- Calme-toi Axel. Ce n’était qu'un cauchemar après tout.

Je ne l'entendais même pas. Ses mots résonnèrent dans mon esprit sans que je puisse en capter le sens. C'état très bizarre. J'entendais juste un écho de ce qu'elle disait. En faite, mon esprit était encore habité par ce rêve et je n'arrivais pas à m'en défaire. En plus, je n'arrivai même pas à identifier la voix. Bref, ça ne me rassura pas pour autant. Je repensais alors à ce terrible soir de la mort de mon meilleur ami. Il me l'avait prit et maintenant il venait me prendre mes deux seuls amis que j'avais ici ! Ça n'allait pas se passer comme cela ! C'est moi qui vous le dit.

J'avais entouré mes jambes de mes bras et j'avais saisis la couverture que maintenant je serrais très fort dans mes mains comme pour essayer de me calmer de cette colère qui montait en moi. Je le retrouverai et je lui ferais payer pour tous les crimes qu'il a commit, j'en fait la promesse. Mes yeux étaient complètement brouillé par des larmes de colères et je tremblais. Je n'arrivais pas à me calmer. J'avais envie d'exploser mais quelque chose n'allait pas. Comment j'avais pu me retrouver ici si... Ah oui, non, c'était un rêve. Mais qui me dit que cet homme ne voudrait pas s'en prendre à elles deux ? Non, il y a tout de même peut de chance malgré tout. Mais tout m'avait paru si réel !

Ma tension retomba tout de même et j'arrêtais de trembler. Je relâchais prise sur la couverture et posai ma tête sur mes genoux. C'était surtout la vision de Nolwenn morte qui me hantait le plus. Je n'arrivais pas à m'en détacher. Il fallait que je l'appelle, elle seule pourra me comprendre je suis sur. Par chance, je m'étais réveillé juste avant de voir Céleste morte elle aussi. Je sais pas si j'aurais put supporter de la voir morte elle aussi. Tout était si brouillé dans ma tête. J'arrivais pas à me défaire de mon rêve. Je n'y arrivais pas...

Calme toi mon petit Axel, ce n'est qu'un mauvais rêve. Elles sont en vie les deux minettes et le tueur est très loin d'ici. Il ne pourra plus jamais t'emmerder. Ah te revoila toi ! J'ai cru que mon rêve t'avais tellement fait peur que tu étais partit pour de bon. Tu aime bien que je sois la alors ! Non ! J'ai pas dis ça. Mais pourquoi tu reviens d'un coup comme cela ? Je ne peux pas te laisser dans l'état que tu es pardi ! On dirait que tu as tué quelqu'un ou qu'il c'est encore passé quelque chose d'atroce que tu ne peux supporter. J'ai un peu vu Nolwenn se faire tuer sous mes yeux, excuse moi. Oui j'avoue que ça doit être horrible. Surtout que si j'ai bien compris, ta petite Nolwenn, faut pas y toucher. Mais c'est pas ma petite Nolwenn ! Tu m'énerve déjà ! Dégage ! Ah ba voila ! Je le retrouve enfin mon Axel ! Bon aller debout, arrête de pleurer ça ne sert à rien. Tu es un homme non ? Bon alors, un peu de courage, ressaisis toi bordel !

- Quoique t'aurais pu rêvé, Axel, tu reprends un nouveau départ ici. Je suis sûre que tu as déjà fais de merveilleuses rencontres. Ne t'attarde plus sur ton passé. Tu es jeune, horriblement jeune, tu as encore toute une vie à vivre. Alors je t'en prie, profite de la vie. Tout recommence, tu as une chance, saisie-la. Ce qui s'est passé entre nous, les retrouvailles, oublie-les. Oublie-moi, même si c'est absurde de te le dire. Et je suis terriblement désolée pour t'avoir refais penser à ton passé.. Mais profite de la vie.

Ayant l'esprit un peu plus clair, je captais enfin que quelqu'un se trouvait à coter de moi. C'était Céleste, j'avais reconnu ça voix. Je séchais rapidement mes larmes avant de relever la tête. Elle était toujours dans la chambre, près de la fenêtre. Mais avant que je puisse dire quoi que ce soit, elle me laissa tout seul avec un " Je vais y aller. Tu as besoin de te reposer. Salut.. ". Ok, vas y, laisse moi tout seul ! Depuis tout à l'heure je balise à l'idée de te voir morte et toi tu... Vas y, casse toi, tu en vaux pas la peine de toute façon. Axel ! Quoi ? Ne pense plus des choses pareils ! Mais... Bon, bref, j'arrête de perdre mon temps avec toi, tu n'en vaux pas non plus la peine.

Je repensais alors à ses paroles. Profite de la vie ? Comme si je pouvais en profiter après tout ce qui m'est arrivé. Tu reprends nouveau départ ? Tu parles ! Je n'arrive pas à reprendre de départ, je ne suis toujours pas arrivé à la fin de ma dernière course encore. Alors comment veux tu que je reprenne un départ ? C'est vrai ! Mon passé me hante jour et nuit et je n'arrive pas à m'en débarrasser. Je voudrais bien m'en défaire, mais je n'y arrive pas ! Ces paroles firent monter une colère ne moi. D'ou est-ce qu'elle peut me dire tout ça ! Elle ne connaissait plus rien de moi ! Et elle n'était pas ma psy ! En plus je déteste les psy ! Je ne vois pas quelle est l'utilité de parler de tous nos problèmes à un adulte qui n'en a rien à foutre de toute façon et qui ne peut pas comprendre ce qu'on ressent.

Soudain, sur un coup de tête, je n'avais même plus envie de vivre. Je voulais m'opposer totalement à ses paroles. Elle m'avait mit tellement en colère ! Je suis sur qu'elle voulait juste eu... non. Je ne sais pas trop ce qu'elle cherchait à faire, mais ça m'avait juste mit en colère. Et maintenant elle demande que je l'oublie après tout ce qui venait de ce passé ? Déjà que j'avais du mal à oublier mon propre passer, comment je pouvais oublier ce qui venait de se passer il y a à peine une demi heure ?Je sortis alors du lit et commençait à fouiller dans les tiroirs ce qui pouvait bien faire office de couteau. Non mais tu es fou ! Ne fait pas ça ! Je t'en supplie ! Il y a des années que j'aurais du faire cela. Je devrais même déjà être mort à l'heure actuelle, enterré avec mon meilleur ami. Dans un sens, je me sentais comme obligé de ne plus devoir vivre. De toute façon, personne ne voulait de moi alors ! Tout le monde me rejetait, m'évitait...

Je trouvais enfin ce que je cherchais, un scalpel. Ça devrait faire l'affaire. Un coup sec au niveau de la carotide et me voila ailleurs. Tu veux vraiment mourir ? Rejoindre ton ami la haut alors qu'il te reste pleins de jolies choses à voir ici ? Ah oui ? Que me reste-t-il ? Céleste venait encore une fois de m'abandonner et, à part Nolwenn, je ne savais plus vers qui me tourner. Mais Nolwenn n'allait pas longtemps me supporter moi et mon fichu caractère. Elle allait vite en avoir mare, j'en suis sur. Je me sentais si seul... Je tombais à genoux sur le sol glacé, le scalpel à la main. Je le regardai pendant un instant. Je ne savais plus trop quoi faire avec. Repenser à Nolwenn m'avait fait réfléchir. C'est vrai qu'elle ne méritait pas que je l'abandonne. Au maman, si seulement tu étais la ! Pourquoi tout le monde m'abandonne ? Tu peux me le dire ?

J'étais à présent furieux contre moi même, allez savoir pourquoi. Je m'en voulais un peu d'avoir penser à mourir alors que Nolwenn tenait probablement à moi. A moins que je me berce encore d'illusions. Oh ! Pourquoi tout est si difficile ! Je me donnais alors un coup de scalpel dans mon bras valide avec mon bras invalide. La douleur dans les deux bras me fit alors revenir a moi même. Je regardai le sang goutter de mon bras tout fraîchement entaillé. Je lâchais alors le scalpel qui se fracassa sur le sol dans un bruit de métal et m'assis par terre. Il fallait que je réfléchisse, les yeux posés sur le scalpel ensanglanté. Méritais-je vraiment de vivre ? Ou devais-je mourir ? J'étais perdu. J'avais envie tout casser. Mon mal de tête me revient d'un coup à cause de ma nouvelle blessure. Je ne savais pas ou été l'infirmière, mais j'espère pas ici. Fallait absolument pas qu'elle vienne. Je pris alors le scalpel et me relevais. Je n'avais plus qu'une chose à faire, retrouver la galerie pour pouvoir y réfléchir tranquillement.

En me relevant, je remarquais qu'il y avait un plateau avec pleins de bonnes choses à manger. L'infirmière avait dût le déposer pendant que je dormais. Je pris alors tout ce que je pouvais emporter avec moi et sortis de l'infirmerie. Je me dirigeai vers le parc, la tête qui tournait totalement. Je mangeai en chemin pour essayer de trouver un peu de force pour atteindre la galerie. Je réussis pas je ne sais quel miracle à atteindre le parc. Il fallait alors que je réfléchisse ou était l'entrée. Je n'avais même pas remarquer que j'avais laissé derrière moi des traces de sang. A vrai dire, je m'en fichais. Il fallait que je trouve cette galerie. Je cherchais alors l'arbre repère un peu partout, espérant de tomber dessus rapidement.

Je m'assois sur un banc. Je ne sais plus quoi faire, je ne sais pas quoi choisir, je ne sais pas si je dois accepter cette proposition. J'explique : on m'a proposé un shoot, pour GQ, un shoot complètement débraillée, à quelque chose près. Dans la carrière d'un mannequin, on ne peut qu'accepter, toutes les nanas du monde rêve de ça, d'une couverture d'un magazine super connu, qui pourra faire grimper leur côte de popularité auprès des photographes, des magazines, et de la gent masculine. Sauf que moi, je ne suis pas sûre de pouvoir me le permettre, vous voyez. Si je deviens vraiment connue, on risque de me reconnaître, même ici, et c'est pas vraiment le but recherché, vu que je suis ici pour me cacher, en quelque sorte. Et puis y a Louis. Et poser à moitié vêtue c'est moyen. Donc depuis quelques heures, je suis en train de me torturer l'esprit. Est-ce que je dois accepter ce putain de photoshoot ou dois-je le refuser ?

Je soupire, prête à téléphoner à ma mère, pour voir ce qu'elle en pense, lorsque j'aperçois une silhouette que je connais. Pas très bien, mais que je connais. Et qui n'a pas l'air de marcher très droit, aussi. Je fronce les sourcils et me redresse, prête à me lever, quand je le reconnais. Axel. Je me souviens de lui, on s'était rencontrés avant le bal de Noël - ça date donc - et il m'avait raconté son histoire. Un garçon qui ne méritait certainement pas ce qui lui arrivait. Je replace une mèche brune en place et me lève, m'approchant de lui. Il n'a pas l'air bien, de loin, là.

Encore à quelques mètres, je remarque une belle grosse entaille sur son bras, et ça saigne beaucoup. Ouais, beaucoup. Hein ? Qu'est-ce qu'il a fait, qu'est-ce qu'il se passe ? J'accélère, me postant devant lui pour l'arrêter. Il a une mauvaise tête, on dirait qu'on lui a ravagé l'esprit en moins d'une demi-seconde et que toute sa vie est en train de partir en fumée, et qu'on lui annoncé qu'il allait mourir dans les jours à venir. Enfin s'il continue à perdre son sang comme ça...

- Axel, Axel mais qu'est-ce qui t'arrive ?

Oh mais elle est où cette entrée de tunnel ? Je ne la retrouve plus ! Pourtant je ne pourrais jamais oublier la forme de cet arbre. Bon sang, il est ou ? Ah ça m'énerve je le retrouve plus. En plus j'avais déjà pratiquement tout manger. Il ne me restait plus qu'un petit pain dans ma poche mais je le gardais pour plus tard. Mon bras continuait de saigner. Je n'avais pas été très malin sur ce coup la, de me taillader le bras. Mais au moins, la douleur m'avait fait revenir à la raison. Et si j'ai mal, c'est que je suis encore vivant, non ? Bon bref. J'avais tout de même maintenant mal aux deux bras. Et j'avais en plus toujours le scalpel sur moi, dans ma poche.

- Axel, Axel mais qu'est-ce qui t'arrive ?

Je ne reconnus pas tout de suite cette voix, mais en tout cas, ce n'était pas celle de Céleste. C'est qui, qui à présent, venait m'emmerder ? Je relevais la tête et vit alors Robyn. Robyn ? Mais que faisait-elle ici ? Ca faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu que j'osais à peine y croire. Mais actuellement, je ne savais pas trop comment réagir face à elle, si je devais totalement me confier de nouveau à elle comme la dernière fois ou rester sur la recule. Pouvais-je lui faire confiance ? Elle avait l'air vraiment inquiète pour moi. Je regardai autour de moi, comme cherchant une solution ailleurs mais ça ne servait à rien. De toute façon, si je ne l'affrontais pas maintenant, elle viendrait chercher des réponses en me collant aux baskets, comme Céleste.

Je posai la main de mon bras bandé sur la plaie ouverte. Je crois bien que je n'aurais pas dût faire cela tout de même. En plus, je perdais beaucoup de sang. J'avais déjà bien tracé mon chemin sur le sol. Si il fallait retourner à l'infirmerie, pas de problème, je n'aurais qu'à suivre les traces de sang. Enfin bref, de toute façon, je n'avais nullement l'intention de retourner dans cette infirmerie et quoi que puisse me dire Robyn, je n'y retournerais pas. L'infirmière allait vraiment s'inquiéter pour moi si elle me voyait dans cet état et elle alertera sans doute mes parents. Et je n'ai absolument pas envie que mes parents soient au courant.

J'essayai d'éviter le regard de Robyn, comme un gamin qui vient d'être prit sur le fait. Que devais-je lui répondre ? Et bien dit lui ce qui ne va pas, elle t'aidera, elle l'a déjà fait. Pour la peine, je vais rien lui dire, comme ça, tu t'en prendra qu'à toi même si je vais pas mieux. J'hésitais mais comme aujourd'hui je n'ai plus envie de suivre tes conseils, je vais faire tout l'inverse. Aussi, je me repliai un peu sur moi même, continuant de ne pas la regarder, préférant observer le sol, et je lui dis sur un ton presque froid :

- Rien du tout. J'ai besoin d'être seul.

On voyait tout de suite malgré mes efforts que je n'allais pas bien du tout. Déjà mon bras, mais aussi mes yeux légèrement rouges à cause de mes larmes, mes cernes assez marquée et tout mon corps qui n'exprimait qu'un sentiment de mal aise et de renfermement. Oui, même un gamin de trois verrait que je n'allais pas du tout bien. Je me remis alors en route, contournant Robyn par la droite même si je sais qu'elle allait m'arrêter.

Axel, en plus de sa belle entaille sur l'un de ses bras, a l'autre bras bandé, qu'il passe d'ailleurs sur sa blessure comme pour la cacher. Mais que lui est-il arrivé bordel ? Il est tombé sur un gang, il est tombé du dernier étage du bât, quoi ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ? D'un coup, mon petit problème de shoot photo pour GQ passe à la dernière place de ce que je me soucie. En tous cas, ce que je sais, c'est qu'il faut qu'il aille voir quelqu'un qui puisse le soigner.

Axel détourne les yeux, regarde à droite, à gauche, j'ai l'impression que je suis invisible, ou minuscule. Pourtant, ce n'est pas le cas, avec mon mètre 70. Il baisse les yeux vers le sol et m'assène un froid "Rien du tout, j'ai besoin d'être seul."

Pardon ? Ah non, là je suis désolée, mais non non non. Il a besoin d'aide, rien que pour sa blessure, mais moralement, aussi, je pense. Il a les yeux rouges et fatigués, on dirait qu'il a pleuré, non, il ne va pas bien. Et je ne le laisserai pas seul, il en est hors de question. Je ne vais pas le laisser seul dans un tel état, c'est impossible, et même si je le voulais, je n'y arriverais pas. Il a besoin de s'assoir, ne serait-ce que deux minutes, avant d'aller à l'infirmerie, ou à l'hôpital, vu son mauvais état.

Axel me contourne et reprend son chemin, je remarque alors une traînée rouge derrière lui. Ah, tu veux partir ? Dommage, je ne suis pas d'accord. Je me retourne et, accélérant pour le dépasser, je passe devant lui et m'arrête à nouveau. Je pose mes mains sur son torse pour l'arrêter, prenant bien soin de ne pas lui faire de mal.

- Te fous pas de ma gueule Axel ! Il n'y a pas rien, regarde toi, tu tiens à peine debout ! Viens t'assoir avec moi, s'il te plaît, tu te fais du mal là.

Je plonge mes yeux dans les siens. Mon ton n'est pas du tout celui auquel on désobéit. Il ne vaut mieux pas, à vrai dire. Je recule, m'apprêtant à aller m'assoir si le blond me suit.