La soirée tant attendue par des dizaines et des dizaines d'étudiants de l'UE est enfin arrivée : aujourd'hui, c'est la soirée de fin d'année. La soirée à ne louper sous aucun prétexte. Finis les cours, finies les emmerdes entre élèves, finies les rumeurs qui courent grâce à S, nous voilà bientôt tous en vacances, et quoi de mieux qu'une telle soirée pour se débarrasser de toutes les tensions accumulées tout au long de cette année ? En plus, aujourd'hui c'est l'été, le soleil brille, les robes courtes et les shorts sont de retour pour bon nombre de jeunes filles en fleur. Toutes les meilleures conditions sont réunies pour passer un bon moment. Avec ma petite Aria, en plus.

D'ailleurs, il vaudrait mieux que je ne la fasse pas trop attendre. Elle est du genre un peu colérique, voyez-vous ! Je prends alors une douche rapide, et en ressors quelques minutes plus tard, enfilant un boxer et m'ébouriffant les cheveux avec ma serviette pour les sécher. J'ouvre mon placard : je crois que je ne ferai pas compliqué, comme d'habitude, en fait. Un t-shirt gris foncé avec un simple col V en guise d'originalité, et un jean, feront l'affaire. Inutile de faire un effort considérable, contrairement par exemple au bal de Noël dernier, où il fallait déballer le grand jeu : chemise impeccable, pantalon en toile, veste de smoking, et je passe les détails les plus insignifiants. Bref. J'enfile le tout et lace mes baskets. Retour obligé par la salle de bain, où je me brosse une dernière fois les dents, avant de me coiffer les cheveux comme à mon habitude. Pire que clean. La soirée s'annonce bien.

J'attrape ensuite téléphone portable, argent et clés de ma Silverado. Parce que ouais, contrairement à certains élèves de l'UE, j'ai le permis et j'aime m'en servir. Et, bien que le parc où se déroule la petite fête de ce soir ne soit pas excessivement loin, je préfère voir les choses en grand et faire une arrivée un minimum originale. Et puis, ça sera l'occasion de faire faire un tour à ma chère Sky, ahah.

Une fois fin prêt, je descends les marches de l'internat d'un pas précipité, et me rends au parking extérieur. C'est alors que j'envoie un message à ma cavalière pour la prévenir.

"Je suis à l'entrée du parking, j'attends plus que toi Blondinette !"

Mamamah. No stress, Sky. Tu dis sale consience de mes deux, mais là, j'suis légèrement en retard, et j'ai oublié de m'acheter ma tenue pour cette foutue soirée, où j'verrais encore la gueule des cons d'Enamor. Mais y'aura ton cher Adam. Pas faux, pas faux..

A peine l'essui déposé sur mon corps, je sortie de la salle de bain, plutôt précipitée et hâta le pas vers ma garde robe. Je l'ouvris, sans plus attendre et en sorti ce que je pu trouver; Ceci. Je trouvais cela plutôt sobre, mais en même temps encore chic. J'aimais bien, quoi. Je pris donc vite fait cette tenue et repartis dans la salle de bain.

Tout d'abord, je me sècha ma tignasse, mes cheveux prènent éormément de temps à sécher, mais bon, on va s'en sortir, grande Aria! Une fois le crâne entièrement sec, je m'habilla, de la tenue que j'avais sélectionné. Ok, bon, bien. J'allais pas partir au naturel. Je m'assume à moitié, au naturel, en fait. Et puis bon.. t'y vas quand même avec Adam. Ta gueule connasse.

Et petite Sky fut enfin prête, ma foi! J'étais fière de moi, à vrai dire. Je ressemblais encore à quelque chose, alors que je n'avais pris que 30 minutes à me préparer. D'ailleurs, j'ai pas bouffé, moi. Fait chier.

C'est prête que je sortie de la salle de bain, et j'passa par le congélo pour piquer une glace au marron. Et sur le chemin vers la porte, je chipa mes clefs et mon sac, et partie prendre un taxis pour aller à ce fameux lac.

Le chemin fut assez chiant. Mais ma glace m'avait plutôt bien occupée, ainsi que mon téléphone. Ah bah, le péteux, tiens.
« Je suis à l'entrée du parking, j'attends plus que toi Blondinette ! »
Ah bah tiens ! Quand même. J'espère bien que tu sois là avant moi, et que par conséquent tu attendes plus que moi. Merdeux. Mais bon, j'décrocha quand même un sourire en lisant l'sms. J'réponds pas, j'suis là dans deux minutes.

Les deux minutes eurent donc passer. Je stresse. Je sais pas pourquoi, putain. J'ai peur de pas être à la hauteur. Où est partit mon juste milieu ? J'ai pas à m'inquièter, non d'un chacal, c'est juste Adam. Hm. Pff. Bref.

Je me précipita de sortir mon cul du taxis, saluant vite fait le chauffeur, qui m'abandonna ensuite, démarrant comme un barlos. Ok, ce fut très.. chic. Les lunettes de soleil sur la gueule et la glace portée à ma bouche pour la finir, j'observais les alentours à la recherche "de mon cavalier". Quand soudain, je vis un grand, châtain. Magnifique. Bon, y'a plus à parler, c'est bien Foster. L'gros péteux. Yees. C'est un mini sourire que j'essayais tant bien de cacher que je le rejoignis sans plus attendre. Cache ta joie, cache ta joie. TCHIIIS, elle se cache pas. Une fois plantée devant lui à sourire comme une conne et à alterner avec ma glace, je dis, amicalement, en le regardant de haut en bas :

T'es trop beau merdeux. et je continuais ma glace, telle une barlosse, le mattant, faut pas le cacher, hein.

Il me faut peu de temps pour parcourir le trajet jusqu'au parc. Je me gare vite fait sur le parking. Je reconnais quelques élèves de l'UE qui restent plantés à l'entrée du parc, sans y entrer, allez savoir pourquoi. Ils attendaient peut être ma venue, qui sait ? Je blague, uh. Bref, je sors du pick-up, lunettes de soleil sur le nez, et m'y adosse en mode beau-gosse de Miami Beach, en attendant la petite Aria.

C'est alors que j'aperçois un taxi qui vient de débarquer sur le parking, à une dizaine de mètres de mon emplacement. Je n'aurai pas eu à attendre très longtemps : ma chère blondinette en sort, lunettes vissées sur le pif, et glace à la main. Et il faut avouer qu'elle est on ne peut plus ravissante. Comme si le contraire était possible, en même temps, tiens. A vrai dire, plus je la vois, et plus je me dis que j'ai bien fait de l'inviter elle et non une autre. Et plus je me dis aussi que c'est cool qu'elle ait accepté. Enfin, je vois pas pourquoi elle aurait refusé, mais bon. Bref, tout ça pour dire que je suis de plus en plus convaincu du fait que la soirée va être au top.

Elle inspecte les horizons afin sûrement de me retrouver. Je m'avance vers elle pour lui faciliter la tâche, dévoilant au passage mon sourire le plus brillant qui soit. Mais il est sincère, bien que je doute qu'Aria y croit un instant. Je retire également mes lunettes et glisse l'une des branches dans mon col de t-shirt.

Elle aussi sourit. Discrètement, mais elle sourit. Ahah, t'arriveras pas à le cacher, blondinette. Elle alterne rictus discret et glace et, une fois à ma hauteur, ne cache plus ses dents blanches, et m'inspecte de haut en bas, continuant la succion intempestive de sa glace.

"T'es trop beau, merdeux," lâche-t-elle d'un ton amical.

Merdeux ? Je n'aurais pas trop su comment le prendre si ça venait de quelqu'un d'autre. Mais bon, là c'est Aria, quoi. Ce genre de petits pics sont plus affectifs et complices qu'autre chose. En d'autres termes, j'irai pas pleurer pour ça, quoi. Au contraire, je ris doucement.

- Le merdeux te remercie, et te retourne le compliment, je rétorque. J'vois que t'as fait un effort de présentation, j'apprécie.

Je marque une courte pause, la regardant comme elle le fait depuis maintenant quelques secondes. C'est-à-dire, de haut en bas, comme pour inspecter le fameux effort de présentation, puis je reprends, tout en poussant légèrement son épaule, pour montrer que je la charrie.

- Nan mais en vrai hein, t'es belle, j'avoue finalement.

Adam me dévoila, s'avançant vers moi quand j'arrivais, un énorme sourire. Ses dents blanches toute bien alignées venirent essayer de me faire croire que c'était sincère. Bouaaha, nan. C'est un vrai.. Coeur pur, Aria. Soit, consience.

Après ma petite phrase assez habituelle contenant "merdeux", Adam riait doucement. J'aime tellement quand il rigole comme ça, ah. Putain. Je me mis à sourire, seule. Tu ne peux pas être heureuse, Sky, tu ne peux pas, non, non. Détend-toi. Y'a Adam.

Le merdeux te remercie, et te retourne le compliment. J'vois que t'as fait un effort de présentation, j'apprécie.

Merci, merci. Enculé. Vazy que je te fasse une pichnette sur ton front, comme je le fais quand tu me cherches de trop. Je croisais les bras, insatisfaite. Tss. Et ce p'tit con m'observait, de haut en bas, comme je l'avais fais avec lui. C'est là que je me rendis compte que je n'avais pas contrôler mes "sentiments" en le regardant ainsi, que j'avais dévoiler quelque chose d'assez affectif. Mais bon, moi.. Ca m'faisait drôle. Je secouais la tête, ensuite, dégoutée de moi-même. Complexité, bonjour.

Mais Foster me fit un coup amical contre l'épaule, voulant sûrement me rattraper. Comme toujours. Notre relation se base souvent sur du sarcasme. On se cherche. On se trouve.

Nan mais en vrai hein, t'es belle.

Ses mots, et je l'avoue, mais vraiment execptionnellement, me firent chaud au coeur. Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus entendu quelqu'un me dire cela. Et là, sans contrôle et pensées malicieuse, je lui dévoila enfin un sourire sincère. Je le regardais dans les yeux et perdis tout air hautain.

Merci joli coeur.

Joli coeur? D'où j'ai sortis cela? Ah, si, j'dis ça quand ça m'a fait chaud au coeur. Quand j'suis contente. Je secouais la tête et déviais le regard, un peu confuse. J'aime pas montrer de l'affection, putain. Je soupirais, et ensuite, pour me rattraper et reprendre le dessus, je croisais les bras et repris mon air hautain, regardant Foster.

Bon, Foster, on dégage et on va à c'te fête aux cons ? disais-je, sûr de moi et jetant sans regrets ma glace parterre.

Pendant un instant, un court instant certes, mais que j'ai su apprécier à sa juste valeur, Aria sourit sincèrement à mon compliment. C'est vrai que ce n'est pas tous les jours que je lui en fais, donc elle a du trouver ça déroutant. Ou au moins inattendu. En même temps, je n'allais pas dire qu'elle ressemblait à un sac et que j'avais honte de m'afficher avec elle ce soir, puisque c'est le contraire total. Elle est vraiment belle, je ne vois pas pourquoi je le lui cacherais. Enfin, faut pas pour autant qu'elle en prenne une habitude. Parce que, même si je le pense souvent, je ne lui dis que très, très rarement. Les compliments sont bien plus appréciés quand ils sont reçus à petite dose, c'est un secret pour personne. Par exemple, toutes ces pétasses qui me regardent comme un prince charmant, au départ j'adorais ça. Maintenant je m'en suis un peu lassé, c'est toujours la même chose. C'est pour ça aussi, d'ailleurs, que j'aime bien Aria. Parce qu'elle change un peu, elle me met rarement sur un piédestal, et quand elle le fait, c'est souvent pour se foutre de ma gueule, donc bon. Ça m'amuse bien plus que ces couineuses qui sont persuadées qu'en explosant de rire à chaque fois que j'ouvre la bouche, elles auront des chances de finir dans mon lit.

"Merci joli cœur", répond-elle en déviant le regard.

Ahah, confuse ma chère Sky ? On dirait bien, en effet. C'est marrant. C'est pas n'importe qui qui pourrait la mettre dans un état pareil, j'en serais presque honoré tiens ! Pour toute réponse, je lui souris comme elle vient de le faire.

C'est alors qu'elle soupire, puis reprend son habituel air hautain en croisant les bras. Aria cœur de pierre, le retour. Le changement soudain d'émotions aurait de quoi en perturber plus d'un, moi le premier.

"Bon, Foster, on dégage et on va à c'te fête aux cons ?" demande-t-elle tout en jetant sa glace au sol.

J'acquiesce en hochant la tête, et réponds sur le même ton.

- Tu m'as l'air motivée, j'te suis blondinette !

On entre alors dans le parc. Je dois avouer qu'il est vraiment énorme. L'UE a pas fait les choses à moitié, pour le coup. Une énorme étendue d'herbe bien verte entoure un grand lac. Un peu plus loin, un parterre bétonné accueille buffet et boissons, et juste à côté, on retrouve la sono. Une belle organisation, donc. Je dis bravo à l'université, voilà un truc qui claque bien. Je suis encore plus convaincu que la soirée va être bonne, avec le lieu qui se présente à nous.

- Tu penses toujours que ça sera une fête aux cons ?, je demande à ma cavalière, reprenant ainsi les termes qu'elle a employés quelques instants plus tôt.

Petit sourire du Foster après ma confusion, grr. Mais bon, c'était un sourire normal, donc je ne me sentis pas attaquée. Ni même.. vexée. Puisque j'avais affiché quelque chose de vraiment sincère. Quelque chose de vrai. Et il m'en fallait du courage.

Ensuite, du même ton, Adam hocha de la tête comme pour approuver mon idée.

Tu m'as l'air motivée, j'te suis blondinette !

On entra alors dans le parc. J'observais les alentours, attentivement, d'un regard neutre et pas trop émerveillé. Y'avait de la sono, des bâteaux pour aller sur le lac, mais surtout.. Putain un bar. J'suis pas alcoolique, loin de là, hein. Mais me faut toujours mon verre de rhum quand j'avais à une soirée. C'est mon truc le rhum, j'aime tellement ça. Ça me rappelle de bons moments.. ça me rappelle une ambiance chaude, chaleureuse mais à la fois obscure et malicieuse. Même si ça me rappelle souvent un sentiment étrange que et que ça fait revenir du superficielle, j'aime la redécouvrir, cette ambiance. C'est comme une mutilation.

Tu penses toujours que ça sera une fête aux cons ? me demandait-il soudainement avec les même propos.

Je retourna ma tignasse blonde vers lui, grimaçant, mais avec de la joie, juste pour futur verre de rhum. Je grimaçais comme pour hésiter au fait que ce serait une fête aux cons.

Hm, j'pense bien, tu sais. Mais moi j'men fous de leur tête de lamentin, tout c'que je veux c'est mon traditionnel verre de rhum! Alors, bouge ton cul, Foster.

Et c'est d'un pas décidé, que je pris la main du merdeux et que j'hâta le pas vers le petit bar qui se présentait à 3m de nous. A vrai dire, une fois que je fus devant le bar, je lâcha la main d'Adam, confuse. Confuse ? C'est rien poulette ! Prend ton rhum, tu retrouveras ton juste milieu, bordel. Je soupirais donc un grand cou et m'accouda sur le bar, attendant que le serveur me repère. Ah, le voilà enfin, ce putoi. Il pue de la gueule. En fait, un putoi c'est censé puer du cul, m'enfin bon, s'il pue de la gueule il pue peut être aussi du cul. Possible.

Je vous sers quoi, ma jolie? dit-il d'un air assoiffée de sous-entendus.
D'où? Vraiment le vieux pédophile en manque quoi. Je fronçais un sourcil, prenant du reculons et répondis sur un air de dégoût.
Juste un rhum, pour moi, putoi.
Le serveur s'interrogea intérieurement et fronça méchamment les sourcils s'adressant à mon doux visage d'innoncente et s'éxcuta, pendant que je dévoilais mon sourire de salle emmerdeuse, le genre de petit sourire en coin, vous voyez, là. J'aurais peut-être pas dû, mais ma jolie, venant d'un vieux comme ça, là, j'aime pas. En plus, avec son air, hein. Tss.

Enfin bref, le putoi qui servait de serveur me donna mon rhum. Je lui murmura un merci, gentiment, et me retourna vers Adam, buvant une gorgée, puis tapotant machinalement mon verre, tout en le regardant malicieusement.

"Hm, j'pense bien, tu sais. Mais moi j'men fous de leur tête de lamentin, tout c'que je veux c'est mon traditionnel verre de rhum! Alors, bouge ton cul, Foster," me répond Aria tout en grimaçant suite à ma question.

Aria et le rhum. A croire que c'est une parfaite histoire d'amour, entre eux deux. J'en serais presque jaloux, laul. Enfin, il faut avouer que c'est quelque chose que l'on partage, notre goût pour le rhum. J'aime beaucoup ça, moi aussi. Mais pour l'instant, j'ai pas trop la tête à en boire. Je vais me contenter d'autre chose pour le moment, j'en prendrai sûrement un peu plus tard dans la soirée.

Par hâte, Blondinette me prend par la main et m'amène au bar, quelques mètres plus loin. Elle la relâche aussitôt. Bah alors, petite ? On assume pas de me tenir la main ? Ahah. Elle est mignonne. Mine de rien, elle s'accoude au bar, attendant l'arrivée du serveur. Celui-ci débarque une poignée de secondes plus tard. Moi qui suis pourtant resté en recul, je sens son haleine de là où je suis. J'imagine même pas ce que doit subir Sky.

D'ailleurs, elle recule, répugnée, alors que le serveur lui demande ce qu'il lui sert. Le "ma jolie" qui suit sur un ton bien pervers dégueu était en option, ducon. Tandis qu'elle recule en demandant son verre de rhum, le tout suivi de l'affectueux surnom de "putois" qui convient parfaitement à la gueule de vieux con à qui elle parle, j'avance en le fusillant du regard. Quant à lui, il tend son verre à Aria, qui le sirote d'un air satisfait.

- T'sais que j'pourrais te faire virer si tu continues à parler comme ça ?, je le menace dans un chuchotement rauque, avant de reprendre ma voix habituelle : J'vais prendre un whisky.

Le putois me passe donc mon verre. Je retourne au niveau d'Aria, un peu plus loin du bar. Elle tapote le sien tout en me regardant de son œil malicieux que je connais si bien. Je passe ma main libre dans mes cheveux et avale une gorgée de mon verre.

- Franchement, l'endroit est sympa. Mais le jour où ils emploieront des gens compétents, là ils gèreront vraiment, je lance d'un ton à la fois amusé et accusateur.

Je méprise une dernière fois le serveur, tout en amenant Blondinette un peu plus loin en la tenant par la taille. Plus je suis loin des cons, mieux je me porte.

T'sais que j'pourrais te faire virer si tu continues à parler comme ça ? menace Adam dans un murmure, que j'entendis et qui me décrocha encore un sourire malicieux.
J'vais prendre un whisky.
Ouuh, bah maintenant on passe au whishy, merdeux? Et le rhum, on en fait quoi? On chie dessus comme un pigeon? Tss. Je suis révoltée. Hu.

Enfin. Adam revint à ma hauteur, un peu plus loin du bar. Revoilà le beau gosse! Et je sens que beaucoup de regards pèsent sur lui. Oh.. passons cela! Ne s'attardons pas là-dessus, grande Aria! Il passait ensuite sa main dans ses cheveux, ce qui fut trop beau à voir, et bu une gorgée de son stupide whisky que je fixais en ayant les sourcils froncés. J'admet pas. Bon, salle conne, t'as fini avec ta haine contre le whisky ? Stupide fille-va. Han, c'te bon!

Franchement, l'endroit est sympa. Mais le jour où ils emploieront des gens compétents, là ils gèreront vraiment. lança soudainement Adam d'un air amusé mais à la fois accusateur. On se rebelle, Apollon!

Je souriais à sa remarque. J'approuvais tout, et pour le lui faire comprendre, j'hocha fermement de la tête, sincèrement. J'veux plus recroiser ce vieux putois pédophile. Croyez-moi, jeunes gens. Il pue de la gueule. J'suis sûre que la diharée est passé par le mauvais trou. Rapport ? Rapport de libellule, aucun. Bref, bref.

Après encore avoir mépriser le serveur mi-homme mi-putois, Adam m'emmena plus loin, par la taille. Nous étions donc isolé du pédophile-putois, ce qui me détendit. Par contre, pas isoler des regards. Quoi? J'ai horreur du regard des autres. T'as plutôt horreur qu'on regarde ton joli coeur! Pffu! N'importe quoi, pensais-je en rigolant dans ma tête. Sky, aulieu de penser à des choses détaillée dans ta maudite tête, occupe-toi du péteux au cul de cristal, j'crois pas que tu vas savoir le garder longtemps si t'ouvre pas ta gueule un peu, non? Oué, mais, j'le sens pas. J'suis forte réveillée et j'ai peur de faire une connerie, justement. Le fait de le revoir après autant de temps me perturbe, rien de grave. Bref. Bref. J'dis quoi ? Que j'ai enfin testé un nouveau jeu vidéo ? Nan, laisse tomber. T'es con? STOOOOP. J'ai l'air d'une folle.

Soudainement, une musique assez mouvementée apparut, le son était plus haut. Donc, entâmer une conversation était complètement bien chiant à faire. C'est se gueuler dessus ou se passer des mots dans l'oreille telle une censuré qui demande discretos un service. Donc. Tiens.

Une idée me parut soudainement en tête. J'voulais tester le whisky du péteux. Pour voir s'il en valait la peine, en fait. J'en avais pas toujours fini avec cette saloperie de whisky. Donc, sans gêne et naturellement mais aussi machinalement, je piquais le verre d'Adam et bu une gorgée. Ensuite, je fronçais les sourcils et dis :

Hm, ouais, ça en valait la peine.

Puis, je reporta mon regard vers Adam. Me rapprochant grossièrement de lui, c'était à dire, comme souvent, à quelques centimètres de son visage d'innocent, je lui pris sa main et lui donna brusquement son verre, ne le quittant toujours pas des yeux, le sourire en coin. La distance que j'avais mise entre nous n'avait pas de limite, et c'est tel que mes lèvres effleuraient les siennes, mais je revins, soudainement à la réalité. Pas maintenant. J'veux pas faire de conneries. Alors, je repris mes distances e jouais avec mon verre, regardant autre part, le sourire en coin. Tu le cherches Aria, non? Ca a souvent été comme ça entre vous, et vous vous trouvez toujours.

Apparemment, Aria n'apprécie pas le fait que je ne partage pas de rhum avec elle cette fois-ci. Ah mais si elle savait, c'est juste que j'en ai trop abusé il y a un certain temps, alors j'essaie de ne pas en prendre à chaque fois pour éviter de m'en lasser. Non pas que je sois un poche, hein. Au contraire. Juste un peu fêtard sur les bords. Et donc je préfère alterner un peu pour ne pas m’écœurer du rhum. Faut avouer que c'est vachement sucré, comme goût, donc ça peut rapidement devenir imbuvable. Et puis en plus, j'aime beaucoup le whisky aussi. Ce qui n'a d'ailleurs pas l'air de plaire à ma chère blonde, haha.

Aria approuve ma remarque. En même temps, le contraire m'aurait étonné. Elle avait l'air aussi dégoutée que moi par le serveur à la con, donc bon. Je crois que si on a affaire encore une fois à lui dans la soirée - ce qui risque d'arriver sachant que je doute que je vais m'arrêter à un simple whisky - et qu'il recommence avec son air de pervers pédophile à gerber, il va finir avec mon verre dans les yeux. Le contenu comme le contenant. Et ça risque de ne pas être beau à voir.

En parlant de verre, alors que la musique démarre et vient ainsi pourrir toute chance d'avoir une conversation concrète avec un quelconque interlocuteur, Aria vient me piquer le mien. Apparemment, elle n'a pas encore fini d'en démordre avec le whisky, haha. Elle y trempe ses lèvres et, fronçant les sourcils, admet qu'il en vaut effectivement la peine. Un jour peut-être, je finirai par lui faire apprécier quelque chose plus que le rhum, qui sait ? Enfin, inutile de trop espérer, je crois que son amour pour cet alcool est bien trop incommensurable.

C'est alors qu'elle me rend mon verre, tout en s'approchant dangereusement de moi. C'est pas nouveau, on joue souvent avec les distances, comme ça. Mais là, qu'on se le dise, il n'y a presque plus de distance, en fait. Ses lèvres viennent presque effleurer les miennes, sans que je m'y sois attendu. On aime être imprévisible, Sky ? Je souris. Une fois qu'elle se recule, me laissant dans une frustration totale, je ne lâche pas ce sourire discret, et fronce légèrement les sourcils pendant une fraction de secondes, montrant une certaine incompréhension. Elle a raison, en un sens. C'est trop tôt et, bien que j'avoue en crever d'envie à l'instant présent, je ne peux pas me le permettre. Ce serait pas raisonnable. Pas maintenant, en tous cas.

Mais elle me cherche, et si elle continue elle va finir par me trouver. Elle regarde ailleurs, dévoilant son cher sourire en coin, et tapotant machinalement son verre. Tiens, et si c'était finalement l'heure pour que je prenne un peu de rhum, moi ? A mon tour, j'attrape son verre, effleurant longuement sa main au passage, et en bois une gorgée. C'est vrai que c'est bon, ce truc.

Tout en lui rendant son verre, j'approche mon visage de son oreille. Pas trop le choix si je veux lui parler, vu la sono qui, faut croire, est montée au maximum.

- T'avais raison de te fâcher pour le whisky Blondinette, j'aurais du prendre du rhum, lui aussi il en vaut la peine.

Et ni vu ni connu, une fois mon commentaire terminé, je dépose un baiser furtif au creux de sa mâchoire, avant de reprendre ma place initiale.

Le dos retourné à Adam, je n'avais pas pu voir sa petite incompréhension. En revanche, moi, je l'étais en totale. C'est une habitude, pourtant entre nous deux. Mais là, j'avais été fort. C'était le fait que la soirée avait à peine commencer. J'avais l'impression d'avoir fait une connerie. Bien qu'au fond, le désire brûlait de l'embrasser et de le trouver une bonne fois pour toute. Cela m'avait énormément manqué, cela s'était passé il y a bien trop longtemps. Je n'aime pas l'admettre, car c'est absurde, ce n'est pas sérieux mais, le contact de ses lèvres me manquait, ses mains se déposant sur mes hanches me manque. Il me manquait. Même si je l'avais juste devant moi. J'arrive plus à me comprendre. Si, tu y arrives. Le flirte avec Adam te manque, c'est tout. Le problème c'est que souvent au flirte, j'ai du mal à être indifférente. Stop, Sky. On se fait pas un monologue. Surtout pour le péteux! J'avoue, j'avoue. Ouh, on souffle un bon coup. Bordel.

Soudainement, Adam vint piquer mon verre, insistant légèrement au contact. C'était simple, mais ce contact m'avait donné des frissons qui avaient traversés mon corps entiers. Mon expression était devenue pâle, mais je repris le dessus aussitôt, souriant bêtement. Putain, Aria, t'es où? Allô la terre, salle blonde? Ok, ok. J'suis là.

T'avais raison de te fâcher pour le whisky Blondinette, j'aurais du prendre du rhum, lui aussi il en vaut la peine. me dit-il à l'oreille.

J'ai toujours cru au rhum, Foster ! Faut pas se détacher.
Ensuite, assez discrètement, Adam déposa un baiser au creux de mon menton. Cela me décrocha un sourire plutôt malicieux. Il continuait mes dégâts ? Tu veux vraiment.. Putain Aria. Bon, je me calme et que mon côté sensible ne se dévoile pas, sinon je perdrais mon combat personnel. Voilà, donc, donc.

Adam était, après son baiser assez furtif, retourné à sa place de départ. Trop loin de moi à mon goût. A mon goût, hein. Alors, je me retournais, le sourire en coin. Je me rapprochais de lui, la tention montait en moi et c'est comme si tout prenait le dessus. Le désir me possédait. Non, non, pas maintenant. Et donc, reprise par la réalité, je m'arrêtais net, confuse et pris une bonne gorgée de rhum. Ensuite, je relevais mon regard vers Adam, le regardant avec mon air hautain si habituel, comme si rien ne s'était passé.

Malheureusement, tout se bousculait dans ma tête. Le voir ainsi en face de moi, savoir que le jeu entre nous était partit.. Il ne me laissait pas indifférente quand ça se passait comme ça entre nous. Aussi, qui ne meurt pas en le voyant ? En le voyant dévoiler son plus beau sourire, en le laissant te donner un simple baiser. Putain. C'est dur de résister. Mais tiens bon. Passe, passe, trouve une issue. Je crois que j'ai une idée.

C'est donc sans plus attendre que je glissais ma main dans celle d'Adam et que je l'entrainais plus loin, sur une espèce de "piste de danse", enfin, tout le monde s'était rassemblés là pour danser. Autant se dendiner comme des cons, nan? Et donc, une fois au coeur de l'ambiance, je commençais à me dendiner devant Adam, comme une conne avec mon verre en main, le sourire aux lèvres, telle une naïve adolescente. J'aimais pas ça, mais bon, j'avais envie de redécouvrir cette joie d'antan.

Une fois retourné à ma place initiale, je sens Aria qui m'y rejoins, accompagnée par son sourire en coin. A nouveau, elle s'approche plutôt dangereusement. Elle joue trop, je sais pas ce qu'elle veut, et c'est à la fois terriblement frustrant et étonnamment passionnant. Et, bien que tout ça me perturbe un peu, pour rien au monde je n'échangerais ma place avec quiconque passerait sa soirée à s'amuser comme un fou.

Et inconsciemment, je m'approche à mon tour, très légèrement. Mais c'est alors que Blondinette se recule. Encore. Je serre la mâchoire, ne comprenant pas trop ce qu'elle cherche. Sans pour autant relâcher les commissures de mes lèvres, ce qui me donne un air à la fois amusé et moralisateur. A la place, elle boit une nouvelle gorgée de rhum, reprenant dans un même temps son habituel air hautain, comme si de rien n'était.

A quoi tu joues, Aria ? Cette question me brûle la gorge. J'hésite un long moment à la lui poser directement, mais finis par conclure qu'on ne pourra de toute manière pas vraiment avoir de vraie conversation pour le moment, sachant que la musique est beaucoup trop imposante. Donc je préfère la garder pour moi pour le moment. A la place, je bois une gorgée de mon verre, histoire de faire passer cette brûlure gutturale imaginaire par une autre bien réelle. Le verre se retrouve alors complètement vide ; j'en reprendrai un plus tard. Quant à la question qui me taraude, j'espère pouvoir lui en parler un peu plus tard dans la soirée, une fois qu'on aura pu se retrouver au calme, loin de la sono entêtante.

Pour mettre fin à mon bordel cérébral, et peut-être au sien aussi, qui sait, Aria me prend par la main et m'emmène là où bon nombre d'élèves se sont regroupés pour danser. Je pose au passage mon verre vide sur le comptoir juste à côté, et la suis volontiers. Je n'aime pas vraiment danser, ce n'est un secret pour personne. Néanmoins, j'avoue que, pour le coup, c'est vraiment amusant. Une fois ma main lâchée, Aria commence à se dandiner comme une ado à sa toute première soirée. Elle est adorable, elle a l'air de s'amuser comme une dingue, et sa bonne humeur est on ne peut plus communicative. Je la suis à nouveau, remuant mon derrière de manière ridicule et irréfléchie. J'attrape la main libre d'Aria et m'en sers pour faire tournoyer Blondinette dans tous les sens, l'approchant un coup tout près de moi, l'éloignant un autre, et ainsi de suite. Je ne sais pas de quoi on a l'air, mais à vrai dire, je m'en fous complètement, et ça fait vraiment du bien de se lâcher comme ça.

Je crois que je n'avais pas mal semé le bordel dans le cerveau de mon cher petit péteux. Je l'avais vu, quand je l'avais quitté, sa confusion caché par son sourire, entre autre. Je n'aurais pas du faire cela, mais, je ne sais pas ce qui m'avait pris. Fallait dans tout les cas que je me calme amplement sinon tout ça va faire un bordel. Je préfère attendre que cette fois-ci ce soit lui qui fasse le premier pas pour voir.. Mais si ça tombe, qui sait? Il a vue sur un fille? Après tout, j'suis juste Aria, cette fille assez dur à cerner et pourtant coulos au flirte. Je ne savais pas qualifier notre relation. Je ne savais rien.

Enfin, une fois sur la piste de danse, je crois que nous nous détendions tout les deux après le feu qui venait d'être petit à petit éteint. Je savais très bien qu'Adam n'aimait pas danser, et moi non plus, mais là, c'était aussi une échappatoire. Donc. Mais, j'trouve ça plutôt hilarant.. surtout quand ton partenaire se dendine le cul n'importe comment. Je commençais donc à être prise dans un fou rire, je ne pu même pas me foutre de sa gueule mentalement, qu'il me prit par la main, me faisant tourner sur moi-même, m'attirant vers lui, puis m'éloignant. Je n'avais jamais vu Adam dans un tel état, et croyez-moi, j'en avais mal au ventre à force de rire.

Les regards pesaient sur nous, c'était une habitude, on était différents de tout les cons d'ici, et on en avait aussi l'habitude, on avait souvent fait des trucs assez distincts des autres et assez délirants, je dois dire. Et je crois que cette danse de merde nous avait fait sacrément du bien. Péteux s'amusait à mon avis bien! Et moi, mon fou rire se dissipait peu à peu quand je me rendis compte que je n'avais plus de rhum. PUTAIN. Désolé mais là, j'dois tout interrompre. Je pris donc la main d'Adam et l'entraîna hors de la foule. Une fois à l'abris de la sono, je lui glissais, plutôt gentiment cette fois-ci, que d'un air hautain et moqueur :

J'ai plus de rhum et ça craint. Tu m'attends ou? disais-je, interrogatrice, prête à partir. A mon avis, l'air gentil que je prenais était pour me faire plus innoncente, de ce qui s'était passé, alors que cela prouvait tout le contraire.

Visiblement, mon petit déhanché n'est pas passé inaperçu aux yeux d'Aria. En effet, la blonde est prise d'un fou rire qui semble inarrêtable. Je ne peux pas m'empêcher à mon tour de rire de la situation. C'est vrai qu'on doit avoir l'air fichtrement ridicules à danser comme des teubés - surtout moi, avouons le -, mais ça m'amuse bien plus que je n'aurais pu le croire. Et apparemment, ça amuse aussi ma cavalière, alors c'est le principal.

C'est alors que le drame arrive. Et quel drame ! Plus de rhum. Ce qui a le don de casser une ambiance pour une amatrice telle qu'Aria. Son fou rire s'estompe petit à petit. Elle attrape à nouveau ma main et m'amène à l'écart de la foule de danseurs. Et, d'un air interrogateur et étonnamment sympa, elle me demande si je la suis jusqu'au bar pour reprendre un verre. Évidemment je ne vais pas refuser. Premièrement, parce que je ne vais pas la laisser seule avec le pervers puant qui fait office de serveur, et deuxièmement parce que, moi aussi, j'aurais bien besoin de remplir mon verre.

- T'inquiète, je te suis !, je lui réponds sans lui lâcher la main.

Et même, au lieu de la suivre, c'est moi qui la guide jusqu'au comptoir. Toujours le même serveur. A croire qu'il va tenir debout toute la soirée, ce crétin. Je serre un peu plus la main de Blondinette à mesure que l'on s'approche du bar, prenant un air tout à fait méprisant en dévisageant le serveur. Puis, une fois accoudé, je me permets de passer le premier la commande. Aria est comme un bon pote, pour moi. Alors la galanterie, j'avoue que je passe parfois un peu outre, huhu.

- Un rhum, je choisis cette fois.

Faut varier les plaisirs, les amis. Je tourne la tête vers ma voisine d'un air interrogateur. On vient ici parce qu'elle n'a plus de rhum, je suppose donc que c'est ce qu'elle va reprendre. Mais on n'est pas à l'abri de l'imprévu, donc je préfère lui demander avant de commander à sa place.

- T'en voudras un aussi, je suppose ?, je lui demande en souriant d'un air taquin du genre "je te connais par cœur et je sais d'avance ce que tu vas boire, héhé".

T'inquiète, je te suis ! répondit-il sans me lâcher la main.

C'est alors, que sans que je puisse répondre une connerie inutile, Adam m'emmena à son tour vers le comptoir. Au plus on approchait de ce-dernier, au plus il serrait ma main. Au vioooooool, c'est de nouveau ce pédophile de putois ! Eh bah putain, à croire qu'il va draguer toutes les minettes de ce soir. Beuuuh, j'imagine pas les réponses des filles bourrées. J'en ai des frissons dans le dos, personnellement. Bref. Une fois le gros péteux arrivé à hauter du bar, c'est un regard méprisant et dévisageant, accoudé au bar, qu'il passa sa commande qui me décrocha un sourire plutôt victorieux.

Un rhum.

Aah, Adam, on ne résiste jamais à mes conseils. Tu ne me résistes jamais.. Faut pas croire trop d'choses non plus, he. Je soupirais, donc, perdue dans ces saloperies de pensées, quand je releva la tête et découvris l'air interrogateur d'Adam. Ah, euh.

T'en voudras un aussi, je suppose ? dit-il avec son sourire qui me fit tout comprendre.

Ouais, tu me connais pas par coeur, puré. J'ai horreur de ça. Je lui tira donc une grimace, agacée et répondis, boudant :

Ouais, un rhum. Gogol-va. mais à la fin de ma phrase, j'ajouta un sourire agacée mais vrai.

C'est alors que l'homme mi-putois s'exécuta, en silence et sans regards déplacés dans son travail. Son unique travail, hein, on est d'accords. Il avait donc enfin fini de préparer nos deux rhums et les déposa sur le comptoir. J'attrapa vite fait mon verre et bu une longue gorgée qui me brûla assez violemment la gorge. Je fis donc des yeux de chinois, en fait, quoi, j'grimacais. Quelle conne. Cul sec ça te fera jamais, Sky. T'as raison, mec! Mouaha.

Mais, bizarrement, ce cul sec me donna une sensation donc de chaud, je me sentis pas très bien, et avec tout le monde qu'il y avait autour de nous, cela me rendit affreusement mal. J'ai horreur d'avoir pleins de monde comme ça. Je commençais donc à paniquer intérieurement, je ne sais pas si cela pouvait se voir sur mon visage, mais je m'en contrefichais. J'me casse d'ici, ral cul. C'est donc sans prévenir mon cavalier, que je m'éclipsais du bar. Seule et perdue parmi les cons d'Enamor, je me faufilais entre eux pour me trouver un chemin mais surtout un endroit serein, où personne n'y régnaient. Et je le trouvais, juste devant moi. Le bord du lac. C'est juste parfait, personne n'y est et c'est plus isolé du bruit. Si c'est pas beau, cela, grande Aria ! Je fonça donc vers l'endroit et m'y assise, essouflée. L'air plus sain me redonna donc du pep's, ainsi que le calme et la solitude.

Je me mise donc à soupirer, l'air sortant de ma bouche fut visible. Bah oui, maintenant il commence à se faire tard et ça refroidit. Mais soit, pour l'instant j'ai pas froid, et puis c'est pas bien grave. Par contre, je pense à Adam, maintenant. Je me rends vraiment compte que je l'ai complètement planter au bar, sans raisons, en quelques fractions de secondes. J'crois qu'il m'en voudra, hihi. Mais j'aime bien le faire chier, mais là, c'était vital. Mais j'lui ai déjà fais souvent des coups de ce genre, pour de bonnes raisons, alors j'verrais pas pourquoi il serait incompréhensif. Bref, bois, enfant, oublie. Je m'éxcuta donc et bu à nouveau une gorgée de rhum, repensant à mes nombreuses conneries que j'avais déjà faite durant cette soirée.

Aria acquiesce en boudant. Visiblement, elle n'apprécie pas le fait que j'aie raison et que je sache d'avance ses choix. J'y peux rien si je la connais presque par cœur, haha. Le serveur s'exécute donc en silence, et dépose nos deux verres sur le comptoir, une fois remplis de notre cher alcool. Blondinette attrape alors brusquement le sien, et en boit une longue gorgée, qui passe apparemment plutôt mal, en atteste le plissement d'yeux qui suit. J'avoue me foutre un peu de sa gueule en la voyant grimacer, mais pour dissimuler toute forme de moquerie complice, je prends mon verre et étouffe un rire en buvant à mon tour une gorgée. Je jette également un œil à la foule dansante à quelques mètres de nous pour éviter de croiser son regard de chinoise.

Mais alors que je me retourne à nouveau vers elle, une fois mon léger fou rire passé, surprise ! plus de Blondinette à l'horizon. Génial. En plus il commence à faire nuit, et malgré les nombreux luminaires disposés tout le long du parc, le parc en question est très grand, et aussi très peuplé ce soir. Je sens que ça va être compliqué de la retrouver. Mais je ne m'avoue pas vaincu pour le moment, et décide de partir à sa recherche.

Je déteste quand elle fait ça. Quand elle se barre sans prévenir, qu'elle me laisse planté tout seul comme un con. Parce que, d'une part, je me sens idiot, et d'une autre, je m'inquiète aussitôt pour elle. Ah tiens, justement, mieux vaut vérifier que le putois de serveur est toujours en place. Oui, il l'est ; c'est déjà une bonne chose, ils ne sont pas ensemble.

Mais du coup, où est-ce qu'elle est partie ? Je regarde dans tous les sens, à droite, à gauche, demande à certains élèves s'ils n'auraient pas vu une grande perche blonde qui se promenait seule avec un verre à la main, etc. Mais rien, rien, rien. Ce qui commence légèrement à m'agacer, et à m'inquiéter. Quand elle me fait ce genre de coups, c'est généralement pas pour rire, c'est souvent pour une bonne raison. Donc bon.

C'est au bout d'une bonne dizaine de minutes que je la retrouve enfin. Elle est au bord du lac, toute seule. Je soupire, soulagé, et m'approche.

- Qu'est-ce que tu fous là ?, je demande d'un air compréhensif, mais quand même relativement dur.

Regardant l'horizon, je fus soulagée d'être ici et d'être éclipsée du monde. A vrai dire, j'étais assez bizarre, je l'admets. Je pétais un câble et me cassais parce que mon cerveau disait stop à la vision des têtes de cons et au bruit. Pourtant, cela faisait à peine une heure que nous étions ici, avec Adam.

Je sais très bien qu'il n'aimait pas quand je lui faisais des coups pareils, mais il y est habitué, mais j'suis sûr qu'il a encore stressé comme un fou et qu'il s'est énervé, hmm. Mais bon, j'en avais besoin, j'allais pas lui demander, c'est bon, quoi, j'suis pas une cruche, ou j'sais pas quoi. Tout à fait, Aria. Bref, dans un long soupir j'admirais l'horizon. Le lac était calme, même si plusieurs couples le gâchaient en se roulant des pâtins sur les bords. Donc, j'déviais de suite le regard. Pas des cons qui s'embrassent, c'est absolument dégueulasse. J'aime pas Enamor, c'est rempli de cons, et genre tu peux rien dire parce qu'il y a un putain d'élève qui s'amuse à s'appeler S et à rapporter les ragots. Enfin, on sait pas très bien si c'est une personne. Mais ça me fout les jetons quand j'dis ça, hudu. Passons !

Je remettais une mèche de cheveu rebelle en place, reprenant une gorgée de rhum, tout de même, je n'allais pas le laisser comme cela. Cela me réchauffais psychologiquement, et me détendis. Mais soudain, je bondis, quand j'entendis la voix du péteux m'accoster, plutôt compréhensif mais à la fois dur.
Qu'est-ce que tu fous là ?
Bonne question, j'aimerais te répondre, cher Adam, que j'admire actuellement le lac pour voir si des poissons de type chinois y règnent. Ta gueule, Sky. Soit ! Je me retournais donc instinctivement vers Adam, l'air plutôt neutre mais dépressif, avec une pointe d'amical, vous voyez ? Nope, bah pas grave.
J'admire en réalité les poissons, ils sont plus agréables à voir que toutes les têtes de cons qu'y a là-bas. Mais si tu tiens à y retourner, vas-y, Adam..
Et c'est sur la fin de ma phrase que mon ton s'était plutôt affaiblit, comme pour éprouver une certaine déception dans mes paroles. C'était donc un sous-entendu, que je ne voulais absolument pas qu'Adam déchiffre, c'est à dire que je ne voulais pas qu'il parte. Mais j'trouve ça plutôt normal de le lui dire.. J'ai pas envie de le retenir prisonnier de mes conneries.

Sinon, Aria, t'es bien sentimentale ce soir? Le rhum, nan? Je crois bien Sky! En tout cas je n'aimais pas trop ça. Je n'aimais pas montrer mon affection pour quelqu'un, j'attribuais que très rarement une sincère confiance à une personne, même si j'y tiens assez fortement. C'est quelque chose que je n'arrive pas à faire; dévoiler mes sentiments. Et tant mieux, car ça m'a souvent évité des situations embarrassantes.

Bon, c'est enfin sortie de mes pensées que j'adressais un faible sourire à Adam, l'échangeant ensuite avec le lac, le verre porter à ma bouche pour en boire encore une gorgée.

"J'admire en réalité les poissons, ils sont plus agréables à voir que toutes les têtes de cons qu'y a là-bas", répond-elle.

Je pouffe en prenant une gorgée de rhum. Elle n'a pas tort. Mais c'est ça la plus grande divergence entre elle et moi. Elle, elle déteste Enamor, et tous les élèves qui la peuplent. Moi, je l'adore. Certes, ce sont des têtes de con, comme elle le dit si bien, mais mon côté optimiste, qui prend une large part de mon esprit, sans pour autant passer pour un ignare candide, me fait les apprécier presque tous. Ils ont beau avoir l'air idiots à tortiller pour je ne sais quelle raison, ou à faire des histoires pour des broutilles, moi il me font rire. C'est une habitude que j'ai prise : au lieu de constamment se plaindre des défauts des gens que l'ont doit supporter au quotidien, autant profiter de leurs qualités, et le quotidien en question devient forcément plus agréable.

Alors allez savoir pourquoi Aria et moi sommes potes, alors qu'un aussi gros contraste pourrait nous éloigner ; parce que moi aussi, je l'ignore. C'est peut-être justement cette grosse différence de point de vue, qui nous attire l'un l'autre. Et allez, je divague et je raconte de la merde. Heureusement que c'est la fin de l'année, parce qu'à force de réfléchir comme un ouf, mon cerveau a fini par cramer à certains endroits, faut croire. Enfin bon.

"Mais si tu tiens à y retourner, vas-y, Adam.."

Le ton légèrement affaibli qu'elle prend pour cette dernière phrase montre clairement qu'elle n'a pas envie que je m'en aille. Et à vrai dire, si je l'ai cherchée pendant aussi longtemps, ce n'est pas pour me casser au boute de trente secondes, quand bien même elle voudrait rester seule.

Cependant, afin de détendre l'atmosphère, je commence par la regarder droit dans les yeux, d'un air doux et compréhensif. Un peu trop, même. Faut bien déconner un peu. Puis, après quelques secondes de silence apaisant, je hausse les épaules, et me barre.

- Ok, j'y retourne alors !, je lance tout en faisant demi tour.

Je fais alors quelques mètres en direction de la place où tout le monde part danser, mais reviens rapidement sur mes pas en rigolant comme un teubé fier de sa blague et enlaçant Aria d'un seul bras, pour lui montrer que je déconnais ; l'autre bras étant évidemment occupé à tenir mon verre.

Adam me regardait droit dans les yeux, l'air plutôt assez doux et compréhensif. Comme j'étais fatiguée, je ne me rendis pas tout de suite compte que c'était sûrement de trop doux et compréhensif. Alors, je soupirais et levais les yeux au ciel. Et c'est quand ce-dernier répliqua cela, que je compris qu'il avait sûrement entièrement bluffé.
Ok, j'y retourne alors ! lança-t-il en faisant demi tour.
Et un sourire m'échappa, je savais très bien qu'il rigolait, il est tellement con, à moins qu'il soit bourré et que c'est vrai, mais je le remarque quand il est bourré et là ce n'était pas le cas. Je reposa donc mon regard sur le lac, genre un regard de victime blasée. Mais je retournais ma tête quelques secondes après, le revoyant revenir au près de moi, alors j'affichais de nouveau un air fière. En revanche, ce gros merdeux était entrain de rire comme un gosse de 4 ans qui voyait un chien faire caca. Faut dire qu'Adam rigole des fois comme un vrai con, m'enfin bref !

Une fois revenue à ma hauteur, il m'enlaça de son bras libre, comme pour me faire parvenir le message que c'était une blague. Allô ? Adam ? Depuis quand j'aurais pu croire à ta blague, hein? J'suis pas assez naïve pour croire à tes conneries de con.
T'es con, lâchais-je dans un murmur.
Je soupirais donc, et le regardais discrètement. J'avais envie de rire en voyant sa tête de proute, mais je me retenu et fini mon verre de rhum, que je déposa à mes côtés, mais assez loin pour ne pas le heurter.

Autour de nous, des rires rententirent, et je tournais la tête vers ces-derniers. C'était un couple qui jouaient entre eux, genre hyper complices. Ils avaient l'air très cons, mais bon, je les connaissais pas.. mais j'ai toujours un pré-jugement à Enamor, aussi avec les cons qui y'avaient à Paris, on ne peut qu'avoir une expérience dur vis à vis de cela !

Mais à vrai dire, avoir le regard rivé sur ce couple me mise mal à l'aise. Comme si en les regardant, je voulais obliger à Adam de faire de même. En gros, j'eus un putain de conflit intérieur qui se créa, et je ne sais plus quoi faire. Juste pourquoi ? Pour avoir regarder des tourteraux rirent comme des phoques. Eh bah putain, jm'en aurai créer des conflits intérieurs avec moi-même, aujourd'hui. Mais celui-là me donna particulièrement du fil à retordre mais aussi un frisson. Un frisson. Un frisson. Tout pour donner un message trop facile à décoder, voir évident. Regarder un couple s'amuser, puis avoir un frisson, égal récolter la même chose, avoir la veste de ton cavalier. J'ai juste envie de fuir d'Adam et de me cacher. Et la seule solution que j'eus trouver, c'est de dévier le regard, les joues devenant sûrement rosées. J'aime vraiment pas ça, si Adam découvrirait la couleur de mes joues, je dirais au revoir à ma carapace de fille au coeur de pierre. Fais chier putain.

Pour toute réponse, j'ai droit à un "t'es con" bien sympathique de la part d'Aria, lâché dans un léger murmure. Elle soupire juste après, comme gavée par ma connerie ambiante. Ah ben ça, faut avoir l'habitude avec moi. Parfois je peux être sérieux au possible, comme d'autres je peux vraiment être un gros neuneu. Mais je comprends rapidement que ce n'est pas trop le moment pour opter pour la seconde solution. Blondinette a pris une sorte d'air plutôt grave, que je n'ai pas l'habitude de voir dessiné sur son visage. Elle termine son verre et le pose un peu plus loin pour éviter de le faire tomber. J'avale une bonne gorgée dans le mien, avant d'en faire de même.

C'est alors qu'un silence s'installe. Il est cependant perturbé par des rires idiots et simplets d'un couple complice, s'amusant entre eux pas très loin de nous deux. Ils vont vraiment bien ensemble, ils sont adorables, à vrai dire. Je leur jette un coup d’œil rapide, tout en souriant bêtement, amusé par leur comportement attendrissant.

Aria, quant à elle, les fixe d'un drôle d'air. Pas méprisant, comme on aurait pu s'y attendre de sa part, mais plutôt mal à l'aise. C'est étonnant. Elle a complètement changé d'humeur entre le moment où on dansait comme des crétins, et maintenant. Je fronce les sourcils, dubitatif, et, à l'instant même où je m'apprête à lui demander si quelque chose ne va pas, elle a un frisson.

Un frisson ? C'est vrai que la nuit commence à tomber, et qu'il se peut qu'elle ait froid, dans la tenue dans laquelle elle est. Mais bon, ce n'est pas non plus le pôle Nord, quoi. C'est suspect, tout ça.

Et puis, elle ne doit pas avoir si froid que ça, en atteste la couleur de ses joues qui vient tout juste de changer. Gênée, la petite Sky ? Un sourire se joint alors au regard dubitatif que je porte à la blonde, alors que cette dernière tourne la tête pour ne pas que je constate ses pommettes rosées.

- Y a quelque chose qui ne va pas, Aria ? Tu veux qu'on bouge un peu ?, je lui demande finalement, trop curieux de savoir ce qui trotte dans sa tête.

Je sentais le regard d'Adam peser sur moi, ce qui m'irritait assez fortement. Tu sais pas regarder autre part? Genre, je sais pas, être naïf et regarder bêtement le lac? Nan, tu dois observer mon mal-être. Juste pour encore une fois me rabaisser après! Mais je t'aurais Foster, je t'aurais. Puré. Mais ce qui m'étonna ensuite, c'est qu'il m'aborda, normalemnet je dirais.

Y a quelque chose qui ne va pas, Aria ? Tu veux qu'on bouge un peu ?

Ses paroles avaient l'air d'être assez sincères, surtout que mon prénom était employé dedans. C'est vrai, d'habitude il m'appelle, blondinette, ou autre. Mais là, c'était sérieux à mon avis. Et comme le sérieux était lancé, et que c'était rare, je répondis d'un air neutre, me levant, laissant mon fond de rhum à mes pieds. Je regardais vite fait de haut Adam, puis tournais la tête observant les alentours, ne voulant pas être dévisagée.

Nan mais.. Ouais j'veux bien.

L'envie était là, de reprendre mon air hautain, mais c'est tout comme que je n'avais plus aucune crédibilité à le prendre, en fait. Si je le faisais, j'allais encore plus me faire dévisagée, et puis je crois qu'au point où j'en suis c'est bon. Je soupirais donc dans le vide, les pensées se bousculant dans ma tête. Sincèrement, je ne sais pas trop où j'en étais, cette soirée s'annonçait se terminer merdiquement. Je sais pas, j'suis en mode Aria la petite fragile sentimentale, ce qui me fait vachement chier. J'aime pas qu'on me qualifie d'ainsi, surtout qu'Adam sait très bien que je ne suis pas ce genre là, alors c'est une vraie honte.

A vrai dire, entre Adam et moi nous avions assez de fois des relations assez ambigües pour se faie un trouble personnel. Moi, ça me troublait souvent. Et je faisais des choses qui me troublaient aussi. Pourtant quand on flirte, faut avoir un coeur de pierre, comme je suis sensée l'avoir. Mais putain.. J'suis pas un coeur de pierre, j'suis bien la fille qui ressent tout à fleur de peau. C'est horrible et ça me fait souffrir, de plus que je dois garder tout pour moi. Et là, en gros j'étais entrain d'insinuer que j'aimais Adam, mais nan laisse tomber.. oublions, quoi. J'suis déjà assez amochée comme ça.

Aria se lève, laissant son verre à ses pieds. De toute manière, il était presque vide, donc bon, elle ne gâche pas grand chose à le laisser en plan. Et tandis que je termine le mien par un sacré cul sec qui passe étonnamment moins mal que prévu, ne me faisant plisser les yeux qu'une infime seconde, elle me réponds, plutôt vague, qu'elle veut bien qu'on bouge.

Je ne la lâche pas du regard un seul instant. J'essaie d'intercepter le sien, qui ne cesse pourtant de bouger pour éviter ce contact que je cherche tant. Elle, elle regarde au loin, inspectant les alentours d'un air neutre. Je sens que Blondinette me cache quelque chose, et je n'aime pas trop ça. C'est louche.

Je me lève à mon tour, pour éviter qu'elle puisse me regarder de haut. Question d'habitude. Enfin je ne cherche pas pour autant à prendre un air hautain et supérieur, mais c'est simplement au cas où. Au moins, si elle, elle décide de le prendre, je saurai rivaliser, comme ça. Enfin bref. Je crois que ce n'est pas vraiment la question pour le moment. Aria n'a pas l'air bien, et ça m'embête. Cependant, je décide de me retenir de lui demander ce qui la tracasse autant. Si elle veut m'en parler, elle m'en parlera. Si elle ne veut pas, elle ne le fera pas, et c'est tout.

- On va jusqu'à ma voiture si tu veux, en plus il fait plus très chaud, je pourrai te prêter une veste si t'as froid, je lance d'un air sérieux mais qui se veut un minimum réconfortant.

Après lui avoir envoyé un sourire sincère, je la prends alors dans mes bras quelques secondes et la serre très fort pour lui faire comprendre que, si elle veut me parler de cette chose qui la met dans un tel état, elle est libre de le faire, et que je ne la jugerai évidemment pas. Je dépose ensuite une bise sur son front, attrape sa main, et la guide jusqu'à l'entrée du parc où se trouve le parking. On pourra enfin être un peu tranquilles, sans entourage perturbateur tels que des fêtards trop alcoolisés et bien trop bruyants, ou des fouines qui feront tout pour écouter la moindre conversation suspecte, par exemple.

Adam ne lâchait pas l'affaire et essayait à tout pris de croiser mon regard. Cela me fit donc un stress assez incontrôlable, et tout ce que j'avais en tête, maintenant, c'est de me bouger le cul d'ici. Même si je sais pas si ça changera beaucoup à mon trouble. Enfin, je pourrais peut-être dévier le sujet assez facilement, qui sait ? Ca m'étonnerait grande Aria, Adam s'inquiète pour les personnes à qui il tient. Ca m'énerve, il est pas facile. Je sens qu'une fois hors d'ici, il me demandera ce qu'il y a dans mon foutu cerveau pour que je me comporte ainsi. Oh, j'trouverais bien une de ces excuses bidons qu'une conne sort à son copain pour lui avoir foutu un lapin.

Bref, ensuite Adam se leva, je le vu du coin de l'oeil. Sûrement pour être assez à ma hauteur pour qu'au cas ou je le rabaisse, nous soyons équivalents. Ou pas du tout, hein, Aria, on est sur le point de partir, c'est normal. Il va pas marcher assis quand même. Roh.

On va jusqu'à ma voiture si tu veux, en plus il fait plus très chaud, je pourrai te prêter une veste si t'as froid. lança-t-il d'un air assez sérieux, mais qui me réconfortait bizarrement.

Aaaah, la veste, je savais très bien que je n'allais pas y échapper, mais bon.. Bref! Je voulu répliquer quelque chose de pas très utile, comme lui dire que ce n'était pas nécessaire pour la veste alors que oui, c'est bidon, mais j'aime pas le trop romantique, surtout devant Adam, qu'il me prit soudainement dans ses bras à peine quelques secondes. Pourtant, il m'avait serrée assez fort, ce qui m'échappa un sincère sourire, que je cachais contre son torse. Je cru quand même comprendre le message de ce câlin assez fusionnel d'amitié, fin, vaguement, mais un message qui voulait tout dire. Enfin, je me comprends.
Par la suite, Adam me déposait un baiser sur le front, avant de me prendre la main et de me guider, naturellement au parking. Le trajet avait donc été silencieux, et je m'en voulais quelque peu d'avoir un peu, comment dire gâcher l'ambiance, avec mon humeur qui s'était dégradée. J'allais alors donc m'en excuser.

Une fois que nous fûmes arriver au parking, et plus précisement devant la voiture d'Adam, donc, je ne lui lâchais pas la main, elle me réchauffait, ha, et me mise en face de lui. Je du lever comme par habitude la tête pour avoir mes yeux dans les siens. Mais à vrai dire, je m'y attendais pas, mais avoir mes yeux dans les siens me fit drôle. Donc je reposais mon regard parterre, commençant à parler, d'une voix étrangement douce et sincère, mais hésitante surtout.

Ecoute, j'suis vraiment désolée d'avoir fait tout ce cinéma. Pour ma gueule en plus. Mais.. je marquais une pause, et soupirais, avant de reprendre, le regard toujours parterre. comment dire, je, euh, je suis pas dans mon état. Enfin, tu vois, hum, j'suis fatiguée, hein..

Je finis par soupirer et fermais les yeux vers le sol quelques secondes, me sentant ridicule de mes propos vraiment vaches.

Le chemin jusqu'au parking est froid, et silencieux. Il me mettrait même presque mal à l'aise, honnêtement. C'est dingue comme l'ambiance a changé, depuis tout à l'heure. Pas autour de nous, puisque les gens ont l'air de toujours autant s'amuser, mais entre nous deux, c'est devenu très... Tendu. Je ne sais pas ce qu'il s'est vraiment passé quand Aria a soudainement quitté la sono, mais depuis, tout est différent, c'est assez intriguant, comme situation. Et là, c'est comme si une gêne s'était installée. Enfin, je sais pas trop. Pas vraiment une gêne, mais quelque chose qui y ressemble fortement. On ne se taquine plus, on ne rit plus autant, tout sonne beaucoup plus sincère, moins ironique, que quelques dizaines de minutes auparavant. C'est comme si nos caractères avaient subitement décidé de changer du tout au tout. Je dois avouer que je suis complètement largué. Mais bon, il doit bien y avoir une raison à tout ça, et je pense que je ne vais pas tarder à la connaitre. Du moins je l'espère.

Nous voilà enfin arrivés au parking, près de ma voiture. On s'arrête juste devant. Aria ne me lâche étonnamment pas la main, et se pose face à moi. Finalement, elle n'a pas l'air d'avoir trop froid : ma veste attendra donc. Mais maintenant que j'y pense, ça peut paraitre vachement gnangnan de prêter sa veste à une fille. J'espère qu'elle n'a pas vu ça comme une sorte d'avance, ou je ne sais quoi. Quand je la lui ai proposée, c'est juste parce que je pensais qu'elle en aurait besoin, je n'avais pas fait le rapprochement, à vrai dire. De toute manière, c'est pas comme si Aria était ma copine, on est simplement potes, n'est-ce pas ? C'était simplement pour lui rendre service que j'aurais accepté de prêter ma veste. Enfin je sais plus, là. C'est tellement bizarre, comme soirée, je suis plus sûr de rien.

Une fois face à moi, Aria me regarde dans les yeux. Enfin, depuis le temps que j'essaie d'intercepter un de ses regards ! Mais ce contact est de courte durée. En effet, j'ai à peine le temps de sourire pour exprimer ma satisfaction, que ses yeux se plantent à nouveau en direction du sol. Ah, bon, ok. Au même moment, elle se lance timidement, d'une voix que je ne connais que peu venant d'elle. Une voix douce et sincère.

"Ecoute, j'suis vraiment désolée d'avoir fait tout ce cinéma. Pour ma gueule en plus. Mais.." Elle marque une pause. J'en profite pour me concentrer d'autant plus sur la suite de ses propos. "Comment dire, je, euh, je suis pas dans mon état. Enfin, tu vois, hum, j'suis fatiguée, hein.."

A la suite de ses excuses, elle soupire et ferme les yeux. Quant à moi, je continue à la fixer, espérant par je ne sais quel miracle de télépathie, faire relever sa tête pour pouvoir lui parler dans le blanc des yeux.

- T'es juste "fatiguée", t'es sûre ?, je demande sur un ton qui se veut doux et compréhensif. Tu sais que tu peux m'en parler, si y a un problème, hein.

Aïe, j'avais dit que je me retiendrais de lui demander directement. Mais ma curiosité a pris le dessus, uh. Tant pis, au moins je serai sûr, là. Si elle me répond que tout va bien, je n'insisterai pas. Et si elle m'explique pourquoi elle est dans cet état - puisque je doute que la fatigue en soit la seule cause -, au moins ma curiosité sera comblée.

C'était une évidence, je le sais, qu'Adam ne cessait de me fixer désespérement pour rechercher ce regard. Le pauvre quand même, je lui avais faire un croire un instant que nos regards allaient longtemps restés croisés, qu'enfin de compte j'eus de nouveau donné l'opportunité au sol. A vrai dire, je me sentais seule et déspérée en ce moment, mais aussi vachement perdue. C'était une des premières fois que je ne prenais pas cet air hautain pour me cacher de ma vraie face. C'était la première fois devant Adam, que j'affichais mes "sentiments", mes problèmes, enfin, mon trouble.

Je ne sais pas pourquoi j'étais dans un tel état. Je m'étais fais tout un scénario dans la tête, j'avais eu l'impression que j'avais donné le feu vert à un flirte avec Adam, ou plutôt une obligation en frissonnant le regard rivé sur le couple complice. Je crois qu'Adam ne pouvait pas comprendre, comme ça, il fallait que je lui dise explictement, mais évidemment, ce serait dans mes rêves les plus fous. Jamais je ne serais capable de lui dire ça, en plus c'est n'importe quoi. C'est juste moi qui tourne les choses toujours au plus grand, et qu'après je me fous dans un pétrain, encore une fois j'suis dotée d'une putain de sensibilité Des fois j'aimerais être insensible. Ce serait tellement plus facile.

Je ne sais plus où j'en étais, moi. Si ça tombe, dans ma tête je me faisais ce conflit intérieur, seule, en fait. Si ça tombe, Adam ne pense jamais à des choses comme ça. En fait, j'suis troublée à l'idée de l'embrasser, à l'idée de plus d'affection entre nous deux. Je suis bloquée, en fait. Je ne veux pas qu'Adam découvre cette partie de moi, j'ai peur qu'il me juge, pourtant je sais qu'il ne le ferait pas, j'lui fais confiance.. Mais c'est psycologique. Je n'arrive pas à montrer mes sentiments, c'est une maladie, je souffre, et j'aimerais, putain j'aimerais. Mais non, j'suis Aria au coeur de pierre, l'étiquette étant déjà mise, c'est encore plus normal à respecter.

T'es juste "fatiguée", t'es sûre ? Tu sais que tu peux m'en parler, si y a un problème, hein.

Me sortit-il de mes pensées, Foster. Ses paroles, je les prenais pas à la légère, non, non. Je savais reconnaître cet air doux et compréhensif. Je le connaissais tellement bien, Adam. Et donc, j'y réfléchis, à ses paroles. Et ma gorge en fut par la suite nouée. J'aimerais tout lui dire, me libérer de ce poids, de cette carapace. Mais pourquoi, où es-tu passé, Aria, bordel ? Tout cette histoire que tu fais pour Adam, et pourquoi ça t'a énormément troublé, c'est parce que rien n'est plus fort que l'amour. Nan, pas ça, pas ces pensées à la con. Putain, je sais, plus bordel!

Et donc, pour me sortir de mon conflit intérieur à nouveau et pour m'adoucir les pensées, je relevais brusquement la tête vers Adam et le fixais droit dans les yeux.

Certes, j'avais peur, comme je disais de l'embrasser. J'en avais peur, mais mon instinct m'avait pousser à le faire, ressentir à nouveau cette sensation, avant que j'en sois totalement bloquée. Et donc, sans réelles actions bien réfléchies, j'approcha assez rapidement mon visage d'Adam et l'embrassa, d'abord doucement, ne réalisant toujours pas l'erreur que j'étais entrain de faire. Aria futur, tu m'diras comment ça se passe. Mouaha, nan, faut me donner des poneys mauves pour ça.

Aria ne me répond pas, restant plongée quelques instants dans ses pensées, le regard rivé sur ses chaussures. Comme on dit, "qui ne dit mot consent." Donc j'avais bien raison, elle me cache quelque chose. Elle n'est pas que fatiguée. Je veux bien essayer de la comprendre, mais si elle ne dit rien, ça risque d'être compliqué, voyez vous. Encore une fois, je tente de faire marcher un pseudo pouvoir de télépathie pour savoir à quoi elle pense, mais évidemment, ça ne marche que dans les films fantastiques, ce genre de trucs. Pas de chance.

Enfin, elle relève la tête vers moi, et replonge son regard dans le mien. Et, alors que je m'attends à une réponse verbale, contre toute attente, elle approche son visage du mien, et m'embrasse.

Oh ben ça, si je m'y attendais... Pourtant, j'aurais du m'y attendre, d'un côté. Notre relation est particulièrement bizarre ce soir, et plus ambiguë que d'habitude. Et ce geste vient parfaitement confirmer mes propos. Pourtant, bien que j'espérais inconsciemment cet instant depuis le début de la soirée, j'en reste encore étonné. Il me fait l'effet d'une décharge qui se propage dans tout mon corps en une fraction de secondes ; mélange de surprise et d'excitation face à l'interdit que je m'étais pourtant imposé.

Ce baiser me replonge quelques temps en arrière, à notre premier flirt. C'était génial. Mais c'est depuis cette première fois que tout est si ambigu entre Aria et moi. Parce qu'on sait aussi bien l'un que l'autre ce qu'il s'est passé à cette soirée, et on sait également très bien qu'on ne se laisse mutuellement pas vraiment indifférents. Je m'étais pourtant promis de ne pas recommencer, de peur d'installer un malaise dans notre amitié, ou je ne sais quoi. Mais j'ai recommencé ; enfin, elle a recommencé, mais je la suis plus que volontiers, alors que je devrais m'arrêter.

Sauf que le fait est que je n'ai aucunement envie de m'arrêter. Une fois la phase de surprise passée, je dépose délicatement mes mains aux creux de la mâchoire d'Aria, et caresse ses joues de mes pouces. Je sais pertinemment que je suis en train de faire une belle connerie, mais, à cet instant précis, je m'en moque un peu. Le mal est fait, alors autant en profiter, on subira les représailles plus tard.

Cependant, à mesure que le temps passe, la culpabilité commence à monter. Enfin je ne suis pas non plus en train de tuer quelqu'un, faut pas déconner. Mais je sais que ce qu'il se passe en ce moment même va tout faire changer, et je ne sais pas si j'en ai vraiment envie. Je suis complètement perdu. Tellement perdu que je décide de finalement décrocher mes lèvres des siennes, laissant mollement tomber mes bras le long de mon corps.

C'est maintenant à mon tour de baisser la tête. Je passe une main sur ma nuque, pensif. Un blanc commence à s'installer, merde. Faut que je dise quelque chose, sinon ça craint. Je relève la tête, la fixant une seconde ou deux puis, incapable de soutenir ce regard, j'y échappe en jetant un œil distrait vers l'entrée du parc. Heureusement, il n'y a presque personne sur le parking. Manquerait plus que des relous accros aux potins viennent fourrer le nez dans nos affaires. Bon, dis quelque chose, gamin.

- Eumh...

T'aurais pas pu faire plus constructif, félicitations. Oh putain, je me suis pas senti aussi con depuis bien longtemps. Un nouveau blanc suit mon intervention. Encore une fois, je plonge mes pensées dans mes baskets. Paumé le Foster, complètement paumé.

- Je... Je sais pas, je..., je bégaie dans un faible chuchotement. On dirait un gamin qui a volé des bonbons et qui cherche à s'excuser auprès de sa mère.

Je passe mes mains sur mon visage pour me raisonner un peu. Mais c'est compliqué, vraiment compliqué. Mais enfin, après un dernier blanc, je me lance.

- Euh, je... Je sais pas ce que t'en penses, mais je.. J-J'ai pas envie de faire de conneries, je cherche encore mes mots, tout en luttant en vain pour parvenir à la regarder plus d'une demi-seconde dans les yeux. C'est définitivement peine perdue.

Crétin fini je suis.