Santana.


Avec tous ces événements, je n'avais pas pu voir beaucoup ma demi-soeur chérie : Cassie. Nous n'avions pas le même nom, pas la même mère, mais on avait le même père. Un père qui a trompé ma mère pour aller fricoter avec celle de Cassie. Très honnêtement, ce sont leurs affaires, et moi, je m'entends bien avec ma soeur, donc c'est le principal.

Je marchais dans le couloir du bâtiment des filles ; mon bâtiment, donc, jusqu'à la porte de la chambre de Cassie, qu'elle partage avec une certaine Ornella. Je ne la connais pas. Une nouvelle, probablement.

Arrivée devant la porte, je toque, espérant que ma demi-soeur y soit, et non sa colocataire, ce serait mieux, disons.

Santana.


J'attendais patiemment - ou pas, je ne suis pas patiente, on le sait tous - lorsqu'on m'ouvrit. Je découvris alors Cassie, qui me sauta dans les bras, elle souriait, me faisant remarque que je lui avais manqué. Moi aussi, ça fait vraiment super longtemps qu'on s'est pas vus ! En même temps, c'est pas très pratique, disons. Je serrais ma demi-soeur contre moi, heureuse aussi de la retrouver.

- Toi aussi ma demi-soeur chérie !

Tout le monde était au courant : Santana Lopez avait une demi-soeur. Bah, en même temps, même si on a pas vraiment de ressemblance, on a le même accent et on s'entend comme personne. Même avec Britt', je n'étais pas si proche. En même temps, Brittany n'était pas très fut-fut, comparée à Cassie. Et il arrive que cette dernière se moque aussi un peu. Une sorte de mini-moi. Ensemble, nous sommes de vraies vipères, quand on s'y met, déjà que toute seule, je suis redoutable, mais à deux, c'est le pompon.

- Tout ça faisait bien longtemps ! Je me suis ennuyée sans toi !

Santana.


Cassie me relâcha, confirmant ce que je venais de dire, que ça faisait longtemps, me disant qu'elle aussi s'était ennuyée, m'invitant ensuite à rentrer, s'écartant pour me laisser passer à l'intérieur de sa chambre. Entrant, je lui souris.

- Merci.

Une fois la porte fermée, je soupire. Faut qu'on parle de Ça, même si ce n'est pas prudent. Mais sa colocataire ne semble pas dans la chambre, sinon je l'aurais entendue, il n'y a donc personne susceptible de nous entendre, la porte, les fenêtres sont fermées, pas d'autres ouvertures, et les murs sont assez épais. Il faudrait crier pour qu'on nous entende. Et généralement, quand on parle de Ça, on ne crie pas, on chuchote.

- Tu n'as pas eu d'ennui avec... certaines personnes, pendant le voyage ?

Cassie.

Me remerciant, ma soeur entra dans ma chambre, le sourire aux lèvres. Quant à moi, je partis m'asseoir sur mon lit. Voyant Santana se rapprocher, je du comprendre que nous allions parler de notre secret, du sujet qui ne doit jamais être entendu par personne que par nous. Je la regardais, des souvenirs et l'angoisse que j'ai tout le jours augmentant.

- Tu n'as pas eu d'ennui avec... certaines personnes, pendant le voyage ? me demandait-elle, tout bas.

Si je me souviens, bien, non, certes il y avait des hommes derrière moi, qui m'avait suivie jusqu'à l'aéroport, mais ceux-ci ne m'avaient pas abordés. J'allais mettre au courant Santana.

- D'ennuis, non, mais j'ai été suivie.. et toi, récemment?

Santana.


Rejoignant Cassie, je m'assois à côté d'elle lorsqu'elle me répond qu'elle n'a pas eu d'ennuis, mais qu'elle s'est faite suivre. Elle a.été suivie ?.serait-on à moitié.découvertes ? Non, c'est impossible, personne ne le sait, papa y a fermement veillé. Mais ça fait peur, quand même. Mais la question qui me trotte dans la tête c'est où a-t-elle été suivie ? Au Canada ? Dans la ville, en venant au lycée ou en se promenant dans le parc ? On pourrait risquer gros, si certainesppersonnes savaient où nous étions. Surtout que les mafieux sont discrets,ils se camouflent très.bien, et ils te tuent sans que tu le sache. C'est terriblement stressant et angoissant. Pourtant, j'essaie de garder mon calme, histoire de ne pas communiquer ma peur à ma petite soeur. Elle a déjà assez la trouille comme ça, inutile d'en rajouter.

- Où as-tu été suivie ? C'était des femmes, des hommes....?

Cassie.

Je crois que Santana était trop préoccupé par mon cas car elle ne répondit pas à ma question. Bref. Ensuite, elle me demanda:

- Où as-tu été suivie ? C'était des femmes, des hommes....?

Je répondis, par un chuchotement à Santana.

- Et bien, ils ont pris le même avion que moi en Angleterre, et puis quand je suis arrivée au Canada, ils m'ont quittés. J'ai peur, je ne sais pas ce qu'ils mijotaient.. et c'était deux hommes, vêtus principalement de noir.

Santana.


Deux hommes, vêtus de noir. J'aime pas ça. Ils avaient pris le même avion qu'elle, mais ne l'avaient pas plus suivie, bien heureusement. Je soupire seulement à moitié de soulagement. Il faudrait pouvoir demander à papa de faire des recherches sur ces deux hommes.

- À ton avis, ils étaient de quelle nationalité ? Blond, brun ? Vieux, jeune ? Tu.étais avec quelqu'un durant le vol ou pas ?

Si ça se trouve, il n'y avait rien à craindre, mais on est jamais trop prudent. Je refuse que quiconque touche un cheveux de ma soeur sans son consentement, il en est hors de question. Sinon je les tuerais. Comme fille d'un homme recherché, j'ai appris les règles de défense de base, c'est impératif pour sortir à l'extérieur, seule ou accompgnee.

Cassie.

- À ton avis, ils étaient de quelle nationalité ? Blond, brun ? Vieux, jeune ? Tu.étais avec quelqu'un durant le vol ou pas ?

Alors, je me souviens plus très bien, mais j'ai quelques flash backs qui pourraient m'être utiles à ma réponse. D'un ton sérieux, je lui répondis;

- Franchement, je crois qu'ils étaient européens, ils étaient blonds. Nan, j'étais complètement seule.. Et ce qui était étrange, c'est qu'ils étaient restés silencieux tout au long du vol.

J'étais encore plus angoissée. J'avais pas envie qu'on s'en prenne à Santana. Car on est tout autant concernées.

Santana.


On peut dire que ça sent mauvais. Ils n'ont rien fait. Ils n'ont rien dit. C'est louche. Généralement, ils agissent tout le temps... Même en lieu public ils se font discrets et arrivent à leur fin sans que quelqu'un les soupçonne. C'est étrange, oui, Cassie, c'est étrange.

- Tu en as parlé à papa ?

Si ça se trouve, ils étaient juste là en observation et ils n'ont pas fait attention à Cassie. Peu probable, vu qu'ils l'ont suivie. Ou alors ils observaient Cassie. Et ce serait bien ça le pire, car on ne sait pas ce qu'ils peuvent tramer, au juste. On est jamais à l'abris de rien, ça fait peur. Et pourtant on doit le cacher. C'est terriblement stressant. Seulement, si on le disait, là, c'est sûr, on éviterait pas une mort certaine.

Santana.


Cassie me répondit qu'elle n'en avait pas encore parlé à notre père, expliquant qu'elle n'avait pas eu de moment seule, sans sa colocataire, mais qu'elle devait le faire, proposant ensuite qu'on lui parler en même temps, ce serait mieux. Je jetais un énième coup d'oeil circulaire, vérifiant les portes, fenêtres. Je soupirais de soulagement, attrapant mon téléphone.

- Je ne sais même pas si c'est prudent d'appeler papa alors qu'on est ici... A Enamor, les murs ont des oreilles, tu sais...

C'était bien ça le plus chiant. Quoiqu'on dise, il fallait faire attention, car à tout moment, cela pouvait être affiché sur le panneau par Ashley ou l'un de ses toutous chéris. Voilà pourquoi Ashley, elle m’écœurait, elle crachait les secrets des autres au monde entier et elle, on arrivait même pas à la coincer.

Santana.


Ma soeur confirma ce que je disais, mais on devait le faire, même si à chaque fois on risquait gros si on se faisait découvrir. Les risques du métier, disons. Acquiesçant à la question de Cassie, qui était si je l’appelais, je hochais la tête, composant le numéro. Parce que, oui, je n'avais pas le numéro de mon père dans mon répertoire, c'était une mesure de sécurité. Si jamais je perdais mon téléphone, on ne pourrait pas le joindre, et ça nous arrangerait bien.

Sortant mes écouteurs en même temps - non je vais pas écouter de musique, je veux juste pas mettre en haut-parleur, on sait jamais - je les branchais au téléphone, en tendant un à Cassie lorsque la voix de notre père se fit entendre.

- Allô ?
- Papa, c'est Santana et Cassie... Disons que nous avons certaines choses à te dire...
- Vous allez bien, que ce passe-t-il ?
- Tout va bien, ne t'en fais pas pour nous. Mais, lors de sa venue à Enamor, Cassie a été suivie.
- Pardon ?

Je chuchotais, le téléphone à notre hauteur pour que notre père nous entend au mieux, nous n'allions pas crier ça sur les toits, surtout si la colocataire de Cassie entrait...

Cassie.

Santana commençant la composition du numéro de papa. J'avais les mains tremblantes, j'avais peur que papa le prenne mal et qu'il parte à la recherche de ces deux mafieux. Il risquait encore plus gros que nous.. J'écoutais ensuite la conversation. Nous chuchotions, bien que notre père ne comprenait pas très bien. A mon tour, je pris la parole, assez bas, mais assez pour que papa m'entende quand même.

- Oui, papa, j'ai été suivie.. ils étaiet deux. Habillés en noir, de type européens. Ils m'ont rien dis, le silence absolu vis à vis de moi. Pas d'agressions, rien.

J'espère qu'ils n'allaient pas venir jusqu'à Enamor.

Santana.


J'avais horreur de téléphoner à mon père, pas que je ne l'aimais pas, mais parce que c'est trop dangereux. Autant pour nous que pour lui. Car, en fait, si l'on doit faire attention, c'est pour que les ennemis de notre père, donc les autres gangs, ne nous attrapent pas. Sinon, connaissant notre père, il se livrerait pour nous laisser sortir. Capable de tout, il se tuerait si sa vie était le prix de la nôtre. C'est touchant mais horrible, sachant que ça peut arriver à tout moment.

Cassie décrivit alors ce qu'elle avait vécu, les hommes, le fait qu'ils n'aient rien dit, rien fait.

- Ils t'ont observée ?

Je me tournais vers ma soeur, même si le ton de papa était étrangement calme et limite impassible, tout cela était contrôlé. Notre père avait appris à ne faire passer aucune émotion dans sa voix, ni dans ses yeux, ni dans sa manière de se comporter. Il n'était pas non plus friand des effusions joyeuses, nous n'avions que rarement le droit à un sourire ou à une étreinte. Mais on avait appris à vivre comme ça. C'est son métier qui fait ça. Et même avec une voix pareille, on imaginait bien qu'il était inquiet et angoissé, comme nous.

Santana.


Un long silence suivit la révélation de Cassie. Je ne savais pas s'il réfléchissait, brassait des papiers, ou même s'il avait entendu ce que lui avait dit sa fille. Dans tous les cas, il ne faisait aucun bruit. J'étais prête à lâcher un 'Papa, t'es toujours là ?' lorsqu'il reprit de nouveau la parole.

- Tu étais seule, je suppose. Tu es bien sûre qu'ils n'ont rien fait, Cassie ? Ont-ils parlé avec d'autres personnes ? Des civils ?

Je restais moi-même silencieuse, regardant Cassie. Je savais qu'il allait les rechercher, c'est sûr, faire enquêter quelques uns de ses hommes dessus, ou même tout ceux qui n'avaient rien à faire, ou plus, et que si un problème se présentait, il allait nous rendre visite, c'est comme ça que ça marchait avec lui, de toute manière...

Santana.


Cassie continuait d’affirmer qu'elle était seule, et qu'ils n'avaient rien fait, ces hommes. Ils n'avaient même pas parlé à d'autres personnes. Personnellement, c'est soit très bien, soit très inquiétant. Je sais pas trop quoi en penser, très honnêtement, c'est flippant.

- Je vais voir qui sont ces hommes, ne vous inquiétez pas.

Facile à dire. Cassie a été suivie par des hommes plus que suspects, et on ne doit pas s'inquiéter. Remarque, maintenant, nous sommes réunies, et c'est ça le principal. On est réunies et saines et sauves. Mais j'ai comme l'impression que le pire reste à venir, en fait, donc ça ne me rassure pas plus que ça. Mais tout de même, on a cru déceler une lueur d'affection dans ce qu'il a dit. Pas grand chose, mais quand on est pas habitué à recevoir de gentilles paroles de sa part, ça se remarque.

- Je vais voir qui sont ces hommes, ne vous inquiétez pas.

Dans la voix de notre père, on aurait cru voir une pointe d'affection. Petite, mais c'était énormement important pour nous. J'étais un peu émue, certes, ça ne voulait rien dire. On en était tout de même toujours à cette même relation, distante et froide.

- Ok, merci papa. A bientôt. dis-je froidement.

Je raccrocha pour Santana et soupirais un bon coup, un peu soulagée. J'avais les yeux un peu flous. J'avais comme un mauvais présentiment.. j'espère qu'il n'y allait pas avoir de blessés, et encore moins de morts.

Santana.


Cassie raccrocha après avoir remercier et saluer notre père, elle soupire ensuite. Le temps de rattraper mes écouteurs, je rangeais mon téléphone, me posant mille questions. J'ai peur, là, oui, j'ai peur. Quand papa 's'en occupe' il s'en occupe. Et pas forcément... De la manière la plus adaptée.

- On a plus qu'à attendre... En espérant que tout se passe bien...

Mais tout va bien se passer, il le faut, même si j'ai un mauvais pressentiment. Et je crois que Cassie n'est pas non plus très rassurée. Mais c'est compréhensible, après tout. Mais de toute façon, on ne va pas y penser, lorsque les cours vont reprendre... Faut juste faire attention à nous, quoi...