Alex.


J'avais tout de meme pas pu m'empecher de m'avancer jusqu'à la chambre de Spencer. Meme si la mère Michèle me répétait que je m'enfoonçais encore plus. En plus, elle a raison, cette abrutie, mais ça m'énerve. Y a un truc qui fait que meme quand le reste dit non, je peux pas me retenir d'aller là où elle est. Ouais, donc là je suppose qu'elle est dans sa chambre, tout du moins, je l'espère, sinon je passerai pour un con. Remarque, ça va pas changer grand chose.

Et puis j'étais convaincu d'aller camper,de toute manière. Bref. Je m'avance jusqu'à la porte, avant de frapper. Imagine, Alex, y a sa colocataire qui débarque, et qui te dit 'je peux vous aider ?' mais non. Dans le pire des cas, Spencer est pas encore là mais elle va arriver en meme temps que moi. Enfin, disons que je l'espère.

Alex.


Ouais ouais, moi je suis bien d'accordpour sécher lundi matin, comme le propose Spencer. J'en reviens limite pas que ça soit elle qui l'ait proposé. Enfin, pas que ça me dérange, non, du tout mais... Oh, la porte s'ou... Et se referme. D'accord. Moi j'dis qu'ça fait toujours plaisir de se prendre un vent, surtout avec Spencer. Remarque, après le coup du salon, et celui du couloir devant la neige, j'y suis habitué, maintenant. Je savais qu'elle avait pas envie de camper ce soir mais bon, quand meme...

Enfin bref, la porte se rouvre, sur une jolie Spencer, qui avait visiblement pas envie de se lever pour aller ouvrir. J'la comprends, j'viens de la déranger.

- Je savais qu't'avais pas envie que je vienne, mais tout de meme..., je dis avec un sourire en coin, enfin, bref, jvoulais te voir.

Ouais, non, c'était peut-etre pas la bonne réponse, tout compte fait. T'es con. Ouais, je sais.

Alex.


Bon, le principal, c'est qu'elle n'ait pas relevé. Je suis chanceux. Soit elle s'en fiche, ou bien c'est passé comme une lettre à la poste. Ouais, j'espère que ça soit plus la deuxième solution. Non, faut que j'arrête d'espérer des trucs pareils, c'est vraiment n'importe quoi, très sérieusement. Mais alors qu'est-ce que je fous là ? Ben tu te fous dans la merde tout seul. Ouais, ouais, j'avais remarqué. Et pourtant, lorsqu'elle s'écarte pour me laisse entrer, j'entre, au lieu de refuser poliment. Je pense une chose mais je fais le contraire le plus total, cherchez l'erreur. C'est moi.

Je souris à Spencer lorsqu'elle agite son téléphone devant moi, avant de le balancer plus loin.

- Ouais, t'as vu ça. Avoue que c'était bien joué, quand même. Eh bien... On a pas forcément besoin de tente pour camper. Surtout à l'intérieur.

Mon dieu, j'avais oublié qu'une chambre de fille c'était comme ça. Un peu en bordel. Heureusement qu'elle est jamais rentrée dans la mienne, elle aurait peur, peut-être. Parce que ça à côté de la mienne, mamamia, c'est rien. Jetant un coup d'oeil circulaire, je remarque bien évidemment que sa colocataire n'est pas là. Mmh, tant mieux.

Alex.


J'aime beaucoup le coup du 'je ventile' hésitant. Enfin, d'un coté seulement. Parce que j'ai l'impression que, du coup, elle a pas vraiment confiance en moi, à laisser la porte grande ouverte. Comme si j'allais lui faire du mal. ça me vexe. Enfin, juste un peu. Et le fait qu'elle me dit qu'on devrait plutot sortir parce que sa coloc pourrait revenir à tout moment, ça confirme bien ce que je disais. Elle aime pas etre enfermée avec moi.

- Tu sais, Spencer, je compte pas te bouffer., je la rassure dans un soupir, enfin, faisons comme bon te semble...

Et demi tour, marche. Nous sortons donc dans le couloir. N'empeche, ça m'intrigue. Elle a peur de moi ? Tu sais, si ça se trouve elle s'est faite agressée une fois dans sa chambre, par un homme. Donc elle a peur dès qu'un gars passe le seuil de sa  porte. Oh, mais non... Enfin, hum, je sais pas.

- Et meme si j'en avais envie, je le ferais pas, je suis pas comme ça... Tu peux me faire confiance, tu sais.

Je laisse mon index dessiner la courbe de sa joue, esquissant un léger sourire.

Alex.


Spencer était restée silencieuse. J'ai bien dit était. Je dois dire q'au départ, ça ne m'étonne pas beaucoup qu'elle attrape ma main, qui caressait sa joue, c'est plutot ce qui a suivi qui m'a surpris. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle me demande de l'embrasser. Avant maintenant, je pensais meme que ça n'arriverait jamais. Ou alors que dans des reves bien lointains. Et de plus, dans un couloir. Non, je dois dire que ça m'étonne vraiment, elle qui parfois, peut se montrer légèrement timide... C'est une blague, c'est ça ? Ou alors je suis en plein mirage, peut-etre.

Blague ou mirage, toujours est il que j'ai pas pu résister à sa demande. Parce que, de un, on ne déçoit jamais une fille, et de deux, parce que j'en avais envie, ah ça on peut en etre certain. Meme si après avoir bien réfléchi, elle me renverrait à ma place. Je me penche donc vers elle, après m'en etre rapproché. J'ai du quand meme buter quelques secondes, avant de l'embrasser - ouais, faut me comprendre, je la voyais pas me demander un truc pareil. Relevant légèrement son visage de ma main qui caressait auparavant sa joue, je l'embrasse.

Alex.


D'accord, je m'étais préparé à ce qu'elle s'écarte, mais là ça fout une claque, n'empêche. Elle me demande de l'embrasser, et elle se taille après ? Cherchez l'erreur. ça aurait pu être parfait. Mais il a fallu qu'elle s'éloigne. Je maudis celui qui vient de provoquer ça, je vous assure, si je le croise, je le coupe en deux et...

- Alice ?

Alice ? Comment ça, Alice ? Alors que Spencer recule encore, je me retourne, apercevant une Street qu'a l'air bien en colère, vu le regard noir qu'elle me lance. D'accord, alors là, nous pouvons clairement dire que je me noie. Mais bien comme il faut, tant qu'à faire. Alice répond par l'affirmative, confirmant que c'est bien elle, avant de se tourner vers moi.

- Ah, bah j'croyais qu'il y avait rien ? Fin, chaipas c'est ce que tu m'a dis.. y'a un peu près 10 minutes de ça ?

- Alice, mais... Qu'est-ce que tu fais là ?

Ouais, j'avais pas franchement répondu à sa question, histoire de détourner le sujet. Mais ça n'allait pas fonctionner, j'en étais sûr et certain, elle avait l'air tellement en colère que je sentais que j'allais passer sous le couteau incessamment sous peu.

Alex.


Ouais, moi aussi je t'applaudis. Tu crois que c'est réellement le moment de la ramener, toi ? J'ai d'autres chats à fouetter. Je soupire profondément, les yeux fermés, me mordant la lèvre un instant. Bon, va falloir que... J'essaie d'arranger un truc. Même que là, ça soit peu possible. Je sens Spencer me dévisager, j'ose même pas la regarder, tellement j'ai honte.

J'attends que Spencer et Alice aient fini, essayant de trouver un truc, un truc qui puisse détendre un peu la chose. Je sais, c'est que j'ai dit. Mais je l'ai dit seulement pour qu'Alice ne soit plus malheureuse, je le pensais pas. On est tous d'accord, non ? Je suis bien assez perturbé quand elle est là, donc il n'y a pas 'rien'. 

Non, effectivement, les bouffées de chaleur lorsqu'elle est blottie  contre moi, le contact de sa peau qui m'éléctrise, le fait que je ne sache pas vraiment m'y prendre avec elle, que je n'arrive pas à m'en détacher quoi qu'il arrive, que je n'arrive pas à lui en vouloir lorsqu'elle me plante comme un con dans les couloirs, et j'en passe, non, ça ce n'est pas simplement Rien. C'est... Quelque chose. Mais je ne me vois pas lui déballer tout ça, surtout si je me fais des films, je passerais pour un con de première. Mais bon, je suis vraiment con.

Et là, en plus, elle va pas me prendre pour un imbécile, mais plutot pour un connard. Et moi qui ne voulais pas la blesser... Je me suis loupé. Mais complétement, je n'ai jamais eu ce genre d'échec, ça fait mal. Surtout que c'étais bien parti. Et il a fallu que je rencontre Alice aujourd'hui, que je lui parle, que je la réconforte, pour que ça parte n'importe comment. Pauvre de moi. Je n'aurais jamais du m'arreter devant elle, j'ai fait mon malheur moi-meme...

Je me déçois moi-meme, et dire que... Je voulais juste réconforter Alice. Juste ça.

Mais merde, c'est pas moi l'intellectuel du duo, c'est Jérôme. Mamamia. J'ai besoin d'aide, je suis terriblement con.

- C'était uniquement pour essayer de te réconforter, Alice, je le pensais pas. Spencer..., je commence, sans savoir vraiment comment finir, c'est... Oui, oui, je l'ai dit mais... Mais c'est faux.

Alex.


A ce que je lui dis, Spencer écarquille les yeux, visiblement surprise de ce que je viens de lui dire.  Elle dit alors que meme si elle meurt d'envie, elle ne le fera pas. Préférant que j'aie vraiment l'air idiot avec une seule joue rouge. Elle est adorable de penser à moi.

Toujours est-il qu'elle n'a pas dit ça avec un ton aussi cassant que celui avec lequel elle a insisté sur le fait que j'étais un connard, qui ne savait pas 'gérer avec les filles'. Très honnetement, ça me rend nostalgique. On aurait pu se  chambrer comme ça. Avant cette merde. Bordel, il a vraiment fallu que Street se pointe alors que je l'embrassais. Parfois, j'ai vraiment des envies de meurtres. Mais meme si j'en avais réellement envie, on ne touche pas à une fille. C'est tout. Et j'ai jamais détruit ce principe.

- Merci Spencer, t'es vraiment trop mignonne de penser à moi, ça me touche.

Et comme si rien ne s'était produit, je lui réponds, un peu moqueur. Elle va me manquer. Plus de piques, plus de flirts, bref, plus rien. Plus de calins qui réchauffent, plus de - possibles - baisers qui foutent la tete à l'envers. Plus rien. Rien de rien. 

- Tu vas me manquer... ça va me manquer.

Ce n'était qu'un murmure, presque inaudible. En meme temps de ne pas vouloir qu'elle entende ça, je souhaitais qu'elle le perçoive? Je savais pas. Dans tous les cas, je soupire, avant de reculer et de sortir du batiment, pour atterrir dans la cour.