Sujet: Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-] Dim 20 Avr - 0:03
Putain, 13h53. Il me restait deux minutes, deux courtes minutes pour ne pas arriver en retard à ce cours. Ce cours que je n'avais pas choisi de sécher pour une fois. J'ai beau fixer mon téléphone, sans aucun message depuis que je suis entré en centre, et fixer l'heure s'y affichant; je trainais des pieds. Pourquoi avais-je choisi de rentrer dans l'option artistique. Elle ne me sert carrément à rien.
C'est le premier cours de la journée auquel je participais, malgré qu'ils aient commencé ce matin à 9h00 pour moi. J'avais préféré dormir et fumer quelques joints. Je marchais donc dans les couloirs qui menait vers la salle d'art appliqué, remontant mon sac à dos toute les deux minutes. Je passais devant une vitre, et je me permis d'inspecter l'image que je dégageais. Je grimaçait et pris rapidement la paire de lunettes de soleil accroché à mon t-shirt grâce à leur branche.
Je me recoiffais d'un simple coup de main, et continuai ma route jusqu'à la salle. Je ne pris pas la peine de toquer. J'avais beau avoir 6 minutes de retard, j'ouvris la porte et m'engouffrai dans la salle comme si de rien n'était. La prof me regardai en pinçant les lèvres. Je ne lui accordai qu'un guère regard à travers les vitres de mes Chanel et promenai mon regard dans le fond de la classe à la recherche d'une place. Mon regard se stoppa sur une chaise libre à coté d'un homme dont le style me plaisait pas mal.
Je me dirigeai vers cette chaise, et en pris possession, ne cherchant même pas à savoir si le jeune blond souhaitait ma présence ou pas. Je posais mon sac au sol, faisait s'entrechoquer les bombes de peinture le constituant. Et je m'affalai sur ma chaise. Je n'avais que très peu envie de venir à ce cours, mais il le fallait bien, vu que je séchais la plupart des autres cours.
Mon regard fut vite attiré par le jeune blond assis à mes cotés, ses cheveux en particulier, sa tête était remplie de dreads. Ce qui me plaisait beaucoup, j'avais déjà songer à en avoir, mais ma coupe trop courte ne pouvait me le permettre. Je songeais à l'aborder, après tout il ne fallait peut-être pas que ce faire des ennemis sur le campus.
- Salut.
C'est tout ce que j'avais pu lui dire, l'inspiration me manquait et mon ton assez glacial comme très souvent. Mais vu l'état dans lequel j'étais, je doutais que je puisse être vraiment cohérente avec ce que je donnais comme image de moi.
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Sujet: Re: Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-] Dim 20 Avr - 0:47
Depuis son arrivée dans cette université, Romy ne s'était pas fait remarquer. Élève discret, de ceux qui élisent domicile dans le fond de la classe, il n'avait eu que quelques remarques au sujet de ses divers retards ou absences injustifiées, mais jamais rien de bien méchant. Le pire était, sans doute, qu'il ne faisait aucun effort particulier pour bien se faire voir. Il se rendait aux cours qui lui plaisaient et suivait les autres de loin. Quant à ses relations avec les autres élèves, elles étaient pour le moins complexes. Il n'avait pas adressé la parole à grand monde à vrai dire et attendait davantage qu'on vienne à lui. C'est pourquoi, ce jour-là, durant ce cours en particulier, il fut relativement étonné de voir du coin de l’œil s'approcher une silhouette que, jusque-là, il n'avait fait qu'observer de loin. Néanmoins, il ne releva pas le visage de son carnet et, alors que la prof d'art reprenait son interminable discours sur les perspectives du XVIIIe siècle, continuait à crayonner, faisant preuve d'une relative indifférence quant à l'environnement qui l'entourait. Du moins, jusqu'à ce que sa « camarade » de classe prenne parole. Il releva le regard et tourna son visage pâle vers la demoiselle qui se trouvait à ses côtés. Blonde platine aux racines encore brunes par endroit. Des lèvres pulpeuses, presque envoûtantes. Oh et il nota également que la forme de son visage était quasi parfaite. Immédiatement, il eut envie de la croquer, mais sa page était déjà pleine de formes sinueuses et indéterminées, aussi, se contenta-t-il d'esquisser un sourire et de répondre un simple:
« Salut. » Sa voix légèrement enrouée à cause de sa consommation excessive de cigarettes n’était pas froide, ni même agressive. Elle se voulait davantage engageante. Il reporta finalement son attention sur son chef-d’œuvre, qui n’avait en fait, comme ça, au premier coup d’œil, rien d’agréable, du moins pour le commun des mortels -ou simplement les gens normaux-. Il crayonnait au bic noir et les traits étaient grossiers, irréguliers et formaient une espèce de silhouette sombre. C’est au fond ce qui donnait à son style tout son charme. Il termina silencieusement de griffonner ce qui, à terme, s’avéra représenter un corbeau, et posa carnet et crayon sur la table avant d’y appuyer ses avant-bras et de se tourner vers sa partenaire de galère, reprenant la contemplation de ce nouveau visage. « T’es belle. J’aimerais bien faire ton portrait, un de ces jours, si ça te tente. » Franc, direct, sans gêne. Inutile de tourner autour du pot, elle lui plaisait, artistiquement parlant du moins. Il marqua une pause, regarda la professeur s’agiter dans tous les sens en désignant le point de fuite d’une œuvre projetée au tableau par le vidéoprojecteur qui ronronnait bruyamment, avant de reporter toute son attention sur la jeune femme. « Au fait, moi, c’est Romy. » L'ombre d'un sourire passa de nouveau sur son visage, rendant ce dernier légèrement plus rayonnant qu'auparavant.
Sujet: Re: Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-] Dim 20 Avr - 1:52
Je sentais son regard me détailler. Il observait mon visage. Je fronçais légèrement les sourcils, ce n'était pas de la gène, ni de l'énervement. Mais je n'avais juste pas l'habitude qu'on me regarde ainsi. Finalement il m'avait répondu par un simple
- « Salut. »
Rien de plus, rien de moins. Courtoisie. En même temps cela ne me dérangeais pas plus que ça, loin de moi était l'idée de dialoguer avec quelqu'un sans intérêt. C'était juste un élève dans mon cours comme un autre. Je soupirai, et lançai mon regard sur l'explication de la prof, je faisais semblant d'être captivé par ce qu'elle racontait. Bien qu'en vérité, j'étais plus en train de me taper un fix sur la craie posée sur le rebord du tableau.
Le jeune homme blond à coté de moi avait finis de griffonner dans son carnet et posa son stylo; je ne put alors m'empêcher de jeter un coup d'oeil à ce qu'il avait dessiner. C'était un corbeau, au bic noir. Simple, efficace. J'aimais bien sa façon de dessiner. Je le sentais alors poser à nouveau son regard sur moi, je tournais alors la tête vers lui, et ne put lui demander ce qu'il voulait car, sa réplique fut plus rapide que la mienne.
- « T'es belle. J'aimerais bien faire ton portrait, un de ces jours, si ça te tente. »
C'était direct, et on ne m'avais jamais dis ça avant. Je laissais se dessiner un sourire sur mon visage, laissant apparaitre mes dents. J'ôtais alors mes lunettes, et arquais un sourcil avant de lui répondre.
- Désolée, je ne fais que modèle nue.
J'aimais assez bien ce que je venais de répondre, ça me ressemblait bien. A vrai dire, il était assez mignon, et je me voyais bien, lui aussi, l'essayer. Je sortais de mes pensées et le jeune homme avait à présent le regard dirigé vers la prof, moi, au contraire continuait de le fixé de mes yeux bleus à présent à découvert. Bleus était en fait un grand mot. L'iris elle pouvait être bleu, mais mes veines manquaient d'exploser à t-elle point elle étaient rouges. Je fumais, et pas qu'un peu, et ça se voyait à des kilomètres. A vrai dire, je m'en foutais pas mal. Ce n'était que pour moi-même que je mettais des lunettes. J'aimais bien cette image, elle était contraire à la Effy d'avant, et ça me plaisait.
- « Au fait, moi, c'est Rommy. »
Rommy drôle de prénom, je me demandais bien de qu'elle origine il pouvait bien provenir. Ce dernier laissa s'échapper un sourire, le rendant encore plus craquant que ce que je m'étais dis à peine 20 secondes plus tôt. Je lui souriait plus largement aussi, et répondit à mon tour, le ton toujours aussi désintéressée par habitude.
- Elizabeth, ou Effy c'est comme tu veux.
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Sujet: Re: Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-] Dim 20 Avr - 2:52
Quels yeux ! Non, non, vraiment, quels yeux. D'aussi loin qu'il se souvienne, il n'en avait jamais vu de semblables. Il faut dire que dans sa famille, la tendance était plutôt au brun ou vert, à la rigueur, comme l'étaient les siens. Aussi, n'avait-il pas l'habitude de cette couleur si glaciale et violente tout à la fois. Il faut dire qu'il ne croisait le regard des autres que lorsque cela était nécessaire. En cours, entre autres. Il se perdit donc dans cet océan de bleu -qui rappelait davantage la couleur du ciel que celle des abysses-, sans pour autant passer à côté d'un détail tout à fait surprenant dans le regard d'une demoiselle et en même temps pas si incroyable que cela, étant donné son style : elle avait l'air, comment dire, fatiguée ? Pour aller un peu plus loin, il aurait sans aucun doute dit « shootée », mais peut-être sa perception était-elle altérée par l'étrange luminosité de la salle ? Vous savez, de ces salles de classe partagées entre néons à la lumière blanchâtre et fenêtres sales, laissant tout de même passer quelques rayons du soleil. Elle lui adressa donc un sourire tout à fait charmant, ce qui en soi, était déjà une bonne nouvelle : elle ne s'offusquait pas d'une telle proposition. Au contraire, elle entrait dans un jeu qui lui arracha un sourire en coin. Il répondit à sa remarque d'un haussement d'épaules, d'un ton à la fois amusé et diablement sérieux. Doux paradoxe que voilà. « Oh, cela me convient parfaitement. »
La voix de la professeur interrompit brusquement leur début de conversation pourtant si prometteur. C'est à peine si le jeune homme eut le temps d'entendre le prénom de la demoiselle. « Monsieur Pozzo -elle appuyait sur la prononciation de son nom de famille et y mettait un fort accent, ce qui la rendait tout à fait ridicule et ne manqua pas de le faire sourire-, puisque vous semblez avoir beaucoup de choses à raconter, que pouvez-vous ajouter à mon brillant exposé ? » Romy passa distraitement une main dans ses cheveux alors que la plupart des regards se tournaient vers le fond de la classe. Il ferma son poing et vint appuyer son menton sur ce dernier, se lançant dans une véritable contemplation de la prof d'art, ce qui sembla d'ailleurs la perturber. « Que vous avez confondu perspective linéaire et parallèle ? » Elle ouvrit la bouche pour protester, mais la referma immédiatement. « En effet. Une petite maladresse de ma part. » Et la voilà qui repartait dans des explications abracadabrantesques pour justifier son erreur. Le garçon tourna donc le visage vers sa voisine et reprit, les yeux brillants de cette même lueur amusée que précédemment, comme s'ils n'avaient, à aucun moment, été interrompus. « Effy ? J'aime bien, Effy. » Il fit glisser et tournoyer son stylo entre ses doigts, sans jamais détourner le regard de ces yeux bleus aux pupilles légèrement trop dilatées. « Non, franchement, Elizabeth, tu es vraiment belle, mais est-ce qu'au moins tu t'en rends compte ? » Cela était sorti tout seul, une phrase prononcée d'un ton léger, accompagnée d'un sourire après lequel il reprit un semblant de sérieux. « Je retente ma chance. » Il détourna le regard le temps de déchirer un morceau de papier de son carnet sur lequel il inscrivit rapidement son numéro, avant de le glisser jusqu'à la jeune femme. « Si ça t'intéresse, appelle-moi. » Et, comme pour se défendre de toute proposition tendancieuse, il reprit en souriant, le visage tourné vers le tableau, observant la professeur d'un air désintéressé. « De l'art, rien que de l'art. »
Sujet: Re: Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-] Dim 20 Avr - 3:45
Rommy me fixait d'un peu trop près, était-il en train de se demander pourquoi mes yeux semblaient si fatigués, ou même connaissais-t-il cet expression si particulière que la fumette donne au visage. Quoi qu'il en soit, le jeune homme s'attardait pas mal sur mes pupilles. Ce qui me laissa le temps de plonger dans les siennes, c'était un mélange des couleurs de forêts, on y trouvais un vert chatoyant mélangé à un brun écorce absolument divin. Je ne savais même pas s'il y avait une description correcte à ce que j'avais sous les yeux. Cette lumière d'ailleurs, si particulière, se reflétait dans ses cheveux que beaucoup auraient juger de sales, mais ses dreads blondes aux reflets de miel semblaient rayonner dans toute la salle de classe. Je me devais de fuir le regard, personne n'avait le droit de lire en moi comme cela, personne. Il me souffla alors, sur un ton amusé :
- « Oh, cela me convient parfaitement. »
Il avait compris le sarcasme de ma phrase, et je lui souriait sans même le regarder. De peur de devoir me confronter à nouveau à son regard qui me détailler. Mon sourire fut assez bref, car la prof s'adressait alors à nous, ou plutôt à Rommy. Pozzo. Rommy Pozzo.Cela tombais d'ailleurs bien, pour trois choses. Premièrement, elle ne s'adressait pas à moi, qui n'avais pas écouter une seule phrase de ce cours; deuxièmement, cela prouvait, en interrogeant mon nouveau voisin de table, qu'elle ne connaissait pas mon nom, ce qui était une bonne chose, et qui prouvait mes absences. Ca me plaisait, cela prouvait au moins que mes heures d'écoles buissonnières ne tachais pas ma réputation : On ne connaissais pas mon nom, donc je séchais, donc j'avais cette réputation de "mauvaise fille" que j'affectionnais tant. Et troisièmement, cette prof dont je n'avais absolument rien à battre m'avais appris le nom de ce cher Rommy au charme irréprochable. Mais ce dernier fut tout à son aise en répondant au prof, il s'autorisa même de la défier, en la corrigeant. Je rigolais intérieurement, malgré ma surprise à sa réponse. Comment avait-il fait ? Je n'avais pas écouter un seul fichu mot et lui s'était permis de rappeler notre prof d'art appliqué.
Je n'affichai pourtant rien, à part mon habituelle attitude de "Je m'en foutiste". Rommy se tournai alors à nouveau vers moi, et repris la discussion tout à fait normalement.
- « Effy, j'aime bien Effy »
Il faisait tournoyer un stylo habillement entre ses doigts, et je m'obligeai à fixer ses mains. Son regard était bien trop intrusif et perturbant. Il ajouta alors :
- « Non, franchement, Elizabeth, tu es vraiment belle, mais est-ce qu'au moins tu t'en rends compte ? »
Il l'avait dit simplement, comme si c'était une évidence. Alors qu'il n'en était absolument pas le cas. Evidemment que c'était plaisant, être belle aux yeux de quelqu'un.. Voilà longtemps que je n'avais pas ressenti cela. A vrai dire, ça doit faire depuis que j'ai coupé ces cheveux. A ce moment là de ma vie, je suis juste devenue "bonne" et ça m'allait très bien.
- « Je retente ma chance »
C'est ce qu'il avait dis, avant de se penchait sur un bout de papier afin d'y inscrire quelque chose, qu'il lui tendit par la suite. C'était son numéro. Je le remerciais d'un sourire, et d'un croisement de regard que je m'étais efforcée de faire. Vu que Rommy n'était pas décidé à détaché son regard calme de moi.
- « Si ça t'intéresse, appelle-moi.»
Encore une fois, le galant blond savait bien viser. J'étais évidemment intéressé en vue de me faire dessiner par un talentueux artistes comme lui. S'il avait pu dessiner un corbeau en quelques coups de bic noir, alors il était fort possible qu'il fasse des merveilles. Il détourna alors le regard, prétendant encore suivre le cours, un sourire en coin s'affichant sur ses lèvres avant qu'il ne sorte :
- « De l'art, rien que de l'art. »
Je souriais alors à mon tour, et tourna enfin la tête vers lui, le visage rieur. Je parcourait les courbes de son visage rapidement. Et mon avis restait incertain. Je ne savais pas si je l'appréciait ou si je ne jouait qu'un jeu. Une chose était sûre, sa proposition m'intéressait plus que tout, et j'espérait qu'il comprenne que j'attendais plus qu'un simple croquis.
- L'art est subjectif..
Je lui avais laissé cette phrase comme simple réponse, pleine de sous entendus. Et rangeais soigneusement le précieux morceaux de papier dans mon porte feuille, histoire de ne pas le perdre.
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Sujet: Re: Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-] Dim 20 Avr - 17:39
Un curieux jeu avait commencé entre les deux protagonistes. Lorsqu'il se mettait à la fixer, elle détournait le regard et inversement. Puis, lorsque leurs yeux se croisaient enfin, il y avait comme un instant de flottement, de longue contemplation silencieuse avant qu'enfin, l'un des deux décident de rompre cet étrange lien. C'était une situation qui arrivait souvent avec le jeune adulte et cela était sans doute l'une des raisons pour laquelle il n'était que très rarement accompagné. Il la vit du coin de l’œil ranger son numéro et son visage trahit son amusement. Elle se donnait de grands airs, la demoiselle rebelle, mais elle était certainement bien plus intéressante que l'image qu'elle essayait de renvoyer.
Il se mit à rire à sa remarque, doucement, son sourire s'élargissant pour dévoiler des dents incroyablement blanches par rapport à la quantité de cigarettes qu'il pouvait fumer en une journée. Romy était un gros fumeur. Cela se devinait à la tonalité grave et perpétuellement enrouée de sa voix, mais également à l'odeur même du tabac qui le suivait partout, où qu'il aille, et qui imprégnait ses vêtements au point de devenir son second parfum, bien qu'il le dissimulât le plus souvent sous l'effluve plus rafraîchissante d'un bonbon à la menthe. Pour toute réponse, il haussa les épaules, avant de se pencher vers le vieux sac qui se trouvait à ses pieds. Ce dernier ne contenait que le strict nécessaire : des stylos et des crayons de papier, deux paquets d'OCB accompagnés du tabac qui allait avec, un paquet de cigarettes plus ordinaire, une petite bouteille d'eau qui en vérité n'en était pas vraiment, son harmonica, un lecteur mp3 bas de gamme et un casque noir, usé, mais qu'il affectionnait tout particulièrement -cadeau de sa mère pour ses seize ans-. Il en sortit un paquet de chewing-gum, qu'il posa sur la table après s'être servi, avant d'en proposer, d'un simple geste de la tête, à sa voisine de classe. Puis, il détourna le regard pour fixer le stylo avec lequel il n'avait cessé de jouer. Ses phalanges proximales et le dos de ses deux mains étaient couvertes de tatouages parfaitement visibles, qu'il eut une certaine satisfaction à détailler. Par la suite, ayant chaud, il releva les manches de la chemise sombre qu'il portait, révélant aux yeux de tous le restant de ce chef-d'oeuvre gravé à même sa peau, avant de reporter son attention sur le tableau. Le jeune homme était du genre particulier. Il possédait un style bien à lui, variable selon ses humeurs, qui pourtant lui seyait si bien qu'il était quasiment impossible de l'imaginer vêtu autrement qu'avec ce qui constituait sa maigre garde-robe. En fait, à bien y regarder, ses cheveux ainsi détachés et pourtant orientés vers l'arrière de son crâne, lui donnaient l'air d'un lion. Peut-être, s'il avait été un peu plus viril, on aurait pu le comparer à une véritable bête sauvage. Mais la finesse de son visage associée à l'épaisseur de ses lèvres empêchait toute comparaison désobligeante. Il y avait quelque chose de délicat, presque féminin, dans ce visage à la peau incroyablement pâle.
Romy essaya de porter l'ensemble de son attention sur le discours de la professeur d'art, en vain. D'une part parce que le sujet sur lequel portait le cours ne l'intéressait que vaguement -il en avait déjà suivi de semblables au lycée-. D'autre part, parce qu'à ses côtés, se trouvait une demoiselle qui, sans doute, accordait au professeur le même intérêt que lui, voire moins. Enfin, parce que ladite demoiselle l'intriguait énormément. En effet, elle lui apparaissait comme une jeune femme -certainement plus jeune que lui- au caractère bien trempé et pourtant diablement attachante. Sa coupe garçonne soulignait sa féminité et, malgré ses maigres efforts, il ne parvenait pas à l'imaginer ni en brune, ni avec les cheveux longs. Cette beauté-là était bien plus sauvage. Il secoua doucement la tête pour se sortir de ses pensées. Dur retour à la réalité. En baissant le regard vers son carnet, il se rendit compte que, sous le corbeau, il venait de crayonner le visage épuré de sa voisine. Il esquissa un sourire à la vue de ce portrait. Il ne s'était même pas aperçu que la mine de son crayon, maniée par ses doigts habiles, avait suivi le cours de ses pensées, jusqu'à reproduire le magnifique faciès qui se trouvait à côté de lui. D'ailleurs, depuis combien de temps n'avaient-ils plus parlé ? Quelques minutes, déjà, peut-être une dizaine. Il se racla la gorge, appuya sa joue sur son poing fermé et tourna le visage vers la jeune femme. Il la fixa un instant en silence avant de lui demander, léger sourire aux lèvres, le regard plongé dans ses yeux si bleus. « Tu fais quoi après ce cours ? » Son regard glissa en toute innocence le long de son visage pour s'arrêter sur ses lèvres pulpeuses. Nul doute, que sa camarade devait avoir du succès en soirée. Il se désintéressa de sa bouche pour remontre vers son regard qu'il parvint à capter sans grande difficulté. Une fois prisonnière de ses iris brillants, au vert digne des plus belles forêts européennes, elle ne pouvait plus s'échapper. Romy était ainsi. Simple, calme, doux, captivant. Mais il était également suffisamment honnête pour ne pas utiliser son charisme ou son aura si particulière pour abuser des gens. Après tout, il n'avait pas besoin d'user de ses charmes pour devenir méchant.
Sujet: Re: Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-] Dim 20 Avr - 19:49
Romy me dévoilait son sourire colgate, il aurait pu faire fondre n'importe qui. Moi y compris, mais j'avais préféré détourner le regard, comme à chaque fois, par peur de croiser ses yeux émeraudes. Pas qu'il me faisait peur, non, seulement parce que j'avais l'impression qu'il plongeai en moi. Chose assez gênante, sans être désagréable. Il était vrai que le jeune homme blond sentait le tabac, mais c'était quelque chose d'assez agréable. Il ne sentait pas le tabac froid qui empeste comme un lendemain de soirée. Non, il sentait la cigarette, simple et brut. Cela correspondait bien à l'image que je me faisais du bonhomme. Il avait l'air d'être réfléchi, calme et surtout lui-même. J'appréciais aussi sa confiance en lui. Pas que j'en manque, mais simplement parce qu'elle était différente de la mienne. Ma confiance a moi me rendait provocante, sûre de moi et fière. La sienne le rendait énigmatique. Il se penchait alors vers son sac, laissant alors glisser sa chevelure que j'affectionnais. Il fit pas mal de bruit, mais je souriais à l'idée que ce boucan n'arriverai pas à détrôner mes bombes de peinture s'entrechoquant. Il se relevai un paquet de chewing-gum à la main, se servant et le posant sur la table, m'invitant à me servir.
J'hésitait, je ne savais pas comment me comporter avec ce garçon. Devais-je restais la même conasse que j'aimais jouer, ou bien me montrer gentille. Ce qui n'arrivait que très rarement. J'optais alors pour la première option, il avait me plaire, ce n'était un gars que j'avais rencontré quoi ? À cette question intérieure, je jetais un coup d'oeil à l'horloge numérique de mon portable. Voilà déjà 43 minutes que je "discutais" avec cet artiste. J'attrapais le paquet de chewing-gum et m'en servait deux. Surement, je testai ses limites par des petites choses dérangeante que j'adorai faire subir. Je les portai alors à ma bouche et me mis à les mâcher silencieusement.
Romy avait finit par regarder ses mains, que j'avais déjà observée rapidement. Elles étaient remplie de tatouages tous mieux réalisés les uns des autres. Il fallait que je pense à lui demander l'adresse de son tatoueur. J'avouais que j'avais quelques tatouages aussi, assez symbolique, mais je n'avais pas d'aussi grandes pièces sur le corps que lui. Il remontait alors ses manches, me permettant de découvrir une autre parcelle de peau décorée. J'aimais beaucoup. Du haut de mes 18 ans, je collectionnais aussi quelques tatouages, et avais l'espoir de m'en faire d'autre. D'ailleurs je m'avais pas attendu ma majorité. Le centre, aussi pourri qu'il était, avait quelques failles, et ne s'était pas aperçu des réunions de camés qui avait lieu chaque mois. Là-bas, un "ami" s'amusait à nous tatouer à l'aiguille, et j'y avait céder. C'est un dessin sans aucune finesse, mais je l'aimais pour sa symbolique.
Je laissa s'échapper mes souvenirs en me recoiffant. Ou plutôt en secouant de la main les quelques mèches rebelles encore présentes sur mon crâne. Je m'amusai alors à faire des bulles avec le bout de pétrole que j'avais en bouche au goût de menthe. Bulles que je n'hésitai pas à faire claquer alors que mon voisin de table tentais de se concentrer sur le cours. Il abandonna d'ailleurs rapidement toute tentative de s'instruire. De toute façon, s'était des choses futiles. Et griffonnais dans son carnet, à nouveau. Cette fois ci, je ne pris pas la peine de regarder ce qu'il dessinais. Pas par manque d'envie mais simplement parce que le jeune blond rompait le silence avant que je ne puisse tenter quoi que ce soit.
- « Tu fais quelque chose ce soir ? »
Je tournais la tête vers lui, qui était appuyé sur sa main, attendant une réponse. Mon regard croisa une première fois le sien, puis je le sentis descendre sur ma bouche, ce qui m'arracha un léger sourire et lui fit replonger son regard dans le mien. C'était une bonne question, à part fumer et probablement me promener dans le parc à la recherche du moindre mur à exploiter, non je ferai probablement rien. Aucune soirée n'était prévue, ou du moins, je n'avais pas encore, cette même réputation qu'au lycée. Nos regards s'échangeaient et je lui répondit, toujours avec la même façon d'éviter la réponse claire et précise. Je lui répondait avec une autre question. - C'est une invitation ?
Un plus large sourire se dessinait sur mes lèvres, espérant secrètement que s'en soit une.
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Sujet: Re: Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-] Dim 20 Avr - 22:24
Romy aimait la regarder. Il n'y avait rien de sentimental derrière tout cela, il aimait réellement observer les autres. La plupart des gens n'ont pas idée de tout ce que l'on peut lire dans un simple regard. Dans le centre de détention où il avait passé la majeure partie de son adolescence, il avait appris à s'intéresser davantage aux autres et c'était à cette occasion, qu'il avait compris que le seul moyen de comprendre quelqu'un qui refusait d'ouvrir son cœur, était de l'admirer. Et quelque chose lui disait qu'il ne lui serait pas aisé d'en apprendre plus sur l'artiste qui se trouvait à ses côtés par les moyens du commun des mortels, comme une simple discussion par exemple. D'ailleurs, si elle était là, c'était bien parce qu'elle avait un talent caché ou un petit quelque chose en plus, n'est-ce pas ? Il eut soudain envie de découvrir de quoi il s'agissait, mais se raisonna intérieurement. En temps et en heure, après tout, même s'il se heurtait à un refus catégorique, il la recroiserait bien à un moment donné. Et l'heure justement était à la contemplation, encore et toujours. Il attendait une réponse, le regard rêveur, son talon battant le sol à un rythme léger et régulier.
Quand celle-ci vint, il se mordit légèrement la lèvre inférieure pour s'empêcher de trop sourire. Cette fille avait un comportement littéralement extraordinaire. Il adorait ça, et ne s'en cachait pas, cela se voyait très nettement à la lueur qui emplissait ses yeux verts. Il détourna le regard et le dirigea vers la professeur, laissant sa tête s'incliner sur le côté, avant de s'humecter les lèvres et de répondre finalement, d'un ton amusé. « Peut-être bien. » Il se tut un moment, sembla réfléchir, puis reprit, tournant intégralement son buste vers la demoiselle pour lui faire face, un coude appuyé sur le rebord de la table et une main posée sur sa cuisse, dont l'index battait distraitement la mesure. « Tu voudrais que cela en soit une ? » Il arqua un sourcil et un sourire vint se dessiner sur son visage. Personne ne l'aurait cru s'il avait dit que ce numéro de charme était involontaire et pourtant, c'était bien le cas. À vrai dire, Romy ne s'était jamais trouvé séduisant. Lorsqu'il se voyait dans un miroir, il glissait généralement une main dans ses cheveux en grimaçant et passait son chemin. Comme beaucoup d'individus, il ne pouvait que souligner les défauts, dont il était affublé et ne parvenait pas à dénicher ses points forts, pourtant nombreux, aux dires de certains. Aussi, faisait-il partie de cette part de la population à pouvoir se vanter de ne pas savoir draguer en boite de nuit.
« Vous deux, au fond de la classe, je ne vous dérange pas j'espère ? » La prof d'art avait les bras croisés et les regardait par-dessus ses lunettes. Il leva les yeux au ciel et tourna lentement le visage vers elle, sans pour autant faire l'effort de lui faire face. « Un peu, si. » Elle pinça les lèvres, tic qui la vieillissait bien d'une dizaine d'année et qu'elle aurait mieux fait d'abandonner. « Sur un autre ton. » « Jusqu'à preuve du contraire, c'est votre ton qu'il faudrait modifier, madame. » Il avait exagéré la prononciation du dernier mot, tout comme elle l'avait fait pour lui précédemment. Elle s'agitait, perdait patience, tandis qu'il gardait un indéchiffrable sourire gravé sur son visage serein. « Vous viendrez me voir à la fin de l'heure, jeune homme. » « Bien sûr. » Là, tout de suite, il eut envie d'une cigarette, aussi glissa-t-il l'ongle de son pouce entre ses incisives, tout en fixant la professeur qui fut la première à baisser le regard. Il était certainement le seul dans cette classe capable de faire preuve d'une insolence aussi aimable. Dès que le cours reprit, c'est-à-dire rapidement, il orienta son visage vers Elizabeth -décidément, c'était vraiment un beau prénom-, avant de proposer, d'un ton détaché. « J'avais l'intention d'aller boire un verre en ville, puis d'aller traîner dans le parc pour laisser mon incommensurable talent s'exprimer. Charmant programme n'est-ce pas ? » Un sourire en coin plus tard, il reprit. « J'ai envie que tu m'accompagnes. » Quelqu'un de plus ordinaire aurait sûrement tourné cela sous la forme d'une question. Un veux-tu m'accompagner ou un ça te tente. Tout le monde, mais pas Romy qui n'attendit même pas de réponse pour porter son attention sur le tableau, ou plus exactement sur la pendule qui se trouvait juste au-dessus de celui-ci. Il entrouvrit les lèvres pour ajouter quelque chose, mais la sonnerie marquant la fin des cours retentit au même instant, le coupant dans son élan. Tous les élèves se levèrent précipitamment et il les imita, avec plus de lenteur cependant. Il ramassa son sac, y glissa son carnet et son stylo, avant de le jeter négligemment sur son épaule. Le jeune adulte ne passait pas inaperçu dans la foule, ne serait-ce que par sa taille. Il était fin et tout en hauteur, élancé, sa silhouette rappelant vaguement celle d'une femme qui aurait grandi trop vite. Il se tourna vers la jeune femme et mima un téléphone avec sa main, qu'il porta jusqu'à son oreille, accompagné d'un « appelle-moi » muet. Il lui tourna le dos et se faufila dans le flot d'élèves qui sortaient de la salle, échappant ainsi habillement à sa confrontation avec la prof.
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Sujet: Re: Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-]
Les chaises du fond de la classe [Romy & Effy -futur-]
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