, bien. A vrai dire j'ai vraiment pensé à venir avec un col roulé. Je me suis retenue comme pas possible, vous pouvez pas savoir. J'étais à deux doigts d'enfiler le pull que ma conscience m'a hurlé de ne pas faire ça. Mais bien sûr. Ou sinon, ouais, j'avais prévu de venir totalement nue. Mais là aussi, ma conscience m'a explosé les tympans pour ne pas que j'le fasse. Brave conscience. Non, j'plaisante. J'suis quand même pas une nudiste. C'est à ce demander vu c'que tu portes. Oh la ferme toi là-haut.

Le taxi s'arrête pile devant nous, Dam balance son gobelet vide dans la première poubelle venue. Autrement dit sur la nana à côté de nous. Non c'est pas vrai. En revanche, ce qui est vrai c'est qu'elle ressemble réellement à un conteneur. Donc si Damon s'était trompé ça m'aurait à peine étonnée, à vrai dire. Dommage, on aurait ri.

- Ouais, c'est bien ce que je me  disais, j'aurais carrément dû venir nue. Quelle imbécile, je réponds avec ma meilleure imitation de voix de poufiasse sans cervelle, entrant dans la voiture.

J'crois que le chauffeur a évité de nous regarder durant tout le trajet avec ce que j'ai dit. Tant mieux. Pas de vieux voyeur pervers. Quelques minutes plus tard, il nous dépose à l'entrée du parc. C'est pas qu'ça a l'air grand mais presque. Enamor ne fait pas les choses à moitié. L'année dernière c'était pas t'à fait ça. Ouais, l'année dernière j'y faisais ma dernière année de lycée. Dans la partie réservée aux lycéens, évidemment. Bref, passons. Ils avaient jamais prévu aussi immense. J'applaudis, j'applaudis. C'est que les effectifs ont doublé, me semble-t-il. Prévoit vraiment tout ce p'tit père de dirlo. Bien, bien.

« Nous y voilà, on entre ? »

Je sens que mon p'tit Dam est impatient. J'suis sûre qu'y a sa future proie dedans. Vous savez, Charlie Desting. Ouais, j'ai découvert son nom en fouillant un peu. A ce qu'il paraît il est à tomber. Autant dire qu'Howard et Desting ensemble, ça fait fantasmer pas mal de gens. La plupart des nanas et des gays. Moi j'dis que s'ils ont besoin... Santana, pense aux jeunes personnes. Oups alors.

- C'est parti ! Impatient de retrouver Apollon, c'est ça mon Dam ? je demande avec un sourire en coin, commençant à avancer.

Il m'en a à peine parler. Et ça fait quelques temps déjà. Je veux tout savoir. Tout. J'lui dis, moi, si j'ai quelqu'un dans ma ligne de mire, alors j'veux savoir aussi. Vu qu'il a l'air de vraiment captiver Dam, ce p'tit gars. En ce qui me concerne, j'en ai pas pour le moment, de proie. A vrai dire j'me suis engueulée avec Flavio. C'est une longue histoire.

Tandis que l'on commence à entrer, Santana me demande si mon excitation est due à ma hâte de retrouver "Apollon", comme elle le dit si bien. Hm, comment dire. Oui, dans un sens, j'ai hâte de le revoir. J'ai tout aussi hâte de revoir la Queen Bomond, puisqu'ils viennent ensemble. Et puis ce sont mes potes, alors ça me semble normal que j'ai hâte de les retrouver. Mais s'il n'y avait que ça !

A vrai dire, avec Charlot, c'est un peu confus, depuis la dernière fois que l'on s'est vus tous les trois en ville. On était partis pour une simple soirée entre potes, puis on a rencontré une autre élève de l'UE, une certaine Summer avec qui le courant est vachement bien passé, et puis tous les quatre, on a bien bu. On a bien profité du weekend qui s'annonçait, quoi. Un peu trop, même. Si bien qu'on est rentrés complètement bourrés à l'université. C'était marrant, il faut l'avouer ! Et puis on a réussi à forcer l'entrée de la piscine, alors on a tous sauté dans l'eau comme des cons. Et puis, je sais pas, dans l'ambiance, les esprits échauffés et tout, j'ai embrassé Colgate. Ça aurait été une soirée comme une autre, si ça avait été quelqu'un d'autre que lui. Et c'est ça qui me dérange, c'est que c'était pas pareil que d'habitude. D'habitude, je pourrais finir au pieux avec n'importe qui, rouler des patins à une douzaine de personnes dans la soirée, et ça ne me ferait rien, mais rien du tout. Mais là, j'sais pas. Peut être parce que c'est un bon pote, justement. Enfin ça va quoi, j'ai déjà embrassé des potes et ça m'a fait ni chaud ni froid, donc bon.. Enfin bref, faut que j'en reparle avec lui, parce que ça me perturbe un peu, tout ça. Et le Damon Cole Howard perturbé, ça va pas. C'est qu'il y a quelque chose qui cloche, voyez-vous.

- Ben disons que j'ai pas mal de choses à te raconter à son sujet, depuis le temps, j'annonce en passant ma main sur ma nuque, pensif. Mais ouais, en quelque sorte ouais, j'ai plutôt hâte de le retrouver !

Je souris à ma Diabla, qui semble avoir compris que quelque chose s'est tramé entre mon pote Desting et moi. Sauf qu'elle ignore encore quoi, ahah. Puis je jette un œil au paysage qui s'offre à nous : un immense parc, avec un lac, de l'herbe, et un bar. Inutile de faire une grosse description, le décor se suffit à lui-même. C'est super beau, il faut l'avouer. Et en général, qui dit lieu de dingue, dit soirée de dingue. Autant dire que celle ci promet d'être au top !

« Ben disons que j'ai pas mal de choses à te raconter à son sujet, depuis le temps. »

Ça je m'en doute, Howard, vu que tu m'as strictement rien dit encore. Mais si y a "pas mal de choses à me raconter", ça veut dire qu'il s'est passé des trucs. Je veux tout savoir, absolument tout. Dans les moindres détails. Enfin pas trop de détails non plus, hein. Merci d'avoir précisé Santana. Ben je t'en prie. Mais je veux tout savoir. Le contexte de pourquoi ça s'est fait - pas très français, rien à battre - et surtout depuis quand. Et, bien évidemment, si Desting est bon au lit. Mais attention, j'veux pas savoir ça parce qu'il m'intéresse ou quoi, non, j'ferais jamais ça à Dam. J'veux juste me renseigner.

Mais. Attends. Pourquoi mon Dam m'a pas sorti son habituel sourire quand il me sort un de ses meilleurs coups ? Pourquoi ? Charlie est mauvais ? Non attendez y a un truc qui suit pas les rails là. Pourquoi Howard a l'air perdu dans ses pensées quand il me dit ça. Faut que je sache. Non, la curiosité ne fait pas partie de mes défauts. Jamais jamais.

« Mais ouais, en quelque sorte ouais, j'ai plutôt hâte de le retrouver ! » finit-il en me souriant.

HAHA. Il s'est passé quelque chose, forcément. Mais j'sais pas quoi. Ça m'embête. J'veux savoir. Tout de suite. Pasque attends, généralement, une fois qu'il s'est fait une nana ou un mec il la/le jette comme rien. Donc là c'est louche. J'peux pas tenir plus longtemps sans savoir. Aidez-moi.

- Dam, j'veux tout savoir. Tout suite. je dis, limite suppliante.

On arrive alors en plein milieu du parc. Le lac est devant nous. Et j'peux vous dire une fois de plus qu'Enamor a fait fort - matez la rime. C'est réellement immense. Et c'est sublime, vraiment. Ah, vous avez pas l'habitude de la voir, la Santana qui trouve que la nature est belle, qu'il y a pas besoin de grand chose pour être heureux. En fait, celle-là se réserve exclusivement pour ses amis les plus proches et sa famille. Et encore, c'est rare lorsqu'elle le montre. En plus du magnifique paysagee il y a un bar. Pas que je sois une arsouille, c'est vraiment pas mon truc, mais un verre de temps en temps ça fait jamais de mal.

- On a de la chance cette année, tu peux me croire Damon.

Je continue d'avancer vers le centre du parc, autrement dit le lac. Les gens commencent à arriver, ça commence à blablater de tous les côtés. Que la fête commence.

J'ai bien l'impression que, si je reste encore cinq minutes de plus dans le silence, San va, soit me baiser les pieds pour me supplier de tout avouer, soit me crever les yeux parce qu'elle tiendra plus, soit me sauter dessus parce qu'elle voudra tout savoir. Enfin, dans tous les cas, elle va finir par craquer. Rien qu'au son de sa voix, à la limite du supplice, je sens qu'elle ne supportera pas plus longtemps de rester dans l'ignorance. La curiosité est un vilain défaut, ma petite. Mais c'est marrant. Et puis, je comprends qu'elle se mette dans un état pareil, elle ne doit pas avoir l'habitude. D'habitude je lui parle de tout sans problème, et là je fais trainer le truc, elle doit pas supporter. Bon bon bon, du coup je vais peut être lui dire... Ou la faire marronner encore un peu, héhé.

Nan, ça serait pas sympa. Je vais lui en parler. Au moins ça fera déjà une personne au courant. En plus elle doit s'attendre à ce que je sois passé au pieux avec lui, alors qu'en fait pas du tout. Ça va sûrement l'étonner de l'apprendre, ça. Si j'étais à sa place, je le serais aussi, en fait, donc bon.

- J'ai pas couché avec lui, si c'est ce à quoi tu t'attendais, je l'avertis directement afin d'éviter tout malentendu.

Je la connais, ma Diabla. Elle sait qu'on a la même "passion", donc c'est normal qu'elle pense que je ne me suis pas arrêté à un stade chaste avec Charlie. Et pourtant, elle aurait tort de le penser. Je ris à ma propre réflexion. C'est vrai que ça a de quoi en dérouter plus d'un, huhu.

- C'est juste que, je reprends après une courte pause, et avant de m'arrêter net.

Ah ptain, je pensais pas que ce serait aussi galère à lâcher. C'est tellement pitoyable comme situation, genre je souris bêtement pour masquer les silences que j'installe tout seul. Je ne me sens pas gêné pour un sou pourtant, c'est juste que les mots ne veulent pas sortir. C'est peut être le fait de dire "J'ai embrassé mon pote" que je trouve naze. Parce que c'est rien, au final, un simple bisou de collégien. Enfin, je doute que les collégiens s'embrassent comme ça à leur âge, mais dans l'idée, à notre niveau à Diabla et moi, ça revient presque au même. C'est sûrement ça qui me bloque, San va se dire que je suis un petit joueur, huhu. Mais c'est complètement con, en fait, de penser comme ça, puisque je viens de lui dire justement que j'ai pas couché avec Colgate. Bordel, c'est Bagdad dans ma tête ou quoi ?

Je plante mon regard dans celui de San, qui a l'air de ne plus supporter l'attente. Quant à moi, je dois paraitre totalement blasé de mon absence de parole. Je soupire, exaspéré par mon allure de prépubère, et finis par retrousser mes lèvres afin de faire enfin comprendre à mon amie que, oui, j'ai embrassé Charlie et que, non, c'est pas plus compliqué que ça. Eh ben, quel périple ce fut, n'est-ce pas.

A son tour, Diabla jette un œil au lieu. "On a de la chance cette année, tu peux me croire Damon," commente-t-elle tout en s'approchant du lac. Je la suis évidemment.

- Oh que ouais, on a de la chance, j'acquiesce, bluffé par les efforts de l'université.

Le stress est à son comble, je vois déjà Dam me sortir un "Ce mec c'est le meilleur coup de ma vie, il est encore mieux gaulé qu'on le pense" et j'en passe. Sauf que.

« J'ai pas couché avec lui, si c'est ce à quoi tu t'attendais. »

Je crois que j'ai réellement failli me casser la gueule quand il m'a annoncé ça. Ça aurait fait genre "Coucou Santana ! A pus Santana.". Non mais attends. J'ai halluciné, c'est pas possible. J'ai avalé un truc qui me fait entendre pas les bonnes choses. Ouais, c'est ça, on m'a probablement droguée. Je suis pas moi-même, on est en fait dans un monde parallèle où Dam est un puceau qui n'oserait jamais regarder quelqu'un, et qui serait moine. Non mais sinon je vois pas comment c'est possible.

Pourquoi Damon Cole Howard n'a pas fini au lit avec Charlie ? Pourquoi ? Y a forcément une raison. Charlie est en fait hétéro ? C'est une fille ? Il a pas ce qu'il faut au bon endroit ? Il pue ? Il ne se lave que le 36 mai ? Il a tenté de violer Dam ? Il est tombé soudainement dans le coma ? Il s'est tiré une balle ? Non mais attendez. C'est tout un mythe qui s'effondre, une légende qui s'envole, un fantasme qui se fait la malle et... J'ai dit ça ? Hem. Santana ferme la bouche tu vas avaler une mouche.

« C'est juste que. »

C'EST JUSTE QUE QUOI, DAMON COLE HOWARD ? Santana. Non mais attends, je comprends pas, mais pourquoi il hésite comme ça, il veut me tuer, me poignarder, me massacrer la patience ou quoi ? Jvois pas ce qu'il peut y avoir de difficile à dire après ce qu'il vient de me dire, là. Je penche la tête sur le côté, me mordant les lèvres pour ne pas hurler quand. Hein ? Ben mon Dam, y a quoi de difficile à dire dans "J'ai juste embrassé Charlie" ? J'crois qu'il va falloir faire les poussières, c'est le bordel là. Dans la tête à Howard. Merci de préciser. J't'en prie.

- Damon. Pourquoi ? Pourquoi tu t'es pas fait Desting ? Pour-quoi ? Y a un truc qui va pas. T'es malade mon Dam ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il est hétéro ? C'est une nana ? Il pue ? Il a pas ce qu'il faut ? C'est quoi le problème ? j'enchaîne sans reprendre une seule inspiration.

Pas trop de questions, ça va Lopez. Non mais j'sais pas si tu comprends. Damon a seulement embrassé Desting. Il l'a embrassé. Seulement embrassé. Il a pas fini dans le même lit. C'est énorme. Encore plus énorme que le soleil, que n'importe quoi. Je sais pas si tu te rends compte. Moi ça m'intrigue, je veux savoir pourquoi. Mais ouais, sinon, j'y suis allée fort.

- Enfin t'es pas obligé d'me dire hein mais euh bon voilà quoi. Voilà voilà. Eeumh.

Juste pour la forme. Car je veux absolument qu'il me dise pourquoi. En attendant, on est arrivé près du lac, à côté du bar. Et rien qu'en voyant la gueule du serveur j'me dis que Montréal a un sacré problème à ce niveau là. Pourquoi tous leurs serveurs sont aussi moches ou maladroits ? C'est une malédiction c'est ça ? En plus il a vraiment une sale gueule de pervers. Et ça me donne de sales frissons.

- Si t'as soif Dam hein. Moi je m'approcherai pas trop, s'tu vois c'que j'veux dire. je marmonne en jetant un coup d'oeil au croque-mort pédophile.

Je me prends un fou rire intérieur à la vue de la mâchoire décrochée de Diabla. Dans l'idée, sa mâchoire lui arrive aux genoux, tellement elle ne comprend pas la situation. J'en étais sûr, elle ne s'y attendait pas, mais pas du tout. Eh mais moi non plus, je m'attendais pas à ça, hein. Je m'attendais pas à ce qu'un pauvre bisou me fasse autant d'effet, je m'attendais non plus pas à ce qu'en parler me rende muet, et enfin je ne m'attendais pas à ce qu'il se passe quoi que ce soit entre lui et moi. Même s'il ne s'agit que de ça. C'est idiot, mais je pensais que ça resterait de simples taquineries, entre Charlot et moi. Juste pour déconner. Et en fait, non, pas vraiment. Enfin, je sais pas trop. La seule chose que je sais et dont je suis désormais plus que sûr, c'est que tout ça me perturbe bien plus que ce que je pensais. Je suis certain que même si je me tapais Diabla, mon esprit serait moins dérangé qu'il ne l'est en ce moment. Et pourtant, ce serait un sacré gros cap qu'on aurait franchi. Donc c'est dire.

"Damon. Pourquoi ? Pourquoi tu t'es pas fait Desting ? Pour-quoi ? Y a un truc qui va pas. T'es malade mon Dam ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il est hétéro ? C'est une nana ? Il pue ? Il a pas ce qu'il faut ? C'est quoi le problème ?", enchaine-t-elle sans respirer.

Heho, du calme, Lopez, respire ! C'est pas la première fois que j'embrasse quelqu'un sans aller plus loin avec hein ! C'est juste l'une des premières fois que j'embrasse quelqu'un et que ça reste me trotter dans la tête. Et je suis pas habitué à ça. Et visiblement, elle non plus.

"Enfin t'es pas obligé d'me dire hein mais euh bon voilà quoi. Voilà voilà. Eeumh", rajoute-t-elle après avoir constaté l'offensive directe qu'elle vient de lancer.

A ces mots, je la regarde d'un genre "ose me dire que tu crois à ce que tu racontes". Je crois que, même la personne la plus crédule au monde comprendrait qu'elle dit ça simplement pour se rattraper. Alors qu'en fait, elle crève juste d'envie de tout savoir. Elle est comme ça, ma Diabla. Trop curieuse, tellement que ça la rend parfois hystérique, faut croire, huhu.

- Mais imagine. Mh, comment imaginer ça, attends.. Ah, voilà. Imagine t'es de mon bord, Aileen l'est aussi, mais vous êtes que potes, tu vois ? Mais juste, pendant une soirée, vous avez trop bu, et vous vous embrassez. Est-ce que tu penseras forcément à aller plus loin ? En gros, c'est à peu près la même chose avec Charlie. On s'est faits une soirée avec Ash puis avec Summer qu'on a rencontrée entre temps, on est rentrés complètement cuits à l'UE, et puis on a réussi à plonger dans la piscine de l'université. Et c'est là que ça s'est fait. J'allais pas me le taper devant les deux autres en plus, t'imagines ? Je suis pas encore exhib, que je sache. Et j'sais pas, au moment de retourner à l'internat, j'avais pas vraiment la tête à me le taper, du coup on est pas allés plus loin. Satisfaite de ma réponse ? Respire maintenant, c'est pas un drame !

Après cette longue tirade, il est plus que temps d'aller boire un peu. Pour se détendre un peu, rien de tel. C'est alors qu'on fait la rencontre du serveur. Quelle tête de con il a, sérieux. C'est chaud.

"Si t'as soif Dam hein. Moi je m'approcherai pas trop, s'tu vois c'que j'veux dire", marmonne San d'un air dégouté en regardant le serveur.

Il ne m'en faut pas plus pour m'approcher du bar et passer une commande. Je fermerai les yeux pour lui parler et - oulah - je me pincerai le nez au passage.

- Gin s'il vous plait.

Je jette un œil à Diabla pour lui demander si elle veut quelque chose.

Pour me répondre, Dam me demande d'imaginer si j'étais à sa place, que j'étais donc bi, et qu'Aileen aussi, et que pendant une soirée où on aurait un peu trop bu, on s'était embrassées. Pour répondre à sa question, non, j'y penserai pas systématiquement. Ouais donc il a raison. Apparemment, c'est ce qu'il s'est passé avec Charlie, et là, il me donne une info importante qu'il faut pas négliger : y avait Ashley et une certaine Summer - qui c'est elle ? - et ils ont plongé dans la piscine. Effectivement, là, ça change tout. C'est sûr que si y avait du monde, tu penses certainement pas à te faire la personne en face de toi devant ces gens. Ça coule de source.

« Satisfaite de ma réponse ? Respire maintenant, c'est pas un drame ! » finit Damon.

Ouais ouais, satisfaite. Y a juste un truc qui me chiffonne encore. Ah non mais t'as pas bientôt fini ? Mais attends. Okok, il se l'est pas fait, normal y avait du peuple. Mais pourquoi il a pas été capable de me dire « J'ai roulé une galoche à Charlie » ? Non mais parce qu'il m'a jamais dit qu'il avait embrassé Desting. Il te l'a fait comprendre. Eh oui, là est toute la différence. Non mais tu cherches la petite bête Santana. Non mais attends, c'est pas tout à fait normal. Lopez. Okok, j'abandonne.

- Et tu l'as revu depuis ? je demande alors que Damon s'approche du bar.

Parce qu'il a l'air un p'tit peu perturbé, mon Dam, par ce qu'il s'est passé. Ou alors c'est moi qui délire. Et pis si c'est pas le cas, il le verra quand même ce soir parce que je veux absolument voir à quoi ressemble Desting. S'il est aussi canon qu'on le prétend. Et ce qui, au passage, met le petit Howard dans cet état là. Il a peut-être un charme ravageur, un sourire à tomber, un corps à mourir. Bref. Et j'veux voir aussi si il est sympa, s'il a de l'humour - pourquoi pas le même que moi héhé - et s'il est intéressant. Et ça pourrait, pourquoi pas, devenir une bonne connaissance. Comme ça, au passage, il pourra peut-être m'en dire un peu plus, ce qu'il pense de Dam et tout ça. Curieuse. Non, j'aime me tenir au courant de l'actualité. C'est bien ce que je dis.

Sa commande passée au pédophile, Damon se tourne vers moi.

- Mojito, por favor, je dis avec un léger sourire.

Espagnol bonjour. La plupart du temps, mon accent n'est pas si marqué que ça, étant donné que je ne parle pas espagnol si souvent que ça. C'est malheureux d'ailleurs. Mais bon, c'est pas pour autant que je perds la main, bien heureusement. Et parler espagnol me rappelle la maison. Mais bon, n'en parlons pas, on va passer une bonne soirée loin des emmerdes et de toutes les angoisses de la maison. On souffle un bon coup et on se vide la tête.

- Et il vient avec qui, Desting ?

Parler le plus possible pour éviter qu'il me parle de Flavio, par exemple. Enfin en fait, j'sais même pas s'il y penserait. Mais bon, comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir.

"Et tu l'as revu depuis ?" me demande-t-elle alors que j'avale une première gorgée de gin.

Je secoue la tête en guise de réponse. Ça s'est passé il y a à peine une semaine, c'est encore tout frais. Et puis je n'ai pas trop eu le temps de le voir pendant la semaine pour en parler, on était sûrement aussi occupés l'un que l'autre.

- Non, pas encore, je réponds une fois ma gorgée terminée. Mais si je le croise ce soir, ce qui risque d'arriver, on en parlera sûrement.

A vrai dire, je n'angoisse même pas à l'idée de reparler de tout ça. Ça me semble juste logique qu'on relate un peu les événements. C'est pas comme si c'était un mec de passage que je ne reverrai jamais, donc mieux vaut ne pas rester sur des non-dits. Et puis, fouine comme elle est, Diabla me poussera certainement à ce face-à-face, histoire qu'elle s'implique comme il se doit dans l'affaire "Damlie", comme certains aiment à nous appeler, huhu.

"Mojito, por favor", commande-t-elle à son tour.

Tiens donc, le côté latino de la Lopez qui ressort soudainement. Sans oublier le léger sourire bien enjôleur qui lui est tellement familier. Ça me rappelle une de ses conquêtes, d'ailleurs. Comment il s'appelait, lui déjà ? Ah oui. Flavio il me semble. C'était presque un Diabla au masculin. L'accent espagnol, le sourire ravageur, etc. Elle ne me donne plus de nouvelles de lui, bizarrement. Faudra que je lui en demande.

C'est alors que je m'apprête à lui demander des nouvelles de son tableau de chasse, que ma chère San me coupe brusquement : "Et il vient avec qui, Desting ?"

- Avec Ash, j'imagine. Ou avec quelqu'un d'autre, peut être, mais si c'est le cas, j'ai aucune idée de qui pourrait l'accompagner.

Le cocktail de San enfin préparé - parce qu'il faut un certain temps pour concocter un bon mojito -, je relance la question que j'allais poser avant d'être coupé :

- Et toi alors, t'en es où avec tes conquêtes ? Tu me donnes plus de nouvelles de Rodriguez depuis quelques temps.

Joignant la parole au geste, Dam me dit qu'il n'a pas revu Charlie depuis la fameuse soirée. Et il ajoute qu'ils vont sûrement en parler si on croise Monsieur Desting ce soir, ce qui risque d'arriver, comme dit mon ami. Ah bah oui, oui ça risque d'arriver. Y a beau avoir un nombre incalculable d'élèves, si deux personnes doivent se rencontrer elles se rencontrent. Et même si elles ne doivent pas se rencontrer. On appelle ça forcer le destin, voyez-vous. Et je suis particulièrement douée en la matière.

« Avec Ash, j'imagine. Ou avec quelqu'un d'autre, peut-être, mais si c'est le cas, j'ai aucune idée de qui pourrait l'accompagner. » répond Howard à ma seconde question.

Ashley Bomond. Ça fait bien longtemps que je ne l'ai pas vue, et c'est bien dommage, car je la trouve vraiment sympa. Enfin quand elle est bien lunée. Honnêtement, je n'ai jamais eu de problèmes avec elle, elle m'a d'ailleurs souvent aidée en dénichant les infos dont j'avais besoin, comme il y a quelques temps, quand on avait voulu savoir, Aileen et moi, qui était la Spencer qui faisait tourner la tête à Sanchez. Et qui lui fait toujours tourner la tête, même avec la connerie monumentale que cette nana a faite. L'amour, les gars, ça en aveugle plus d'un, croyez-moi.

- Ça fait bien longtemps que je n'ai pas parlé à Bomond tiens, ce serait cool qu'il vienne avec elle.

J'avance la main pour attraper mon verre quand Dam en vient au sujet que je voulais à tout prix éviter : Flavio Rodriguez. Hem. Mon sourire s'efface, et si le verre était plus fragile, je pense qu'il aurait littéralement pété dans ma main. On respire, on desserre les doigts, et tout va bien se passer. Ce serait même cool si on pouvait sourire. Ouais non mais faut peut-être pas déconner non plus. J'avale une longue gorgée pour éviter de balancer le verre.

Comment vous dire. Amy Street est revenue à Enamor. J'me demande bien ce qu'elle fout encore là cette incapable, elle pouvait pas rester là où elle était avait et nous foutre définitivement la paix ? Non. C'est une Street, après tout. Le genre de bestiole qui reste collée comme une mouche à du miel. En gros, on s'en débarrasse pas. La preuve. Alice est revenue aussi, cte sale chienne. Bref. Amy est revenue, donc, et a apparemment eu des contacts avec Flavio. J'suis pas énormément possessive, mais quand il s'agit d'une Street tout change.

En janvier dernier Rodriguez m'avait promis qu'il n'avait plus aucun contact avec cette faiblarde. A croire qu'il ne savait pas de quoi je suis capable. Je place en mes amis une confiance immense, je suis capable de tout pour eux, je peux leur sacrifier tout mon temps, leur offrir tout ce que je peux, je peux leur montrer la véritable Santana. Mais en retour j'exige un minimum de sincérité et de loyauté. Principes que certaines personnes ne doivent pas connaître. Mais ils doivent savoir une chose, et bien la retenir, c'est que ma confiance, on ne l'a qu'une fois. Une seule et unique fois. Et qu'au moindre écart, au moindre mensonge, elle se retrouve brisée et irréparable. Même avec tout l'or du monde. Je ne donne pas de deuxième chance. Brisée une fois, mais certainement pas deux. Et Flavio a brisé cette confiance en fréquentant Amy. Tant pis pour lui.

- On ne joue pas avec ma confiance, grave erreur. Surtout pas en aller s'enticher d'une Street. Tu sais bien comme je les déteste. Il n'a rien trouvé de mieux que devenir ami avec Amy. Et mes amis sont les ennemis de mes ennemis, et non les amis de mes ennemis, je réponds, les dents serrées, après quelques secondes de silence, regardant au loin.

Pour moi c'est de la tromperie pure et dure. Certains c'est quand leur copain ou leur copine vont batifoler avec une autre ou un autre. Étant donné que je n'ai pas de copain, les personnes que j'apprécie le plus sont mes amis. Alors s'ils vont voir de l'autre côté, je considère qu'ils m'ont trompée. Je ne suis pas possessive, la preuve, Aileen n'a pas que moi dans sa vie, Dam est super pote avec Desting et Bomond. Mais toutes ces personnes ne sont pas des ennemis jurés, vous comprenez ? Donc honnêtement, c'est cool, ils fréquentent qui ils veulent j'en ai rien à faire. Il ne faut pas aller sympathiser avec l'ennemi. C'est tout ce que je demande. Et c'est pas grand chose je pense.

"Ça fait bien longtemps que je n'ai pas parlé à Bomond tiens, ce serait cool qu'il vienne avec elle", lance Santana.

C'est assez étonnant, qu'Ashley et elle ne se fréquentent pas plus. Entre pestes, elles devraient se soutenir, pourtant. Ou alors, se haïr du plus profond de leurs êtres, au choix. Mais non, finalement elles ne sont que de simples connaissances l'une pour l'autre. Et au final, ce n'est pas plus mal, si on peut éviter une guerre totale qui diviserait l'université en deux clans, clan Bomond et clan Lopez, ça me convient. Parce que j'avoue que je me retrouverais dans une belle merde, entre les deux. Mais ça donnerait un peu d'ambiance à l'UE, ça pourrait être marrant au final, huhu.

Pour en revenir à la remarque de Diabla, je pense que, la connaissant, Ash viendra forcément. Elle ne raterait pour rien au monde un moyen de fourrer son nez dans les affaires des autres. Alors une soirée telle que celle de ce soir, où des couples vont forcément se former "parce que le lac et les belles jupes et la fin de l'année c'est trop le moyen de se trouver un keum", où d'autres vont se briser "parce que faut s'alléger d'un poids avant l'été" et où certainement bien d'autres événements vont se dérouler, bref, une soirée telle que celle-ci est la meilleure occasion pour avoir de futurs potins à distribuer dès la rentrée. Quant à la question de si elle vient avec Colgate... Je pense que si, qu'ils viendront ensemble. Aucun autre mec n'est assez bien pour l'accompagner à part moi, c'est ce qu'elle vous dira forcément. A moins qu'elle surprenne tout le monde à débarquer avec un illustre inconnu, ou même seule. Mais ça m'étonnerait quand même beaucoup.

A la suite de ma question concernant Flavio, Santana se raidit aussitôt, presque prête à briser son verre en mille morceaux et à le balancer sur la première cruchasse qui passerait par là. Je comprends rapidement que je n'aurais pas dû la poser, cette question.

"On ne joue pas avec ma confiance, grave erreur. Surtout pas en aller s'enticher d'une Street. Tu sais bien comme je les déteste. Il n'a rien trouvé de mieux que devenir ami avec Amy. Et mes amis sont les ennemis de mes ennemis, et non les amis de mes ennemis," répond-elle en grinçant des dents après un bel instant de silence plus que pesant qui m'aurait presque fait culpabiliser. Presque.

Quand elle réagit comme ça, elle me fait peur, uh. Je sens d'ici son sang bouillir et fumer par ses oreilles. C'est vraiment flippant, il faut l'avouer. Faut me comprendre, j'ai posé la question innocemment, et je me retrouve maintenant face à un taureau enragé prêt à affronter le torero dans l'arène sombre de la corrida... Cette vision est à la limite de m'arracher un frisson.

Mais il faut la comprendre, elle aussi. La trahison, c'est ce qu'elle déteste par-dessus tout. Devenir pote avec une Street, c'est la pire erreur qu'a pu faire le Flavio. C'est bien connu, pourtant : quand on est ami avec Santana Diabla Lopez, on ne peut être ami ni avec Alice, ni Amy, ni Luna. Enfin, Luna passe un peu mieux, puisqu'elle n'est pas intégrée dans le duo des jumelles maléfiques, mais quand même. Là, il s'est attaqué à l'une des pires ennemies de San, c'est chaud. Je pense qu'il ne va pas pouvoir se faire excuser de sitôt, le pauvre.

Personnellement, je crois que je n'ai encore jamais eu l'occasion de parler à une Street. Ce n'est pas que j'ai peur de la réaction que pourrait avoir mon amie Diabla - enfin un peu quand même - mais c'est surtout que je ne fais pas vraiment attention à leur présence. Si ça se trouve, elles sont sympas, je ne dis pas le contraire. Mais si je peux me tenir éloigné de tout conflit inutile, c'est aussi bien, n'est-ce pas.

J'avale une gorgée de mon gin, avant de répondre d'un air le plus neutre possible :

- Et tu comptes en parler à Flavio ce soir, du coup ? Histoire de mettre les choses au clair avant les vacances.

C’est à ce moment précis que je dois retrouver Damon et sa cavalière Diabla ou plutôt Santana. Depuis la dernière soirée on ne sait pas revus, ni parlé. C’est très rare que je me retrouve dans des situations comme celle-ci, en général il ne se passe rien de plus, en même temps je disparais très vite plantant la personne mais là ce n’est pas pareil. Je ne peux pas le planter Damon c’est un ami même un très bon ami.

Quand j’y repense cette soirée à été plus que bien malgré qu’on était ailleurs, je me demande bien ou on aurait été si on n’avait été un peu plus sobre…. C’est une bonne question dis donc. En plus on était tout de même dans la piscine, heureusement qu’on ce n’est pas fais chopé… j’espère qu’il y avait pas de caméra sinon on est assez mal…

J’ai perdu depuis plusieurs minutes Ashley, je ne sais pas ou elle est encore passé celle la. Bon pas grave, donc j’ai décidé de rejoindre mon ami. Une fois à leur hauteur, je vis Santana, avec ses origines Espagnol, de plus elle fait pimbêche mais je pense que l’on peut bien s’entendre tous les deux. Je regarde Dam, je souris comme il dit « Colgate ». Je n’ai jamais su réellement le pourquoi de ce surnom… Dent blanche ? Sourire ? Les deux peut-être ? Ou est ce que j’aurai la carrure pour jouer dans les pubs de dentifrice ? Impossible de savoir pour le moment.

-Salut Dam ! Regarde Santana et m’adresse à elle.Tu dois être Santana ?! Enchanté de faire enfin ta rencontre depuis le temps que Dam nous parle de toi !

Je regarde les deux jeunes gens, ma bière toujours en main. Faudrait peut-être que je fasse plus attention avec l’alcool que je ne recommence pas mes âneries et surtout que je ne parle pas. Bah oui, j’ai déjà fais l’erreur avec Luna, faudrait pas que je la fasse avec Dam, Ash ou même Santana.

Pendant quelques instants je regarde autours de moi, puis je vis des jeunes autours de nous entrain de danser. On dirait des pompoms girls, je crois que Santana en est une… J’espère qu’elle danse mieux que ses cachalots sur pattes…c’est quand même une honte de venir dans ce genre de soirée surtout si on ne sait pas danser…

-Les cachalots sur pattes qui dansent, par hasard elles font pas partie de l’équipe de Cheerleaders ?

Bien sur, je dis cela à Santana, elle est quand même mieux placée que moi pour savoir qui fait partis de son éuipe. ET puis si c’est ça je la plain vraiment. Réellement, je me pose bien des questions, comment fait-elle pour les entrainés surtout quand tu vois leurs têtes. D’habitude je ne suis pas méchant, mais voilà quoi, c’est la fin de l’année donc je peux bien me lâcher un peu tout de même Ce n’est quand même pas un crime de se moqué un peu, au moins une fois de temps en temps. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense qu’on va finir par reparler de ce qui c’est passé de la soirée. Je reviens sur eux avec le sourire.

Dire que c’est que le début de la soirée, et que je risque de voir leurs postérieurs qui me dégoutent bouger devant moi. Moi qui suis bi, je crois que la je vais finir par devenir gay à 100%. Au pire cela me dérangerais pas, surtout qu’en général je tape plus sur les mecs que sur les nanas. Allez savoir pourquoi ! C’est un grand regret pour mes parents qui préférait que je sois un enfant modèle, vous savez mon secret qui soit autre chose, que mes tendances soient autrement mais j’aime faire autrement…

Vraiment, je ne comprends pas pourquoi Rodriguez a fait ça. Il le sait, que je les hais, que je pourrais les empaler sur des pointes que je le ferais, mais visiblement il l'a oublié bien vite. On s'était déjà engueulés à propos de ça, en début d'année. Quand S avait fait courir cette fameuse rumeur, comme quoi Amy et Flavio se seraient bien amusés. Je lui avais dit, qu'il fallait plus qu'il aille fricoter avec cette incapable, je lui avais laissé une chance, histoire qu'il se rachète, mais non, rien, rien de rien. Apparemment, il ne me considère pas comme une amie. Certes on est plus du genre à être copains de lit, mais n'empêche. C'est décevant.

« Et tu comptes en parler à Flavio ce soir, du coup ? Histoire de mettre les choses au clair avant les vacances. »

Je hausse les épaules. Honnêtement, c'est pas ça qui me fera passer un mauvais été. Je compte bien mettre ça de côté pour aller bronzer sur les plages au Mexique, pendant quelques semaines de vacances et retourner voir Molly. Je pourrais aussi inviter Aileen à la maison, histoire qu'elle puisse voir comment c'est, le Mexique. Je suis sûre que ça lui plairait. Du soleil, de l'eau, des mecs. Si on est pas heureuse comme ça, on le sera jamais. Et je suis sûre qu'elle s'entendrait bien avec Maman. Mon père, on s'en fiche, il ne sera certainement pas là. Encore aux Etats-Unis pour "régler des affaires" et tout un tas de conneries du genre. Qui finiront par lui faire du tort. Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise. Surtout que Maman est de son côté. Je comprendrai jamais, d'ailleurs. L'amour rend aveugle. Mais elle, le mariage ne lui a pas rendu la vue. Et la tromperie non plus.

- Tu sais quoi Dam ? Je l'avais prévenu. Il peut toujours revenir en rampant, je lui balancerai mon pied à la gueule. Il a joué, il s'est brûlé. C'est tout. Pour moi les choses sont très claires, on ne peut plus claires, même. Je ne veux pas pourrir ma soirée à engueuler un mec qui comprend pas ce qu'on lui dit, je réponds, finissant par un soupir.

Je me tourne vers le peuple un instant. J'arrive presque pas à y croire, que c'est la fin d'année. C'est passé vachement vite. C'est ça, quand vous rencontrez des gens qui vous font sortir de votre quotidien. Je connaissais déjà Aileen, depuis l'année dernière, mais j'ai rencontré des gens comme Howard. Et honnêtement, c'est énorme. J'ai l'impression de me voir, avec 30 centimètres de plus, en mec, canadien, avec moins de cheveux, la peau plus claire et les yeux bleus. L'année aurait été géniale avec Aileen, mais avec Aileen et tous les autres, elle a été géante. Je les aime, ces cons. Mais bon. Je suis Santana Lopez. Je ne dis que très rarement que j'aime les gens.

« Salut Dam ! Tu dois être Santana ?! Enchanté de faire enfin ta rencontre depuis le temps que Dam nous parle de toi ! »

Woh laissez-moi mourir. C'est lui, Charlie Desting ? Tu m'étonnes que Dam soit dans cet état, ce mec c'est une bombe. Et ce sourire. Bonjour la pub pour le dentifrice. Non, je blague. Enfin qu'à moitié. En tous cas, j'suis flattée. Si Howard parle vraiment de moi à ses potes. ça veut dire qu'on est vraiment de bons amis. C'est cool. Enfin je connais les mecs du genre, sont prêts à tout pour que vous les mettiez dans la case "j'aime et je protège". Donc faut toujours se méfier.

- Oui, c'est bien moi. Enchantée de même, si tu savais depuis le temps que je souhaitais te rencontrer, je dis avec un sourire, jetant un coup d'oeil à Howard.

Le regard de Monsieur Je-suis-une-bombe se balade sur la foule et s'arrête devant une bande de nanas en train de danser. De mes "cheerleaders". Oui, entre guillemets. Elles ne méritent pas qu'on les appelle cheerleaders, vu les compétences d'handicapées qu'elles ont. Et là, Charlie me demande si les cachalots sur pattes qui dansent n'en sont pas. Afh. Il a l'oeil.

- Si. Malheureusement. Il n'y a quasiment que de ça, dans l'équipe. C'est une honte. Un enchaînement et elles soufflent déjà comme des hippopotames pendant les premiers mètres d'un marathon. C'est réellement atroce.

Je devrais peut-être m'éclipser, s'ils ont besoin de se parler ? Je sais pas. Au pire, Dam aura juste à me lancer un regard le moment venu et je comprendrai bien vite. D'ailleurs,... Minute. Charlie ne devait-il pas venir avec Ashley Bomond ? Elle est pas avec lui. Ou alors elle maîtrise l'art de l'invisibilité. Très peu probable, donc.

- Ashley n'est pas avec toi ?