Alice.

Sur le coup, je ne savais pas quoi faire. Aller le voir, ou ne jamais plus lui parler et être en conflit comme de vrais gamins? Je ne sais pas, mais la première solution serait plus abordable. Le problème, c'est que je n'ai pas la force pour aller l'affronter, car je m'en veux et je sais que tout est de ma faute. Mais je pourrais au moins aller saluer Elisabeth.. Toujours entrain de les regarder, je détournais le regard vers le sol, cachant le début de mes larmes. Où pourrais-je aller chercher cette force ? La chercher dans l'amour que j'avais pour Bastien ? Sûrement, mais il manque cette confiance que je devrais avoir en moi.

Je relevais la tête et les regardais. De toute façon, c'est trop tard, je n'ai pas le choix. D'un pas furtif, je rejoignis les deux jeunes gens. Je me concentrais sur Elisabeth, et la salua.

- Salut Elisabeth.

Je n'osais guerre jeter un regard à Bastien, mais je ne pus m'empêcher, une seule seconde de le regarder dans ses yeux, pour m'apaiser de toute cette douleur..

.Bastien.

Alice vient alors vers nous pour saluer sa meilleure amie. Bon normal quoi. Pour l'instant, on y allait en douceur. Surtout Bastien, laisse faire Elisabeth, elle sait gérer les situations délicates. Je ne dis rien, me contenant de regarder plutôt la cours que les deux jeunes filles. Elisabeth lui répondis alors :

- Salut Alice. Ça va se matin ?

Même si je ne les regardai pas et fuyais le regard de l'une comme l'autre, j'écoutais cependant attentivement la conversation, sans dire un seul mot, pour l'instant.

Alice.

Si ça allait.. Je vais mentir, je ne préfère pas encore ennuyer Elisabeth avec mes problèmes.. et je n'ai pas envie de montrer mon impuissance à Bastien, ça ferait trop lâche. Je regardais Elisabeth et affichais un sourire forcé.

- Mais oui tout va bien, en pleine forme. Et toi?

J'essayais donc ne plus regarder Bastien, mais j'étais mal à l'aise, je n'arrivais pas à l'ignorer. Courage, Alice. Je soupirais discrètement, exaspérée de la situation.

.Bastien.

Je sentis dans la voix d'Alice qu'elle mentait et cachait quelque chose à Elisabeth. En même temps, je la connaissais bien depuis tout ce temps et j'avais appris à reconnaître le ton de sa voix quand elle mentait ou cachait quelque chose, ou quand elle était sincère. La, elle ne l'était pas, surement pour se montrer forte devant nous deux. J'en sais rien et je m'en fiche. Elisabeth la crue, ou fit mine de la croire pour pas l'embêter et répondis :

- Moi ça va écoute, j'ai retrouvé mes amis, il fait beau et cet après midi je pense aller nager un peu.

Alice.

Elisabeth me répondit que ça allait, ajoutant qu'il faisait beau, qu'elle avait retrouvé ses amis et qu'elle irait sûrement nager cette après-midi. Good, alors. Je trouve que l'ambiance devenait de plus en plus tendue, à mon goût et cela me tendait également. Je regardais Elisabeth et lui souris, comme pour lui répondre que c'était cool tout cela. Je crois que je m'étais mise dans un sacré pétrin. Jamais je n'aurais du venir ici, au moins attendre que Bastien parte avant d'aller saluer Elisabeth, mais la Alice : Je suis forte et ne suis pas triste, avait grandement pris le dessus. Embarrassée, je me tus un instant et laissa un blanc. Et c'est là que je m'enfonça.. Le regard perdu dans le vide, ma respiration se faisait lente, stressée par la présence de Bastien..

.Bastien.

Je sentais la situation de plus en plus tendue entre Alice et moi. Chacun se disait qu'il aurait mieux fallu ne pas se voir. Je sentis aussi Elisabeth un peu gênée par ce blanc. Elle cherchait une solution pour relancer la situation. Car c'est clair que Alice n'est pas la reine pour trouver des sujets de discutions. Je jetais un coup d'oeil à Elisabeth. La jeune fille me lança un regard paniquer, me suppliant de faire quelque chose. Ok je vais l'ouvrir.

- Moi je ne sais pas ce que je vais faire cet après midi. Faudrait que je vois avec Mikel ou avec Connor ce qu'on pourrait faire.

Alice.

C'est en entendant Bastien prendre la parole que je relevais la tête vers mon amie et mon ex. Je le regardais et hochais de la tête, vaguement. J'en ai rien à faire de ta vie. Arrête de dire ça, Alice. Ca t'apporte rien ces gamineries. Mais ce qui me déchirait le coeur, et de prendre Bastien comme pour un inconnu, qu'on se parle à peine, enfin bon.. On recommençait tout à zéro, mais avec d'autres bases. C'était difficile, mais il fallait s'y faire. Rah, làlà, avec tout cela, je crois qu'un jour je vais faire un arrêt cardiaque. Bref il faut que j'en pose une. Mais j'arrive pas oralement.. Car mon regard, à présent, fixait Bastien, sans le quitter des yeux. C'était confirmé, je ne pouvais pas m'empêcher de le regarder. Je continuais de le regarder puis me ressaisit.

- Bref.. heum bon.. Je crois que je vais y aller. Retourner à ma chambre continuant de relire des choses et de rester enfermée.

disais-je, les larmes aux yeux.

.Bastien.

Je ne pensais plus à rien du tout, essayant de faire le vide total dans ma tête. Car j'avais très envie de m'emporter contre elle mais vu dans l'état qu'elle était, ça serait la goutte de trop. Non, elle est trop fragile pour l'instant, laisse la tranquille. Elisabeth lui dit alors, en bonne amie :

- Ok, je viens avec toi alors, car je vais pas laisser ma meilleure amie toute seule.

Ouai c'est ça, va avec elle pour la soutenir sinon elle va tomber en miette. Un sentiment contradictoire c'était quelque peut emparer de moi, à la fois, j'avais envie de lui envoyer toutes les insultes du monde à la figure pour me vider de tout ce que j'avais accumuler à force, et d'un autre coté, j'avais envie que rien ne se soit passer et qu'on soit toujours ensemble. Mais pourquoi s'en était-elle prise à Marie, pourquoi ? Fait chier à la fin ! J'avais soudain envie d'être en France et non ici, avec Marie et tout mes potes, et non avec Alice. Elisabeth et Connor n'y était strictement pour rien, mais je ne pouvais plus longtemps supporter de voir Alice si frêle, et une fois dans mes bras, si injuste et "cruelle". Je me levai d'un coup du banc et partit d'un pas ferme et décidé vers le gymnase.