Je m'enroule dans un drap de bain, sortant de la douche après avoir fini d'essorer mes cheveux. J'ai du temps devant moi. Évidemment, t'as séché le cours de français. Ouais, excuse-moi mais j'voulais pas me prendre la tête avec l'autre saleté le soir de la dernière soirée de l'Université. Surtout que j'vais devoir la supporter l'année prochaine. Elle est vieille mais elle reste accrochée à Enamor comme une moule à son rocher. Sympa la comparaison. J'sais.

Donc ce soir, je suis en très bonne compagnie. Dante Kunis, le frère de la défunte et regrettée Meredith. Je l'avais brièvement rencontrée lors de sa soirée d'anniversaire, en décembre dernier. Frisson hm. Et elle avait l'air particulièrement sympa. C'est vraiment horrible tout ce qui lui est arrivé. S est une ordure, la pire des connasses. Qu'elle aille brûler en enfer.

Je passe dans la chambre et attrape mes fringues. J'ai pas fait dans l'originalité, je suis restée dans le basique. Et dans le sombre, aussi. Les trucs qui se voient à 100km à la ronde c'est pas vraiment mon truc, vous voyez. J'aime pas particulièrement me faire remarquer, j'ai jamais franchement aimé le regard des autres. Les autres ne m'ont jamais vraiment respectée en fait. Quand j'vous dis que les gens sont cons et méchants, c'est pas pour rien, c'est que j'en ai déjà fait les frais, hein. Alors méfiez-vous d'eux.

Donc je disais, mes fringues. En haut j'porte une sorte de débardeur en dentelle avec par dessus, complètement ouverte, une chemise à carreaux, basique. Et en bas un short. Basique. Et vous inquiétez pas, j'suis pas allergique aux soutifs et même si on peut voir une grande partie de ma peau vu qu'la dentelle c'est quand même plus ou moins transparent, ça fait pas vulgaire. J'l'aurais pas mis sinon. Donc ouais, j'suis restée dans le banal, pas de froufrous, de rose fluo ou de jaune poussin.

Je me sèche rapidement mes cheveux, qui reprennent vite leurs ondulations naturelles. Fuck les cheveux du genre, tu peux pas les garder lisses durant une soirée, conclusion, inutile de les lisser. Je reste regarder mon reflet dans le miroir quelques secondes. Que vais-je faire de mes yeux. Les maquiller peut-être ? Ouais, peut-être, j'sais pas trop en fait. Bon, juste histoire de les mettre en valeur, un peu de kohl, mais vraiment un peu.

Je ne m'attarde pas plus au niveau du maquillage et reviens dans la chambre. Mon téléphone vibre, le temps de glisser mon doigt sur l'écran pour le déverrouiller.

Oh. Je me demande ce qui a pu le retenir. On verra bien une fois là bas, après tout. J'espère qu'c'est pas quelque chose de grave. Mais non, je pense pas. Sur ce, j'ouvre une seconde fois mon armoire pour attraper mes chaussures, des tennis noires, si vous voulez tout savoir. Ça va avec tout et ça n'emprisonne pas le pied. En gros, on risque pas d'avoir chaud avec ce genre de pompes. Je m'assois un instant sur mon lit, histoire de pas me casser la gueule en les enfilant. Glamour. On peut pas tout avoir hein. Ceci fait j'attrape un ou deux élastiques. Si jamais j'ai besoin de me dégager la nuque parce que j'ai trop chaud, ça peut toujours être pratique. Je chope mon téléphone et sors de la chambre, refermant la porte derrière moi. C'est parti les amis !

Je dévale les escaliers et réussis à me faufiler entre les gens pour mieux respirer et attendre près du grand portail. Au même moment, je reçois un second message de Dante, m'informant qu'il arrive. Et effectivement, quelques secondes après, je l'aperçois qui vient vers moi. Bon, ça va, il n'a pas franchement été en retard. Je suis à peine arrivée qu'il est déjà là. Et j'crois que je m'en étonnerai toujours mais huf. Il est canon.

- Je viens juste de descendre, t'as pas été plus en retard que ça, t'en fais pas !, je le rassure avec un sourire alors qu'il arrive à ma hauteur.

C’est assez compliqué de reconnaitre quelqu’un que vous avez vu qu’une fois et surtout dans une foule monstre. Par contre il n’y a quelque visage qui ne peut pas oublié et c’est le cas d’Indiana. A vrai dire on la reconnait assez facilement, elle n’est pas si petite que ça et puis je sais pas… elle a quelque chose qui fait qu’on la reconnait facilement. Ici, les gens vous bousculent car ils sont tous impatient d’être au parc juste pour la soirée. J’ai envie de leurs dire, « Eh, doucement même si cette soirée est éphémère pas besoin d’être en avance, il vaut mieux profiter du moment présent. » Je me dis souvent que j’aurai du profité bien plus souvent de ma sœur mais, je ne pouvais pas savoir que celle si ce suiciderait.

Au bout de quelque minute je vis la jolie Indi, qui est la devant mes yeux. Elle me dit que je n’ai pas été si en retard que ça. Et son sourire me rassura, au moins je ne l’aurai pas fait attendre trop longtemps, j’en suis assez ravi.

Certain y vont avec les transports types Bus, taxi, d’autre avec leurs voitures. Quand à moi, j’aurai pue profité de l’argent de maman et papa pour me payé une limousine, avec champagne… et tout le tralala mais non. Je suis plus à vouloir me débrouillé par moi-même, oui il y a un chauffeur dans ce que j’ai pris mais c’est avec mon argent qui est sur mon compte. Je regarde Indi.

- Ravissante !

Je suis toujours sincère dans mes paroles, a quoi sa sert de mentir, de cacher des choses, des gestes ou même des paroles qui finiront toujours par nous détruire à petit feu. Vous voyez ma sœur, elle a caché des gestes, des paroles a fin de ne pas avoir sa réputation de ternie et au final elle la été. Et voilà que maintenant elle enterré dans un cimetière ou plutôt sur les terres Brésilienne. Elle a été détruite et petit à petit on a dévoilé son secret, avec le temps elle a finit par partir tout comme sa réputation. Certes elle sait suicider, mais au final on l’a tué en dévoilant son secret. Malheureusement personne n’a cherché à comprendre qui a bien pue balancé ces choses horribles. J’aimerais bien le faire moi-même, mais c’est impossible pour moi. Je ne sais pas, par quoi commencé, ni qui était ses fréquentations, rien. Malgré cela, Méry restait sur certain point une inconnue.

-Tu es prête ?

Je n’attends pas vraiment sa réponse qu’on se dirige vers le trottoir, on traverse en face avant d’arrivé à la hauteur d’un véhicule noir. Les vitres ne sont pas teintées, mais le chauffeur est derrière le volant. Bien sur j’ai payé d’avance. J’ouvris la porte à Indi et attends que celle-ci monte à l’intérieur. Chez ma galanterie est toujours présente. En même temps, j’aime la compagnie des filles.

Dante semble soulagé de ne pas m'avoir faite attendre. De toute façon, même s'il m'avait faite attendre, je sais pas si je me serais plainte. Tout dépend de ton humeur au moment où il te rejoint, surtout. Si on est face à la Indi calme ou la Indi folle furieuse. Oui bon ça va. J'te signale qu'en ce moment je fais moins de crises. On se demande pourquoi. C'est sûr que quand on arrête de boire tous les quatre matins ça aide. Mais arrête putain. Tu vois, tu réagirais pas comme ça si ce que je disais était faux. Ouais bon ça va, fous-moi la paix je veux passer une bonne soirée.

« Ravissante ! » me complimente alors Dante.

Ufh. J'irai pas jusqu'à dire que je suis ravissante. Honnêtement, je me trouve pas dégueu, mais j'me prends pas pour une bombe. J'suis banale, en fait. J'suis brune, la plupart des nanas ici sont brunes, j'suis pas franchement épaisse, j'ai les yeux plus ou moins verts, et par contre, j'suis plutôt immensément grande pour une fille. En gros, je me trouve bien. Et selon ce que je porte, je peux me trouver jolie. Mais pas dans ce que je porte en ce moment même. Enfin bon. ça fait toujours plaisir, un compliment. Surtout quand il vient d'un mec comme Dante hu.

- Merci beaucoup, je te retourne le compliment.

J'esquisse un sourire, plus sincère que ceux que j'ai l'habitude de porter. Le plus souvent, les seuls sourires que je sors, ce sont des sourires moqueurs. Parce que même si j'ai un tas de choses à me reprocher, j'adore me foutre de la gueule des gens. J'ai la fâcheuse tendance à constamment les provoquer. C'est une seconde nature chez moi. Si je vois que j'emmerde les gens, je suis contente. Ouais, je trouve que ça a quelque chose de satisfaisant, de voir quelqu'un s'énerver. Sauf que c'est un bien gros défaut, sachant que généralement ça me retombe dessus comme il faut et après je m'en veux. Mais bon. Comme on dit, on ne change pas les vieilles habitudes, surtout quand elles deviennent des automatismes.

« Tu es prête ? »

J'acquiesce d'un signe de tête et suis alors Dante, sortant de l'Université. Il nous emmène à côté d'une grosse voiture noire. Avec un chauffeur. On a pas tous les mêmes moyens hu. Mais c'est cool, au moins pas besoin de taxi ou quoi. Et ça fait un peu princesse, j'trouve. Et tout ça me rappelle de vieux souvenirs, comme quand j'organisais le mariage de mon ours en peluche et de ma poupée préférée quand j'avais encore 4 ans. C'était mes seuls amis. C'est con à dire, qu'une peluche et qu'une poupée étaient vos amis. Mais faut se rendre à l'évidence, on a pas tous vécu dans un foyer débordant d'amour et de gaieté, ou les parents, après le boulot, s'occupent de leurs enfants, les emmènent dans des parcs le week-end. J'avais même pas de frère ou de soeur. Vu qu'on m'avait enlevé injustement mon jumeau. Mais c'est du passé, et faut plus y penser.

Dante ouvre la portière à ma place. Euh ? ça fait bizarre. Trop bien élevé le garçon, j'suis vraiment pas habituée. Mais c'est bien, ça me fait plaisir.

- Merci beaucoup.

Je grimpe à l'intérieur de l'auto, Dante entrant à ma suite. Quelques minutes à peine suffisent au chauffeur pour nous déposer devant le parc. Et je dois dire que c'est vraiment grand. J'attends de voir ce qu'il y a à l'intérieur. Mais ça promet, de ce que je peux entendre et imaginer.

- Bon eh bien c'est parti !

- Merci beaucoup, je te retourne le compliment. Merci beaucoup.

Elle m’adresse un sourire en plus de me retourné le compliment, je ne dis rien de plus. Je continue d’être moi-même. Quand je lui avais demandé si elle était prête, elle m’adressa un simple coup de tête pour me dire oui. Quand on fut monté tous les deux, le chauffeur nous dépose quelques minutes plus tard au point de rendez vous que je lui avais indiqué. Quand nous y fus, on y descend tous les deux. Je regarde autours de moi, du monde ça pour avoir du monde il y en a.

- Bon eh bien c'est parti !

J’observe le lieu dans lequel nous allons passer la soirée. J’entre à l’intérieur du parc en compagnie d’Indiana. Une fois à l’intérieur j’observe le parc qui vraiment très grand. De loin on peut voir le lac, je suis sur que certain idiot vont plonger dedans comme de gros cr*tin qu’ils sont. Bon ce n’est pas tout mais il va falloir que je me bouge un peu le postérieur pour m’approché du stand de boisson sachant que c’est la première chose est souvent remplis. En regardant Indiana, je lui pose une question.

-Qu’est ce que tu veux boire ?

Un ton charmeur ? Non, je suis neutre. J’ai un ton habituel, qui est assez joyeux et gaie comme à mon habitude. J’attendais la réponse de la jeune demoiselle, ceux qui dansaient avaient vraiment de drôle de façon de se déhanché sur la piste qu’ils avaient mise. Pendant que certain dansaient en solo, d’autre en duo et puis vous avez ceux qui passent leurs temps à ce frotter l’un contre l’autre pour danser. Pour moi, c’est un truc tellement vulgaire de danser de cette façon en publique. Non, je ne suis pas coincé au contraire mais il y a tout de même des limites à respecté. Vous ne croyez pas ?

C’est vrai que c’est une fête que j’aurai espéré faire avec Méry, mais impossible surtout quand on sait ou elle est. A vrai dire, je pense être en bonne compagnie ce soir, donc je ne vais quand même pas me plaindre. Dire qu’il se peut que pour cette nouvelle rentré je ne sois pas de la partie, je préfère rentrer chez moi au Brésil. Au moins, je profiterais du Carnaval et puis de l’ambiance qu’il y a. Et puis, je pense que ça ferait plaisir à mes parents que je rentre pour qu’ils puissent me voir. Pour Michael, je ne sais pas ou il est passé, et heureusement. Pour moi c’est un homme mort, il ne fait plus partie de ma famille, c’est comme un inconnue. S’il dort sous un pont, c’est son problème, tous ses défauts, tous problèmes c’est que pour lui qu’il ne vienne y mêler personne.

Putain. Mais c'est vraiment immense. Certes y a beaucoup d'élèves mais là. Là on risque pas de se marcher dessus. Mais c'est mieux, parce que si y a trop de monde je me sens pas à l'aise. J'ai l'impression de suffoquer. J'ai du mal à respirer, j'ai chaud, j'aime pas ça. J'ai perdu l'habitude sûrement. C'est vrai que pour une new-yorkaise, c'est pas commun de pas aimer la foule étant donné qu'à New-York, y a que de ça. Mais après le Nevada on s'habitue au vide. Et c'est beaucoup plus agréable. En plus moins y a de monde, moins mes sautes d'humeur sont présentes. Enfin bref, tout ça pour dire que c'est bien grand.

« Qu'est-ce que tu veux boire ? » me demande Dante en se tournant vers moi.

Il est l'exact opposé des gens que j'ai l'habitude de côtoyer. Il semble toujours enthousiaste, son ton est toujours plus ou moins joyeux. J'ai pas l'habitude. Mais c'est sûrement parce qu'il a pas rencontré Indiana la chiasse. Parce que c'est en partie à cause de moi que les gens sont comme ça quand je traîne avec. En même temps t'es tellement chiante avec eux, c'est compréhensible. C'est bien ce que j'suis en train de dire, c'est entièrement ma faute, je n'ai que ce que je cherche à obtenir.

Et pis j'le trouve vachement courageux. Il affiche toujours le même air, même après la mort de sa soeur. Mais je trouve qu'y a quand même quelque chose qui paraît éteint dans son regard. Très certainement la flamme que Meredith lui apportait, ce petit quelque chose que seul votre frère ou votre soeur vous apporte. Je connais ça. La mienne, elle s'est allumée il y a très peu de temps. Parce qu'avant ça des connards l'avaient étouffée. Mes propres parents. Nos propres parents. Ça fait mal. Un peu. Bref. Ce que je veux boire.

- Vodka, ça ira, merci beaucoup.

Ne changeons pas les bonnes habitudes. Pas sûre que celles-ci soient franchement bonnes si tu veux mon avis. Faut en profiter tant qu'on est encore jeune. Oui bah bien sûr. Aller. C'est la dernière soirée après j'arrête promis. C'est toujours c'qu'on dit en principe. J'te jure. Bien sûr.

Elle mit un petit moment avant de me répondre surement entrain de réfléchir à ce qu’elle voulait boire. De toute manière j’ai tout mon temps ce soir et je compte bien en profité même sans ma sœur. J’en profite car si je pleure toute ma vie à cause du triste sort de ma sœur je crois que je peux mourir de suite. Puis elle finit par me répondre ce qu’elle voulait boire pour le moment bien sur. Si vous pensez que je suis un de ses mecs qui font boire les filles juste pour profité d’elle vous vous trompez sérieusement à mon sujet.

- Vodka, ça ira, merci beaucoup.

Ah maintenant à mon tour de réfléchir à ce que je vais prendre mais je quitte la demoiselle pour me dirigé vers le stand de boisson. Je m’éloigne du bar en attendant qu’il y est moins de monde surtout que c’est juste le début de la soirée. Au bout d’un moment, je finis par avoir une envie très pressante, je sais qu’il y a des toilettes non loin. Non, mais je ne suis pas du style à faire n’ importe où quand même, il me faut un minimum d’intimité.

Je m’éloigne tranquillement du bar et n’est plus vraiment à porté de vue de tout le monde. Mais rapidement je me sentis très mal et m’écroule sur le sol. Je suis conscient et vois une présence qui est à mets côté mais quelques secondes plus tard je ferme les yeux. Non je ne suis pas mort juste évanouie à cause du coup que j’ai pris derrière la tête.

Etendu sur le sol sans savoir ce passe réellement, je suis complètement perdu et à l’ouest. Je me sentis partir je ne sais ou, et surtout je suis dans l’incapacité d’ouvrir les yeux. Pourquoi on me fait ça ? Pourquoi ? Je ne comprends pas. La douleur à la tête me fait mal, mais je garde les yeux fermés sans rien comprendre.

Moi qui pensait passer une bonne soirée, au final je crois que je me trompé. Ce qui me chiffonne c’est de savoir pourquoi et surtout qui ? Oui, je me demande bien qui peut-être cette personne. Je n’ai pas d’ennemi ici, c’est sa le plus bizarre.

Les minutes me semblent longues. Je sens qu’on me déplace mais je serais incapable de vous dire si on me porte ou si on me traine sur le sol. Il y a bien quelqu’un qui va finir par s’apercevoir que je ne suis plus là… du moins je l’espère.

Au bout de quelque temps je ne percevais plus vraiment le temps, j’ai l’impression d’être mort. On me balance à l’eau en toute discrétion. Au début je coulais avant de remonter, mais vue que je suis inconscient mes poumons se remplissent d’eau. Je meurs noyé de cette façon.

Bien sur on m’a noyé qu’à 23h30 vous savez juste pour marquez correctement la fin de l’année. Je flotte sans plus aucune vie, je suis sur le ventre la tête sous l’eau. Je me demande comment certaine personne vont réagir en voyant mon corps inerte.

C’est marrent je suis mors et la c’est le moment ou je vais retrouver ma sœur, cette flamme qui avait disparu va vite revenir. Je serais heureux avec elle. Je vois mon corps depuis la rive, je regarde autours de moi. Ils sont tous heureux, ils dansent, s’embrassent et au loin j’aperçois Indi vous savez la fille que j’accompagnais avant de disparaitre. Beaucoup de visage me reste inconnue et puis vers minuit, je tourne la tête vers deux jeunes qui marchent autours du lac jusqu’à ce qu’elle demande ce que c’est avant de découvrir mon corps. Son hurlement alerte tout le monde qui a son tour cri en voyant. C’est tout de même bizarre de voir la réaction des gens quand vous êtes plus de ce monde.

Des professeurs qui surveillaient la soirée sautent dans l’eau pour essayer de me sauver, ils me retournent sur la rive et laisse découvrir qui est l’élève. Certain pense que je me suis suicidé à cause de ma sœur et que j’ai profité de cette soirée pour le faire. Je suis né avec du monde autours de moi et je suis mors avec des personnes autours.

Le temps qu’ils appellent les secours mais aussi des policiers afin de comprendre ce qui c’est passé réellement, je partis pour de bon. Si je suis resté là c’était pour savoir comment seront leurs réactions. Dans ma poche il y a toujours ma boite de médicament contre l’hyperactivité. Elle la bien laissé en évidence pour faire style que j’en ai pris de trop, et que j’ai fais un arrêt cardiaque prêt de l’eau et que je suis tombé dedans. Voilà ma sœur qui m’attend au loin, je la rejoins avec plaisir.

Suite à ma réponse, Dante s'éloigne vers le bar. Je fais quelques pas vers un banc un peu plus loin pour m'asseoir, histoire de pas rester plantée debout comme une plante verte. Et puis y a beaucoup plus de gens en plein milieu du parc que sur les côtés. Franchement, j'avais pas l'impression qu'on était autant que ça. J'ai jamais vraiment regardé les chiffres. Mais maintenant qu'on est dans ce "petit" parc, on voit bien qu'Enamor abrite un nombre incalculable d'élèves. Et y a de tout. Autant y a des Canadiens et des Américains, mais y aussi des Européens, des Asiatiques et j'en passe. En fait, Enamor c'est comme un pays à elle entière. Ou plutôt des pays, à elle entière. Enfin bon.

Mon dos s'appuie contre le banc tandis que mes ongles commencent à taper contre les lattes de bois. Qu'est-ce qu'il fait ? Ça fait déjà une bonne dizaine de minutes qu'il est parti chercher à boire. Je souffle. Il a sûrement été retardé par les gens. Surtout qu'à cette heure-ci, les esprits commencent à chauffer. Il suffit que des gourdasses l'aient attrapé pour lui parler. Des cheerleaders à coup sûr. Je déteste les cheerleaders. Toujours à montrer leur cul. Indi. Quoi ? Doucement. Ouais, bien sûr. Je regarde les gens. Il fait sombre. On distingue à peine tout le peuple. Honnêtement, il pourrait y avoir Logan dans ce peuple que je le reconnaîtrais à peine.

23h20. Mais où il est passé ? J'me répète je sais mais ça commence à m'inquiéter. 20 minutes. Là c'est pas les gens qui l'ont retardé, c'est pas possible. Je me lève et commence à avancer vers la foule. Aller respire Indi, c'est qu'un mauvais moment à passer tu dois pouvoir passer à travers ce peuple, pour aller voir ce que fais Dante. C'est pas normal, 20 minutes d'absence comme ça. Mais il a peut-être rencontré un ami à qui il a tapé la discute et il a pas vu le temps passer. Oui, c'est sûrement ça. Genre de ses potes célèbres et tout ça. Ouais, j'suis sûre que c'est ça.

Je m'arrête devant le tas de gens. J'ai l'impression de faire de la plongée sérieusement. Genre j'inspire un graaand coup et je plonge parmi les poissons. Désolée, l'image est vraiment pas originale mais c'est la première chose à laquelle je pense quand j'me vois comme ça. J'me sens ridicule, d'ailleurs, à hésiter à plus ou moins plonger dans la foule. On voit la bonne New-Yorkaise hein. Je prends une grosse bouffée d'air avant de m'engouffrer dans tout ça. Buh. La plupart pue moitié l'alcool, ça danse en chauffant le premier mec, c'est atroce. Je réussis à me faufiler entre ces abrutis sans trop de casse, presque en apnée. Je parviens enfin au bout. J'ai été trop courageuse, j'me demande comment j'ai pu faire ça.

Un cri strident déchire soudain la routine électro qui passe depuis 5 minutes. Les gens bougent et se dirigent alors tous vers le lac, me bousculant au passage. Mais merde, putain, bande de connards. Un bruit. Des bruits. Quelque chose dans l'eau. Du raffut. Un silence. Un gros silence. Je m'approche un peu encore. Un nom. Dante.

Je crois que mon coeur a réellement raté un battement. Ou deux, ou trois, ou quatre. J'me demande comment je tiens encore debout. Probablement les gens autour, ils sont tellement serrés, c'est ça qui doit me maintenir. Je vois pas comment sinon.

Des gens s'écartent, d'autres se rapprochent, certains crient, et moi je reste plantée devant tout ça sans pouvoir bouger. Je regarde le corps. Dante. Ma vue se brouille, j'ai le coeur qui bat un peu trop vite. Un cauchemar. C'est forcément un cauchemar, c'est pas possible autrement. C'est pas possible. Ou alors c'est juste une grosse blague, il est pas vraiment mort, il fait exprès. Il peut pas être mort, c'est pas possible. Faut que je me pince, je dois rêver.

Y a du monde, partout autour, mais pourtant je me sens incroyablement seule. C'est difficile à exprimer ce qu'on ressent dans ce genre de situation. Tu te sens perdu. J'étais pas proche de Dante. Mais putain, j'allais passer la soirée avec lui. Il avait quelque chose de grand. J'suis sûre qu'on aurait pu devenir amis. On aurait pu. Merde merde, mais comment c'est possible ? D'une main tremblante j'essuie mes joues. Dante est mort, il est mort. Il est parti, il ne reviendra plus jamais. On rentrera pas ensemble à l'Université. Il est mort.

Mes jambes cèdent, je tombe à genoux. Il est mort. Mort. Il ne respire plus. Il a rejoint sa soeur. Il est mort. J'y arrive pas. J'arrive pas à admettre ça. C'est pas possible. Pourtant c'est la vérité. Je vois bien son corps, laissé là près de la rive. J'aimerais faire quelque chose. Je veux faire quelque chose. Mais j'y arrive pas. J'suis paralysée. Totalement paralysée. Dante est mort. Il est mort.