Aussitôt entrée dans le bâtiment des filles, je me suis élancée dans le couloir, mes chaussures à talons dans les mains plutôt que dans les pieds. Je voulais regagner ma chambre au plus vite. Cette université était la meilleure chose qui pouvait bien m'arriver depuis des mois. Je suis entrée dans ma chambre. Je n'avais à vrai dire pas encore de coloc alors j'étais assez libre dans mes activités nocturnes.

Je me suis jetée sur mon ordinateur portable. J'y ai branché mon appareil photo et j'ai vite transféré les photographies que j'avais prises d'André dans mes fichiers. Pourtant, je n'avais pas envie de les mettre sur ma page Facebook tout de suite. J'allais attendre encore un peu...

Je n'ai pas pu résister pourtant, à l'envie d'écrire un statut sur ma page : Jamais je n'aurais cru pouvoir me faire ouvrir les yeux par un pur inconnu... Après plusieurs années, je peux maintenant dire que j'en ai fini avec toi. Tout en envoyant des SMS à mon amie Aurore, j'ai supprimé le numéro de téléphone de David, toutes les photos que j'avais prises de lui, tous les SMS que l'on s'était envoyés, j'ai supprimé mon historique pour ne pas le retrouver et tous les mots doux qu'il m'avait écrit dans mon bloc note.

Je suis ensuite passé à la page Facebook, j'ai changé mon statut amoureux de «C'est compliqué» à «Célibataire», j'ai ensuite trouvé toutes les photos de lui seul pour les supprimer, autant sur ma page que dans mes fichiers. J'ai même supprimé le contenu de la corbeille pour tout effacer définitivement.

Ouvrant la fenêtre, je me suis assise sur mon lit, mon mobile dans les mains, j'allais changer de numéro dès demain, en attendant, je supprimerais ses SMS au fur et à mesure. J'ai fouillé dans ma table de chevet pour sortir des cigares à saveur que j'adorais avec mon briquet et je l'ai allumé.

Toutes sortes de pensées me traversaient l'esprit. Étais-je tombée amoureuse de ce mec en fauteuil roulant? Ce sentiment si fort, je ne l'avais jamais ressenti aussi intensément qui me serrait la poitrine, m'empêchant de respirer et de penser clairement. J'étais peut-être complètement folle de vouloir autant rester près de lui, mais présentement, tout me poussait à vouloir lui plaire le plus possible.

J'ai trouvé toute la Marijuana qu'il me restait, j'ai trouvé la salle de bain la plus proche et je l'ai jeté dans la toilette, tirant la chasse d'eau au plus vite. Quelque chose me disait qu'André n'était pas ce genre de personne. Pour lui, je me sentais prête à changer plusieurs choses. Il me faisait voir la vie autrement.